Tu suis d’un pas égal mon humeur et mon âge, Et dans leurs changements jamais ne te déçois.
Ce qui est étonnant, c’est que ce même homme, sur la fin de sa vie, n’était plus rien de tout cela, et qu’il devint doux, paisible, sans intrigue, et l’amour de tous les honnêtes gens de son temps ; comme si toute son ambition d’autrefois n’avait été qu’une débauche d’esprit, et des tours de jeunesse dont on se corrige avec l’âge ; ce qui prouve bien qu’en effet il n’y avait en lui aucune passion réelle.
Né à Bourges, fils d’un avocat, tourmenté dès l’enfance par le désir de se consacrer à Dieu, il se déroba aux vœux de sa famille, qui le destinait à la robe, et se jeta dans le noviciat des Jésuites (1648) à l’âge de seize ans.
La société des livres est pleine d’enseignements pour tous les âges ; mais, pour le jeune littérateur surtout, elle a une foule d’avantages et d’attraits. […] Dans le premier âge surtout, le mérite du fond et les beautés de la forme échappent presque toujours à l’œil distrait de celui qui lit. […] Le travail de la réflexion est celui qui coûte le plus à la légèreté naturelle à cet âge, et souvent on ne peut l’obtenir de ceux mêmes qui s’appliquent avec ardeur à un autre genre de travail. […] Cet Aristarque, dont parlent Horace et Boileau, est nécessaire à tout âge. […] Ces convenances consistent surtout dans le tact et le discernement qui nous apprennent ce qu’on doit à l’âge, au rang, aux mille différences de relations personnelles qui peuvent nous lier à autrui.
Tout ce que le torrent des âges a emporté se reproduit à ses yeux. — Il voit la durée comme un espace immense, dont il n’occupe qu’un point : il calcule les jours, les heures, les moments ; il en ramasse toutes les parties, etc. » De quoi pensez-vous qu’il est question ici ?
L’histoire proprement dite appartient aux âges déjà éclairés par la civilisation, car elle exige des recherches, de la réflexion et de vastes connaissances.
Non, l’on ne meurt point à mon âge ; Quelque chose me dit de reprendre courage.
Pascal mourut à l’âge de 39 ans, le 19 août 1662.
Il était beau, brillant, leste et voltage, Aimable et franc, comme on l’est au bel âge, Né tendre et vif, mais encore innocent : Bref, digne oiseau d’une si sainte cage, Par son caquet digne d’être en couvent… Admis partout, si l’on en croit l’histoire, L’oiseau chéri mangeait au réfectoire : Là tout s’offrait à ses friands désirs ; Outre qu’encor pour ses menus plaisirs, Pour occuper son ventre infatigable, Pendant le temps qu’il passait hors de table, Mille bonbons, mille exquises douceurs, Chargeaient toujours les poches de nos sœurs.
. — Ne confondez pas avant et auparavant : avant est une préposition, et elle est suivie d’un régime : avant l’âge, avant le temps : auparavant n’est qu’un adverbe, et il n’a point de régime : ne partez pas si tôt, venez me voir auparavant.
Son père et sa fille morte en bas âge.
Fléchier disait ailleurs, s’adressant à la présidente de Marbeuf : « Il y a toujours quelque chose à renouveler en nous au commencement de chaque année, et il serait fâcheux de ne point croître en sagesse, à mesure que nous croissons en âge. » 1.
J’ai été jeune et jolie, j’ai goûté des plaisirs : j’ai été aimée partout ; dans un âge un peu plus avance, j’ai passé des années dans le commerce de l’espris ; je suis venue à la faveur, et je vous proteste, ma chère fille, que ces états laissent un vide affreux, une inquiétude, une lassitude, une envie de connaître autre chose, parce qu’en tout cela rien ne satisfait entièrement ; on n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu. » 1.
Heureux temps où des enfants lisaient le bon Rollin, aujourd’hui si délaissé de tous les âges !
