Éloignés du culte fanatique que de certaines gens ont voué à une certaine classe d’écrivains, mais incapables en même temps des vains ménagements dont les grands hommes n’ont pas besoin, nous avons dit sur des matières de goût et de morale ce que nous avons cru la vérité, et nous continuerons de la dire, sans crainte, parce que nous nous y sommes consacrés sans réserve.
De ces rondeaux un livre tout nouveau À bien des gens n’a pas eu l’art de plaire ; Mais, quant à moi, j’en trouve tout fort beau, Papier, dorure, images, caractère : Hormis les vers qu’il fallait laisser faire À La Fontaine.
Malheur aux gens tièdes !
Quelle comédie jouent donc tous ces gens, qui la plupart furent illustres, et passèrent pour raisonnables ?
Soit donc qu’on les ait reçues de ses pères, soit qu’on les ait acquises par son travail et par son industrie, pourvu que ce soit par des voies légitimes, elles ne peuvent que rendre un homme plus estimable, lorsqu’il en ennoblit l’usage, par des libéralités qu’il verse dans le sein de ses amis, des gens de mérite, des malheureux. […] ni la garde qui veille à la sûreté publique, ni la crainte du peuple, ni ton arrêt déjà prononcé dans le cœur de tous les gens de bien, ni le respect dû à ce lieu sacré, ni l’aspect de ces augustes sénateurs n’ont pu ébranler ton insolente audace ! […] Car pour ce qui est des actions guerrières, il se trouve des gens qui prétendent en diminuer l’éclat, en soutenant que le soldat en partage la gloire avec le chef, qui dès là ne peut se l’approprier. […] Aussi, lorsque d’autres puissances prospèrent, on ne me voit point me promener avec un visage content et serein dans la place publique, étendre une main caressante, et d’une voix de congratulation, annoncer la bonne nouvelle à des gens, que je crois qui la manderont en Macédoine84.
Dieu dit lui-même de ces gens-là « qu’il les envoie en sa colère, et qu’ils sont les verges de sa fureur ».
Nous sommes si présomptueux, que nous voudrions être connus de toute la terre, et même des gens qui viendront quand nous ne serons plus ; et nous sommes si vains, que l’estime de cinq ou six personnes qui nous environnent nous amuse et nous contente.
Les Suédois, sans se rebuter, le poursuivirent par le bois même, avançant avec difficulté dans des routes à peine praticables pour des gens de pied.
Si c’est pour votre propre intérêt, il est certain que vous la pouvez mieux réparer que l’autre, en ce que l’acquisition d’un fidèle ami peut autant valoir que l’amitié d’un bon frère1 ; et si c’est pour l’intérêt de celui que vous regrettez, comme sans doute votre générosité ne vous permet pas d’être touché d’autre chose, vous savez qu’il n’y a aucune raison ni religion qui fasse craindre du mal après cette vie à ceux qui ont vécu en gens d’honneur, mais qu’au contraire l’une et l’autre leur promettent des joies et des récompenses.
Cependant tous les gens eurent le temps de se sauver, et onze chevaux s’étant jetés dans l’eau, malgré la rapidité du fleuve, gagnèrent tous les bords, à la faveur des feux qu’on y avait fait allumer aux endroits où ils pouvaient prendre port.
Ainsi, sans que jamais votre amitié décide Qui de nous deux remplit le plus utile emploi, Je marcherai pour vous, vous y verrez pour moi2. » Le perroquet confiant Cela ne sera rien, disent certaines gens, Lorsque la tempête est prochaine ; Pourquoi nous affliger avant que le mal vienne1 ?
C’en est fait : je renonce à tous les gens de bien, J’en aurai désormais une horreur et effroyable, Et m’en vais devenir pour eux pire qu’un diable. […] Or souvent, certaines compositions littéraires, comédies, satires, essais de morale, ne sont autre chose que des conversations excellentes tenues par les gens les plus délicats et les plus profonds. […] Presque rien, dit le chien : donner la chasse aux gens Portants bâtons, et mendiants. […] On peut lui reprocher l’abus de la symétrie et des antithèses, une perfection qui n’échappe pas à la monotonie ; mais l’élégance et l’habileté de son style méritent encore l’attention des gens de goût. […] Mars détruisit le lieu que nos gens habitaient.
