Son imagination, ardente comme le ciel sous lequel il était né, et l’excessive austérité de son caractère, l’ont jeté dans des écarts qui pourraient égarer l’inexpérience des jeunes orateurs.
Cependant cinq ou six cents familles du royaume sont ou dans les larmes ou dans la crainte : elles gémissent, retirées dans l’intérieur de leurs maisons, et redemandent au ciel des frères, des époux, des enfants.
Car à qui appliquerait-on plus à propos ces paroles que disait autrefois à Dieu même le modèle de la patience et de la misère, qu’à celui qui, par le courroux du ciel et de votre majesté, s’est vu enlever en un seul jour, et comme d’un coup de foudre, biens, honneur, réputation, serviteurs, famille, amis, santé, sans consolation et sans commerce, qu’avec ceux qui viennent pour l’interroger et pour l’accuser ?
Mais quand même on ne sentirait pas cet entraînement qui porte à écrire, ce n’est pas une raison pour abandonner la composition : bien des personnes attendraient en vain l’inspiration du ciel ; elle n’est accordée qu’à un petit nombre d’élus.
Prenez son nom2. » Tout cela se passait sur le quai, un beau matin, et à la face du ciel et de la terre.
On s’élance vers les espaces jusqu’ici inaccessibles du ciel, et, après avoir complété le système de Newton dans l’empire borné de notre soleil, on est sur la voie des mouvements auxquels obéissent ces étoiles que leur incommensurable distance nous fait paraître fixes dans les régions mieux explorées de l’infini.
Laurentie, un certain mouvement d’enthousiasme qui pousse l’homme vers le ciel ; elle exprime admirablement l’amour et la reconnaissance, elle célèbre les merveilles ; et Dieu dut toujours se montrer à elle comme le principal objet vers lequel pouvaient le mieux s’élever ses aspirations.
Compter les astres dans le ciel, chercher dans les entrailles de la terre l’histoire de notre globe et de ses antiques révolutions, dompter les puissances de la nature et les soumettre à notre usage ou à l’utilité de nos arts, c’est une grande chose, assurément, et notre âme même y trouve un témoignage authentique de sa supériorité, puisque c’est par elle que la science connaît l’univers et s’en empare.
» Fasse le ciel qu’il s’en élève, et en grand nombre, de ces citoyens éloquents ! […] Jadis en Grèce on en posa Le fondement ferme et durable, Puis jusqu’au ciel on exhaussa Le faîte de ce temple aimable. […] je crus voir la nature ; Je marchai dans la nuit, conduit par Epicure ; J’adorai comme un dieu ce mortel orgueilleux Qui fit la guerre au ciel, et détrôna les dieux. […] depuis le jour où j’ouvris la paupière, Le ciel pour mon partage a choisi les douleurs ; Il sème de chagrins ma pénible carrière : La tienne était brillante, et couverte de fleurs. […] C’est en vain qu’Ovide a dit que Dieu nous créa pour regarder le ciel : Erectos ad sidera tollere vultus ; les hommes sont presque tous courbés vers la terre.
L’homme qui parle est l’envoyé du ciel : la cause qu’il défend est celle de la vérité et de la vertu : ses titres, la loi de la nature empreinte dans tous les cœurs, et la loi révélée, écrite et consignée dans le dépôt des livres saints : ses clients, la nature, dont il défend les droits ; l’humanité, dont il venge l’injure ; la faiblesse, dont il protège le repos et la sûreté ; l’innocence, à laquelle il prête une voix suppliante pour désarmer la calomnie, ou des accents terribles pour l’effrayer ; l’enfance abandonnée, pour qui il cherche dans son auditoire des cœurs paternels ; la vieillesse souffrante, l’indigence timide, la grande famille de J.
Elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription.
