Quand l’esprit se plaît à admirer les aimables et nobles traits qui caractérisent la vertu, le cœur est plus porté à l’aimer et à l’embrasser.
S’il n’a pas le trait acéré de La Rochefoucauld, la profondeur de Pascal, le tour spirituel de La Bruyère, il nous touche par l’accent ému d’une âme fière, indépendante et haute dans une destinée trop étroite pour son essor.
Les plus beaux traits de Racine, ses plus sublimes pensées, sont amenés avec tant de naturel et si bien fondus en un ensemble achevé, que les yeux peu exercés ont souvent peine à les reconnaître. […] Un de nos contemporains a heureusement exprimé cette sensibilité profonde qui était un des traits de son caractère et qui est un des charmes de son talent : c’est M.
Ses moindres discours auront des traits originaux, que les déclamateurs fleuris ne pourront jamais imiter. […] Les traits principaux de cette peinture du véritable orateur se trouvent déjà dans les Dialogues ; mais nulle part ils n’y sont réunis avec autant d’imagination et de force. […] On a vu dans ces traits des allusions à Corneille, que Fénelon goûtait médiocrement.
Il y a des traits d’une grande force, des pensées pleines de grâce ou de finesse, et des morceaux entiers qui respirent le ton de la véritable éloquence.
Nous nous bornerons aux traits les plus saillants.
Le trait de Voiture est une malice spirituelle.
Son style, d’ordinaire simple et nu, serait parfois brusque et sec s’il n’avait de temps en temps des saillies de poëte, des traits lumineux qui font éclair, et découvrent des horizons lointains ; Mais alors l’image se lie si étroitement à la pensée qu’elle en est inséparable.
On a remarqué avec raison que, dans les traits par lesquels est caractérisée l’éloquence de ce grand apôtre, il y en a plus d’un que l’on pourrait appliquer justement à celle de Bossuet. […] Ce trait est parfaitement historique : Condé avait le regard si vif et si perçant, comme l’attestent les contemporains, qu’on avait peine à en soutenir l’éclat.
Sous ses idées fixes et ses paradoxes, il y a du trait, du mordant, des vues hardies ou profondes, et l’accent d’une voix vibrante qui porte au loin.
Il y représente, sous les traits de Philausone, toutes les manies que fustige le bon sens spirituel de Celtophile, un Gaulois de race, qui nargue de la belle façon « ces parleurs de baragouin ». […] Érigeant l’art en mystère, et la poésie en sacerdoce, ces orgueilleux supprimèrent d’un trait de plume la gloire de deux ou trois générations, et tentèrent de soumettre à leur docte alchimie l’idiome populaire qu’ils appelaient dédaigneusement un patois néo-latin. […] Le même calcul modifia le groupe latin gn qui, originairement, perdait le g, (benin de benignus, poin de pugnus) ; ces mots et leurs pareils donnèrent donc bening, poing, etc. — Tandis que les premiers âges changeaient en n l’m latin appuyé sur une consonne, (songe de somnium, conter de computare), les contemporains de la Renaissance adoptèrent compter. — Le d qui disparaissait toujours devant une consonne (avenir d’advenire) fit de nouveau son apparition dans advenir. — Ignorant que ct latin se métamorphose en it, et est représenté par i dans trait (de tractum), et fait (de factum), les réformateurs nous déchirerent les oreilles par traict et faict. — Ils allèrent plus loin.
On cite de lui un grand nombre de traits de fermeté, et de réponses piquantes. […] Une grande multitude lançait des pierres et des traits. — 7. […] Horatius Coclès soutint à lui seul le choc d’une armée étrusque ; ni la multitude des assaillants ni le nombre des traits ne purent l’effrayer. — 13. […] Ils empruntèrent en grande partie aux Samnites leurs armes et leurs traits de guerre, aux Étrusques les insignes de leurs magistrats. […] Les traits des Sagontins avaient un fer long de trois pieds. — 4.
Par ces furtifs éclairs de mélancolie souriante, et au fond très-résignée, Voltaire rappelle certains traits d’Horace. […] Ce trait, sous son apparence paradoxale, est très-fin et très-juste.
Son visage était calme et doux à regarder : Ses traits pacifiés semblaient encor garder La douce impression d’extases commencées2 ; Il avait vu le ciel déjà dans ses pensées, Et le bonheur de l’âme, en prenant son essor, Dans son divin sourire était visible encor. […] Il est un trait par lequel Jocelyn, pour moi, se rattache à l’idylle : c’est l’exquise simplicité du style, quand il faut exprimer les choses simples.
