Ainsi les âges se renouvellent ; ainsi la figure du monde change sans cesse ; ainsi les morts et les vivants se succèdent et se remplacent continuellement : rien ne demeure, tout s’use, tout s’éteint.
Il est sublime sans cesser d’être simple.
A chaque mouvement, ne faut-il pas songer à la veille, au lendemain, à ses flancs, à ses derrières ; mouvoir tout avec soi, munitions, vivres, hôpitaux et tous ces éléments si divers, si mobiles, qui changent, se compliquent sans cesse, les combiner au milieu du froid, du chaud, de la faim et des boulets ?
Les amitiés littéraires Aimer Molière, c’est avoir une garantie en soi contre bien des défauts, bien des travers et des vices d’esprit ; c’est n’être disposé à goûter ni le faux bel-esprit, ni la science pédante ; c’est savoir reconnaître à première vue nos Trissotins et nos Vadius1 jusque sous leurs airs galants et rajeunis ; c’est ne pas se laisser prendre aujourd’hui plus qu’autrefois à l’éternelle Philaminte, cette précieuse de tous les temps, dont la forme seule change, et dont le plumage se renouvelle sans cesse ; c’est aimer la santé et le droit sens de l’esprit, chez les autres comme pour soi.
Ne haïssez pas plus longtemps un homme qui est si heureux à se venger de ses ennemis ; et cessez de vouloir du mal à celui qui sait tourner le sien à sa gloire et qui le porte si courageusement.
Bourdaloue 1632-1704 [Notice] Durant trente-quatre ans, et jusqu’à la veille de sa mort, Bourdaloue ne cessa pas de distribuer aux humbles comme aux grands le pain quotidien de la parole évangélique.
Des âmes sans cesse nourries des idées de gloire et de vertu ont presque toujours un langage digne d’elles. […] La satiété naît presque toujours de l’abondance, et les plus belles choses doivent se montrer rarement pour ne pas cesser d’être belles. […] Sans doute c’est dans la nature et dans l’homme que sont renfermées les merveilles que le jeune littérateur doit sans cesse étudier. […] Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois et souvent effacez. […] Seulement l’unité de fait est violée quand le péril du principal personnage cesse dans le cours de la pièce.
L’âme, aussi bien que le corps, cesse d’être frappée par des coups trop souvent réitérés. […] Dans la chaire, le prédicateur a presque toujours besoin de combattre les passions, car il lutte sans cesse contre les penchants mauvais et les dangereuses inclinations du cœur. […] Cessez à présent d’être leurs mères pour devenir leurs juges. […] Il se sert du raisonnement comme d’une massue dont il frappe sans cesse et dont chaque coup fait une plaie. […] Aussi sont-ils grands parleurs, racontant sans cesse les événements d’autrefois, tant le souvenir du passé les enchante.
Mais il y a deux sentiments contraires qui se disputent sans cesse notre âme : la joie et la douleur, qui se manifestent par le rire et les larmes : c’est comme la double face de l’humanité. […] Le cœur humain est lui-même le théâtre d’un drame sans cesse renaissant : il passe alternativement du calme à la tempête ; il aime et il hait ; il se laisse enthousiasmer, tromper, séduire ; il résiste, il souffre, il fait souffrir les autres ; ce sont des alternatives sans fin ; c’est la vie elle-même avec toutes les péripéties de son drame : océan mobile et jamais dompté.
Cette vérité n’est autre que Jésus-Christ : et c’est ce Jésus-Christ qui a fait cesser les doutes et les irrésolutions de l’Académie, qui a même assuré le pyrrhonisme4.
Ce verbe fort goûté de Montaigne et de Pascal a, peu après eux, presque entièrement cessé d’être en usage, quoiqu’il fût plus vif et plus gracieux que tromper.
Élève des jésuites et devenue maître parmi eux, il composa, dans les cellules des colléges où il enseignait, plusieurs badinages ingénieux qui n’ont pas cessé de passer pour des chefs d’œuvre.