Ce ciel terne, où manque un soleil, N’est jamais bleu, jamais vermeil ; Jamais brise, dans ce sommeil De la nature, N’agita d’un frémissement La torpeur de ce lac dormant, Dont l’eau n’a point de mouvement, Point de murmure4.
« Je me promène solitaire dans cette plaine que recouvre un doux gazon ; j’y contemple l’astre des nuits, qui, au milieu de sa carrière, paraît égaré dans cette immense voûte du ciel que ne traverse aucune route ; il semble quelquefois incliner sa tête pour se cacher dans des flocons de nuages. […] Ses psaumes les plus touchants sont ceux dans lesquels il peint le bonheur attaché à l’exercice de la vertu, la bonté du Tout-Puissant, le tendre épanchement d’une âme pieuse, ou adresse au ciel des prières pleines d’onction et de ferveur. […] Tous deux fournissent au poète le moyen d’agrandir son sujet, en y mêlant les idées augustes et solennelles de la religion ; tous deux l’aident encore à donner à son plan plus d’étendue et de variété, en y faisant entrer le ciel, la terre, l’enfer, les hommes, les êtres invisibles, enfin tout l’univers. […] Il transporte fréquemment la scène de la terre dans le ciel, et repose agréablement l’esprit du lecteur fatigué de tant de combats et de carnage. […] La Divinité aurait-elle d’autre demeure que la terre, l’onde, le ciel et le cœur de l’homme juste ?
Cette admirable peinture exprime les caractères de l’ode, tracés par Boileau d’une main plus tranquille : L’ode, avec plus d’éclat, et non moins d’énergie, Élevant jusqu’au ciel son vol ambitieux, Entretient dans ses vers commerce avec les dieux... […] « O spectacle merveilleux, et qui ravit en admiration le ciel et la terre ! […] On connaît la réponse d’Alceste furieux à Célimène : Que toutes les horreurs dont une âme est capable À vos déloyautés n’ont rien de comparable, Que le sort, les démons et le ciel en courroux N’ont jamais rien produit de si méchant que vous. […] On ne voit point le peuple à mon nom s’alarmer, Le ciel dans tous leurs pleurs ne m’entend point nommer, Leur sombre inimitié ne fuit point mon visage. […] L’antonomase prend aussi le nom propre pour un nom commun, par une transposition très-élégante et très-usitée : « C’est alors que les impies Salmonées osent imiter le tonnerre de Dieu, et répondre par les foudres de la terre aux foudres du ciel.
Vous me dites que vous ne me suivez pas dans le ciel ni dans les tombeaux ; il me semble qu’un esprit aussi supérieur que le votre, et qui est déjà détaché de tout ce qui est matériel par la nature même de ses recherches, doit un jour se plaire dans les idées religieuses ; elles complètent tout ce qui est grand, elles apaisent tout ce qui est sensible, et sans cet espoir, il me prendrait je ne sais quelle invincible terreur de la vie comme de la mort ; mon imagination en serait bouleversée.
» — Oui, mon fils ; nous avons une âme Qui par la mort ne périt pas : Le ciel l’attire et la réclame Quand nous sommes bons ici-bas. […] Je ne vois pas le peuple à mon nom s’alarmer : Le ciel dans tous leurs pleurs ne m’entend point nommer. […] Oui, je te loue, ô ciel, de ta persévérance !
D’une brillante et triste vie, Rousseau quitte aujourd’hui les fers, Et, loin du ciel de sa patrie, La mort termine ses revers. […] Dans quel repos — ô ciel ! […] : Conti n’est plus, ô ciel !
Mais plus on en pénètre l’esprit, mieux on comprend qu’il y règne en outre, d’un bout à l’autre, une unité que le poëte a excellemment formulée dans les derniers vers : Apprenez, roi des Juifs, et n’oubliez jamais Que les rois dans le ciel ont un juge sévère, L’innocence un vengeur, et l’orphelin un père. Sur la terre, la lutte entre le bien et le mal, entre Joad et Athalie : voilà la variété d’incidents ; au ciel, l’œil de la Providence, incessamment ouvert, et d’où partent, comme autant de rayons glorieux, ses éternels décrets : voilà l’unité de dessein.