Tout ce monde visible n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la nature3 ; nulle idée n’en approche. […] Le trait distinctif de sa prose est un mélange exquis de naïveté et d’élévation. » La lettre à la reine Christine ne dément pas cet éloge ; si l’on y trouve des hyperboles que Balzac eût admises et qui nous font sourire, l’ampleur du ton, la hauteur des pensées et une secrète fierté y révèlent la marque du génie.
Il a souvent prêté aux personnages qu’il fait parler une vigueur qui était d’ailleurs un des traits de son caractère personnel.
Ce trait est d’un poëte 8.
Voilà un trait fort éloquent dans son amère ironie.
Puis, saisissant avec violence le père lui-même, qui accourt avec des traits, ils enveloppent son corps de leurs vastes replis. […] Virgile sait profiter du moment où ils offrent à la vue les formes les plus saisissantes, pour nous en retracer les principaux traits. […] La variété de ces coupes si différentes l’une de l’autre est d’une grande beauté ; elles caractérisent admirablement les principaux traits que le poète met sous les yeux. […] Une chose à remarquer dans l’ensemble de ce tableau, ce sont les traits hardis et pour ainsi dire inspirés du poète : les coupes de vers, les phrases suspendues, l’esprit arrêté pour admirer chaque fait.
Perse, et bientôt après, Juvénal marchant sur les pas d’Horace, lancèrent avec vigueur les traits de la satire contre les vices de leur siècle.
Raie, n. f. ligne, trait.
Quelle grâce et quelle délicatesse dans ces traits ! […] Ils seraient bien plus dignes d’excuse si, portant déjà le deuil, l’amertume, le désespoir souvent dans le cœur, ils en laissaient échapper quelques traits au dehors.
Peinture transparente d’une jeunesse rêveuse, agitée et mélancolique, René (1805) fixa par des couleurs immortelles les principaux traits d’une âme qui souffrait d’un mal que son talent rendit contagieux, au lendemain des bouleversements qui avaient laissé tant de ruines. […] C’est ainsi, mon très-cher ami, que nous sommes avertis à chaque pas de notre néant ; l’homme cherche au dehors des raisons pour s’en convaincre, il va sur les ruines des empires, il oublie qu’il est lui-même une ruine encore plus chancelante, et qu’il sera tombé avant ces débris1 Ce qui achève de rendre notre vie le songe d’une ombre 2, c’est que nous ne pouvons pas même espérer de vivre longtemps dans le souvenir de nos amis, puisque leur cœur, où s’est gravée notre image, est comme l’objet dont il retient les traits, une argile sujette à se dissoudre.
Son style d’ordinaire simple et nu serait parfois brusque et sec, s’il n’avait de temps en temps des saillies de poëte, des traits lumineux qui font éclair, et découvrent des horizons lointains. […] Il en avait les traits sévères, les grandes qualités, et par-dessus tout le dévouement à l’armée et au pays, le plus puissant des liens entre le général et le soldat. » (M.
Il en est de même du goût interne : sa délicatesse se reconnaît à sa prompte et vive sensibilité pour les traits les plus délicats, les plus compliqués, les plus difficiles à saisir.
Jusque-là des traits heureux de naïveté, de brillants essais, de téméraires hardiesses, avaient fait la gloire de Marot, de du Bellay, de Ronsard : Malherbe inaugura, non plus la poésie de telle province, de telle école, de tel homme, mais la véritable poésie française.
Des préambules substantiels, où la biographie éclaire la critique, offriront donc, comme en miniature, tous les traits saillants d’un caractère ou d’un talent.
Tous ses personnages ont des traits nets, précis et arrêtés.
Moraliste pénétrant, il excelle aussi dans l’art de peindre les traits d’un caractère et d’un esprit.
Des préambules substantiels, où la biographie éclaire la critique, offriront donc, comme en miniature, tous les traits saillants d’un caractère ou d’un talent.
Chacune de ces phrases est l’énoncé d’un trait historique, ou d’une pensée morale et religieuse, toujours à la portée des jeunes esprits, toujours conçue de manière à aiguiser leur jugement et à satisfaire leur curiosité.
