L’honneur, la gloire, la vertu, l’orgueil national, les principes de l’équité peuvent beaucoup sans doute sur l’esprit des hommes assemblés ; mais rien ne les détermine plus puissamment que les motifs d’utilité publique.
Les mots ηὐζήθη et προαγόντων rappellent cette phrase, analogue pour le sens, du dernier chapitre des Réfutations sophistiques, où Aristote revendique si noblement l’honneur d’avoir presque fondé la Logique : μέν γαρ τὰς ἀρχάς ɛύρόντɛς παντελῶς έπì μιϰρόν τɩ προήγαγον • οί δὲ νῦν ɛύδοϰιμοῦντɛς, παραλαɛόντɛς ϰαρά πολλών οίον έϰ διαδοχής τών ϰατά μέρος προαγαγόντων, οὕτως ηύζήϰασɩ.
Ces pages écrites en 1494, au milieu de l’anarchie et des ruines, ont vraiment un accent prophétique qui fait honneur à la clairvoyance du publiciste étranger.
Molé, comme j’ai eu l’honneur de vous le dire, dans un billet que vous avez comblé de gloire, et qui ne mérite pas d’être compté ; le second a été de vous écrire à vous-même ; le troisième, de chercher sur ma table une demi-douzaine de lettres éparses que j’avais commencées pour vous dans les intervalles de mes angoisses, et que j’avais toujours été forcé d’interrompre en me disant : Je souffre trop, je recommencerai demain ; le quatrième a été de les lire ; le cinquième enfin est de vous en envoyer la copie.
Non, les exploits guerriers, les trésors, la vaste étendue d’un empire ne procurent pas aux princes un honneur aussi pur et aussi durable que la bonté et la douceur. […] Bientôt les deux guerriers entrent dans la carrière ; Henri du champ d’honneur leur ouvre la barrière. […] Pleurez donc ce grand capitaine, et dites en gémissant : Voilà celui qui nous menait dans les hasards ; sous lui se sont formés tant de renommés capitaines, que ses exemples ont élevés aux premiers honneurs de la guerre. […] ô l’honneur de mes jours ! […] Tels sont les honneurs qu’attendra de vous mon ombre irritée.
Qui ne sait à quel excès la présence du souverain enflamme notre nation, et avec quelle ardeur on se dispute l’honneur de mourir ou de vaincre à ses yeux ?
Dans les caractères actifs et susceptibles, il est toujours tenté de croire à l’injustice, ou de se tourner en dépit et en envie ; dans les caractères mous et faibles, il amène l’insouciance et le découragement : l’humilier, c’est l’aigrir ou l’abattre1 ; on se tromperait fort si l’on croyait exercer par là une honte salutaire ; l’humiliation est toujours funeste à l’honneur : ou bien elle le blesse si vivement qu’il se révolte, ou bien elle le frappe si rudement qu’elle l’atterre2, et ôte la force de nous aider à nous relever.
Il ne s’agit plus ici, comme dans l’éloquence politique, de quelques discussions à établir sur des points d’administration civile ou militaire ; il ne s’agit plus, comme au barreau, de défendre l’honneur, la fortune ou la vie de tel ou tel particulier : l’orateur, sa cause, ses titres, ses clients, tout va prendre un caractère de dignité qui n’est comparable à rien de ce que nous avons vu jusqu’ici.
Non, non, sire, il n’y a ni couronne ni honneur pour vous delà la mer : si vous allez au-devant du secours d’Angleterre, il reculera ; si vous vous présentez au port de la Rochelle en homme qui se sauve, vous n’y trouverez que des reproches et du mépris.
Sincère, hardi pour le bien public, implacable contre la bassesse, aussi franc avec ses amis que terrible pour ses ennemis, vraiment épris de la vertu, sensible à toutes les délicatesses de l’honneur, il fut le Tacite de Versailles.
