Dans ces glorieuses pages de notre histoire, il a toujours l’à-propos grandiose, le ton du commandement suprême, l’accent d’une volonté impérieuse qui ne parle que pour agir.
4° Le signe pour la chose signifiée : le sceptre pour l’autorité royale ; le chapeau, pour le cardinalat ; l’épée, pour l’état militaire ; la robe, pour la magistrature ; le laurier, pour la victoire ; l’olivier, pour la paix ; le lion belgique, pour les Pays-Bas ; l’aigle germanique, pour l’Allemagne ; le léopard, pour l’Angleterre : En vain au lion belgique Il voit l’aigle germanique Uni sous les léopards… 5° Le nom abstrait pour le nom concret : Blancheur, pour blanc ; l’enfance, pour les enfants ; l’histoire, pour les historiens ; la vertu, pour les hommes vertueux ; l’esclavage pour les esclaves. […] On fait allusion à l’histoire, à la fable, aux coutumes, aux mœurs, à tout ce qui peut offrir des rapprochements faciles à saisir, agréables et piquants. […] Quoique plus rigoureusement requise dans la poésie et dans l’éloquence que dans les ouvrages de philosophie et d’histoire, elle est tellement nécessaire à toute composition qu’elle a reçu le nom d’harmonie du discours. […] Il en est de même de certains mots fournis par les sciences, la philosophie ou l’histoire. […] Cicéron offre un bon nombre d’exemples de ces sortes de transitions ; mais on cite avec raison, dit Maury, comme un chef-d’œuvre en ce genre, l’Histoire des Variations, où le grand Bossuet rassemble toutes les branches de son sujet par le seul lien de sa logique, et rapproche ainsi sans confusion les questions les plus abstraites et les plus disparates .
Si donc l’histoire ou la société contemporaine fournit au poète une action qui puisse, avec toutes ses circonstances, être mise sur la scène, il la représentera sans y rien changer. […] Elle est héroïque par le caractère de ceux qui la font, quand les personnages qui agissent ou contre lesquels on agit sont des rois, des princes, des hommes illustres par leur rang ou leurs dignités, ou fameux dans l’histoire par le grand rôle qu’ils ont joué sur la scène du monde ; ou bien si les acteur sont d’un rang moins illustre, ils doivent se distinguer par quelque qualité portée à un degré extraordinaire, comme la générosité, la fermeté, le courage. […] Les passions dramatiques doivent être en conformité avec la nature humaine, et en harmonie avec les temps, les pays et les données fournies par l’histoire. […] L’oratorio emprunte ordinairement ses sujets à l’histoire sainte, et peut par conséquent, être considéré comme un drame lyrique sacré. […] On distingue encore la comédie historique, dont le sujet est tiré de l’histoire, et la comédie pastorale dont l’action se passe entre des bergers, comme le Mélicerte, de Molière.
Et ce qui prête au sentiment de ces grands hommes une autorité bien plus respectable encore, c’est que les détails de leur vie ne furent jamais en contradiction avec leurs discours : c’est qu’ils ne conseillaient rien qu’ils n’eussent d’avance pratiqué eux-mêmes, et que tout ce qu’ils disaient de la vertu n’était que le tableau de leurs pensées, et l’histoire fidèle de leurs actions.
L’histoire des lettres en offre peu d’aussi belles. » 2.
L’histoire que je vais donner de son perfectionnement nous fournira des observations curieuses en elles-mêmes, et à la fois utiles aux recherches que nous nous proposons de faire ultérieurement. […] Telles sont les traces à travers lesquelles on peut suivre l’histoire de la langue anglaise. […] Peu de langues, en effet, sont plus abondantes que la nôtre, et aucun écrivain n’est fondé le moins du monde à se plaindre de sa stérilité, surtout dans les matières sérieuses, comme l’histoire, la critique, la politique et la morale. […] On trouve dans un passage de l’Histoire d’Écosse, par Robertson, un exemple sensible de la différence qui existe entre ces deux particules. […] L’Histoire de lord Clarendon en fourmille.