La cohorte pélignène fut armée comme les vélites, pour repousser les traits légers des ennemis. […] Il signifie plus spécialement : trait, dard, javelot, flèches lancées de loin. — Hasta (quod adstans solet ferri,) lance, pique. […] Cic. — Hastile, le bois de la pique. — Gesum, trait des anciens Gaulois. — Sarissa, pique à l’usage des Macédoniens. — Sparus (de σπείρω, spargere), espèce de dard à l’usage des gens de la campagne. — Lancea, lance, sorte de trait fort long. — Pilum, le javelot des Romains, dont la hampe était longue et la forme triangulaire. — Spiculum (de spica, épi), dard, et souvent : pointe d’une flèche, d’une lance. […] Ov. — Sagitta, flèche, trait d’arbalète. — Jaculum (de jacere), trait, javelot. […] Les assiégeants s’en servaient pour se garantir des traits et des autres projectiles, afin de pouvoir en sûreté saper les murs des ennemis. — Pluteus, espèce de machine de guerre en forme de casque, faite d’osier et recouverte de cuir, dont les soldats se couvraient la tête et une partie du corps pour aller à la sape des murailles.
Ce dernier jugement a besoin de restriction : sans doute, dans toute autre circonstance, un pareil morceau pourrait être déplacé, et dégraderait peut-être la majesté de l’histoire ; mais a-t-on fait attention qu’entraîné par la marche des événements, l’historien met réellement ici ses héros en présence, et que plus il les rapproche, plus les traits qui leur sont communs ou différents, doivent se rapprocher aussi de l’œil du spectateur.
L’intrépidité est l’un des moindres traits de son caractère.
Quelquefois l’enthousiasme même des lettres peut lui inspirer une sorte d’impatience et de dépit à la lecture d’un ennuyeux et ridicule ouvrage ; mais l’habitude corrigera bientôt l’amertume de son zèle ; il s’apercevra qu’il est inutile d’épuiser tous les traits du sarcasme et de l’insulte contre un pauvre auteur, dont les exemples n’ont pas le droit d’être dangereux2.
Tandis que vous pensez à tant de choses, le canon gronde, votre tête est menacée ; mais ce qui est plus grave, des milliers d’hommes vous regardent, cherchent dans vos traits l’espérance de leur salut ; plus loin, derrière eux, est la patrie avec des lauriers ou des cyprès, et toutes ces images, on les chassera pour penser vite ; car, une minute de plus, et une combinaison infaillible a perdu son à-propos, et au lieu de la gloire, c’est la honte qui vous attend.
Son style efficace et solide a peu de traits saillants, de splendeur ou de nouveauté ; c’est celui de l’honnête homme qui vise à l’effet pratique.
Leur génie s’enflamme avec le leur, leurs pensées s’élèvent ; et de ce concours admirable, de ce choc sublime de deux grandes âmes, résultent ces traits qui frappent, qui entraînent, qui n’excitent et ne laissent après eux qu’un sentiment, celui de l’admiration la plus profonde. […] Mais ces traits, pour être rapides, n’en sont pas moins d’une vérité effrayante, et gravés à une profondeur ineffaçable.
Voici l’idée qu’il s’en forme, et de quels traits il le caractérise : « J’aime à me peindre ce citoyen généreux méditant dans son cabinet solitaire.
Va, d’un débit heureux l’innocente imposture, Sans la défigurer embellit la nature ; Et les traits que la muse éternise en ses chants, Récités avec art, en seront plus touchants : Ils laisseront dans l’âme une trace durable Du génie éloquent empreinte inaltérable, Et rien ne plaira plus à tous les goûts divers Qu’un organe flatteur déclamant de beaux vers.
Une campagne aride, hérissée de ronces et d’épines, et un coteau riant, couvert des fruits et de moissons, un reptile qui se traîne dans la fange des marécages, et un aigle qui plane au sommet des airs ; le caractère d’un Néron, l’opprobre du genre humain, et celui d’un Titus, les délices de son peuple ; le caractère du menteur, lâche et impudent, et celui de l’ami ferme et courageux de la vérité, tiennent également à la belle nature, lorsqu’ils sont bien imités, c’est-à-dire, représentés avec tous les traits qui les rendent parfaits chacun dans son espèce.
Nisard, de grands traits de mélancolie que semble avoir recueillis Pascal1.
Gresset a partagé avec nos grands poëtes ce privilégé, d’avoir laissé beaucoup de ces traits qui se gravent dans les mémoires et circulent, pour l’usage journalier, dans toutes les bouches, parce que ce sont en quelque sorte des formules heureuses de la raison publique.
Las d’être en butte aux traits de l’envie, il se retira dans sa terre sur les bords de la Charente.