Je suis un bon citoyen, parce que j’aime le gouvernement où je suis né, sans le craindre, et que je n’en attends d’autre faveur que ce bien inestimable que je partage avec tous mes compatriotes ; et je rends grâce au ciel de ce qu’ayant mis en moi de la médiocrité en tout, il a bien voulu mettre un peu de modération dans mon âme. […] Lorsque j’arrivai, je fus regardé comme si j’avais été envoyé du ciel : vieillards, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir.
Le paysan le plus stupide trouve un certain plaisir aux contes qu’on lui fait, et n’est pas insensible aux grands effets de la nature, dans le ciel ou sur la terre.
Jusque, perd e devant à, au, aux, ici : jusqu’à Paris, jusqu’ au ciel, jusqu’ ici.
Un brouillard Une pluie fine et froide, qui était tombée sans interruption pendant toute la nuit, venait enfin de cesser au moment où le jour naissant s’annonçait dans le ciel par une lumière blafarde, du côté de l’orient.
Il n’a pas seulement reçu du ciel un génie merveilleux pour la satire, mais il a encore avec cela un jugement excellent, qui lui fait discerner ce qu’il faut louer et ce qu’il faut reprendre.
Pour le poète, c’est une heure de silence, de recueillement, de rêverie, où l’âme, émue par le majestueux spectacle d’un ciel parsemé d’étoiles, s’élance jusqu’aux régions de l’infini, et s’entretient d’immortalité.
Ton œil noir, de bonne heure attaché sur le ciel, Y chercha du vrai beau la divine substance.
L’Enfant L’homme enfant, jeté par le ciel sur la terre, s’y montre d’abord nu, faible, sans défense, sans intelligence ; son premier cri est un gémissement, son premier accent est une plainte, sa première sensation est une douleur. […] Dès que le jeune voyageur a percé les ténèbres, a débrouillé le chaos qui lui cachait ce monde nouveau qu’il vient habiter, tout le charme, tout l’étonne, tout le ravit ; une foule innombrable de vives sensations, de doux plaisirs, pénètrent dans son âme par les cinq parties que le ciel a placées artistement autour d’elle pour les y conduire.
Lui seul est son véritable bien ; et depuis qu’il l’a quitté, c’est une chose étrange qu’il n’y a rien dans la nature qui n’ait été capable de lui en tenir la place, astres, ciel, terre, élément, plantes, animaux, insectes, fièvre, peste, guerre, famine, vices4.
Jaloux de la fortune des autres dans le temps qu’il est l’objet de leur jalousie, toujours envieux et toujours envié, s’il fait des vœux pour changer d’état, le ciel irrité ne les exauce souvent que pour le punir.
La nature veut-elle donner sur la mer le signal d’une tempête : elle rassemble dans le ciel et sur les eaux une multitude d’oppositions heurtées qui annoncent de concert la destruction.
Comparez Mascaron et jugez : « Vous ne l’avez point encore oublié, messieurs ; cette funeste nouvelle se répandit par toute la France comme un brouillard épais qui couvrit la lumière du ciel, et remplit tous les esprits des ténèbres de la mort.
Confucius l’a dit ; suivons tous sa doctrine ; Pour la persuader aux peuples de la Chine, Il leur contait le trait suivant : Dans une ville de l’Asie Il existait deux malheureux, L’un perclus, l’autre aveugle, et pauvres tous les deux : Ils demandaient au ciel de terminer leur vie ; Mais leurs cris étaient superflus ; Ils ne pouvaient mourir.
C’est alors que les impies Salmonées osent imiter le tonnerre de Dieu, et répondre par les foudres de la terre aux foudres du ciel ; c’est alors que les sacrilèges Antiochus n’adorent que leurs bras et leurs cœurs, et que les insolens Pharaon, enflés de leur puissance, s’écrient : C’est moi qui me suis fait moi-même ».