Ce qui est étonnant, c’est que ce même homme, sur la fin de sa vie, n’était plus rien de tout cela, et qu’il devint doux, paisible, sans intrigue, et l’amour de tous les honnêtes gens de son temps ; comme si toute son ambition d’autrefois n’avait été qu’une débauche d’esprit, et des tours de jeunesse dont on se corrige avec l’âge ; ce qui prouve bien qu’en effet il n’y avait en lui aucune passion réelle.
J’ai été jeune et j’ai goûté des plaisirs ; dans un âge un peu avancé, j’ai passé des années dans le commerce de l’esprit, je suis venue à la faveur ; et je vous proteste, ma chère fille, que tous les états laissent un vide affreux, une inquiétude, une lassitude, une envie de connaître autre chose, parce qu’en tout cela rien ne satisfait entièrement.
Quel siècle d’ignorance, en beaux faits plus stérile, Que cet âge nommé siècle de la raison ?
La muse vous conseille, et vous saurez choisir : Restez dans le sentier des vertus difficiles2 ; Votre âge a des devoirs plus doux que le plaisir3 3.
Il en change selon le changement de nos âges, de nos fortunes et de nos expériences ; mais il lui est indifférent d’en avoir plusieurs ou de n’en avoir qu’une, parce qu’il se partage en plusieurs, et se ramasse en une quand il le faut et comme il lui plaît.
Critiquez-vous les vices de la civilisation, vous chantez les vertus des âges primitifs.
C’est une maladie dont peu de personnes sont exemptes, et il vaut mieux en être attaqué à votre âge qu’à un âge plus avancé. […] Tout ce qu’on trouve d’esprit en eux surprend, parce qu’on n’en attend point de cet âge ; toutes les fautes de jugement leur sont permises et ont la grâce de l’ingénuité ; on prend une certaine vivacité du corps, qui ne manque jamais de paraître, dans les enfants, pour celle de l’esprit. […] Tel a été célèbre par son esprit à l’âge de cinq ans, qui est tombé dans l’obscurité et dans le mépris à mesure qu’on l’a vu croître.... […] Quel âge avez-vous ? […] Dans la première jeunesse il est gai, et même assez joli ; il a de la légèreté et de la gentillesse ; mais il la perd bientôt, soit par l’âge, soit par les mauvais traitements, et il devient lent, indocile et têtu.
Considérez mon âge ; il ne me reste qu’un pas à faire pour entrer dans la tombe.
Les Mots Si nous remontons par la pensée jusqu’aux premiers âges du monde, vers ces temps antiques où les hommes affectionnaient une vie simple, nous serons fondés à penser que le langage humain a dû se ressentir de cette simplicité primitive.
Trahi par un fils apostat qu’il maudit, il assista de loin à la chute de la Rochelle, et mourut sur le seuil d’un âge nouveau, qui réservait une si haute fortune à sa petite fille, Mme de Maintenon.
si le jour n’est lui-même qu’une image de la vie, si les heures rapides de l’aube, du matin, du midi et du soir, représentent les âges si fugitifs de l’enfance, de la jeunesse, de la virilité et de la vieillesse, la mort, comme la nuit, doit nous découvrir aussi de nouveaux cieux et de nouveaux mondes1 !
Malherbe, en cet âge brutal, Pégase est un cheval qui porte Les grands hommes à l’hôpital.
Anteit omnes ætale, il les devance tous par son âge. — Circumire (de ire circum), aller autour, entourer.
Or, les mœurs, sous ce rapport, varient suivant diverses conditions : le pays, l’éducation, les dispositions naturelles, les âges, les conditions12. […] On doit faire attention aux mœurs, aux habitudes, à l’éducation, au caractère, aux préjugés des hommes devant qui on parle ; on prendra garde à l’influence du caractère national, à celle que produit la différence des gouvernements, des âges, des fortunes et des principes de ses auditeurs, à leurs dispositions particulières relativement à la cause que l’on traite ; on s’attachera surtout à saisir adroitement leurs endroits sensibles, et à les prendre par leur faible. […] Les âges se renouvellent, la figure du monde passe sans cesse, les morts et les vivants se remplacent et se succèdent continuellement ; rien ne demeure : tout change, tout s’use, tout s’éteint.