Mais nous savons par l’histoire que dans ces temps reculés, les rois s’envoyaient par défi ces sortes de problèmes à résoudre, et qu’ils donnaient de grandes récompenses à ceux qui avaient le talent de le faire. […] Il n’y a que les méchants et les scélérats connus dans l’histoire, dont l’honnête homme puisse se permettre de faire la satire sur leur propre tombeau.
On lui attribue la création de la première bibliothèque et la rédaction du premier répertoire alphabétique d’histoire. […] Histoire naturelle. — Histoire des animaux. […] Quand l’ouvrage d’Hérodote serait écrit en vers, ce n’en serait pas moins une histoire, indépendamment de la question de vers ou de prose. […] Aussi la poésie est quelque chose de plus philosophique et de plus élevé que l’histoire ; car la poésie parle plutôt de généralités, et l’histoire de détails particuliers.
L’histoire nous fournit plus d’une preuve de la nécessité du secours des passions pour prévenir quelquefois l’injustice, et pour sauver l’innocence et la vertu.
Saint-Simon 1625-1695 [Notice] Fils d’un ancien favori de Louis XIII, qui prétendait descendre de Charlemagne, il fut tourmenté de bonne heure par le démon de l’histoire, et commença ses Mémoires en juillet 1694, à l’armée, vers l’âge de dix-neuf ans.
(Dans sa judicieuse Histoire de la Littérature française. — Didier.)
L’histoire et la philosophie en ont fait, sans plus de retard, leur organe. […] Il nous suffira de dire qu’à cette époque, grâce au pinceau d’Eschyle, de Sophocle, d’Euripide, d’Aristophane, la scène est près d’atteindre à la perfection des genres divers ; que sous la plume de Théocrite, de Pindare, l’Idylle et l’Ode ne vont plus rien laisser à désirer pour la grâce naïve, pour la sublime hardiesse ; que, dans la bouche de Démosthène, le plus puissant orateur, dans celle de Platon, le plus grand philosophe, l’éloquence de la tribune, celle du genre didactique, vont s’élever au comble de l’art et du talent, que toutes les sciences presque et l’histoire naturelle et la physique, et la métaphysique et la morale et l’économie politique et sociale, la logique, la rhétorique, la poétique même vont trouver dans Aristote un digne interprète ; l’art médical un non moins digne dans Hippocrate, l’oracle de la médecine, dans Galien son habile commentateur, dans Arétée, Aétius, Alexandre de Tralles, l’histoire naturelle dans Dioscoride, le célèbre botaniste, dans Théophraste le divin parleur, comme l’appelle Aristote, son maître. […] et quel spectacle attendrissant même pour nos neveux quand ils en liront l’histoire ! […] Ajoutons que les poètes, plus souvent encore que les écrivains en prose, font usage de cette figure, en prêtant eux-mêmes un caractère aux personnages qu’ils font agir et parler, ou en modifiant celui qu’ils ont dans l’histoire. […] Dans le second cas, on fait entendre que celui dont on parle, ressemble au personnage célèbre ou fameux que signale l’histoire.
Nous entendons par discours ces allocutions de circonstance et de peu d’étendue que les données de l’histoire ou des suppositions raisonnables permettent de mettre dans la bouche de certains personnages. […] Dans la peinture des talents ; des vertus, des travaux qui ont illustré les empires et servi ou embelli la société, il devance l’histoire et peut prendre un ton plus haut qu’elle. […] Ces harangues dont l’histoire ancienne abonde sont presque entièrement l’œuvre de l’historien lui-même ; quelques mots ça et là seulement ont été conservés par tradition. […] Il n’entrera dans la pensée de personne de m’objecter que je ne traite point des grandes compositions, comme l’histoire, les discours de longue haleine, sermons, panégyriques, oraisons funèbres, l’épopée, la tragédie, le drame, le roman, l’ode, etc., tout ce qui, en un mot est réservé à des éludes spéciales plutôt qu’à des exercices de Rhétorique.