La vérité La vérité, cette lumière du ciel, est la seule chose ici-bas qui soit digne des soins et des recherches de l’homme.
Après qu’on eut mangé, mille et mille fusées S’élançant vers les cieux, ou droites ou croisées, Firent un nouveau jour, d’où tant de serpenteaux D’un déluge de flamme attaquèrent les eaux, Qu’on crut que, pour leur faire une plus rude guerre, Tout l’élément du feu tombait du ciel en terre. […] Est-il dessous le ciel père plus malheureux ?
» Et là-dessus elle tombe sur son lit ; et tout ce que la plus vive douleur peut faire, et par des convulsions, et par des évanouissements, et par un silence mortel, et par des cris étouffés, et par des larmes amères, et par des élans vers le ciel, et par des plaintes tendres et pitoyables, elle a tout éprouvé.
L’Écriture L’homme qui avait reçu du ciel les plus précieuses facultés, et entre autres celle de transmettre à son frère les pensées et les sentiments qui l’animaient, chercha le moyen de rendre durable l’expression de ces mêmes pensées et sentiments.
C’est un drame qui, commencé sur terre, s’achève au ciel.
Par son intelligence, les animaux ont été apprivoisés, subjugués, domptés, réduits à lui obéir à jamais ; par ses travaux, les marais ont été desséchés, les fleuves contenus, leurs cataractes effacées, les forêts éclaircies, les landes cultivées ; par sa réflexion, les temps ont été comptés, les espaces mesurés, les mouvements célestes reconnus, combinés, représentés, le ciel et la terre comparés, l’univers agrandi et le Créateur dignement adoré ; par son sort émané de la science, les mers ont été traversées, les montagnes franchies, les peuples rapprochés, un nouveau monde découvert, mille autres terres isolées sont devenues son domaine ; enfin la face entière de la terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme, laquelle, quoique subordonnée à celle de la nature, souvent a fait plus qu’elle1, ou du moins l’a si merveilleusement secondée, que c’est à l’aide de nos mains qu’elle s’est développée dans toute son étendue, et qu’elle est arrivée par degrés au point de perfection et de magnificence où nous la voyons aujourd’hui.
La gloire appartient à Dieu dans le ciel. […] Enfin, ce livre est l’histoire du ciel et de la terre et de ce qu’ils contiennent51.
Mais, sans parler des divines consolations que Dieu prépare ici-bas même à ceux qui l’aiment ; sans parler de cette paix intérieure, fruit de la bonne conscience, qu’on peut appeler en même temps et un avant-goût, et le gage de la félicité qui est reservée dans le ciel aux âmes fidèles ; sans vous dire, avec l’apôtre, que tout ce qu’on peut souffrir sur la terre n’est pas digne d’être comparé avec la récompense qui vous attend : si vous étiez de bonne foi, et que vous voulussiez nous exposer ici naïvement tous les désagréments qui accompagnent la vie du siècle, que ne diriez-vous pas, et que ne dit-on pas tous les jours là-dessus, dans le siècle » ?
On s’élance vers les espaces jusqu’ici inaccessibles du ciel, et après avoir complété le système de Newton dans l’empire borné de notre soleil, on est sur la voie des mouvements auxquels obéissent ces étoiles que leur incommensurable distance nous fait paraître fixes dans les régions mieux explorées de l’infini.
Stoïcien, ce n’est point pour plaire à la divinité que vous êtes vertueux, c’est par respect pour vous-même ; vous ne craignez, vous n’espérez rien du ciel, et l’âme de Thraséas traite de pair avec les dieux.