Barbarie des âges antiques ; effets de la civilisation.
On sait que, sans le secours d’aucun livre, il trouva seul à l’âge de douze ans, les trente-deux propositions d’Euclide.
. — On ne savait son âge. — Tout chez lui était propre mais usé —.… II économisait son bois, en hiver. — Sa vie était régulière. — Semblable au cloporte qui s’arrête quand on le touche, il s’interrompait au passage d’une voiture — … Vers le soir seulement il vivait et riait s’il était content — ….. […] En un mot, son ouvrage est un des beaux monuments de ce siècle, élevé pour les âges suivants, et auquel l’antiquité n’a rien à opposer. […] Callidore, il est vrai, allie la force de la jeunesse à la maturité de l’âge ; il peut encore être utile à la patrie. […] Que les fronts ne se plissent point, que rien n’y fasse voir un tombeau, quand on est pur comme à ton âge, la dernière heure est la plus belle. […] Que de fois, m’asseyant silencieux à votre base, j’évoque — tout cet amas — de héros, de peuples et de générations, que le torrent des siècles emporta dans son cours ; royaumes, villes, tribus, sultans, rois, califes, noms célèbres autrefois, et maintenant ombres vaines, vous leur survivez, — vous êtes en même temps Les archives des âges et le tombeau des rois, le dépôt de la science, de la religion, des langues, la merveille, le logogriphe et la leçon du sage.
Les mœurs seront convenables, c’est-à-dire que les personnages parleront et agiront selon leur sexe, leur âge, leur état ; selon leur caractère, leur éducation, leurs passions ; selon leur siècle, leur pays, leur gouvernement ; et d’après l’histoire, ou la renommée, ou l’opinion. […] Ses idées augmentant avec le travail, il imagina de faire un poème épique, qu’il commença à l’âge de cinquante ans, et qu’il donna neuf ans après.
Ainsi la plupart des hommes, occupés d’eux seuls dans leur jeunesse, corrompus par la paresse ou par le plaisir, croient faussement, dans un âge plus avancé, qu’il leur suffit d’être inutiles ou dans l’indigence, afin que la république3 soit engagée à4les placer ou à les secourir ; et ils profitent rarement de cette leçon si importante : que les hommes devraient employer les premières années de leur vie à devenir tels5 par leurs études et par leur travail, que la république elle-même eût besoin de leur industrie6 et de leurs lumières ; qu’ils fussent comme une pièce nécessaire à tout son édifice, et qu’elle se trouvât portée par ses propres avantages à faire leur fortune ou à l’embellir. […] Devance l’âge.
Amyot 1513-1593 [Notice] Né à Melun, de parents très-pauvres, qui, chaque semaine, lui envoyaient son pain au collége de Montaigu, où il fut réduit à servir de domestique à de riches écoliers, et à travailler, dit-on, la nuit, à la lueur de charbons embrasés, Amyot devint maître ès-arts à l’âge de dix-neuf ans, et dut à la protection de Jacques Colin, lecteur du roi, une chaire de grec à l’université de Bourges.
Dans un âge un peu plus avancé, j’ai passé des années dans le commerce de l’esprit ; je suis venue à la faveur, et je vous proteste, ma chère fille, que ces états laissent un vide affreux, une inquiétude, une lassitude, une envie de connaître autre chose, parce qu’en tout cela rien ne satisfait entièrement ; on n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu, mais avec cette volonté déterminée dont je vous parle quelquefois ; alors on sent qu’il n’y a plus rien à chercher, qu’on est arrivé à ce qui seul est bon sur la terre ; on a des chagrins, mais on goûte une solide consolation et une paix profonde au milieu des plus grandes peines.