Car, il est bon de le faire remarquer ici aux jeunes gens ; la presque totalité de ces gens qui parlent et prononcent avec un ton si décisif, qu’il ne permet pas même une modeste objection, ne prononcent et ne parlent jamais que d’après un thème fait d’avance, ou d’après un auteur adoptif qui règle leurs opinions comme il dirige leurs sentiments, et le tout aux dépens de la raison (dans leur sens) ; donc ils ne peuvent avoir tort : la conséquence est juste, et il n’y a rien à répondre à cela, parce qu’il n’y a rien à gagner sur de tels esprits.
Ayez pitié de gens plus malheureux que coupables : ils sont dans des erreurs où nous avons été nous-mêmes, et d’où la violence ne nous eût jamais tirés.
J’ay bien ocasion de vous suivre4, Monsieur le Lieutenant5, et faire service à la noble Assemblee, à bis ou à blancq6, à tort ou à droit, puisque tous les pauvres prestres, moynes et gens de bien, devots catholiques, m’apportent des chandelles7, et m’adorent comme un sainct Macabée, du temps passé.
Heureuses gens qui suent et qui chantent !
Dieu préserve, en chassant, toute sage personne D’un porteur de huchet4 qui mal à propos sonne ; De ces gens qui, suivis de dix hourets 5 galeux.
Aujourd’hui, la publicité d’un discours mal entendu et de peu de gens n’est rien à côté de la publicité d’un livre qui, tiré à des milliers d’exemplaires, peut être l’objet d’une étude attentive et suivie ; l’art d’écrire doit donc se substituer le plus souvent à l’art de parler. […] Que d’arguments moraux peuvent être tirés de cette définition piquante fournie par La Fontaine : Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu’il plaît au prince, ou, s’ils ne peuvent l’être, Tâchent, au moins de le paraître ; Peuple caméléon, peuple singe du maître. […] Le nombre des troupes n’étant pas excessif, on avait attention à ne recevoir dans la milice que des gens qui eussent assez de bien pour avoir intérêt à la conservation de la ville. […] En effet, quoique l’on questionne, que l’on interroge et que l’on demande pour savoir, il semble que questionner fasse sentir un esprit de curiosité, qu’interroger suppose de l’autorité, et que demander ait quelque chose de plus honnête et de plus respectueux : l’espion questionne les gens ; le juge interroge les criminels ; le soldat demande l’ordre du général. […] Cinna désigne le triumvirat d’une façon plus énergique par l’addition des épithètes qu’il lui applique ; il a fait, dit-il, la peinture effroyable : De leur concorde impie, affreuse, inexorable, Funeste aux gens de bien, aux riches, au sénat.
Ne demandez point d’où ils viennent, ni de qui c’est ; on ne vous le dira pas ; mais ce sont des gens qui sont bien assurés qu’ils ne les perdront pas. […] Je rêve nuit et jour au moyen de tuer des gens que je n’ai jamais vus, qui ne m’ont fait ni bien ni mal, cela n’est-il pas joli ? […] « Il y a, je l’avoue, une autre sorte d’affaire où la gentillesse se mêle à la cruauté, et où l’on ne tue les gens que par hasard : c’est celle où l’on se bat au premier sang.
Il était si convaincu du rôle sérieux d’un vrai conseiller du peuple, il règne dans ses discours un ton de sincérité si naturel, il s’oublie lui-même avec tant d’abnégation pour ne laisser paraître que ce qu’il croit être le juste et le vrai, que s’il eût parlé devant une assemblée de gens plus sages que les Athéniens, il est hors de doute qu’il se fût borné, pour les convaincre, au langage de la raison pure. […] … Et les Grecs voient ces choses, et ils les souffrent, pareils à des gens qui regarderaient tomber la grêle et se borneraient à souhaiter qu’elle tombât sur le champ du voisin, sans rien faire pour s’en garantir eux-mêmes. […] Mais que font-ils, ces braves gens ?
« Il y a des gens, dit Pascal, qui voudraient qu’un auteur ne parlât jamais des choses dont les autres ont parlé, autrement on l’accuse de ne rien dire de nouveau.
J’y trouvai M. et Mme de Guitaut quasi nus, Mme de Vauvineux, l’ambassadeur de Venise, tous ses gens, la petite Vauvineux qu’on portait tout endormie chez l’ambassadeur, plusieurs meubles et vaisselles d’argent qu’on sauvait chez lui.