Celui-là n’a rien osé, il n’a rien pu ; j’en prends à témoin le ciel et les astres. […] Il pousse vers le ciel des cris épouvantables. […] Lui, tout trempé de leur bave immonde, et dégouttant du noir venin qui souille ses bandelettes sacrées, il roidit ses bras contre ces nœuds terribles, et pousse vers le ciel des cris épouvantables.
Il s’agissait de sortir de l’Afrique ; de passer toute l’Espagne ; de surmonter les Pyrénées ; de traverser le Rhône si vaste et si rapide vers son embouchure, dont les rivages étaient bordés de tant d’ennemis ; de s’ouvrir un chemin à travers les Alpes, où l’on n’avait jamais passé ; de ne marcher que sur des précipices, de disputer chaque pas qu’il fallait faire à des peuples postés partout en embuscade, dans des défilés continuels, parmi les neiges, les glaces, les pluies, les torrents ; de défier ces orages et ces tonnerres si fréquents et si furieux alors dans les montagnes ; de faire la guerre au ciel, à la terre, à tous les éléments ; de traîner après soi une armée de cent mille hommes, de nations différentes, mais tous gens mal satisfaits d’un capitaine, dont ils ne pouvaient imiter le courage. […] C’est l’histoire de l’homme, l’histoire du ciel et de la terre, l’histoire de Dieu même.
Il avait fait très-chaud ce jour-là ; la soirée était charmante ; la rosée humectait l’herbe flétrie ; point de vent, une nuit tranquille ; l’air était frais sans être froid ; le soleil, après son coucher, avait laissé dans le ciel des vapeurs rouges dont la réflexion rendait l’eau couleur de rose ; les arbres des terrasses étaient chargés de rossignols, qui se répondaient de l’un à l’autre. […] Je m’en aperçus enfin ; je me couchai voluptueusement sur la tablette d’une espèce de niche ou de fausse porte enfoncée dans un mur de terrasse ; le ciel de mon lit était formé par les têtes des arbres ; un rossignol était précisément au-dessus de moi : je m’endormis à son chant ; mon sommeil fut doux, mon réveil le fut davantage.
Ce que Jésus-Christ est venu chercher du ciel en la terre, ce qu’il a cru pouvoir, sans se ravilir, racheter de tout son sang, n’est-ce qu’un rien ?
Ce sont les ailes dont les écrits des hommes volent au ciel. » Et, pour passer du xvie siècle au xixe , car j’aime à montrer les préceptes réellement utiles et solides maintenus à travers les âges, en dépit des changements d’idées et des caprices de la mode : « Je voudrais, dit le héros d’un roman moderne, m’exprimer de prime abord, sans fatigue, sans effort, comme l’eau murmure et comme le rossignol chante. » Et le raisonneur du livre lui répond avec un grand sens : « Le murmure de l’eau est produit par un travail, et le chant du rossignol est un art.
Il veut leur prouver que le ciel protége, ordonne même cette entreprise, et qu’ainsi la crainte des maux passagers qu’elle occasionnera ne doit pas les en détourner.
Lorsque j’arrivai, je fus regardé comme si j’avais été envoyé du ciel : vieillards, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir.
Le trictrac et les échecs Le ciel devient-il sombre ; eh bien !
Je ne demanderai au ciel que d’avoir fait comme le moins éminent de ces historiens, pour être assuré d’avoir bien fait, et de laisser après moi un souvenir de mon éphémère existence.