L’intrépidité est l’un des moindres traits de son caractère.
On a réuni par des traits, dans la traduction juxtalinéaire, les mots français qui traduisent un seul mot latin. […] Tenez-vous à ne faire parler ni un jeune homme en vieillard, ni un enfant en homme mûr : attachez-vous scrupuleusement à peindre les traits et la physionomie de chaque âge.
Nous ne conduirons pas plus loin ce parallèle, dont il nous suffit d’avoir indiqué les traits principaux.
Voilà un de ces vers trouvés, une de ces pensées vraies, relevées par la vivacité piquante de l’expression, qui, dès leur naissance, s’établissent un droit sur toutes les mémoires et reviennent dans toutes les conversations : plus d’un trait de Gilbert a eu cet heureux privilège.
Les traits de sa physionomie disaient par leur expression combien… 7.
Pour comprendre le trait, rappelons-nous le proverbe qui appelait un pendu un évêque donnant la bénédiction avec les pieds.
Parmi tous les traits caractéristiques de la chose qu’il veut décrire, l’orateur choisit ceux qui produiront sur l’esprit une impression favorable à sa cause, et laisse les autres dans une ombre savante.
Il faut que de pareils traits soient assez rares dans les annales de la librairie ; car, dans toutes les biographies de Blair, tant anglaises que françaises, on insiste sur ce fait comme sur une chose extrêmement remarquable. […] Chaque trait de cette noble description est le fruit d’une imagination frappée et animée de la grandeur du sujet. […] Pour bien juger d’un trait frappant dans une composition de quelque genre qu’elle soit, nous devons examiner la nature de l’émotion qu’il nous fait éprouver ; et si cette émotion a quelque chose d’élevé, de solennel, d’imposant, nous pouvons prononcer hardiment que ce trait est sublime. […] Il me serait, il est vrai, plus aisé de tirer des exemples de traits ou de passages fautifs parmi les mauvais écrivains ; mais on y ferait peu attention si je les prenais dans des ouvrages que personne ne lit. […] Combien de fois arrive-t-il que la conformation de certains traits se lie dans notre esprit avec certaines qualités morales ?
L’avocat poëte avait, dès l’âge de vingt-trois ans, placé sur la scène, dans une pièce intitulée Mélite, une aventure qui lui était personnelle, et, encouragé par le succès, il avait fait suivre cette comédie de quelques autres ; à vingt-neuf ans, abordant la tragédie, il avait dans Médée trouvé quelques traits sublimes ; à trente, il faisait paraître le Cid : et la France ravie saluait de ses applaudissements enthousiastes le nom du grand Corneille. […] Ce dernier, dans ses Plaideurs, a pris encore la même liberté à l’égard de quelques-uns des traits du Cid, ce qui semblait une irrévérence à Corneille.
Ces images nous font sourire si elles sont peintes avec finesse elles nous font rire, si les traits de cette maligne joie, aussi frappants qu’inattendus, sont aiguisés par la surprise.
C’est de lui que nous vient cet art ingénieux De peindre la parole et de parler aux yeux ; Et par les traits divers de figures tracées Donner de la couleur et du corps aux pensées.
Il se trouva à la naissance des choses ; il eut part à la structure de l’univers ; et rien ne fut fait sans lui, depuis le premier trait de l’ébauchement d’un si grand dessin2 jusqu’à la dernière pièce de sa fabrique.
Ce trait rappelle ces vers de Claudien : Abstulit hune tandem Rufini pœna tumultum Absolvitque deos.
la perte de tant de jeunes personnes nées avec les meilleures dispositions ; mais sous les traits de nos maîtresses la grâce divine nous tend la main. — Sortons victorieuses de ces épreuves dangereuses où nous conduit notre paresse ; repoussons dans son antre ce monstre hideux qui nous crie vainement : Plus de travail ! […] Le compliment à l’occasion des anniversaires présente plus de ressources à l’écrivain, en ce qu’il peut faire à ses correspondants l’application de traits propres à la vie de leurs patrons, ou tirer un aimable souhait des objets qu’il leur offre en témoignage de son affection. […] L’élocution convenable aux portraits et caractères consiste dans la précision des termes, un arrangement parfait de détails, une exposition naturelle, et un dessin correct des traits. […] Pour analyser un portrait, on doit examiner au fond à quel genre il appartient, et dans la forme quelles sont les expressions qui reproduisent les traits les plus fidèles. […] Remarquez 1° que l’enjambement est de trois syllabes ; 2° que le poète a soin de faire courir tout d’un trait sa phrase jusqu’au bout du vers, pour faire excuser son enjambement ; 3° qu’en supprimant les mots : qui sait mal farder la vérité, il y aurait une belle césure.