Et puis nous voions bien souvent les chantres et musiciens és2 theatres, et toute autre telle maniere3 de gens qui servent à faire des jeux, tous languissans, nonchallans4, et non point deliberez, ny faisans tous leur effort de monstrer ce qu’ils sçavent quand ils jouent à par eux5 : mais, quand il y a emulation et contention à l’envi contre d’autres, à qui fera le mieux, alors non seulement ils se preparent eux-mesmes plus attentifvement, mais aussi leurs instrumens, tastans6 les cordes plus diligemment, les acordans, et entonnans leurs flustes7.
Figurez-vous sur le penchant de quelque colline, le long de ces roches décorées comme je viens de vous le dire, un détachement d’une centaine de nos gens, en désordre.
N’y a-t-il pas du mal à se plaindre quand on est chaudement près de son feu, tandis que tant de pauvres gens sont transis dehors ?
Un bon ouvrage sur la rhétorique, à l’usage des gens de goût, manque donc à la France. […] Mais il faut se souvenir que ces mouvements appartiennent à la haute éloquence, et qu’en conséquence ils ne doivent être tentés que par des gens d’un génie extraordinaire. […] Il faut, de plus, veiller à ce que le sujet qui sert de terme de comparaison ne soit pas un objet inconnu, ou une chose dont peu de gens puissent avoir une idée claire. […] « La véritable éloquence n’a rien d’enflé ni d’ambitieux ; elle se modère et se proportionne aux sujets qu’elle traite et aux gens qu’elle instruit, elle n’est grande et sublime que quand il faut l’être. » (Fén. […] À l’instant, du haut d’une éminence, une troupe de gens armée fond sur Milon ; ceux qui l’attaquent par-devant tuent le conducteur de sa voiture.
Le chien de Terre-Neuve2 y hurle près des portes, Et des blonds3 serviteurs les agiles cohortes S’empressent en silence aux travaux familiers, Et, les plateaux en main, montent les escaliers ; Le parloir est ouvert, un pupitre au milieu ; Le Père y lit la Bible à tous les gens du lieu4.
La fortune peut se jouer de la sagesse des gens vertueux ; mais il ne lui appartient pas de faire fléchir leur courage3.
Je pense d’abord qu’il ne peut y avoir d’amitié qu’entre les gens de bien. […] Mais je pense d’abord que l’amitié ne peut se trouver qu’entre les gens de bien. […] Et je pense d’abord qu’il ne peut y avoir d’amitié qu’entre les gens de bien.
L’élévation de Corneille était un monde où beaucoup de gens ne pouvaient arriver. […] Dans la confusion que ce grand monde apporte, Il y vient de tous lieux des gens de toute sorte, Et dans toute la France il est fort peu d’endroits Dont il n’ait le rebut aussi bien que le choix ; Comme on s’y connaît mal, chacun s’y fait de mise, Et vaut communément autant comme il se prise.
et il donna arrêt par lequel il fut ordonné que l’on irait en corps et en habit au Palais-Royal redemander les prisonniers ; qu’il serait décrété contre Comminges, lieutenant des gardes de la reine ; qu’il serait défendu à tous gens de guerre, sous peine de la vie, de prendre des commissions pareilles, et qu’il serait informé contre ceux qui avaient donné ce conseil comme contre des perturbateurs du repos public.
Oui, monsieur, que l’ignorance rabaisse tant qu’elle voudra l’éloquence et la poésie, et traite les habiles écrivains de gens inutiles dans les États, nous ne craindrons point de le dire à l’avantage des lettres et de ce corps fameux dont vous faites maintenant partie, du moment que des esprits sublimes, passant de bien loin les bornes communes, se distinguent, s’immortalisent par des chefs-d’œuvre comme ceux de M. votre frère, quelque étrange inégalité que, durant leur vie, la fortune mette entre eux et les plus grands héros, après leur mort cette différence cesse.
En la refusant on doit garder certains ménagements afin d’éviter 1° de blesser l’amour propre des gens ; 2° de les humilier quelquefois mal a propos ; 3° de les faire repentir en toute hypothèse de s’être adressés à un correspondant insensible ou peu compatissant.