Exemple : Les deux philosophes Héraclite et Démocrite étaient d’un caractère bien différent : celui-ci riait toujours, celui-là pleurait sans cesse.
L’aîné de ces enfants, né grave, studieux, Lisait et méditait sans cesse ; Le cadet, vif, léger, mais plein de gentillesse, Sautait, riait toujours, ne se plaisait qu’aux jeux1.
Qui sans cesse nous flatte et nous trompe sans cesse : Mère des passions, des arts et des talents, Qui, peuplant l’univers de fantômes brillants, Et d’espoir tour à tour et de crainte suivie, Ou dore ou rembrunit le tableau de la vie. […] Je ne veux point voir sans cesse devant moi un espion de mes affaires, un traître dont les yeux maudits assiègent toutes mes actions, dévorent tout ce que je possède, et furètent de tous côtés pour voir s’il n’y a rien à voler. […] Refus, — fureur du peuple. — Tourments. — Nouveaux refus de sacrifier aux idoles. — Ponticus meurt glorieusement. — Blandine n’avait cesse d’encourager ses compagnons les jours précédents — … Elle était remplie de joie — … Frappée de verges, lacérée parles bêtes furieuses, assise dans une chaise rougie, elle fut enfin mise dans un filet, et exposée à un taureau furieux — … Dénouement. […] Sa mère-, elle s’avance au milieu des soldats : « C’est mon fils, arrêtez, cessez, troupe inhumaine ! […] Pardonnez à mes frères pour que le malheur cesse de s’appesantir sur moi-même.
Un seul jour perdu devrait nous laisser des regrets mille fois plus vifs et plus cuisants qu’une grande fortune manquée ; et cependant ce temps si précieux nous est à charge ; toute notre vie n’est qu’un art continuel de le perdre, et, malgré toutes nos attentions à le dissiper, il nous en reste toujours assez pour ne savoir encore qu’en faire ; et cependant la chose dont nous faisons le moins de cas sur la terre, c’est de notre temps ; nos offices, nous les réservons pour nos amis ; nos bienfaits, pour nos créatures ; nos biens, pour nos proches et pour nos enfants ; notre crédit et notre faveur, pour nous-mêmes ; nos louanges, pour ceux qui nous en paraissent dignes ; notre temps, nous le donnons à tout le monde, nous l’exposons, pour ainsi dire, en proie à tous les hommes ; on nous fait même plaisir de nous en décharger : c’est comme un poids que nous portons au milieu du monde, cherchant sans cesse quelqu’un qui nous en soulage.
Ici, le soleil sur ma tête Rit sans cesse dans un ciel pur, Où la lumière sur l’azur Verse un air d’éternelle fête.
Qui pourra, s’élevant d’une aile infatigable, Monter, monter sans cesse, et d’un vol assuré Arriver triomphant au terme désiré ? […] Mais, pour les apprécier, il faut, autant que possible, nous transporter en imagination au sein de la Judée, et mettre sous nos yeux les lieux et les objets avec lesquels les Hébreux étaient sans cesse en relation. […] Il semble, en lisant leurs ouvrages, que l’on soit transporté dans la Judée ; l’on voit sans cesse s’élever les palmiers et les cèdres du Liban ; l’aspect du pays, les particularités du climat, les usages, la pompe des cérémonies se reproduisent sans cesse sous des formes nouvelles. […] Qu’il évite de nous éblouir sans cesse du récit éclatant des exploits de ses héros ; car il n’est point de lecteurs que ne fatiguent des descriptions continuelles de sièges et de combats. […] Homère, il faut bien l’avouer, s’est trop écouté dans son penchant à faire parler ses héros ; et, s’il pouvait cesser d’être intéressant, ce serait dans les discours qu’il leur fait tenir.