Il sied mal d’en verser où l’on voit tant d’honneurs ; On pleure injustement des pertes domestiques Quand on en voit sortir des victoires publiques. […] Rendre le même honneur au masque qu’au visage ? […] Voilà la bonne foi, le zèle vertueux, La justice et l’honneur que l’on trouve chez eux ! […] On n’a que l’embarras du choix : L’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir. […] Ne me rends pas un honneur que je n’ai pas mérité, à moi qui n’en voulus jamais rendre qu’au vrai mérite, etc. » (Fléchier, Oraison funèbre de M. de Montausier.)
Elle peut en effet paraître dans l’éloquence sacrée, au barreau, à la tribune politique et les assemblées scientifiques, sous forme d’instruction familière, de mercuriale et admonition, d’appel pathétique à l’honneur civil et militaire, et d’exposition des devoirs et convenances académiques. […] Cet emblème de la patrie absente est inséparable de l’honneur personnel, au point qu’un régiment se regarde comme déshonoré quand il a perdu son drapeau ; le guerrier l’aime donc autant et plus que soi-même, l’orateur n’a garde de séparer ces deux amis ; il leur donne la même part de gloire, parce qu’il sait bien qu’elle revient tout entière à l’être animé. […] Et pour mieux apaiser ses mânes ir-rités, Rendons-lui les honneurs qu’il a trop mé — rités. […] L’honneur est comme une île, escarpée et sans bords.
On l’a appliqué aussi à la grammaire proprement dite, puis aux connaissances littéraires en général ; enfin, et par excellence, aux ouvrages littéraires dont une nation peut se faire honneur.
En effet, combien dans le monde de scélérats travestis en gens d’honneur !
Il a, si l’on peut le dire, l’innocence de la bassesse ; il ne se doute pas qu’il y ait une autre morale, un autre honneur au monde que le succès auprès du pouvoir ; il tient pour fou, je dirais presque pour malhonnête, quiconque ne se conduit pas comme lui.
« Un comptoir, dit Philippon, n’est pas l’Académie ; mais puisque l’on y écrit des lettres en langue française, encore faut-il que cette langue n’y soit pas estropiée sous la plume des commis. » Bannissez donc de ces sortes de lettres les expressions suivantes : Nous vous retournons, ou nous réciproquons ; en date de la vôtre du 10 courant ; nous vous confirmons notre précédente ; en conséquence de votre honorée de tel jour ; les cotons sont en baisse, il n’en est pas de même de la considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être… n’employez jamais que les locutions et les termes qu’avouent la grammaire et le bon usage ou la bonne compagnie. […] « J’ai donc, monsieur, l’honneur de vous en avertir. […] M. de Coulanges se conforma à mon état : j’allai descendre chez M. le cardinal de Retz, où je renouvelai tellement toute ma douleur, que je fis prier M. de La Rochefoucauld, madame de La Fayette et madame de Coulanges, qui vinrent pour me voir, de trouver bon que je n’eusse point cet honneur : il faut cacher sa faiblesse devant les forts.
L’hymne (ὓμνος, chant) est, comme l’indique son nom, un chant, un poème en l’honneur de la divinité, et diffère peu de l’ode sacrée et du cantique. […] Le cantique (canticum cantus) est, comme l’ode sacrée et comme l’hymne avec lesquelles il se confond, un chant en l’honneur de la divinité. […] Chez les Grecs, le dithyrambe était un petit poème lyrique fait et chanté en l’honneur de Bacchus, sur le mode phrygien, c’est-à-dire sur un mode fier et guerrier, et dans lequel le poète imitait le délire de l’ivresse.
» Faux honneurs, vains travaux ! […] Rien de mieux jusqu’ici : voilà ce que l’expérience apprend tous les jours à l’homme sensé, et ce que la mauvaise humeur fait dire au philosophe, qui n’affiche souvent tant de mépris pour les honneurs et ceux qui les dispensent, que parce qu’il n’a pu ni aborder les uns, ni obtenir les autres.