A quoi donc employer cet âge où l’étude de la rhétorique et les exercices de l’éloquence seraient prématurés ? […] Si l’on remet cette étude si pénible à un âge un peu plus avancé, et qu’on appelle la jeunesse, ou l’on n’a pas la force de l’embrasser par choix, ou l’on n’a pas celle d’y persévérer ; et si l’on y persévère, c’est consumer à la recherche des langues le même temps qui est consacré à l’usage que l’on en doit faire, c’est borner à la science des mots un âge qui veut déjà aller plus loin et qui demande des choses, c’est au moins avoir perdu les premières et les plus belles années de sa vie. […] Vous voudriez qu’un homme attendit bien tard à parler en public : sa jeunesse serait passée avant qu’il eut acquis le fonds que vous lui demandez, et il ne serait plus en âge de l’exercer. […] Ce n’est pourtant pas par cet endroit qu’il faut voir Cicéron pour le bien connaître ; c’est dans les harangues qu’il a faites, dans un âge plus avancé, pour les besoins de la république. […] Leur fuite précipitée lit place à un spectacle plus plaisant : c’était une foule d’écrivains de tout rang, de tout état et de tout âge, qui grattaient à la porte, et qui priaient la Critique de les laisser entrer.
S’il y a eu quelque dérangement dans les premières années de ce prince, l’âge y eut plus de part que le cœur : l’occasion put le trouver faible ; elle ne le rendit jamais vicieux ; et le reste de ses jours, passés depuis dans la règle, montrent assez que l’égarement n’avait été qu’un oubli, et qu’en se rendant au devoir, il s’était rendu à lui-même ».
J’ai vu Corinthe, Argos, et Crète et les cent villes, Et du fleuve Egyptus les rivages fertiles ; Mais la terre et la mer, et l’âge et les malheurs, Ont épuisé ce corps fatigué de douleurs ; La voix me reste.
Ses yeux se sont fermés à la fleur de son âge ; et, quand l’espérance trop lente commençait à flatter sa peine, il a eu la douleur insupportable de ne pas laisser assez de bien pour payer ses dettes, il n’a pu sauver sa vertu de cette tache.
Je ne suis plus d’âge à profiter de mon expérience.
Mais dans l’âge où l’on étudie, on a assez à faire à songer aux choses connues, et l’on ne doit rien se permettre de nouveau ni de forcé ; il faut suivre le bon goût, et s’autoriser toujours de l’exemple d’un bon auteur pour se permettre la nouveauté. […] On a dit la fleur de l’âge, parce que l’éclat et la fraîcheur de la première jeunesse a rappelé les végétaux quand ils fleurissent. […] Au lieu de dire simplement : tout passe, Massillon s’écrie : Les âges se renouvellent, la figure du monde change sans cesse, les morts et les vivants se succèdent et se remplacent continuellement. […] Venez partager de cet âge La gloire et la félicité. […] On dira de même : La coupe de ses jours s’est brisée encore pleine, pour : il est mort à la fleur de son âge.
Saint Louis, à votre âge, était déjà les délices des bons et la terreur des méchants. Laissez donc tous vos amusements de l’âge passé.
Trouvant que c’était une folie de me tourmenter pour un âge auquel je ne parviendrais pas, j’ai tout planté là, et je me suis dépêché de jouir. […] S’ils repassent alors sur tout le cours de leurs années, ils ne trouvent souvent ni vertus ni actions louables qui les distinguent les unes des autres ; ils confondent leurs différents âges, ils n’y voient rien qui marque assez pour mesurer le temps qu’ils ont vécu.
On sait, en effet, que de Retz, avancé en âge, répara par une conduite sage et appliquée à la piété les fautes de sa jeunesse.