« l’on voit des gens qui , dans les conversations…vous dégoutent… pallalliance de certains mots qui ne se rencontrent ensemble que dans leurs bouche, et à qui ils font signifier des choses que leurs premiers inventeurs n’ont jamais eu l’intention de leur faire dire… » (LA BRUVÈVE, caractères, chap.
Tu vivrais, tu verrais te suivre, et t’applaudir De ce public blasé la foule indifférente, Qui prodigue aujourd’hui sa faveur inconstante A des gens dont pas un, certes, n’en doit mourir.
Dieu lui-même dit de ces gens-là qu’il les envoie en sa colère et qu’ils sont les verges de sa fureur.
J’ai une drôle d’idée dans ma tête : c’est qu’il n’y a que des gens qui ont fait des tragédies qui puissent jeter quelque intérêt dans notre histoire sèche et barbare.
En général, comme je l’ai déjà dit, je fais assez bon marché des nomenclatures, persuadé que dans toutes les sciences de création humaine et qui n’ont point pour objet la nature réelle, le point essentiel est de bien saisir le fond des idées, et laissant d’ailleurs aux gens du métier liberté entière de ranger et de classer à leur goût.
Il y a parler bien, parler aisément, parler juste, parler a propos : c’est pécher contre ce dernier genre que de s’étendre sur un repas magnifique, que l’on vient de faire, devant des gens qui sont réduits à épargner leur pain ; de dire merveilles de sa santé devant des infirmes ; d’entretenir de ses richesses, de ses revenus et de ses ameublements un homme qui n’a ni rentes ni domicile ; en un mot, de parler de son bonheur devant des misérables : cette conversation est trop forte pour eux, et la comparaison qu’ils font alors de leur état au vôtre est odieuse2.
J’apprends avec joie que les vôtres sont encore après tant de siècles les délices des gens de lettres.
Vous le savez, Monsieur, il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père, a dit Notre Seigneur Jésus-Christ ; il y a aussi plusieurs routes ici-bas pour les gens de bien, à travers les difficultés et les obscurités de la vie, et ils peuvent se réunir au terme sans s’être vus au départ ni rencontrés en chemin1.
Un long et sourd gémissement s’éleva autour de Whitehall ; beaucoup de gens se précipitaient autour de l’échafaud pour tremper leur mouchoir dans le sang du roi. […] Des prêtres et des religieux qui avaient suivi en grand nombre l’armée d’invasion se réunirent pour prier et chanter des litanies, pendant que les gens de guerre préparaient leurs armes. […] Les gens de ce pays, vous ne l’ignorez pas, sont faux et doubles, parjures et traîtres. […] L’attaque des gens de pied et de cheval recommença de près, aux cris de Notre-Dame ! […] Quand on fut sur l’escalier où les comtes de Shrewsbury et de Kent attendaient Marie Stuart, et par où elle devait descendre dans la salle basse, au fond de laquelle avait été dressé l’échafaud, on refusa à ses gens la consolation de l’accompagner plus longtemps.
On appelle puristes les gens qui poussent la pureté du langage jusqu’à l’affectation. […] Que de gens assemblés !
Ce prince, amateur des arts eut toujours des gens de lettres à sa cour. […] Pouvant prétendre à tout, il se contenta, jusqu’à la mort, du simple rang de chevalier romain, il ne cessa d’être le protecteur des sciences et des arts, et l’ami des gens de lettres estimables, particulièrement de Virgile et d’Horace.
lier les mains aux gens de votre sorte ! […] S’il se croit grand seigneur, ses gens le croient encore plus que lui, il passait au travers de Nanterre, tra, tra, tro : ils rencontrent un homme à cheval : Gare !
Bien des gens font des vers sans poésie, et beaucoup d’autres sont pleins de poésie sans faire des vers. […] Gens humana ruit per vetitum nefas.
De même que l’on a dit de certaines gens qu’ils sont plus catholiques que le pape et plus royalistes que le roi, il y a des écrivains qui, entraînés par ce désir outré de courir après des particularités presque toujours matérielles, se montrent plus Espagnols ou plus Romains que les Romains et les Espagnols eux-mêmes.
Dans ce moment le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens, il ouvre deux fois de grands yeux, et demeure tranquille pour jamais.
Pendant qu’avec un air assuré il s’avance pour recevoir la parole de ces braves gens, ceux-ci, toujours en garde, craignent la surprise de quelque nouvelle attaque ; leur effroyable décharge met les nôtres en furie.