On ne pourrait jamais faire entrer dans un vers ces mots, loi évangélique, Dieu immuable, vérité éternelle, vrai honneur, foi assurée, etc. […] On peut cependant répéter la conjonction oui, ou la mettre après une interjection, comme on le voit dans ces vers : Oui, oui, je veux venger votre honneur et le mien.
Cette insatiable avidité de parler s’exerce indifféremment sur tout, dévore tout comme un vaste incendie, et fait contracter à un jeune homme la déplorable habitude de parler de tout avec une légèreté dont on ne sent ni ne veut sentir les conséquences ; de sacrifier les ridicules des personnes présentes, la réputation et l’honneur des absents, avec une précipitation dont on serait soi-même effrayé, si une réflexion solide pouvait trouver sa place dans une tête vide d’idées, et étourdie du bruit qu’elle-même excite autour d’elle.
Mais Aristote fait précisément honneur à Euripide d’avoir le premier introduit dans la tragédie des mots du langage familier (Rhétorique III, 2) ce langage ne pouvait donc être un caractère des anciens poëtes.
Il suffit de rappeler à l’honneur de ce salon les paroles suivantes de Saint-Simon : « Cette académie de beaux esprits, de vertu et de science, était le rendez-vous de ce qu’il y avait de plus distingué en condition et en mérite, un tribunal avec qui il fallait compter, et dont la décision avait grand poids dans le monde sur la conduite et la réputation des personnes, autant que sur les ouvrages qui s’y portaient à l’examen. » On peut voir les Mémoires de Dangeau, édit. de Lemontey, au 10 mai 1690.
On doit dire les choses d’un air plus ou moins sérieux et sur des sujets plus ou moins relevés, selon l’honneur et la capacité des personnes que l’on entretient, et leur céder aisément l’avantage de décider, sans les obliger de répondre, quand ils n’ont pas envie de parler.
Comme Balzac a le premier marqué dans la prose le point de maturité de notre idiome, Malherbe a eu parmi nous l’honneur d’ouvrir pour les vers une ère nouvelle et définitive.
Donner sur un plat est une locution familière qui signifie : lui faire honneur, s’en régaler 4.
Multipliez vos jours, comme les cerfs et les corbeaux que la fable ou l’histoire de la nature fait vivre durant tant de siècles ; durez autant que ces grands chênes sous lesquels nos ancêtres se sont reposés, et qui donneront encore de l’ombre à notre postérité ; entassez dans cet espace qui paraît immense, honneurs, richesses, plaisirs : que vous profitera cet amas, puisque le dernier souffle de la mort, tout faible, tout languissant, abattra tout à coup cette vaine pompe avec la même facilité qu’un château de cartes, vain amusement des enfants ?
Ô vous, l’honneur de ce mortel séjour, Ce n’est pas d’hui que ce proverbe court ; On ne l’a fait de mon temps ni du vôtre : Trop bien savez qu’en langage de cour Promettre est un, et tenir est un autre.
L’armée anglaise Cette armée est formée d’hommes de toute sorte, engagés volontairement dans ses rangs, servant toute leur vie, ou à peu près, assujettis à une discipline redoutable, qui les bâtonne jusqu’à la mort pour les moindres fautes ; qui, du bon ou du mauvais sujet, fait un sujet uniforme et obéissant, marchant au danger avec une soumission invariable à la suite d’officiers pleins d’honneur et de courage.
Suivent les autres qui plus ou moins s’y rattachent, qui profitèrent en le lisant, et y goûtèrent un quart d’heure de plaisir ; ceux qu’il a guéris un moment du solitaire ennui, ceux qu’il a fait penser en les faisant douter ; La Fontaine, madame de Sévigné comme cousine et voisine ; plusieurs, entre lesquels La Bruyère, Montesquieu et Jean-Jacques, qu’il a piqués d’émulation, et qui l’ont imité avec honneur ; — Voltaire, à part, au milieu ; — beaucoup d’autres dans l’intervalle, pêle-mêle, Saint-Évremond1, Chaulieu2, Garat3… j’allais nommer nos contemporains.