Ainsi, lorsque, dans les âges suivants, on parlera avec étonnement des victoires prodigieuses et de toutes les grandes choses qui rendront notre siècle l’admiration de tous les siècles à venir, Corneille, n’en doutons point, Corneille tiendra sa place parmi toutes ces merveilles.
Après deux voyages en Italie et en Angleterre, nommé en 1739 intendant du jardin royal, et associé à l’Académie des sciences, il conçut, à l’âge de trente-deux ans, le projet d’exposer l’Histoire de la nature.
Je n’ai pas oublié les bonnes qualités que j’ai remarquées autrefois en cette demoiselle presque dans son enfance2 : un esprit vif, une gaieté modeste, un air plein de discrétion et de prudence, au delà même de son âge, et je ne doute pas qu’elle ne vous fût très-utile pour la conduite de votre maison, et pour le soulagement de madame sa mère ; mais j’ai loué Dieu des bonnes dispositions qu’il lui a inspirées à la fin de sa vie ; elles vous rendront sa mort précieuse, par le souvenir de sa foi, de sa résignation, de son courage.
Vingt héros, divers de caractère et de talent, pareils seulement par l’âge et le courage, conduisaient ses soldats à la victoire.
Dans un âge où le goût est encore si peu formé, la connaissance des règles si incomplète, l’expérience si peu avancée, il importe de ne nourrir son intelligence que d’ouvrages qui se distinguent par un goût sûr et délicat, et que le sentiment général a classés parmi les modèles.
On ne parle point à des jeunes gens comme à des gens d’un âge mur, à des militaires comme à des magistrats, à des femmes comme à des hommes graves. […] Et ailleurs : Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs.
Vienne l’âge suivant et le premier qui apparaît, Voltaire, débute par rappeler le génie de Sophocle, du prince de la tragédie, dans son Œdipe ; le génie de Virgile, du grand Homère lui-même, dans son épopée de la Henriade. […] Dans tous les temps, aux âges les plus reculés comme de nos jours, il se rencontra des gens qui eurent plus ou moins de facilité à s’exprimer, de disposition à se faire écouter. […] Or, ce crédit vient du rang, de la considération, de la fortune, de l’âge, du savoir, de l’expérience. […] « Si je succombais à la loi du destin, j’aurais encore droit de me plaindre des dieux qui m’enlèveraient prématurément, et à la fleur de l’âge, aux auteurs de mes jours, à mes enfants et à ma patrie. […] si naturelle à cet âge, qu’on n’a rien à redouter sous l’égide paternelle !
car l’âge calmera cette fougue d’une imagination trop abondante ; le jugement la corrigera en se formant… Il est bon que les jeunes gens aient un génie hardi et inventif, et qu’ils tirent vanité de leurs premiers essais, quelque incorrects qu’ils soient.
Encore les âges vraiment littéraires n’accordent point cette faveur sans condition.
On accusa la métaphore de vulgarité, l’hyperbole, l’exclamation, l’apostrophe multipliées, de mauvais ton ; ceux qui avaient l’esprit droit et juste et le sentiment des convenances s’éloignèrent du style figuré des premiers âges, non point qu’il ne fût naturel, mais parce qu’il ne l’était plus.
. — De ces distinctions très-justes entre Homère et Virgile, ou plus généralement, entre les différents âges de l’épopée, on peut rapprocher une leçon (la 11e) du Tableau de la littérature au moyen âge, par M.
Ils convinrent qu’il fallait déférer la couronne à celui qui était le plus juste, et ils jetèrent tous les yeux sur un vieillard vénérable par son âge et par une longue vertu.
Quel âge et quelle situation de la vie n’ont pas beaucoup à lui emprunter3 ?
Né à Paris en 1655, ce fut seulement à l’âge de quarante ans que de retour en France, et fixé près de Paris, il songea à devenir auteur.