On le voit s’arrêter ainsi quelques instants devant une fleur, et partir comme un trait pour aller à une autre ; il les visite toutes, les flattant de ses ailes, sans jamais s’y fixer, mais aussi sans les quitter jamais.
Les détails ne finiraient pas, et d’ailleurs, dans plus d’un sens, il ne faut pas tout vous dire ; mais, par le coin du tableau dont je vous crayonne un trait, vous jugerez aisément du reste.
C’est au barreau principalement que cette figure est d’un grand usage, parce que c’est là qu’il importe surtout de pressentir et de réfuter l’objection de l’adversaire : elle n’est plus alors entre ses mains qu’un trait impuissant, lorsqu’il veut s’en servir.
Si l’on veut définir en philosophe, on caractérisera l’objet le plus brièvement possible ; mais l’orateur, le poète donnera à sa définition plus d’étendue et d’ornements : il pourra peindre l’objet par des traits caractéristiques et saillants, et faire une sorte d’accumulation des causes, des effets et des circonstances.
S’il est permis de jeter en passant quelques réflexions courtes et vives, qui éclairent l’ouvrage comme des traits lumineux, il ne faut pas oublier que l’action est l’élément essentiel de l’épopée.
Ses traits sont grands et fiers ; de sa ceinture agreste Pend une lyre informe, et les sons de sa voix Emeuvent l’air et l’onde et le ciel et les bois. » Mais il entend leurs pas, prête l’oreille, espère, Se trouble, et tend déjà les mains à la prière1.
Mes traits dans vos regards ne sont pas effacés ; Je peux en ce miroir me connaître moi-même, Juge toujours nouveau de nos travaux passés !
Lorsque, joignant la réflexion, la combinaison à la mémoire, elle compose avec les traits et les circonstances que lui fournit cette dernière faculté des tableaux dont l’ensemble n’a point de modèle dans la nature, elle devient créatrice ; et c’est alors qu’elle appartient au génie.
L’objet de la farce est de faire rire et de divertir en critiquant les vices par les traits les plus chargés et les plus ridicules. […] Les actions héroïques travesties de la sorte fournissent à la diction même des traits d’autant plus agréables, que les pensées brillantes et les vers frappants de l’original sont plus ingénieusement adaptés dans la parodie.
Tout ce monde visible n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la nature.
Ce penchant infortuné, qui souille tout le cours de la vie des hommes, prend toujours sa source dans les premières mœurs : c’est le premier trait empoisonné qui blesse l’âme ; c’est lui qui efface sa première beauté, et c’est de lui que coulent ensuite tous les autres vices.
On remarquera cette admiration, ce goût de l’antiquité, qui, comme l’a déjà indiqué un trait de ce même discours, ont éclairé et soutenu la marche de nos plus grands écrivains.
Ne faut-il pas être chrétien pour pénétrer la physionomie des Vierges de Raphaël et du saint Jérôme du Dominiquin ; pour retrouver la même expression dans la grâce enchanteresse et dans le visage abattu, dans la jeunesse éclatante et dans les traits défigurés ; la même expression qui part de l’âme et traverse, comme un rayon céleste, l’aurore de la vie, ou les ténèbres de l’âge avancé ?
. — On imite encore en appliquant avec habileté à d’autres sujets des traits empruntés à une autre langue, comme l’a fait Voltaire pour le Te, dulcis conjux… — Enfin, une autre manière, appelée méthode de reproduction, consiste à lire plusieurs fois avec attention un morceau intéressant, à le reproduire librement et à le comparer avec le modèle.
Tout ce que l’on peut exiger, c’est que le feu de l’imagination nous couvre quelquefois de traits de lumière semblables aux éclairs qui sillonnent les cieux. […] Un seul trait de cette espèce, tracé avec le pinceau de la nature, est préférable à mille figures. […] Il fut particulièrement vénéré à Léontium, en Sicile, sa ville natale, et ses traits furent gravés sur la monnaie. […] Mais c’est sur cette scène que son génie ardent, échauffé par la contradiction, lançait des traits frappants, et donnait à ses pensées le coloris le plus vif. […] Ce sont les traits frappants de caractère qui donnent au discours du prédicateur sa plus grande puissance.