Les vendanges excitaient une sorte de délire poétique en l’honneur du dieu du vin. […] Que la nature donc soit votre étude unique, Auteurs qui prétendez aux honneurs du comique.
Me, te, se, nous, vous, qui sont le régime des verbes réfléchis, sont quelquefois régime direct, comme dans je me flatte, c’est-à-dire je flatte moi ; tu te blesseras, c’est-à-dire tu blesseras toi : et quelquefois ils sont régime indirect, comme dans cet exemple : je me fais une loi, c’est-à-dire je fais à moi une loi ; il s’est fait honneur, c’est-à-dire il a fait honneur à soi, etc.
L’éloquence politique devait trouver nécessairement son terme dans celui des assemblées qui lui avaient ouvert une carrière, qu’elle eût fournie avec plus d’honneur encore, si elle en eût mieux connu, et plus sagement respecté les bornes.
. — Si ton âme est noble, ta fortune est l’honneur ; ta fortune est l’estime de ta patrie, l’amour de tes concitoyens, le bien que tu peux faire.
Cela est si vrai, que le plus sublime de tous, celui qui a le plus approché de ce qui était accessible au génie poétique humain, Homère, ne concevant pas un être capable de tout remplir de sa présence en même temps, est contraint, pour la peindre, de redescendre bientôt de la hauteur fictive où il venait de s’élever avec son dieu, et de laisser à ses coursiers tout l’honneur du sublime dans cette circonstance.
À loisir, en détail, tu veux m’assassiner ; Dans de longs bâillements et des vapeurs mortelles Ensevelir l’honneur des œuvres les plus belles ; Et toujours méthodique, et toujours concerté, Des élans d’un auteur abaisser la fierté, Tomber quand il s’élève, et ramper quand il vole ?
De là, l’origine de la poésie, inventée d’abord en l’honneur de la divinité.
C’est un singulier honneur pour Balzac que d’avoir pressenti avant Bossuet cette haute manière de considérer l’histoire comme le développement dans l’espace et le temps des éternels desseins de la Providence.
Vous aller entrer dans le monde, et vous n’y trouverez que trop de jeunes gens qui se font un faux honneur de douter de tout, et qui croient s’élever en se mettant au-dessus de la religion.
Si c’est pour votre propre intérêt, il est certain que vous la pouvez mieux réparer que l’autre, en ce que l’acquisition d’un fidèle ami peut autant valoir que l’amitié d’un bon frère1 ; et si c’est pour l’intérêt de celui que vous regrettez, comme sans doute votre générosité ne vous permet pas d’être touché d’autre chose, vous savez qu’il n’y a aucune raison ni religion qui fasse craindre du mal après cette vie à ceux qui ont vécu en gens d’honneur, mais qu’au contraire l’une et l’autre leur promettent des joies et des récompenses.
Fléchier disait avec plus de raison : « Déjà, pour l’honneur de la France, était entré dans l’administration des affaires un homme plus grand par son esprit et par ses vertus que par ses dignités et par sa fortune ; toujours employé, et toujours au-dessus de ses emplois ; capable de régler le présent et de prévoir l’avenir ; d’assurer les bons événements et de réparer les mauvais ; vaste dans ses desseins, pénétrant dans ses conseils, juste dans ses choix, heureux dans ses entreprises, et, pour tout dire en peu de mots, rempli de ces dons excellents que Dieu fait à certaines âmes qu’il a créées pour être maîtresses des autres, et pour faire mouvoir ces ressorts dont sa providence se sert pour élever ou pour abattre, selon ses décrets éternels, la fortune des rois et des royaumes. » 1.
On m’a porté sur votre compte, mon cher frère, des plaintes qui ne vous font pas honneur.
Honneurs, richesse, emplois, ils ont tout en partage, Hors la saine raison, que leur bonheur outrage : Distribuant la gloire et pesant les écrits, Ces fiers inquisiteurs jugent les beaux esprits.