Les études littéraires et morales, en généralisant les idées, en multipliant les connaissances, en étendant l’horizon de la pensée, en la ramenant sans cesse à des réflexions sur l’homme et sur le devoir, ces études ne perfectionnent pas seulement l’intelligence, elles forment aussi le cœur. […] Quelques années plus tard le même argument est prêté par Beaumarchais à Figaro ; et il n’a pas cessé d’être vrai : Aux vertus qu’on exige d’un domestique, Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’être valets ? […] croyez pas qu’il se contente de ses anciennes usurpations : sans cesse il recule ses frontières ; et tandis que, tranquillement assis, nous temporisons au lieu d’agir, il nous investit de toutes parts. […] A cet effet et avant tout, il se demandera quelle est la proposition qui exprimerait le mieux le fond de ses idées et le sujet de son ouvrage ; puis, cette proposition, il la conservera sans cesse présente sous ses yeux ou devant sa mémoire, pour y rapporter toutes les autres, et pour rejeter sans pitié toutes les pensées qui ne s’y rattachent pas par un lien naturel. […] Cessez à présent d’être leurs mères pour devenir leurs juges ; leur vie et leur mort sont entre vos mains.
de là tous ces monstres hideux, Qui, sans cesse conçus, et reproduits sans cesse, Exercent contre moi leur fureur vengeresse.
Vous m’avez de César confié la jeunesse, Je l’avoue, et je dois m’en souvenir sans cesse. […] Je ne sais quoi de divin coule sans cesse au travers de leur cœur, comme un torrent de la Divinité même qui s’unit à eux : ils voient, ils goûtent qu’ils sont heureux, et sentent qu’ils le seront toujours.
Et dans ceux-ci du même Poème : Orange douce et parfumée, Limons, Poncires fastueux, Et vous, Cedrats voluptueux, Couronnez l’automnea charmée, Raisins brillants dont la fraîcheur Étanche la soif qui nous presse ; Pommes, dont l’aimable rougeur Ressemble au teint de la jeunesse, Tombez et renaissez sans cesse Sur le chemin du voyageur. […] Ainsi les âges se renouvellent ; ainsi la figure du monde change sans cesse ; ainsi les morts et les vivants se succèdent et se remplacent continuellement : rien ne demeure ; tout s’use, tout s’éteint.
Quel qu’ait été d’ailleurs le long et triste déclin de ce grand homme, des éclairs de génie ne cessèrent, en brillant çà et là, même dans ses derniers ouvrages, de rappeler sa gloire passée2 ; et tel est le nombre des sublimes et divines beautés, comme disait Mme de Sévigné, qu’offre ce père de notre théâtre, qu’elles suffiront à jamais pour couvrir et faire pardonner ses imperfections et ses fautes. […] Si ton cœur était droit, toutes les créatures Te seraient des miroirs et des livres ouverts, Où tu verrais sans cesse en mille lieux divers Des modèles de vie et des doctrines pures : Toutes comme à l’envi te montrent leur auteur.
Depuis ce temps, le domaine du roman n’a cessé de s’agrandir.
Pour sa gloire d’auteur, elle n’a point cessé de grandir1 : il n’en est pas de plus éclatante dans la littérature française ; on peut ajouter dans aucune littérature.
Qu’il lise les histoires de tous les siècles, il verra que ce zèle de réformation a toujours fait naître de nouveaux désordres au lieu de faire cesser les anciens2.
Rencontre d’un site assez remarquable pour sa sauvagerie : le chemin descend par une pente subite dans un petit ravin où coule un petit ruisseau sur un fond d’ardoise, qui donne à ses eaux une couleur noirâtre, désagréable d’abord, mais qui cesse de l’être quand on a observé son harmonie avec les troncs noirs des vieux chênes, la sombre verdure des lierres, et son contraste avec les jambes blanches et lisses des bouleaux.
C’est particulièrement à ces derniers que nous nous attachons ; nous ne craignons pas de les signaler sans cesse ; surtout quand ils appartiennent à cet ordre de questions (le style indirect, par exemple) que les précédents systèmes n’avaient point abordées, ou qu’une étroite et obscure synthèse laissait indécises jusqu’à ce jour, et que l’auteur de la nouvelle Méthode a discutées par une large et lumineuse analyse, a résolues par une savante conviction.