Figure humaine de tous les âges, de tous les états, de toutes les nations : arbres, animaux, paysages, marines, perspectives ; toute sorte de poésie, rochers imposants, montagnes, eaux dormantes, agitées, précipitées ; torrents, mers tranquilles, mers en fureur ; sites variés à l’infini ; fabriques grecques, romaines, gothiques ; architectures civile, militaire, ancienne, moderne ; ruines, palais, chaumières ; constructions, gréements, manœuvres, vaisseaux ; cieux, lointains, calme, temps orageux, temps serein ; ciel de diverses saisons, lumières de diverses heures du jour ; tempêtes, naufrages, situations déplorables, victimes et scènes pathétiques de toute espèce ; jour, nuit, lumières naturelles, artificielles, effets séparés on confondus de ces lumières, aucune de ses scènes accidentelles qui ne fit seule un tableau précieux. » 1.
Il doit prendre en considération, l’âge, le caractère, la condition de ceux devant lesquels il parle. […] Les passions ne s’allument pas si aisément dans le cœur des juges, qui sont ordinairement des personnes d’un âge mûr, d’un caractère grave et imposant. […] II, c. 12 et suivans) a fait, des mœurs générales des hommes de tout âge et de toute condition, une peinture qui sera vraie dans tous les temps et chez tous les peuples. […] Ce qui fait plaisir dans la bouche d’un orateur à qui l’âge concilie le respect devient indécent et déplaît dans celle d’un jeune homme. […] Quant aux bienséances qui regardent l’auditeur, celui qui parle ne doit jamais oublier ce qu’il doit à l’âge, à la dignité, à la réputation.
Ce dernier ouvrage servira de développement à celui que j’offre aujourd’hui aux jeunes personnes, sous une forme un peu restreinte et peut-être un peu aride : car je ne me dissimule pas que, réduits à un simple exposé, les préceptes de l’art sont rebutants pour le jeune âge, qui trouve heureusement dans l’excellence et la fraîcheur de la mémoire une compensation à la sécheresse de la matière. […] Le fait sera vraisemblable, c’est-à-dire aura l’apparence de la vérité, si rien n’y semble impossible ; si les caractères des personnages sont bien conservés ; si on les fait agir suivant les lois de la nature et les caprices du cœur humain ; si on observe avec exactitude les mœurs de temps, de lieux et d’âge ; en un mot, si ou copie constamment et fidèlement la nature en ce qu’elle a de beau. […] Instruire les hommes de leurs devoirs religieux, combattre les vices, enchaîner les passions, glorifier les vertus, annoncer les vérités de la foi, donner des leçons à tous les rangs et à tous les âges, faire l’éloge des hommes justes, tel est l’objet de l’éloquence sacrée. […] Tous les siècles y sont, tous les âges y vien — nent, Usés par les genoux, les marbres y compren — nent.
Mais, quand nous trouverons dans Fléchier des soupirs contagieux qui sortent du sein d’un mourant, pour faire mourir ceux qui vivent ; quand il nous dira d’une grande princesse, qu’elle fut admirée dans un âge où les autres ne sont pas encore connues ; qu’elle eut de la sagesse, dans un temps où l’on n’a presque pas encore de la raison ; qu’on lui confia les secrets les plus importants, dès qu’elle fut en âge de les entendre ; que son naturel heureux lui tint lieu d’expérience, et qu’elle fut capable de donner des conseils, dans un temps où les autres le sont à peine d’en recevoir, etc. ; qui ne voit dans tous ces exemples la vérité sacrifiée à la démangeaison de faire contraster les mots ?
La naïveté appartient surtout à l’enfance ; c’est en quelque sorte l’esprit de l’innocence qui caractérise cet âge. […] C’est ainsi que l’on dit : La dureté de l’âme, le printemps de la vie, les glaces de l’âge, les songes de l’espérance, la rapidité de la pensée, le feu des passions, bouillant de colère.