Je me représente l’image vénérable d’un homme qui n’a pas pesé sur la terre, dont le cœur n’a jamais conçu l’injustice, et dont la main ne l’a point exécutée ; qui non-seulement a respecté les biens, la vie, l’honneur de ses semblables, mais aussi leur perfection morale ; qui fut observateur de sa parole, fidèle dans ses amitiés, sincère et ferme dans ses convictions, à l’épreuve du temps qui change et qui veut entraîner tout dans ses changements, également éloigné de l’obstination dans l’erreur et de cette insolence particulière à l’apostasie qui accuse la bassesse de la trahison ou la mobilité honteuse de l’inconstance : Aristide enfin dans l’antiquité, l’Hôpital1 dans les temps modernes, voilà l’honnête homme.
La mort de louise Quand Louise mourut à sa quinzième année, Fleur des bois par la pluie et le vent moissonnée, Un cortége nombreux ne suivit pas son deuil ; Un seul prêtre en priant conduisit le cercueil ; Puis venait un enfant qui, d’espace en espace, Aux saintes oraisons répondait à voix basse ; Car Louise était pauvre, et jusqu’en son trépas Le riche a des honneurs que le pauvre n’a pas.
Cette nation ingénieuse, dont les travaux font tant d’honneur à la littérature moderne, possède au plus haut degré le talent de raconter. […] as-tu pu offenser cette belle chevelure qui te faisait tant d’honneur ! […] Philips, font assez peu d’honneur à la poésie anglaise. […] Aussi elle ouvre une carrière qu’un poète peut parcourir avec honneur, et dans laquelle, tout en donnant l’essor à son génie, il peut montrer l’étendue de ses connaissances et la profondeur de son jugement. […] Que lui demande-t-il, lorsque sa main fidèle Répand en son honneur une liqueur nouvelle ?
Exemples : Aman conjure Esther de le sauver : Par le salut des Juifs, par ces pieds que j’embrasse, Par ce sage vieillard, l’honneur de votre race, Daignez d’un roi terrible apaiser le courroux : Sauvez Aman, qui tremble à vos sacrés genoux. […] vous n’envierez pas à Boufflers l’honneur d’approcher de vous dans l’ordre glorieux des défenseurs de l’État. […] Si l’équité régnait dans le cœur des hommes, — si la vérité et la vertu leur étaient plus chères que les plaisirs, la fortune et les honneurs, 2. […] S’élever en rampant à d’indignes honneurs.
Quant à ceux, je le répète encore, qui, pour avoir mis en vers secs, décousus et froidement corrects quelques lambeaux d’un dictionnaire de physique ou d’histoire naturelle, prétendent aussi à l’honneur du genre, il est incontestable qu’ils en ont un ; mais il est bien plus sûr encore que ce n’est pas celui de M. […] Delille, que je n’ai point l’honneur de connaître, donne à ses productions, dans son estime particulière ; mais je suis bien sûr que son Milton n’y occupe pas la dernière place.
Ma muse, en l’attaquant, charitable et discrète, Sait de l’homme d’honneur distinguer le poète. […] On le vit faire montre de son adresse à manier un cheval, se faire le rival des poètes et des écrivains de son temps, disputer avec eux du bel esprit, décrier leurs ouvrages, et se faire honneur de ceux d’autrui. » L’orateur et le poète emploient dans l’éthopée des couleurs plus brillantes, des tours plus nombreux que ceux de l’historien.
parce qu’il a un génie qui fera honneur à l’empire (Id., pro Archia) : voilà le démonstratif uni au judiciaire. […] En effet, pourquoi le ciel devait-il faire l’honneur à Pompée de rendre les Romains esclaves après sa mort ? […] Bossuet loue la fierté avec laquelle Condé, proscrit et fugitif, soutint l’honneur de sa naissance. […] Ne me rends pas un honneur que je n’ai point mérité, à moi qui n’en voulus jamais rendre qu’au mérite. […] Ma musc, en l’attaquant, charitable et discrète, Sait de l’homme d’honneur distinguer le poète.