Bacon, distinguant les divers sens du mot poésie, choisit justement pour sa division des sciences i celui que j’indique ici ; à ce point qu’il rejette du genre des poèmes les satires, les élégies, les épigrammes et les odes, pour les renvoyer à la philologie et à l’art de l’orateur ; et, au contraire, il regarde comme appartenant à la poésie toutes les histoires fictives, et, par conséquent, les romans, les contes, les fables, les emblèmes des anciens sages et les paraboles des livres saints.
Conte, n. m. récit, histoire.
Une société de province 2 La naissance, le mariage et la mort composaient toute l’histoire de notre société, et ces trois événements différaient là moins qu’ailleurs.
Son style était celui des maîtres, et, en l’assouplissant au genre tempéré de l’histoire biographique, en lui donnant plus de grâce et de simplicité, il ne faisait que prouver une fois de plus que notre siècle n’avait pas produit d’écrivain supérieur à lui ?
Bossuet l’a mise dans l’histoire, comme Racine sur le théâtre. […] De là vient que, malgré l’immensité si variée de la matière, le Discours sur l’histoire universelle semble avoir été fondu d’un seul jet, tant toutes les parties sont étroitement liées.
La Bruyère 1646-1696 [Notice] Né à Dourdan, Jean de La Bruyère avait acheté une charge de trésorier à Caen, lorsqu’après des revers de fortune, à 36 ans, sur la recommandation de Bossuet, il fut appelé à Paris pour enseigner l’histoire à M. le duc, petit-fils du grand Condé. […] Ils parlent de guerre à un homme de robe, et de politique à un financier ; ils savent l’histoire avec les femmes ; ils sont poëtes avec un docteur, et géomètres avec un poëte.
« Si quelque curiosité nous pousse alors à examiner de près ces ruines, nous y trouvons en même temps l’histoire de notre vie et le moyen de porter un jugement équitable sur nous-mêmes. […] Cousin parle ainsi du paysagiste Le Lorrain : « Le Lorrain est par-dessus tout le peintre de la lumière, et on pourrait appeler ses ouvrages l’histoire de la lumière et de toutes ses combinaisons, en petit et en grand, quand elle s’épanche sur de larges plans ou se brise dans les accidents les plus variés, sur la terre, sur les eaux, dans les cieux, dans son éternel foyer.
Suivez les annales de Rome depuis sa naissance jusqu’aux temps malheureux de l’empire, vous verrez partout le drame mêlé à l’histoire. […] Mais, appelé à être un jour le patron des peuples alliés et à avoir des provinces entières dans sa clientèle, il faut qu’il se prépare à ce grand rôle en apprenant la langue des vaincus, leur histoire, leur philosophie, leurs mœurs, leurs arts, leurs droits, leur situation politique dans le grand corps dont ils sont devenus les membres par la conquête.
L’un a un goût plus prononcé pour la poésie, l’autre ne trouve de plaisir que dans la lecture de l’histoire ; celui-ci préfère la tragédie, celui-là la comédie. […] Les compositions graves demandent surtout que ce caractère de force prédomine dans le style ; l’histoire, les discours philosophiques ou oratoires, l’exigent plus impérieusement. […] Histoire de l’éloquence. […] Cette définition montre que l’éloquence appartient à tous les sujets, histoire, philosophie ou discours, à toutes les matières où l’on veut instruire, persuader ou plaire. […] L’histoire ne fait aucune mention particulière des orateurs qui fleurirent entre cette époque et la guerre du Péloponnèse.