Quand cesserons-nous de déchirer la République ? […] Mais dès que j’aurai cessé de vivre, tu m’adresseras des vœux, tu invoqueras le génie de ta mère, tu n’auras pas honte d’implorer ces divinités méconnues par toi, quand tu pouvais les implorer vivantes ! […] vous ne cesserez jamais d’être heureux et remarquables entre tous. […] En vérité, on cesse d’être homme de bien, quand on oublie ainsi la mort de ceux qu’on doit tant chérir, quand on dit qu’il faut conserver la vie aux ennemis les plus barbares ! […] Depuis que les trompettes ont cessé de retentir, un seul ennemi a-t-il été immolé par l’ordre de César ?
Un poids invincible, une force irrésistible nous entraîne : il faut sans cesse avancer vers le précipice. […] arrêtez ; cessez, troupe inhumaine, C’est mon fils ! […] Dans ces entretiens si profonds qu’il avait avec Philippe (duc d’Orléans), il parlait sans cesse à ce prince de l’importance et de l’utilité de la marine.
Personne ne rendait plus de justice que lui au créateur de la tragédie française ; il en répétait sans cesse les beaux vers, en faisait apprendre les plus belles scènes à ses enfants, leur en détaillait lui-même les endroits marquants, et ne se lassait point de leur dire : Corneille fait des vers cent fois plus beaux que les miens.
Au milieu des événements qui se poussent l’un l’autre et des étourdissantes volte-face qui nous secouent sans cesse, à peine a-t-on le temps de voir, où trouver celui d’apprendre ?
Oui, le spectacle de l’univers est morne, et effraye l’imagination, quand l’idée de Dieu cesse d’être notre lumière.
Si vous avez résolu de ne point cesser vos querelles, trempez vos glaives dans mon sang glacé : j’ai vécu trop longtemps ; heureux qui meurt sans voir ses compatriotes malheureux et malheureux par leur faute. […] Dites d’une façon prétentieuse : « Mon ami est descendu dans le sombre empire des morts, et moi je jouis encore de la lumière du jour » vescor aura , comme dit le poète, elle cessera absolument de l’être. […] On cesse d’être naïf ou ingénu, si on s’applique à l’être. […] Vous m’avez de César confié la jeunesse, Je l’avoue ; et je dois m’en souvenir sans cesse. […] Tel est le mot cessent, dans ce passage de La Fontaine : Ainsi dit, ainsi fait, les mains cessent de prendre, Les bras d’agir, les jambes de marcher.
Ces digressions peuvent être de véritables ornements dans l’histoire ; elles y répandent une agréable variété qui charme l’esprit du lecteur sans cesser de l’occuper utilement. […] Les Romains étaient ambitieux par orgueil, et les Carthaginois par avarice : les uns voulaient commander, les autres voulaient acquérir ; et ces derniers, calculant sans cesse la recette et la dépense, firent toujours la guerre sans l’aimer.
Cet ouvrage et celui de Cicéron, bien dignes de servir à jamais de modèles en ce genre, doivent être sans cesse lus et médités par tous ceux qui se destinent à courir la carrière de l’éloquence.
Madame de Sévigné, dans ses Lettres, revient très-fréquemment sur la belle morale de Nicole, dont elle ne cesse de recommander l’étude à sa fille.
Poursuivent sans cesse.
Quand on lit ces foudroyantes Catilinaires, on applique sans cesse à Cicéron ce qu’il a dit de Démosthène, ce que je me plais à répéter ici pour lui en faire hommage à lui-même… « Il remplit l’idée que je me suis formée de l’éloquence, et il atteint ce beau idéal, ce haut degré de perfection que j’imagine, mais dont je n’ai jamais trouvé d’autre exemple ».
» Ce cri… c’est en vain qu’il expire, Étouffé par la mort et par les flots jaloux ; Sans cesse il revivra répété par ma lyre Siècles !