O ciel ! […] Politeus. – Grâce au ciel, cher Agricola, mon existence s’écoule sans ennui au milieu de plaisirs toujours nouveaux, toujours variés ; mais vous sembliez tout à l’heure me dire : N’estimeriez-vous pas les agréments de la cité, et serait-ce volontairement que vous leur avez préféré la monotonie des champs ? […] « Avare, répond Minos, ta peine sera de voir tes héritiers dissiper les trésors amassés par ta folle passion ; chaque pièce d’or sortie de tes coffres sonnera douloureusement dans ton cœur ; tu gémiras de ton impuissance et tu comprendras enfin que la seule richesse éternelle et valable en ces lieux est celle du cœur. » Depuis ce jour, ombre invisible et lamentable, Klausias, sous le ciel bleu de l’Attique, erre, voyant sa richesse se fondre dans les mains joyeuses de ses neveux et sa muette plainte n’attendrit pas les dieux immuables. […] Au-delà des océans qui bornent notre vue, son regard s’est arrêté, tout rempli de commisération et d’humaine pitié, sur ces continents lointains où des peuples entiers gémissent, courbés sous le fouet impitoyable d’homme qu’ils appellent leurs maîtres ; où ces peuples qui étaient nés comme nous pour la liberté sont devenus les instruments inertes et les victimes impuissantes de je ne sais quel trafic honteux dont la seule pensée nous fait reculer d’horreur, et lèvent en vain vers le ciel leurs mains depuis longtemps chargées de chaînes !
Ô ciel ! […] Et fait si bien qu’il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine. […] L’ode, avec plus d’éclat et non moins d’énergie, Élevant jusqu’au ciel son vol ambitieux, Entretient dans ses vers commerce avec les dieux ; etc. […] Bronze qui, tournoyant sur ta base immobile, Semblés porter au ciel ta gloire et ton néant, Et, de tout ce qu’a fait une main colossale, Seul es resté debout ; — ruine triomphale De l’édifice du géant ! […] Mais, comme un espoir Céleste Sous le lourd ciel noir, C’est le seul devoir Qui reste.
Tels étaient son œil austère et son front nébuleux, que tout l’état semblait reposer sur le froncement de son sourcil, comme le ciel sur les épaules d’Atlas ».
Ces arbres s’enfoncent dans la terre par leurs racines, comme leurs branches s’élèvent vers le ciel : leurs racines les défendent contre les vents, et vont chercher, comme par de petits tuyaux souterrains, tous les sucs destinés à la nourriture de leur tige : la tige elle-même se revêt d’une dure écorce, qui met le bois tendre à l’abri des injures de l’air ; les branches distribuent en divers canaux la séve que les racines avaient réunie dans le tronc.
Venez, Peuples, venez maintenant ; mais venez plutôt, Princes et Seigneurs, et vous qui jugez la terre, et vous qui ouvrez aux hommes les portes du ciel, et vous, plus que tous les autres, Princes et Princesses, nobles rejetons de tant de Rois, lumières de la France, mais aujourd’hui obscurcies, et couvertes de votre douleur comme d’un nuage ; venez voir le peu qui nous reste d’une si auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire. Jetez les yeux de toutes parts ; voilà ce qu’ont pu faire la magnificence et la piété, pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de cc qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant : et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs, que celui à qui on les rend. […] Son ombre eût pu encore gagner des batailles ; et voilà que dans son silence, son nom même nous anime, et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux, et ne pas arriver sans ressource à notre éternelle demeure avec le Roi de la terre, il faut encore servir le Roi du ciel.
Finir en disant qu’elle attire sur les enfants qui pratiquent cette vertu, les faveurs du ciel. […] « L’air de Grignan me fait peur : un vent qui déracine des arbres dont la tête au ciel était voisine, et dont les pieds touchaient à l’empire des morts , me fait trembler.
La poésie est fille du ciel, dit M. de Riancey, et l’hymne a été son premier cri. […] Ce genre, dit Boileau, Élevant jusqu’au ciel son vol ambitieux, Entretient dans ses vers commerce avec les dieux, Aux Athlètes dans la Pise il ouvre la barrière, Chante un vainqueur poudreux au bout de la carrière.
Ajoutez à l’observation de l’homme et de ses impressions physiques et morales celle de la nature qui l’environne, du ciel, du sol, des plantes, des édifices, des costumes, des meubles, des ustensiles, des idiotismes et formes de langage usités à telle époque et dans telle condition, transportez les résultats de ces observations dans vos écrits et dans vos paroles, et vous obtiendrez ce qu’on appelle la couleur locale.