Je sais, comme un autre, qu’il se trouve de fort beaux vers dans Claudien ; des morceaux même que l’on peut mettre sans danger sous les yeux de la jeunesse : je n’ignore point qu’il y a, dans Thomas, des choses aussi bien pensées que bien écrites ; que son Essai sur les Éloges est un ouvrage neuf, plein de recherches curieuses et qui fait honneur à notre littérature, qui compte peu de morceaux oratoires plus véritablement éloquents que l’Éloge de Marc-Aurèle.
Hugo fait honneur au moyen âge et aux temps modernes !
L’antiquité ne saurait lui opposer avec avantage Aristophane ou Plaute ; et les modernes ne nous disputent point l’honneur d’avoir produit le premier des comiques, aussi bien que le modèle des fabulistes 2 Le Val-de-Grâce : éloge du peintre Pierre Mignard 1.
O mon âme, que d’honneur et de gloire !
Ses prétentions scientifiques y font parfois sourire les savants ; mais c’est un éloquent plaidoyer contre l’athéisme, et un hymne religieux en l’honneur de la Providence.
Il faut donc étudier l’éloquence, non pas pour éclairer les peuples sur leurs véritables intérêts, dont eux-mêmes ne se soucient guère, mais pour obtenir d’eux des richesses et des honneurs, dont les orateurs se soucient beaucoup. […] Annibal et Napoléon montrent à leurs soldats, du haut des Alpes, les belles contrées du Piémont et de la Lombardie : « Je vais vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde ; vous y trouverez de grandes villes, de riches provinces ; vous y trouverez honneur, gloire et richesses. » Les représentants de l’armée de Sambre-et-Meuse enflamment les soldats de 93 avec les mots de patrie et de liberté. […] Honneur, cupidité, honte, amour-propre, sentiment de la discipline, fanatisme de la patrie, — autant de ressorts toujours prêts à agir sous la main de l’orateur.
Sa calme et majestueuse destinée eut quelque chose de spécial dans cette époque, dont les sourdes agitations ne parvinrent pas jusqu’à sa laborieuse retraite ; et, par une dernière faveur du sort, il s’éteignit, plein d’honneurs et de jours, la veille de cette révolution qui eût épouvanté sa vieillesse et qui devait immoler son fils unique1.
Brillante sur ma tige, et l’honneur du jardin, Je n’ai vu luire encor que les feux du matin3, Je veux achever ma journée.
L’honneur de passer pour un parfait orateur a des charmes pour moi.
On est l’honneur de son corps sans être la gloire de son pays. […] Ainsi, pendant qu’à Rome les emplois publics ne s’obtenaient que par la vertu et ne donnaient que l’honneur et une préférence aux fatigues, tout ce que le public peut donner aux particuliers se vendait à Carthage, et tout service rendu par les particuliers y était payé par le public.
On finit tout uniment une lettre par ces mots, qu’on met à l’alinéa : J’ai l’honneur d’être, ou Je suis avec respect, avec estime, avec considération.
C’est encore à cette figure que les rhéteurs rapportent l’honneur et l’effet de ce morceau célèbre de Massillon, dans son sermon sur le petit nombre des Élus, morceau si franchement loué par Voltaire lui-même, et dont M. le cardinal Maury a si bien développé toute la beauté.
Exemple : La santé, la vie, la gloire, la beauté, les plaisirs, les honneurs, les richesses, ne sont que vanité : donc tout n’est que vanité.
Elle décrie les vices, elle démasque les fausses vertus, elle détrompe des erreurs et des préjugés populaires, elle dissipe le prestige enchanteur des richesses et de tout ce vain éclat qui éblouit les hommes, et démontre par mille exemples, plus persuasifs que tous les raisonnements, qu’il n’y a de grand et de louable que l’honneur et la probité.