Les sages et les habiles des divers siècles ajoutent sans cesse à ce trésor commun où puise l’humanité, qui sans eux serait restée dans sa pauvreté primitive, c’est-à-dire dans son ignorance et sa faiblesse.
« Que de fois, dit saint Augustin, que de fois, quand je prêchais, je me déplaisais à moi-même, poursuivant sans cesse un mieux dont mon âme jouissait et que je ne pouvais pas atteindre par mes paroles !
Éclairer les intelligences, redire les grandes actions et marquer les mauvaises au coin de la honte ; perpétuer les belles traditions nationales, rendre moins arides les sentiers de la science ; produire les suaves compositions qui font le charme des heures de loisir ; ramener sans cesse l’admiration vers le beau ; considérer comme le principe vital de la littérature le sentiment religieux, où l’on trouve le premier type de la beauté, le souffle divin qui seul fait naître l’enthousiasme et l’admiration ; entourer d’un respect inaltérable l’autel, le foyer domestique, la vieillesse, la paternité ; faire vibrer toutes les nobles cordes du cœur humain, et mépriser les succès qu’obtiennent les dramaturges du vice et les peintres de monstruosités ; en un mot, prendre pour éléments des belles-lettres le sentiment religieux, le patriotisme et le goût, voilà dit, M.
Son inspiration cesse de lui appartenir à lui seul ; il la prête à ses héros, il la fait passer dans leur bouche. […] Massillon et Bourdaloue excellent dans ces développements par redoublement d’idées, qui augmentent sans cesse la lumière et la force. […] Le style de la Bruyère, vif, piquant, décidé, rencontre sans cesse le trait, le cherche quelquefois, surtout grâce à la construction habile de la période, où la première partie de la pensée se développe à l’aise et par d’amples redoublements, tandis que la seconde, résumée avec une concision imprévue, surprend et saisit par le contraste. […] La Répétition, qui redouble les mots aussi bien que les idées : « Là on expie ses péchés, là on épure ses intentions, là on transporte ses désirs de la terre au ciel ; là on perd tout le goût du monde, et ou cesse de s’appuyer sur soi-même et sur sa prudence. » (Oraison funèbre de Henriette de France, péroraison.) […] « Parce que cette syllabe frappoit trop rudement leurs aureilles, et que cette voix leur sembloit malencontreuse, les Romains avoient apprins de l’amollir ou de l’estendre en périphrases : au lieu de dire, il est mort : « Il a cessé de vivre, disent-ils, il a vescu : pourveu que ce soit vie, soit-elle passée, ils se consolent.
Nous ne cesserons d’exhorter à la bonne foi et à la vertu, nous la regardons comme une des conditions sine quâ non du vrai talent ; nous sommes persuadé que, avant tout, il faut que chacun pense ce qu’il dit, que les avocats des deux parties ont l’un et l’autre l’intime conviction que la raison est de leur côté, que le fauteur de la république est aussi sincère dans son credo politique que celui de la monarchie ; mais, encore une fois, notre affaire n’est pas de leur inspirer des sentiments, mais uniquement de leur apprendre à communiquer aux autres ceux qu’ils ont.
Oui, monsieur, que l’ignorance rabaisse tant qu’elle voudra l’éloquence et la poésie, et traite les habiles écrivains de gens inutiles dans les États, nous ne craindrons point de le dire à l’avantage des lettres et de ce corps fameux dont vous faites maintenant partie, du moment que des esprits sublimes, passant de bien loin les bornes communes, se distinguent, s’immortalisent par des chefs-d’œuvre comme ceux de M. votre frère, quelque étrange inégalité que, durant leur vie, la fortune mette entre eux et les plus grands héros, après leur mort cette différence cesse.
Ici, sans cesse allant, revenant sur ma trace, Je murmurais les vers de Virgile et d’Horace, Là, nos voix pour prier venaient se réunir.
Non, c’est cesser d’être homme, et dégrader son âme.