Heureux donc mille et mille fois les justes et les gens de bien !
Voltaire, entouré de gens de lettres, occupé de petites querelles, travaillant toujours, mais travaillant vite, n’a laissé aucun grand monument, et rarement il s’élève au-dessus du style de sa jeunesse, celui de Fontenelle, qu’il a gardé et en même temps porté à sa perfection, en y ajoutant une vivacité supérieure.
C’est ce qu’on voit dans celle de l’abbé Delille 219 sur l’Utilité de la retraite pour les gens de lettres. […] Vous n’avez pas chez vous ce brillant équipage, Cette foule de gens qui s’en vont chaque jour Saluer à grands flots le soleil de la Cour. […] L’ode héroïque est faite à la gloire des grands hommes en tous les genres ; Le poète y loue avec enthousiasme les exploits, le génie, les talents, les vertus éclatantes des souverains, des ministres, des généraux, des négociateurs, des magistrats, des gens de lettres, etc.
Il monta à cheval le samedi à deux heures, après avoir mangé ; et comme il avait bien des gens avec lui, il les laissa tous à trente pas de la hauteur où il voulait aller, et dit au petit d’Elbeuf : Mon neveu, demeurez-là ; vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez reconnaître. […] Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais. […] Il faut donc que les nouvelles soient véritables ; ce serait abuser des gens éloignés que de leur envoyer des fadaises ou des faits hasardés.
1° Désir du roi d’améliorer la condition des gens de guerre : cet établissement remplira ses intentions. […] Le Parlement et les gens de bien s’y sont résignés, mais ils la déplorent. […] Sa femme n’aime que le luxe, elle ne fait cas que des gens de cour et des riches, elle s’ingénie à leur ressembler, et elle se rend ridicule. […] C’est à nous autres, gens d’études, qu’on laisse le soin de raconter le passé, ce devrait être l’occupation des hommes d’État dans leur retraite. […] Quiconque en use ainsi n’a plus affaire aux gens.
Aussi le discours pour Marcellus a-t-il été longtemps, aux yeux de bien des gens, une tache pour la mémoire de Cicéron.
L’hyperbole ment, mais elle ne ment pas pour tromper ; elle surfait à des gens qui savent ce qu’il en faut rabattre ; ou bien elle ment sans le vouloir, parce que l’imagination ou la passion voient et sentent comme elle exprime.
Il vient une saison dans la vie où, tous les voyages étant faits, toutes les expériences achevées, on n’a pas de plus vive jouissance que d’étudier et d’approfondir les choses qu’on sait, de savourer ce qu’on sent, comme de voir et de revoir les gens qu’on aime : pures délices du cœur et du goût dans la maturité.
On ne parlera point aux gens d’esprit comme aux simples ; aux hommes sensibles à l’honneur comme à ceux que l’intérêt seul peut toucher ; à un sage vieillard comme à un jeune homme qu’il faut instruire. […] Que de gens ne sont jamais plus longs que quand ils se piquent de brièveté ! […] Un homme qui ne peut jamais parler d’un ton calme et tranquille, qui ne connaît ni méthode, ni définition, ni variété, ni enjouement, lorsqu’il y a tant de sujets qui demandent à être ainsi traités en tout ou en partie, un homme qui, sans avoir préparé les esprits, s’enflamme dès l’abord, n’a-t-il pas l’air d’un frénétique parmi des gens de sens rassis, d’un homme ivre parmi des gens à jeun et de sang-froid ? […] Elle se modère, elle se proportionne aux sujets qu’elle traite et aux gens qu’elle instruit ; elle n’est grande et sublime que quand il faut l’être146. […] D’abord les gens de mauvais goût en sont éblouis ; mais dans la suite ces affectations fatiguent l’auditeur.
Nous nous sommes tellement accoutumés à croire que tout se devine et que rien ne s’apprend ; il y a si peu de gens qui aient cru devoir étudier leur langue, qu’il ne faut pas s’étonner si, parmi ceux qui écrivent, il en est tant à qui la propriété des termes est une science à peu près étrangère. […] Ces sortes de gens ont une fade attention à ce qu’ils disent, et l’on souffre avec eux dans la conversation du tout le travail de leur esprit ; ils sont comme pétris de phrases et de petits tours d’expression ; concertés dans leurs gestes et dans tout leur maintien, ils ne hasardent pas le moindre mot, quand il devrait faire le plus bel effet du monde ; rien d’heureux ne leur échappe, rien chez eux ne coule de source et avec liberté, ils parlent proprement et ennuyeusement, ils sont puristes. […] Quintilien nous l’apprend : « Le style, dit-il, doit être tel que tes gens éclairés l’approuvent, et que les ignorants l’entendent. […] Le peuple est au singulier ; ils, au pluriel, se rapporte dans la pensée aux gens qui vont en foule.