« Tous les animaux pourtant sont sujets à la mort et ont été créés comme l’homme. » C’est prendre le plus pour le moins ; c’est attribuer à l’homme seul, chef-d’œuvre de la création, l’honneur d’être créature et le destin rigoureux qui le condamne à la mort, suite du péché originel. […] Iphigénie destinée à être sacrifiée, et paraissant obéir aux ordres de son père, lui dit : Si pourtant ce respect, si cette obéissance Parait digne à vos yeux d’une autre récompense ; Si d’une mère en pleurs vous plaignez les ennuis, J’ose dire Seigneur qu’en l’état où je suis Peut-être assez d’honneurs environnaient ma vie, Pour ne pas souhaiter qu’elle me fut ravie. […] Horace, farouche Romain, ne voit que l’honneur de sa patrie ; Curiace, sensible Albain, déplore la guerre qui sépare deux familles. […] il répond : Qu’il mourût, et ce simple mot est le sublime de l’honneur et de l’amour de la patrie. […] « En allant au combat, disait un prince à ses soldats, songez à vos ancêtres et à vos descendants. » La pensée est exprimée avec concision, elle est profonde parce qu’elle fait songer à la gloire des héros morts pour la patrie et aux honneurs que la postérité réserve à ceux qui savent combattre et mourir pour leur pays.
Tour à tour vigoureux et sublime, tendre et touchant, sombre et terrible, trop prodigue, peut-être, de maximes, mais toujours correct, pur, coulant dans son style, quoiqu’il n’ait point égalé ses prédécesseurs dans le genre de mérite propre à chacun d’eux, il fait certainement le plus grand honneur à notre scène164, et a été reconnu, comme il devait l’être, pour notre troisième tragique. […] Dans Inès, le fils d’un roi est marié secrètement avec une fille d’honneur de la reine, tandis que ce roi veut le marier avec la propre fille de cette même reine : dans la parodie, c’est Pierrot, fils d’un bailli, qui est marié secrètement avec la servante de la maison, tandis que son père veut le marier avec la fille de la baillive.
Les soins du nom et de la postérité sont donc frivoles ; l’honneur qu’on rend à la mémoire des hommes illustres, une erreur puérile, puisqu’il est ridicule d’honorer ce qui n’est plus ; la religion des tombeaux, une illusion vulgaire ; les cendres de nos pères et de nos amis, une vile poussière qu’il faut jeter au vent et qui n’appartient à personne ; les dernières intentions des mourants, si sacrées parmi les peuples les plus barbares, le dernier son d’une machine qui se dissout,… etc. » Ce lieu se rapproche du conséquent comme le lieu cause de l’antécédent.
On sait qu’Améric Vespuce, navigateur florentin, dans un voyage postérieur de quelques années à celui du Génois Colomb, aborda aussi dans le nouveau monde, auquel il a eu l’honneur de donner son nom.
Tant d’honneurs ne laissent pas d’être à charge : je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; et, quoique j’eusse très-bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d’une grande ville où je n’étais point connu.
Vous consolez ses maux, vous parez son bonheur ; Vous êtes ses trésors, vous êtes son honneur, L’amour de ses beaux ans, l’espoir de son vieil âge, Ses compagnons des champs, ses amis de voyage5 ; Et de paix, de vertus, d’études entouré, L’exil même avec vous est un abri sacré6.
Cet homme qui défendait les villes de Juda, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon et d’Esaü, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie, après avoir brûlé sur leurs propres autels les dieux des nations étrangères ; cet homme que Dieu avait mis autour d’Israël comme un mur d’airain où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie, et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus fiers et les plus habiles généraux des rois de Syrie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie que l’honneur de l’avoir servie : ce vaillant homme poussant enfin, avec un courage invincible, les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe1.
Le poète alors expose dans tout leur jour les ridicules et les travers moraux ou sociaux, et souvent ses traits sont d’une grande vigueur, comme dans l’exemple suivant, où l’on vent flétrir la mauvaise plaisanterie : Quelle gloire, eu effet, pour tout être qui pense, De vieillir dans des jeux d’enfantine démence, D’avilir son esprit, noble présent des dieux, Au rôle indigne et plat d’un farceur ennuyeux, Qui, payant son écot en équivoques fades, Envie à Taconet l’honneur de ses parades ; Et même en cheveux gris, parasite bouffon, Transporte ses tréteaux chez les gens de bon ton ! […] Nous voyons dans les Livres Saints qu’il fut en honneur chez les Hébreux, et, par conséquent, chez les peuples orientaux, plus de douze cents ans avant notre ère.