La connaissance de l’Histoire lui fournira mille traits frappants qui viendront orner et fortifier son discours. […] La statistique, l’histoire nationale, l’histoire contemporaine surtout sont tout à fait indispensables pour lui. […] Mais l’histoire nous a conservé une foule de mots heureux inspirés par l’honneur et la bravoure, et ces mots ont été vraiment prononcés. […] Les mémoires sur les questions de science, d’art, de littérature, de philosophie ou d’histoire, ne sont pas le champ le plus favorable à l’éloquence. […] Nous assistons à un spectacle nouveau dans l’histoire, nouveau dans le monde.
Socrate, jugé par une cour dont l’histoire ne nous a pas appris le nom, eut contre lui deux cent quatre-vingts juges : dans la cause de Milon, Cicéron parlait à cinquante-un juges ; et le succès de ces causes ne dépendait point en général de quelques juges versés dans la connaissance des lois, mais d’une assemblée de citoyens romains.
Il a donné si longtemps des preuves de l’une, et si heureusement réalisé ce qu’il va dire de l’autre, que l’on croirait lire sa propre histoire tracée par la main impartiale de l’équité.
. — En ce qui touche la célèbre purgation des passions par le drame, nous devons renvoyer d’abord à l’Essai sur l’Histoire de la Critique, p. 180 et suivantes, où nous avons exposé sur ce sujet une opinion que nous croyons devoir maintenir, malgré le dissentiment de plusieurs savants interprètes de la pensée d’Aristote, tels que M.
Par là, comme le précédent, il doit conserver une place dans l’histoire de notre langage et de notre littérature.
Dans la seconde classe, on rapprochera ses tragédies historiques, Britannicus (1669), énergique tableau qui nous peint Rome impériale, au moment où Néron devient un monstre ; Bérénice (1670), suave élégie qui fit couler des larmes ; Bajazet (1672), nouveauté hardie qui transporte sur la scène un épisode d’histoire contemporaine ; Mithridate (1673) où Corneille est égalé par son rival.
Les premiers empires dont l’histoire fasse mention, ceux des Assyriens et des Égyptiens, étaient des états despotiques : les rênes du gouvernement s’y trouvaient entre les mains d’un seul, ou d’un petit nombre ; accoutumée à une obéissance aveugle, la multitude était conduite, et jamais persuadée.
Même usage chez les Crétois, selon Élien, Histoires diverses, II, 39, et Strabon, livre X, p. 482 à Mazaca, ville de Cappadoce, selon Strabon, liv.
Tous les malheurs des hommes, tous les revers funestes dont les histoires sont remplies, les bévues des politiques, les manquements2 des grands capitaines, tout cela n’est venu que faute de savoir danser.
Après avoir vécu avec une magnificence extrême, et avoir fait pour plus de quatre millions de dettes, tout fut payé, soit de son vivant, soit après sa mort. » (Abrégé chronologique de l’Histoire de France, IIIe race, 1676.)
L’opéra peut emprunter ses sujets au ciel, à la terre et à l’enfer ; mettre à contribution l’histoire, la fable, le roman, la magie, le monde des chimères et des merveilles : de là une foule d’espèces d’opéras que nous n’essayerons pas de classer. […] Nous y découvrons plutôt notre voisin : c’est l’histoire de la besace dont parle La Fontaine.
De ce monde intellectuel, l’histoire le ramène au sein de l’univers.
Si donc un écrivain nous trace le caractère d’un roi, connu dans l’histoire, ou qui n’a pas existé, mais qui a pu exister ; il imitera la nature.
. — Pour plus de détails sur d’Aguesseau, consulter son Histoire par M.
La relation de son voyage qu’il publia trois ans après, à son retour en France, fut le brillant début d’une réputation qui se confirma bientôt (1784) par les Études de la nature et la touchante histoire de Paul et Virginie (1788).
Après avoir vécu avec une magnificence extrême, et avoir fait pour plus de quatre millions de dettes, tout fut payé, soit de son vivant, soit après sa mort. » (Abrégé chronologique de l’Histoire de France, IIIe race, 1679.)