En un mot, la tragédie imite des gens qui agissent : elle est donc l’imitation d’une action. […] Si on donne la préférence à celle qui est la moins chargée, la moins forcée, et qui, comme telle, est faite pour des gens plus sages, il est évident que celle qui entreprend de rendre tout par l’imitation est plus forcée que l’autre.
Votre Majesté ne l’ignore pas ; et pour lui dire sur ce fondement ce que je crois être de son obligation précise et indispensable, elle doit, avant toutes choses, s’appliquer à connaître à fond les misères des provinces, et surtout ce qu’elles ont à souffrir sans que Votre Majesté en profite, tant par les désordres des gens de guerre, que par les frais qui se font à lever la taille1, qui vont à des excès incroyables. […] Ce trait est une réminiscence d’Aristote : « Comme les gens pris de vin, ils s’échauffent. » 3.
En conséquence les trois quarts du dictionnaire furent traités en gens de bas étage et de mauvaise compagnie ; l’autre quart eut seul les honneurs du Louvre, des discours académiques, de la prose soutenue et des beaux vers. » De Reiffenberg, Introduction aux Leçons de littérature.
« Pendant qu’avec un air assuré il s’avance pour recevoir la parole de ces braves gens, ceux-ci, toujours en garde, craignent la surprise de quelque nouvelle attaque ; leur effroyable décharge met les nôtres en furie.
L’Académie en corps a beau le censurer : Le public révolté s’obstine à l’admirer4 ……………………………………………………………………………………… La satire, dit-on, est un métier funeste, Qui plaît à quelques gens et choque tout le reste.
En évitant d’être diffus, il entrera dans tous les détails qu’exigent les préceptes ; il bannira de son ouvrage, s’il est purement élémentaire, ces raisonnements abstraits et métaphysiques qui ne peuvent être saisis que par les gens de l’art.
Regardons à terre les pauures gens que nous y voyons espandus6, la teste panchante apres leur besongne : qui ne sçauent ny Aristote ny Caton7, ny exemple ny precepte.
Étaient-ce des gens touchés allant du Dieu de l’éclectisme au Dieu de l’Évangile, ou des Athéniens courant d’une tribune à une autre tribune, du plaisir de la parole au plaisir de la parole ?
Ainsi, à la tribune, l’orateur invoque l’histoire, le droit des gens, la science administrative, etc. ; au barreau, l’avocat se sert des titres, des témoins et du serment ; dans la chaire, le prédicateur cite l’Écriture, les Pères et les conciles. […] C’est par ce sophisme qu’on prend les occasions pour des causes véritables, et qu’on accuse les gens de bien des maux qu’ils n’auraient pu prévenir qu’en blessant leur conscience. […] Une homélie, quoique faible, passera pour un sermon médiocre ; elle sera plus goûtée des gens de bien que les discours réguliers. […] Choisissez, parmi les moyens qui s’offrent à vous, le moyen des gens du jour qui, peut-être, n’est pas le plus solide, mais qui, d’après la disposition particulière des esprits, la nature de l’affaire, et la singularité de la circonstance, est le plus propre à faire impression sur l’assemblée. […] Si par amour du gain il manque à cette règle, sa profession n’est plus qu’un vil métier et il se rabaisse aux yeux de tous les gens de bien.