« Je désirerais sincèrement que tout fût sagement réglé par les magistrats et dans le conseil des cinq-cents, et dans les assemblées du peuple ; que l’on remît en vigueur les lois de Solon, qui concernent les orateurs ; que d’abord, sans trouble et sans tumulte, le plus âgé pût jouir de son privilège, monter le premier à la tribune, y donner modestement l’avis qu’il croit le plus utile ; qu’ensuite celui qui le voudrait pût à son tour, et suivant son âge, exposer son sentiment sur le sujet de la délibération.
Ne donnons point sans doute nos mœurs aux vieux âges, mais, s’il fallait choisir, je l’aimerais mieux encore que de prendre les leurs.
Maillet-Lacoste, qui sera jeune jusqu’à cent ans, et qui est le meilleur, le plus sensé, le plus honnête, le plus incorruptible et le plus naïf de tous les jeunes gens de tout âge, mais qui donne à sa candeur même un air de théâtre, parce que sa chevelure hérissée, ses attitudes et le son même de sa voix se ressentent des habitudes qu’il a prises sur le trépied où il est sans cesse monté quand il est seul, et d’où il ne descend guère quand il ne l’est pas ; M.
La pastorale est, pour ainsi dire, la peinture de l’âge d’or mis à la portée des hommes.
C’est en considérant la nature sous ce haut point de vue, que certains écrivains de notre âge, Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand, Lamartine, ont excellé dans l’art de décrire. […] Le sujet de la narration légende telle que nous l’entendons ici, se composant de tout ce que le peuple des âges de foi vive avait recueilli dans ses souvenirs ou poétisé dans son imagination, l’écrivain, bien loin de faire usage d’une critique excessive, devra chercher à se bien pénétrer des sentiments et de l’esprit de ces époques naïves et à paraître en partager l’aimable crédulité. […] Les convenances épistolaires demandent que l’on respecte la distance que mettent entre les individus l’âge, le sexe, le rang, la dignité, le caractère, et qu’on leur écrive avec cette mesure qui est la règle des conversations soignées.
La comédie grecque, dans ses deux premiers âges, n’était guère mieux intriguée que la tragédie. […] La comédie du troisième âge, celle de Ménandre, était mieux composée. […] Aux premières phrases sorties de la bouche d’un personnage, on reconnaître sa profession, son âge et son humeur, si le style est convenablement adapté à son rôle.
Nous sommes dans un âge où l’on doit tout souffrir courageusement. […] Alexandre mourut à l’âge de trente-trois ans. […] A juvenili œtate, dès le jeune âge ; à pueritiâ, dès l’enfance ; à primâ adolescentiâ, dès la première jeunesse ; ab initio hujus defensionis, au commencement de ce plaidoyer.
— La poésie dramatique est d’ordinaire l’œuvre d’un âge plus mûr et d’un art plus habile. […] Le monde et la civilisation modernes sont moins capables que les âges précédents de traits et d’œuvres sublimes. […] Tous ajoutèrent à la gloire de la littérature et de la langue ; mais l’âge de la perfection était passé. […] Mais que la passion dérange, transforme, anime cette simplicité qui deviendrait bientôt monotone ; que l’imagination varie l’ordre et le tour des mots, qu’elle change, par des emprunts hardis et brillants, le sens primitif et vulgaire des termes ; que Philinte dise, avec la spirituelle noblesse d’un honnête homme : Cette grande raideur des vertus des vieux âges Heurte trop notre siècle et les communs usages. […] Contrôlé pour contre-roollé, âge pour aage.
Tout le monde le reconnut : c’était Apollonius, philosophe stoïcien, estimé dans Rome, et plus respecté encore par son caractère que pour son grand âge.
Ainsi Voiture, s’adressant au due d’Enghien, lui dit : « Trouvez bon, ô César, que je vous parle avec cette liberté, recevez les louanges qui vous sont dues, et souffrez que l’on rende à César ce qui appartient à César. » Boileau s’intitule lui-même grand chroniqueur des gestes d’Alexandre, et cet Alexandre n’est et ne peut être que Louis XIV ; et le Gilbert de notre âge, Hégésippe Moreau, fait répondre par Joseph Bonaparte à ceux qui voulaient l’arracher à sa retraite, pour lui donner un trône : … Insensés, quel espoir vous anime ?