(Histoire du temps des croisades.) […] C’est ce fait, donné par l’histoire, qui sera le sujet de votre narration. […] L’histoire lui a décerné à juste titre le surnom de Grand. […] Ce fait d’armes, l’un des plus brillants et des plus importants de notre histoire, eut lieu eu 732. […] L’histoire des rois fainéants et de l’élévation de la race carlovingienne, connue des élèves, leur fournira sur ce point assez de documents et d’idées.)
Que ne peut-on effacer ces tristes années de la suite de ton histoire, et les dérober à la connaissance de nos neveux !
Je n’ay point leu les livres, ny les histoires, et annales de France, et n’ay que faire de sçavoir s’il est vray qu’il y ait eu des Paladins et Chevaliers de la Table ronde qui ne faisoyent profession que d’honneur et de deffendre leur Roy et leur pays, et fussent plustost morts que de recevoir un reproche, ou souffrir qu’on eust faict tort à quelqu’un.
L’épisode auquel appartiennent ces vers est emprunté à une triste page de l’Histoire contemporaine, celle qui raconte les malheurs de la France envahie en 1815 par l’Europe coalisée.
On a de lui des Sermons, des Panégyriques, des Mémoires ingénieux et d’estimables Histoires ; mais c’est surtout dans l’oraison funèbre qu’il s’est distingué.
Voiture parlait ainsi de Richelieu : « Oui, lorsque dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli la Rochelle et abattu l’hérésie, et que par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Cazal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein ; et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines et quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui, et, à votre avis, l’aimeront-ils ou l’estimeront-ils moins, à cause que, de son temps, les rentes sur l’Hôtel de Ville se seront payées un peu plus tard, ou que l’on aura mis quelques nouveaux officiers à la chambre des comptes ?
Rendez-vous maîtres des belles provinces qu’ils ont usurpées, exterminez-en l’erreur et l’impiété : faites, en un mot, que ces pays ne produisent plus de palmes que pour vous, et de leurs dépouilles élevez de magnifiques trophées à la religion chrétienne et à la nation française. » Extrait de Mézeray (Histoire de France). […] (Histoire de France.) […] » Extrait de Palissot, littérateur, né en 1730 à Nancy (Histoire des premiers siècles de Rome). […] « Croyez-moi, Romains : il n’est pas de génie assez fécond, pas d’éloquence assez riche, pas d’histoire assez puissante, pour être capable, je ne dirai pas d’embellir, mais seulement de raconter les actions guerrières de J. […] Aussi, ces nobles actions guerrières seront à jamais célébrées dans nos annales et dans l’histoire de toutes les nations du monde, et les générations futures répéteront à l’envi des louanges méritées !.
Pour lui faciliter les premiers essais, il est bon, comme nous l’avons dit plus haut, de commencer par des imitations : on lit, on raconte un fait, une anecdote, un trait d’histoire, une description ; on cherche à en faire bien saisir à l’élève les détails et l’ensemble, puis on l’abandonne à ses souvenirs : il doit reproduire de son mieux ce qu’il a entendu. […] Je vous demanderai compte, à mon retour, de vos lectures et surtout de l’histoire de France, dont je vous demanderai à voir des extraits. […] Toute narration, petite ou grande, roman ou conte, histoire ou fable, doit présenter un objet principal, un personnage qui lui serve de centre ; et autour duquel se groupent l’action et l’intérêt ; tous les détails doivent s’y rattacher, de près ou de loin.
La guerre de Troie n’est que l’aube de la civilisation grecque ; mais il y a peu de jours dans l’histoire des autres peuples qui égalent en éclat cette aube lumineuse. […] Relisez les récits mérovingiens et l’histoire du vase de Clovis, ou plutôt assistez à cette scène qui vous peindra au vif les orages de cette société tumultueuse. […] Toutefois le respect les tient muets et immobiles sur leurs siéges, jusqu’à ce que Thersite se lève, Thersite, le premier démagogue dont il soit fait mention dans l’histoire.
» Les Grecs n’écrivirent l’histoire que quatre cents ans après Homère.