J’ai vécu dans les assemblées, et j’ai été frappé d’une chose : c’est que, dès qu’un orateur faisait ce qu’on appelle une phrase, l’auditoire souriait avec un indéfinissable dédain, et cessait d’écouter.
Ces alternatives de bonne et de mauvaise fortune ont pour but de renouveler et d’accroître sans cesse l’intérêt, en tenant le lecteur dans l’incertitude et comme suspendu entre la crainte et l’espérance relativement à l’issue définitive de l’entreprise. […] De plus, chaque livre doit avoir un caractère différent de ceux qui l’environnent, et présenter un tout complet qui permette au lecteur de se reposer, sans cesser toutefois de le porter à connaître la suite de l’entreprise.
S’il faut revenir sans cesse sur ses pas, relire vingt fois ce qu’on a déjà lu, pour parvenir à le comprendre, Mon esprit aussitôt commence à se détendre, Et, de vos vains discours prompt à se détacher, Ne suit point un auteur qu’il faut toujours chercher.
Mais qui est-ce qui a renfermé tant de trésors dans son sein, à condition qu’ils se reproduisent sans cesse ?
Ils leur représentaient sans cesse les malheurs de leurs compatriotes, et leur mettaient devant les yeux cet exemple si triste.
Pardon, mon oncle, je me répète : tout sentiment surabondant fait ainsi ; mon cœur crie sans cesse qu’il vous respecte, qu’il vous aime, qu’il espère en vous : éclairez-le, guidez-le ; ce cœur toujours ardent est devenu docile ; il obéira à la moindre inflexion de votre main ou de celle de mon père.
Si nous consultons les mémoires du temps, si dans ses paroles à demi figées sur le papier nous cherchons à reconnaître l’inspiration primitive, nous voyons un homme audacieux par le caractère autant que par le génie ; attaquant avec véhémence, lorsqu’il aurait eu peine à se défendre ; faisant passer les mépris qu’on lui avait d’abord montrés pour le premier des préjugés qu’il veut détruire ; y réussissant à force de hardiesse et de talent, et ressaisissant par l’éloquence l’ascendant sur les passions qu’il cesse de flatter.
« Pour nous apprendre le cas que nous devons faire des choses d’ici-bas, Dieu permet qu’elles n’aient rien de fixe et de solide, que l’inconstance même qui les agile sans cesse ». […] Pensez-vous que Thémistocle80, et les héros qui moururent aux batailles de Marathon81 et de Platée82 ; pensez-vous que les tombeaux mêmes de vos ancêtres n’éclatent point en gémissements, si vous couronnez un homme qui, de son propre aveu, n’a cessé de conspirer avec les barbares à la ruine des Grecs ? […] En un mot, l’orateur doit avoir sans cesse présente à l’esprit cette réflexion de Cicéron89: Le discours est un composé de choses et de paroles : les paroles n’ont point de fondement, si elles ne sont appuyées sur les choses ; et les choses n’ont point de grâce, si elles ne sont ornées par les paroles.
Je ne cesserai jamais de vous aimer, et de me souvenir que je suis aimée de vous. » Lecture. — Boileau et Racine, au maréchal de Luxembourg, à l’occasion de la prise de Fleurus. […] Il y pleut sans cesse, et je crains fort que vos chemins de Bourgogne ne soient rompus.
Les vers de six syllabes étaient autrefois employée à des odes ; mais aujourd’hui, on s’en sert volontiers dans les petites pièces de poésie et dans les chansons : Cher ami, ta fureur Contre ton procureur Injustement s’allume ; Cesse d’en mal parler ; Tout ce qui porte plume Fut créé pour voler. […] Il en est de même lorsque le mot suivant commence par une consonne : On peut être héros sans cesser d’être humain.
Or, deux sujets immenses par leur étendue et leur variété s’offrent sans cesse à l’écrivain, l’homme et la nature, l’un et l’autre éternellement les mêmes considérés sous une de leurs faces, éternellement inconstants sous l’autre, séparés en mille rencontres et se touchant par mille points.
Voici encore quelques exemples d’inversion : Polissez-le sans cesse et le repolissez.