Voulez-vous être toujours compris, employez des termes bien connus de ceux qui vous lisent ou vous écoutent ; évitez par conséquent les expressions grossières que des gens bien élevés doivent ignorer, et les mots techniques empruntés à des sciences ou à des professions que vos lecteurs ne sont pas obligés de connaître. […] S’il est bas et ignoble de se battre comme les gens grossiers dans un transport de colère, il est noble et glorieux de combattre pour venger la patrie et soutenir le bon droit. […] « Il est des gens, dit Quintilien, qui ne sont jamais contents de leurs écrits : ils ne supposent jamais bonnes les pensées qui se sont présentées les premières ; chaque fois qu’ils remettent la main à leur ouvrage, ils changent, ils effacent et cherchent toujours quelque chose de meilleur. […] Il ne faut jamais dire aux gens : Écoutez un bon mot, oyez une merveille ! […] Il y a, dit Marmontel, trois espèces de comique : le comique noble, qui peint les mœurs des grands et charme particulièrement les gens d’esprit ; le comique bourgeois, qui peint les prétentions déplacées et les faux airs de la bourgeoisie ; le bas comique, qui peint les mœurs du peuple avec beaucoup de franchise et de gaieté, mais ne doit jamais descendre jusqu’au genre trivial et grossier.
« Prêtez-nous donc toute votre attention, Messieurs, et bannissez les craintes qui pourraient vous rester encore ; car si jamais, dans une seule cause, vous eûtes à prononcer sur tous les gens de bien à la fois, sur tous les hommes animés d’un zèle courageux pour la patrie ; si jamais des juges, choisis dans les premiers ordres de l’état, eurent occasion de manifester, par des actions et par des suffrages, l’affection que leurs visages et leurs discours témoignèrent si souvent aux bons citoyens, c’est aujourd’hui surtout qu’elle se présente, cette occasion ; aujourd’hui que vous allez décider si nous serons condamnés à des larmes éternelles, nous les partisans sincères et constants de votre autorité ; ou si, persécutés si longtemps par les citoyens les plus pervers, nous devrons enfin le repos et le bonheur à votre équité et à votre sagesse ».
Nous allons la mettre sous les yeux du lecteur, en nous servant de la belle traduction de Lefranc de Pompignan, dont le nom ne rappelle à bien des gens qu’une des nombreuses victimes immolées aux sarcasmes de Voltaire, mais dont les vers retracent souvent l’harmonie et l’enthousiasme vraiment lyriques de J.
Qu’il soit familier avec tout ce qui concerne la vie des peuples et les relations des particuliers : droit des gens, traités, commerce, industrie, politique, histoire, morale, lois, usages, que rien ne lui soit étranger. […] Nous avons vu des gens distingués, mêlés au meilleur monde de Paris, séjourner trente ou quarante ans dans cette ville, comme Théophraste à Athènes, et conserver leur accent provincial.
… — De là, chez nos grands génies, la mode de laisser croître soigneusement ses ongles et sa barbe : pauvres gens, ils recherchent la solitude et fuient les bains.
« Il faut, dit Quintilien, avoir soin d’être conséquent, et ne pas faire comme beaucoup de gens qui, après avoir commencé par une tempête, finissent par un incendie ou une ruine ; ce qui est extrêmement vicieux102. » Condillac explique ce que c’est qu’une métaphore préparée, en citant madame de Sévigné : « Vous êtes bonne quand vous dites que vous avez peur des beaux esprits.
Mais il faut relever le courage de ces gens timides qui n’osent rien inventer en physique, et confondre l’insolence de ces téméraires qui produisent des nouveautés en théologie.
Il est des gens auxquels l’on ne dit jamais impunément qu’ils ont tort.
» Il renverse les gens ; pourquoi ?
Quelque ordre que les gens à talent mettent dans leurs ouvrages, il est rare qu’ils s’y assujettissent, lorsqu’ils travaillent. » Mais, de quelque façon qu’ils s’y prennent, le résultat doit être tel que chaque idée engendre en quelque sorte l’idée suivante ; que celle-ci, en amenant à son tour une autre idée, serve en même temps à la précédente d’explication ou de développement.
Ce trait est une réminiscence d’Aristote : « Comme les gens pris de vin, ils s’échauffent. » 3.
Les gens du peuple aiment les proverbes.
Montaigne décrit ainsi la campagne de Rome telle qu’elle était il y a environ deux cents ans : « Nous avions loin sur notre main gauche l’Apennin, le prospect du pays mal plaisant, bossé, plein de profondes fendaces, incapable d’y recevoir nulle conduite des gens de guerre en ordonnance ; le terroir nu, sans arbres, une bonne partie stérile, le pays fort ouvert tout autour et plus de dix milles à la ronde, et quasi tout de cette sorte, fort peu peuplé de maisons. » (Note de Chateaubriand.)