. = De trois histoires qu’il a écrites, il en a publié deux, et non pas publiées. […] Je vous ai vu, en lisant l’histoire de France, ne signifie pas la même chose que, je vous ai vu lisant l’histoire de France. […] = La géographie et la chronologie étant les deux yeux de l’histoire, nous devons, pour étudier avec fruit cette dernière science, posséder suffisamment les deux premières.
Pour s’instruire d’exemple en dépit de l’envie, Il lira seulement l’histoire de ma vie. […] Fais lire au prince, en dépit de l’envie, Pour son instruction l’histoire de ta vie : D’un insolent discours ce juste châtiment Ne lui servira pas d’un petit ornement.
Dans les œuvres de Lucien, né vers la fin du premier siècle de notre ère, à Samosate, ville de Syrie, et professeur de philosophie et d’éloquence à Athènes, on trouve un petit Traité sur la manière d’écrire l’histoire, qui est un chef-d’œuvre.
Cependant il n’a point donné charge à ses apôtres ni de combattre les erreurs des hommes dans la physique, ni de leur apprendre à bien parler, ni de les désabuser d’une infinité d’erreurs de fait dont leurs histoires étaient remplies.
. — Une visite d’enfant me vint couper mon histoire hier.
L’histoire, c’est le drame des peuples ; la poésie lyrique peint les émotions intimes de l’âme ; le roman, les passions de la vie commune.
On entend donc par belles-lettres cette partie des lettres où le beau se révèle, dont le beau est le principal caractère, comme la poésie, l’éloquence, l’histoire, et aussi la philosophie quand elle revêt des formes dignes des sujets sublimes qu’elle embrasse. — On dit aussi, mais plus rarement dans le même sens, les lettres humaines, les lettres polies, humaniores litteræ, parce que les compositions et exercices littéraires adoucissent les mœurs et civilisent les hommes.
Mais vous savez trop bien l’histoire de ma vie Pour croire que longtemps, soigneux de me cacher, J’attende en ces déserts qu’on me vienne chercher. […] Il pourra bien railler agréablement Chapelain sur son âpre et rude verve et ses douze fois douze cents méchants vers ; mais lui-même (on peut l’affirmer sans crainte) n’aurait jamais été capable de traiter dignement cette sainte légende de Jeanne d’Arc, où le merveilleux est l’histoire même, et qui est peut-être le plus beau sujet de poème épique qui soit au monde. — Mais une pareille matière demanderait l’âme et la lyre d’un Lamartine. — D’un autre côté, il semble que Boileau aurait pu aborder d’autres genres plus voisins du sien, la haute comédie, par exemple, et, marchant sur les traces de l’écrivain qui, selon lui, honorait le plus le règne de Louis XIV, composer peut-être, qui sait ?
Saint-Réal, dans son Histoire de la conjuration des Espagnols contre Venise, suppose un discours de Renault aux principaux conjurés.
Sous forme épistolaire, on traite de morale, de philosophie, de littérature, de points d’histoire, etc., et on fait ainsi des ouvrages volumineux.
Après deux voyages en Italie et en Angleterre, nommé en 1739 intendant du jardin royal, et associé à l’Académie des sciences, il conçut, à l’âge de trente-deux ans, le projet d’exposer l’Histoire de la nature.
Les saintes Écritures et les saints Pères qui les expliquent sont partout de l’opinion de l’histoire, et ne trouvent point de pareil supplice à celui de la conscience.
Dans toutes les circonstances, l’enthousiasme anime ou console ; et lors même que le coup le plus cruel nous atteint, quand nous perdons celui qui nous a donné la vie, celui que nous aimions comme un ange tutélaire, et qui nous inspirait à la fois un respect sans crainte et une confiance sans bornes, l’enthousiasme vient encore à notre secours : il rassemble dans notre sein quelques étincelles de l’âme qui s’est envolée vers les cieux ; nous vivons en sa présence, et nous nous promettons de transmettre un jour l’histoire de sa vie.