Rousseau nous peint le Lever du soleil : Le Lever du Soleil « On le voit s’annoncer de loin par les traits de feu qu’il lance au » devant de lui. […] Legouvé nous raconte ainsi le Dévouement d’une mère pour sauver son enfant : La Tendresse maternelle Voyez la jeune Isaure, éclatante d’attraits ; Sur un enfant chéri, l’image de ses traits, Fond soudain ce fléau qui, prolongeant sa rage, Grave au front des humains un éternel outrage.
Je ne sais si Horace pardonnait à Plaute les scènes en patois carthaginois de son Pœnulus, mais la Bruyère disait de Molière : « Il ne lui a manqué que d’éviter le jargon et d’écrire purement ; » et Marmontel, en justifiant d’ailleurs sur ce point Molière, Dufresny, Dancourt, et, du même trait, nos vaudevillistes du jour, ne permet pourtant l’emploi du jargon villageois, même dans la comédie, qu’à deux conditions : s’il contribue au comique de situation, ou s’il marque une nuance de simplicité dans les mœurs, comme dans l’Ecole des femmes, par exemple, où il sert à distinguer la simplicité grossière de Georgette de la naïveté d’Agnès.
« Les figures du discours sont les traits, les formes ou les tours plus ou moins remarquables et d’un effet plus ou moins heureux, par lesquels le discours, dans l’expression des idées, des pensées ou des sentiments, s’éloigne plus ou moins de ce qui en eût été l’expression simple et commune. » Tout cela me semble long et gêné.
Ces traits descriptifs ont la sincérité de la sensation immédiate et présente.
Une raison patriotique dont la clairvoyance devine le fort et le faible de chaque parti, une ironie amère, un mépris superbe de la contradiction, le sang-froid de la passion qui se maîtrise au milieu de la colère, des ripostes foudroyantes, une inépuisable fécondité de preuves, une action théâtrale et dramatique, une voix tonnante, l’éclat des images qui ne sont que des arguments rendus sensibles, l’audace d’une volonté dominatrice, l’attitude hautaine d’une âme sincère qui réunit l’intelligence politique à la passion populaire : voilà les traits saillants de sa physionomie.
Mais si tu veux mettre le siège devant nos murs et briser nos portes, nous sommes prêts à recevoir sur nos toits et la flamme et les traits, et nous ne craindrons pas d’endurer pour la liberté ce que souffrit Sagonte assiégée par le cruel Carthaginois. » Traduit de Lucain (Pharsale). […] Puis, quand vous verrez leurs légions taillées en pièces, la terre jonchée de leurs cadavres, le fils de Crassus percé de traits sous les yeux de son père ; lorsque vous aurez rapporté à notre souverain la tête de Crassus lui-même, après avoir versé dans sa bouche de l’or fondu, pour éteindre après sa mort la soif des richesses qui l’a dévoré pendant sa vie, lorsque vous aurez ainsi assuré la sécurité des Parthes, vous comprendrez facilement alors ce que peuvent contre des brigands cupides et ambitieux l’amour de la patrie, la valeur, la liberté. » LXVI. […] Quant à ma mère, conduite ici par le vainqueur avec tout le butin, elle recouvra sa liberté, grâce à une rançon considérable ; mais bientôt la cruelle Diane la perça de ses traits dans le palais de mon père. […] Nous reconnaissions leurs traits, nous étions heureux de les voir, victimes expiatoires des calamités publiques, marcher sur le sang des criminels à des supplices plus lents, plus cruels que la mort. […] Une faible lumière y pénétrait à peine, et l’esclave crut voir des traits de flamme s’élancer des yeux de Marius ; puis, du fond des ténèbres, il entendit soudain sortir une voix terrible qui lui dit : « Soldat, oseras-tu bien tuer C.
Les modernes ont mieux réussi, assurément ; le christianisme, qui assigne à la femme son véritable rang, les a mieux éclairés sur sa nature, et c’est chez eux qu’on la retrouverait tout entière, si l’on recueillait çà et là les traits les plus exquis et les plus énergiques de leurs écrits, de ceux surtout où le peintre et le modèle appartiennent au même sexe.
Qu’il respecte surtout l’amitié, la dignité ; qu’il craigne de faire des blessures mortelles ; que tous ses traits soient tournés contre l’ennemi ; et encore ne doit-il pas attaquer toutes sortes d’adversaires, ni toujours, ni par tous les moyens.