Cette vie, que nous ne possédons jamais que par diverses parcelles qui nous échappent sans cesse, se nourrit et s’entretient d’espérance ; l’avenir, nous ne le tenons que par espérance, et jusques au dernier soupir, c’est l’espérance qui nous fait vivre : et puisque nous espérons toujours, c’est un signe très-manifeste que nous ne sommes pas dans le lieu où nous puissions posséder les choses que nous souhaitons.
Le style manque ordinairement de correction ou d'harmonie, lorsqu'il est trop uniforme : Sans cesse, en écrivant, variez vos discours. […] Les épithètes sont bien employées dans ces vers : Sans cesse, en écrivant, variez vos discours. […] — Si l'on change les mots, les figures de mots cessent, parce qu'elles ne sont que le vêtement, la parure des pensées ; mais les figures de pensées restent toujours.
La nature est remplie de contrastes, et c’est une des sources des sentiments agréables qu’elle ne cesse de nous inspirer. […] Le grand art consiste donc à faire naître et à augmenter sans cesse dans l’esprit du lecteur le désir de connaître le dénoûment. […] C’est là que les intérêts se heurtent, que les obstacles et les dangers se multiplient et s’accroissent, que les circonstances et les incidents acquièrent un nouveau degré d’intérêt, et que la situation respective des personnages s’embarrasse et se complique de telle sorte que l’esprit du lecteur soil fortement attaché à l’action, et qu’il ne cesse d’être dans l’incertitude relativement à la nature du dénoûment.
Boileau, qui savait louer Louis XIV avec tant de délicatesse, comme le vers suivant suffirait à le prouver, Grand roi, cesse de vaincre, ou je cesse d’écrire, feint qu’à son retour de la campagne un de ses amis lui parle des victoires du roi : Dieu sait comme les vers chez vous s’en vont couler, Dit d’abord un ami qui veut me cajoler, Et dans ce temps guerrier et fécond en Achilles, Croit que l’on fait des vers comme l’on prend des villes.
« Messieurs, dit Mirabeau, donnez-moi quelques moments d’attention, et je vous jure qu’avant que j’aie cessé de parler, vous ne serez plus tentés de rire. » Et il ne se trompait pas.
Delille y retombe sans cesse.
Une nouvelle littérature commence, qui déjà remplace à peu près et bientôt remplacera entièrement l’âge classique, littérature appropriée à notre temps et à nos mœurs, expression de la démocratie, mobile comme elle, violente dans ses tableaux, hardie ou négligée dans les mots, plus soucieuse du succès actuel que de la renommée à venir, et se résignant de bonne grâce à vivre moins longtemps pourvu qu’elle vive davantage dans l’heure qui passe ; féconde et inépuisable dans ses œuvres, capable de fournir à la consommation de tout un peuple, renouvelant sans cesse ses formes et essayant de toutes, voyant naître et mourir en un jour ses réputations les plus brillantes ; mais aussi riche, plus riche peut-être en talents divers que tous les siècles qui l’ont précédée !
Mais mon destin me défend de paraître ; Car l’instant où je vois le jour Est l’instant où je cesse d’être.
C’est aussi la recommandation que nous fait Boileau dans le précepte suivant : Sans cesse en écrivant variez vos discours ; Un style trop égal et toujours uniforme En vain brille à nos yeux, il faut qu’il nous endorme. […] Auguste, dans le grand monologue de Cinna : Rentre en toi-même, Octave, et cesse de te plaindre. […] Mais il était trop tard, les chants avaient cessé. […] Ce vers signifie que les Templiers avaient cessé de vivre. […] Politique et personnelle avec Cratinus et Aristophane dans la comédie athénienne, elle cessa de l’être avec Antiphane et Alexis dans la moyenne ; elle redevint générale et morale (comédie de mœurs et de caractère) avec Philémon et Ménandre dans la nouvelle.