C’est aussi par les circonstances que Virgile raconte la mort de César, l’histoire de Polyphême et des Cyclopes, l’épisode de Laocoon et la rencontre d’Andromaque ; que Fléchier décrit la mort de Turenne ; que Racine embellit le récit du songe d’Athalie, et fait raconter à Mithridate sa défaite par Pompée.
L’orateur sacré peut puiser ces lieux communs dans l’Écriture sainte, dans les Pères de l’Église, dans l’Histoire Ecclésiastique ; l’orateur du barreau les découvrira dans les lois, dans les arrêts ou ordonnances, dans les dépositions des témoins ; l’historien, les écrivains en général pourront recourir aux traditions, aux ouvrages célébrés tant anciens que modernes, aux auteurs regardés comme jouissant de l’estime publique, etc. […] Rousseau voulant prouver que le duel n’est qu’un préjugé barbare, qui n’a point sa racine dans le cœur humain, cite d’abord des exemples tirés de l’histoire des peuples anciens : César envoya-t-il un cartel à Caton, ou Pompée à César pour tant d’affronts réciproques, et le plus grand capitaine de la Grèce fut-il déshonoré pour s’être laissé menacer du bâton ?
Aussi ce beau plaidoyer n’est-il, à proprement parler, qu’une histoire éloquente de l’exil et du rappel de Cicéron.
Walter Scott, le barde écossais, a fini par d’admirables romans et de mauvaises histoires, et si lord Byron eût vécu plus longtemps, la seconde partie de ses œuvres se composerait sans doute de discours au parlement, de compositions historiques et d’impressions de voyage, comme il est avenu de Lamartine et de Victor Hugo.
Sainte-Beuve et de M. de Sacy, surtout l’histoire si complète que lui a consacrée le cardinal de Bausset.
Se peut-il que celui dont il fait l’histoire ne soit qu’un homme lui-même ?
mon ami, vous m’avez prouvé qu’il y avait en Angleterre des gens d’esprit, et je trouverai peut-être l’occasion, une autrefois, de vous prouver qu’il y a en France des gens de bon sens. » Je vous conte cette histoire à la hâte ; mettez à mon récit toutes les grâces qui y manquent, et puis, quand vous le referez à d’autres, il sera charmant.
Lisez dans les divins cantiques l’histoire de ses austérités, et voyez quel fut le détail triste et édifiant de sa pénitence ; et si vous croyez que le sexe vous donne là-dessus quelque privilège, Esther 10, au milieu des plaisirs d’une cour superbe, savait affliger son âme par le jeûne, et se dérober aux réjouissances publiques, pour offrir à Dieu, dans le fond d’un appartement, le pain de sa douleur et le sacrifice de ses larmes ». […] « Que vois-je ici, et quel spectacle attendrissant, même pour nos neveux, quand ils en liront l’histoire ! […] Au contraire, le récit d’une action où paraissent la clémence, la douceur, la justice, la modération, la sagesse, principalement si elle est faite malgré la colère, toujours ennemie des réflexions, et dans la victoire, naturellement superbe et insolente ; le récit, dis-je, de cette action, même dans des histoires qui sont faites, produit en nous une si douce et si vive impression d’estime et d’amour pour ceux qui en sont les auteurs, que nous ne pouvons nous empêcher de les chérir, quand bien même nous ne les aurions jamais connus.
Le style périodique convient surtout aux grands sujets, à l’éloquence grave et mesurée, aux descriptions pompeuses, aux larges développements de l’histoire ; toutes les fois enfin qu’il faut adopter un ton sérieux, solennel, et donner aux idées une certaine ampleur. […] L’allusion se tire de l’histoire, de la fable des coutumes, des mœurs, de quelque fait connu.
D’autre part, il n’a pas fallu moins de 104 volumes à un honorable hennuyer pour écrire l’histoire de la seule et unique ville de Tournai jusqu’au xviie siècle ; il allait entamer cette époque et le 105e tome, quand la mort s’impatienta et l’arrêta.