Péroraison de l’Éloge funèbre du Prince de Condé Jetez les yeux de toutes parts ; voilà tout ce qu’a pu la magnificence et la piété pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant ; et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs que celui à qui on les rend.
La vérité La vérité, cette lumière du ciel, est la seule chose ici-bas qui soit digne des soins et des recherches de l’homme.
L’homme n’est point un orphelin : il a un père dans le ciel.
Écoutez docilement leurs conseils, assistez à leurs conférences, suivez toutes leurs plaidoiries ; mais gardez-vous, au nom du ciel, de copier leurs gestes et leur déclamation, vous ne leur prendriez que leurs défauts.
Oui, je te loue, ô ciel, de ta persévérance.
Lors même que les méchants sont représentés comme obtenant les succès qu’ils désirent, on montre toujours le châtiment que le ciel leur réserve ; et on présente le malheur sous une forme ou sous une autre, comme la suite inévitable du crime. […] On y voit au nombre des acteurs les dieux du ciel, de la terre, des enfers ; des ombres, des démons, les furies, les habitants du Ténare, ainsi que tous ces êtres fantastiques dont l’imagination a peuplé la terre et les mers. […] C’est ce qu’a fait Quinault dans le début de Pluton de l’opéra de Proserpine : Les efforts d’un géant qu’on croyait accablé Ont fait encor frémir le ciel, la terre et l’onde, etc.
Le père s’adresse au ciel. […] Tels sont les mots faut-il vous rappeler, dans ces beaux vers de la Tragédie d’Athalie, par Racine : Faut-il, Abner, faut-il vous rappeler le cours Des prodiges fameux accomplis en nos jours ; Des tyrans d’Israëla les célèbres disgrâces, Et Dieu trouvé fidèle en toutes ses menaces ; L’impie Achabb détruit, et de son sang trempé Le champ que par le meurtre il avait usurpé ; Près de ce champ fatal, Jezabelc immolée, Sous les pieds des chevaux cette Reine foulée ; Dans son sang inhumain les chiens désaltérés, Et de son corps hideux les membres déchirés ; Des Prophètes menteurs la troupe confondue, Et la flamme du ciel sur l’autel descendue ; Elled aux éléments parlant en souverain ; Les cieux par lui fermés et devenus d’airain ; Et la terre trois ans sans pluie et sans rosée ; Les morts se ranimant à la voix d’Éliséee ?
. — Dès qu’une infirmité fâcheuse menace votre vie, qu’un événement inattendu met vos biens et votre fortune en péril, qu’une mort prochaine est sur le point de vous enlever une personne ou chère ou nécessaire ; alors vous levez les mains au ciel, vous y faites monter des gémissements et des prières ; vous vous adressez au Dieu qui frappe et qui guérit ; vous savez prier alors ; vous n’allez pas chercher hors de votre cœur des leçons et des règles pour apprendre à lui exposer votre peine, ni consulter des maîtres habiles pour savoir ce qu’il faut lui dire ; vous n’avez besoin que de votre douleur : vos maux tout seuls ont su vous instruire. — Si vous priez rarement, le Seigneur sera toujours pour vous un Dieu étranger et inconnu, pour ainsi dire, devant qui vous serez dans une espèce de gêne et de contrainte ; avec qui vous n’aurez jamais ces effusions de cœur, cette douce confiance, cette sainte liberté que la familiarité toute seule donne, et qui fait tout le plaisir de ce commerce divin.
Vous serez pour nos neveux, comme vous l’avez été pour nous, un sujet éternel de division : les uns vous éléveront jusqu’au ciel ; les autres diront qu’il vous a manqué ce qu’il y a de plus glorieux, de guérir les maux de la patrie ; ils diront que vos grands exploits peuvent appartenir à la fortune, et que vous n’avez pas fait ce qui n’aurait appartenu qu’à vous.
Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste, puisqu’il faut l’appeler par son nom, Capable d’enrichir en un jour l’Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
Et là-dessus, elle tombe sur son lit, et tout ce que la plus vive douleur peut faire, et par des convulsions, et par des évanouissements, et par un silence mortel, et par des cris étouffés, et par des larmes amères, et par des élans vers le ciel, et par des plaintes tendres et pitoyables, elle a tout éprouvé.
Si le ciel l’eût voulu, je serais le fils d’un prince.
Les problèmes en art, en science, en industrie, en tout ce qui est de la guerre ou de la paix, se posent pour nous tout autrement : nous avons l’étendue, la multitude, l’océan, tous les océans devant nous, des nations vastes, le genre humain tout entier ; nous sondons l’infini du ciel ; nous avons la clef des choses, nous avons Descartes, et Newton, et Laplace ; nous avons nos calculs et nos méthodes, nos instruments en tout genre, poudre à canon, lunettes, vapeur, analyse chimique, électricité : Prométhée n’a cessé de marcher et de dérober les Dieux.
Sur te tombeau d’une jeune Irlandaise : Repose doucement, dors sous cette humble pierre, Attendant qu’au signal donné par l’Éternel Tu t’éveilles pour être un ange dans le ciel Comme tu l’étais sur la terre.
Préface. L a nécessité d’une Rhétorique élémentaire est généralement sentie de tous ceux qui enseignent les belles-lettres dans les colléges. Il n’est point de professeur à qui l’expérience n’ait prouvé qu’un abrégé de préceptes précis, clair et méthodique, où les vrais principes de la composition seraient présentés avec simplicité et mis à la portée des esprits ordinaires, offrirait aux élèves de précieux avantages. Depuis que je professe la rhétorique, et déjà il y a plusieurs années, je cherche un pareil livre, et jusqu’ici je l’ai cherché en vain. Les chefs qui ont gouverné successivement l’Université ont remarqué qu’il manquait à l’enseignement et manifesté le désir qu’ils avaient de voir quelqu’un se charger de le rédiger.
Analyse : L’impie Achab détruit, et de son sang trempé Le champ que par le meurtre il avait usurpé ; Près de ce champ fatal Jézabel immolée, Sous les pieds des chevaux cette reine foulée, Dans son sang inhumain les chiens désaltérés, Et de son corps hideux les membres déchirés ; Des prophètes menteurs la troupe confondue, Et la flamme du ciel sur l’autel descendue ; Elie aux éléments parlant en souverain, Les cieux par lui fermés et devenus d’airain, Et la terre trois ans sans pluie et sans rosée ; Les morts se ranimant à la voix d’Elisée.
Ni les sables brûlants, ni les déserts, ni les montagnes, ni la distance des lieux, ni les tempêtes, ni les écueils de tant de mers, ni l’intempérie de l’air, ni le milieu fatal de la ligne où l’on découvre un ciel nouveau, ni les flottes ennemies, ni les côtes barbares ne peuvent arrêter ceux que Dieu envoie.
La mutation d’air et de climat ne me touche point ; tout ciel m’est un : ie ne suis battu4 que des alterations internes5 que ie produis en moy ; et celles là m’arrivent moins en voyageant.
Son livre, aimé du ciel, et chéri des lecteurs, Est souvent chez Barbin3 entouré d’acheteurs.
Et comme, par la définition du point, de la ligne, de la surface, et par d’autres principes très-familiers, nous parvenons à des connaissances qui mesurent enfin le ciel et la terre ; de même aussi, par les raisonnements et les conséquences que l’on peut tirer de ces fables, on se forme le jugement et les mœurs, ou se rend capable de grandes choses. » (La Fontaine, Préface de ses fables.)
Que le ciel donne les années ; Vous trouverez le reste en vous.