Désespérer, signifiant perdre l’espérance, cesser d’espérer, est neutre, et a un régime composé avec de : = il ne faut pas désespérer de l’état. […] On les supprime avec élégance après les verbes cesser, oser, et pouvoir : = il n’a cessé de gronder : = on n’ose l’aborder : = je ne puis me taire.
« Une longue uniformité, a dit Montesquieu, rend tout insupportable ; les mêmes membres et les mêmes chutes répandent l’ennui dans un poème. » Suivons aussi à ce sujet le conseil de Boileau : Sans cesse en écrivant, variez vos discours : Un style trop égal et toujours uniforme ; En vain brille à, nos yeux : il faut qu’il nous endorme. […] Les généraux corrompent, par le pillage, par de l’argent et par des terres, les soldats qui cessent de se regarder comme ceux de la république.
La Fontaine 1622-1695 [Notice] Né en Champagne, à Château-Thierry, élevé un peu à l’aventure, maître des eaux et forêts, charge dont il fit une sinécure poétique, pensionné par Fouquet, à la cour duquel il risqua de s’assoupir parmi les délices, sauvé du péril par cette mémorable disgrâce qui révéla tout ensemble le génie et le cœur du favori reconnaissant, ami de Molière, de Racine et de Boileau qui furent plus ou moins ses mentors, Jean de La Fontaine ne cessa jamais de vivre au jour le jour, sans souci du lendemain, en rêveur épris de ses beaux songes. […] Au xvii e siècle, on ne distinguait pas entre deux mots que l’oreille identifie ; et quant aux compléments à ou de, comme ils s’employaient sans cesse et correctement l’un pour l’autre, ils ne pouvaient qu’entretenir la confusion, loin de l’empêcher.
Que le professeur la recommande sans cesse à ses élèves ; que l’élève s’y applique continuellement.
Il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées, et comme il ne les a ni comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres, et il demeure dans la perplexité. » Il est bien évident, au contraire, que, lorsqu’il aura profondément médité sur le dessein qu’il a conçu, sur le but auquel il tend, lorsqu’il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, lorsque, en un mot, il se sera fait un plan, cette perplexité cessera ; car la place du premier mot se trouvera déterminée sur ce plan comme celle des autres, et par celle des autres ; le début sera la conséquence de l’ensemble et de l’idée dominante.
Les grands écrivains rencontrent parfois la première ; mais celle-ci, ils l’ont travaillée longtemps et l’étudient sans cesse.
Le généreux vainqueur a cessé le carnage ; Maître de ses guerriers, il fléchit leur courage.
Et si nous voulions ouïr là-dessus le témoignage de l’antiquité, elle nous dira que ses plus célèbres philosophes ont donné des louanges à la comédie1, eux qui faisaient profession d’une sagesse si austère et qui criaient sans cesse après les vices de leur siècle.
Quelques-unes naissent spontanément et tout exprimées ; c’est la facile conquête de ceux qui sont nés sous une constellation heureuse : mais combien d’autres qui sont le fruit d’une poursuite ingrate ; qu’il faut remanier sans cesse ; qui, après avoir contenté un moment l’écrivain, le rebutent2 ; qui ne paraissent jamais qu’une image imparfaite du vrai, mais non le vrai lui-même !
« Ils pénètrent, ils déchirent mon coeur, ces discours que Milon ne cesse de me répéter.
Souvenez-vous d’eux, je vous conjure, toute votre vie : souvenez-vous-en le jour d’une bataille, et dans toutes les occasions où il s’agira de faire bien ; et si ce n’est pas assez, de faire mieux que les autres (car il faut porter jusques-là son ambition), dites-vous sans cesse : Je suis devant les yeux de mes ancêtres, ils me voient ; et ne soyez pas après cela digne d’eux si vous le pouvez : ma main tremble en vous écrivant ceci ; mais c’est moins de crainte que de courage.
Les acteurs cessent ici leur dialogue.
L’enfant ne peut pas teter toujours1, ni même être sans cesse tenu par les lisières ; on le sèvre, on l’accoutume à marcher seul.