C’est elle qui, dans le même âge, Renouvelle cent fois nos goûts. […] L’éclat pompeux de ses ouvrages, Depuis la naissance des âges, Fait l’étonnement des mortels.
Ces premières loges, où brillaient, la veille, les plus jolies femmes de Paris ; cet orchestre, ces balcons, où se montraient nos jeunes élégants ; ce parterre, où s’organisait une cabale, sont uniformément remplis, sans distinction d’âge, de sexe ni de rang, par la fruitière en battant-l’œil1, par le fort de la halle en chapeau gris, par le charbonnier et le perruquier, chacun dans son habit de poudre. […] Le pigeon profita du conflit des voleurs, S’envola, s’abattit auprès d’une masure, Crut pour ce coup que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d’enfant (cet âge est sans pitié) Prit sa fronde, et du coup tua plus d’à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l’aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s’en retourna.
La grandeur de l’horizon romain se mariant aux grandes lignes de l’architecture romaine ; ces aqueducs qui, comme des rayons aboutissant à un même centre, amènent les eaux au peuple-roi sur des arcs de triomphe ; le bruit sans fin des fontaines, ces innombrables statues qui ressemblent à un peuple immobile au milieu d’un peuple agité ; ces monuments de tous les âges et de tous les pays ; ces travaux des rois, des consuls, des Césars ; ces obélisques ravis à l’Egypte, ces tombeaux enlevés à la Grèce ; je ne sais quelle beauté dans la lumière, les vapeurs et le dessin des montagnes ; la rudesse même du cours du Tibre ; les troupeaux de cavales demi-sauvages qui viennent s’abreuver dans ses eaux ; cette campagne que le citoyen de Rome dédaigne maintenant de cultiver, se réservant de déclarer chaque année aux nations esclaves quelle partie de la terre aura l’honneur de le nourrir ; — Synthèse : que vous dirai-je enfin ?
Ce n’est donc pas la leçon en elle-même qui est ridicule, c’est l’âge et la position de celui qui la reçoit.
Boileau traduit : Tandis que, libre encor, malgré les destinées, Mon corps n’est point courbe sous le faix des années, Qu’on ne voit point mes pas sous l’âge chanceler, Et qu’il reste à la Parque encor de quoi filer.
Cette épopée jubilatoire ouvrit un âge, comme l’ironie de Voltaire en fermait un autre.
A l’âge de seize ans, il étudia le droit, et retrouva sous d’autres robes ce jargon barbare, cette routine qui étouffait alors l’esprit des lois dans un chaos de gloses et de commentaires.
157Compagne du Seigneur, j’étais avant les âges.
Pour connaître l’homme, l’écrivain doit d’abord s’étudier lui-même, puis étudier les autres dans les diverses modificacations que leur font subir les éléments suivants : l’âge, le sexe, le tempérament, le climat, le pays, le siècle, la religion, les institutions politiques et sociales, l’éducation, les travaux et les habitudes journalières, enfin, la combinaison de tous ces éléments avec les objets naturels ou artificiels qui les environnent, ce qui constitue la couleur locale.
toi-même qui jouis maintenant d’une jeunesse si vive et si féconde en plaisirs, souviens-toi que ce bel âge n’est qu’une fleur qui sera presque aussitôt séchée qu’éclose : tu te verras changer insensiblement ; les grâces riantes, les doux plaisirs qui t’accompagnent, la force, la santé, la joie s’évanouiront comme un beau songe ; il ne t’en restera qu’un triste souvenir ; la vieillesse languissante et ennemie des plaisirs viendra rider ton visage, courber ton corps, affaiblir tes membres, faire tarir dans ton cœur la source de la joie, te dégoûter du présent, te faire craindre l’avenir, te rendre insensible à tout, excepté à la douleur.