Toute autre lecture languit auprès de celle d’un si ferme et si lumineux génie, et je n’ouvre jamais l’Esprit des lois que je n’y puise ou de nouvelles idées ou de hautes leçons de style. » Ajoutons qu’un honneur solide de l’auteur fut de montrer, à une époque égarée par de faux systèmes, que le culte de la philosophie n’avait rien d’inconciliable avec le respect de la religion.
Vous leur fîtes, seigneur, En les croquant, beaucoup d’honneur ; Et, quant au berger, l’on peut dire Qu’il était digne de tous maux, Étant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. » Ainsi dit le renard1 ; et flatteurs d’applaudir.
J’ai l’honneur de vous saluer.
Si ses prétentions scientifiques y font parfois sourire les savants, cet éloquent plaidoyer contre l’athéisme, cet hymne en l’honneur de la Providence allie au sentiment religieux l’éclat des descriptions, la douceur harmonieuse de Fénelon, et l’abondance ingénieuse de Plutarque.
Wasinghton se leva pour remercier de tant d’honneur ; mais tel était son trouble qu’il ne put prononcer une parole ; il rougissait, balbutiait, tremblait ; l’orateur vint à son secours : « Asseyez-vous, M.
Mais sans argent, l’honneur n’est qu’une maladie. […] Le sublime consiste ici dans l’héroïque sacrifice du sentiment paternel à l’honneur et au salut de la patrie.
L’antithèse est la forme la plus ordinaire de ces transitions ; continuez de feuilleter l’oraison funèbre de Condé : — Pendant que le prince se soutenait si hautement avec l’archiduc, il rendait au roi d’Angleterre tous les honneurs qui lui étaient dus… Nous avons parlé des qualités de l’âme, venons maintenant aux qualités de l’esprit… Si les autres conquérants ont reçu une récompense aussi vaine que leurs désirs, il n’en sera pas ainsi de notre grand prince, en effet,… etc. — C’est en étudiant les auteurs qui ont ainsi travaillé leurs transitions, Racine surtout et Massillon, que vous trouverez les modèles de ces mille artifices, et que vous vous habituerez à les employer vous-même à l’occasion.
Il dira que le qu’il mourût est sublime, mais n’appartient pas plus au ton sublime qu’au ton simple, car cet admirable eri de dévouement à l’honneur et à la patrie n’a rien de commun avec la généralisation des idées ; qu’au contraire, il y a à la fois sublime et ton sublime dans les vers de Joad : Celui qui met un frein à la fureur des flots… etc.
. : honneur, moissonneur ; ardent, dent ; coursier, acier.
Sincère, hardi pour le bien public, implacable contre la bassesse, aussi franc avec ses amis que terrible pour ses ennemis, vraiment épris de la vertu, sensible à toutes les délicatesses de l’honneur, il fut le Tacite de Versailles.
Mais ces débordements de parricides ; ces champs empestés ; ces montagnes de morts privés d’honneurs suprêmes, et que la nature force à se venger ; ces troncs pourris, qui font la guerre au reste des vivants, ont été regardés comme une véritable enflure. […] Tu ne saurais marcher dans cet auguste lieu, Tu n’y peux faire un pas, sans y trouver ton Dieu ; Et tu n’y peux rester, sans renier ton père, Ton honneur qui te parle, et ton Dieu qui t’éclaire.
D’où vient que les richesses l’inquiètent, que les honneurs le fatiguent, que les plaisirs le lassent, que les sciences le confondent et irritent sa curiosité, loin de la satisfaire ; que tout cela ensemble ne peut remplir l’immensité de son cœur, et lui laisse encore quelque chose à désirer ?