Sur ces divers genres de satire allégorique consultez mon Histoire de la littérature française jusqu’au xviie siècle, t. 1, c. 8, p. 80.
On réunit quelquefois, sous le nom de genre narratif, l’histoire et le roman : nous admettons la première division, comme plus facile pour l’étude que nous voulons faire.
Tous les siècles qui se sont écoulés jusqu’à nous, vous les regarderiez comme des instants fugitifs ; tous les peuples qui ont paru et disparu dans l’univers, toutes les révolutions d’empires et de royaumes, tous ces grands événements qui embellissent nos histoires, ne seraient pour vous que les différentes scènes d’un spectacle que vous auriez vu finir en un jour.
Saint-Simon 1675-1755 [Notice] Fils d’un ancien favori de Louis XIII, qui prétendait descendre de Charlemagne, il fut tourmenté de bonne heure par le démon de l’histoire, et commença ses Mémoires en juillet 1694, à l’armée, à l’âge de dix-neuf ans.
Les légendes elles-mêmes et l’histoire de l’Église pourraient devenir une source inépuisable d’inspirations : Marie, la divine bergère, conduisant parmi les lis les blanches brebis de son Fils ; sainte Agnès, au nom si doux, qui fait entre ses bras un lit pour le céleste Agneau ; sainte Madeleine, visitée dans la Sainte-Baume par les anges, et chantant avec eux les louanges de Dieu sept fois le jour ; saint François d’Assise parlant aux oiseaux et les faisant taire lorsqu’il récitait son bréviaire ; sainte Germaine marchant sur les flots, quand le torrent voisin de Pibrac, grossi par l’orage, l’empêchait de se rendre à l’église, et commandant à ses brebis de rester paisible autour de sa houlette pendant son absence, — ou bien obtenant du ciel, pour apaiser sa marâtre, le changement en fleurs admirables, au milieu de l’hiver, de quelques morceaux de pain qu’elle destinait aux pauvres.
La langue de Platon lui devint familière comme la sienne ; l’éloquence lui apprit à parler aux hommes ; l’histoire lui apprit à les juger ; l’étude des lois lui montra la base et le fondement des états : il parcourut toutes les législations, et compara ensemble les lois de tous les peuples.
Néanmoins leurs meilleurs morceaux sont inférieurs à l’histoire admirable de Josepha dans l’écriture.
Ses œuvres sont une encyclopédie qui embrasse la philosophie, la politique, l’histoire, la poésie, l’éloquence et les arts, l’antiquité et les temps modernes, la littérature étrangère et contemporaine, en un mot toutes les formes de l’esprit humain, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope.
Viendront ensuite quelques portraits d’hommes célèbres et d’une biographie connue, des parallèles, soit entre de grands hommes d’un caractère différent dont ou leur aura appris l’histoire ; soit entre différentes professions, tel que celui établi par Cicéron dans pro Murena, entre l’art militaire et la jurisprudence, ou bien celui que le même orateur établit dans pro Marcello, entre les vertus guerrières de César et sa clémence. […] Plusieurs anciens, tels que des hommes sans nom et sans gloire, seront ensevelis dans l’oubli : Agricola, peint par l’histoire, livré par elle à la postérité, ne mourra point. » Mort de Turenne, Par Fléchier. […] Que le sort de tels esprits hasardeux, et qu’il en paraît dans l’histoire à qui leur audace a été funeste ! […] -La Géographie et la Chronologie sont les deux yeux de l’Histoire.
Présentez l’histoire des dieux païens et de leur entourage sous la forme de Lettres à Emilie, je le veux bien, le correspondant est à la hauteur du sujet ; mais s’il s’agit de chimie ou d’astronomie, faites-moi grâce de votre prose légère et de vos bouquets à Chloris.
Nisard, dans son Histoire de la littérature française, et M.