Quant aux mots que la mode ou le besoin ont introduits dans le discours et que l’usage a consacrés, nous les réduirons à leur juste valeur, en ne les plaçant qu’à propos, et en les rapprochant toujours le plus qu’il sera possible de leur véritable origine. […] Nous nous sommes fait un devoir, comme on a pu l’observer, de rapprocher le texte de la traduction, afin de bien convaincre le lecteur, que ce qu’il y a de plus attendrissant dans l’ouvrage de Florian, appartient exclusivement à la beauté de l’original, et que ces traits n’ont besoin, pour être admirés et sentis, que de passer sans altération d’une langue dans une autre.
la vache, la chèvre, des brebis, le pigeon, des oiseaux chantants, le chien surtout, ce meuble vivant du foyer, cet ami de ceux qui sont oubliés du monde et qui pourtant ont besoin d’être aimés par quelqu’un ! […] Est-il besoin de remarquer ici que M. de Lamartine force un peu la note ?
Malgré le retour si désiré et si nécessaire du culte que professaient nos pères, malgré la protection éclatante solennellement accordée à la religion par un gouvernement qui en a senti le besoin et consacré le rétablissement, il faut tous les efforts du zèle le plus constant pour ramener à des principes si longtemps méconnus des cœurs emportés loin d’eux-mêmes par le torrent qui a tout entraîné, tout ravagé, et dont la désolation et la mort ont marqué le passage d’une manière si désespérante.
Mais, s’il convient de baisser la note, conseillons Nicole aux esprits qui ont besoin d’être mis à un régime sain et substantiel.
Elle se trouve dans les instructions salutaires relatives à nos besoins et à notre bonheur.
Faim, n. f. besoin de manger.
Si l’on savait l’extrémité de leurs besoins, on aurait pour eux, malgré soi, sinon de la charité1, au moins de l’humanité.
2º D’autres regardent uniquement la construction, telles que L’ellipse, qui supprime par goût des mots dont l’exactitude grammaticale aurait besoin : Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ? […] Nous appuyons à dessein sur ces différences du sens propre au sens figuré, pour faire voir combien les figures de mots ont besoin d’être appropriées au génie particulier de la langue qui les emploie, et dans quelle erreur, par conséquent, s’exposent à tomber ceux qui s’obstinent à juger un auteur d’après une traduction qui se borne à travestir les mots, sans traduire la pensée32. […] Malgré le mérite reconnu des deux grands écrivains que nous venons de citer, ils ont besoin l’un et l’autre d’être lus avec précaution, pour l’être avec fruit.
Si pour arriver à la clarté, j’ai besoin de mettre un autre objet en regard de mon sujet, il me sera permis de recourir à la comparaison, que je devrai abréger le plus possible. […] Cette partie avait besoin d’un peu de vie et de mouvement ; l’auteur anime la scène par l’haleine de la brise, la course majestueuse de la lune et les mouvements variés des nuages. […] Non, il faut encore savoir, au besoin, donner carrière à la faculté créatrice de son esprit, suivre les élans de l’enthousiasme, embellir un rôle et représenter ses personnages d’un côté plutôt que d’un autre.
Parmi les surprises, les enlèvements, les prodiges et les coups de théâtre brille un rayon d’idéal qui éclaire ces fables attrayantes, dont la profusion atteste le besoin universel des plaisirs choisis que permet l’imagination. […] Désormais, le français peut suffire à tous les besoins de la pensée.
Vous avez en général besoin de vous pénétrer du sentiment de votre force et de la dignité qui convient à l’homme libre : divisés et pliés depuis des siècles à la tyrannie, vous n’eussiez pas conquis votre liberté ; mais sous peu d’années, fussiez-vous abandonnés à vous-mêmes, aucune puissance de la terre ne sera assez forte pour vous l’ôter. […] Soldats, matelots, fantassins, canonniers, cavaliers, soyez unis ; souvenez-vous que, le jour d’une bataille, vous avez besoin les uns des autres.
Hogarth observe, avec beaucoup de sagacité, que tous les mouvements nécessaires aux besoins des hommes sont dirigés en ligne droite ou simple, mais que tous ceux relatifs à la grâce et destinés aux ornements sont en ligne courbe. […] Des sujets fantastiques et imaginaires, qui n’avaient aucun rapport aux besoins de la vie ou aux affaires, étaient les thèses de déclamation, qu’on parait d’ornements les plus affectés et les plus faux. […] Les passions étaient allumées ; tous les ordres de l’État et le monarque lui -même sentaient le besoin impérieux d’une réforme radicale, exigée par la civilisation. […] Je n’avais pas besoin de cet exemple pour savoir qu’il n’y a qu’un pas du Capitole à la roche Tarpéienne ; » puis, par une éloquente défense, il étonne l’assemblée qu’il avait pour juge, et confond ses accusateurs. […] Il n’a pas le loisir de s’abandonner aux jeux de l’imagination ; son esprit est totalement envahi par l’objet qui l’échauffe ; il ne sent que le besoin de le représenter dans toutes ses circonstances, aussi fortement qu’il le conçoit.
. — L’orthographe du mot avec était alors, le plus souvent, et suivant le besoin du vers, avecques ou avecque.
6° On écrit ainsi faim, besoin de manger, et fin, le terme où finit une chose : la mort est la fin de la vie.
Enfin, après avoir bu et mangé tout son saoûl5, il voulut finir la comédie. « Seigneur Gil Blas, me dit-il en se levant de table, je suis trop content de la bonne chère que vous m’avez faite pour vous quittez sans vous donner un avis important, dont vous me paraissez avoir besoin.
Une tempête dans un verre d’eau Ce fut le jour de la mi-carême, le 25 mars, à une heure du matin ; tout dormait ; quarante gendarmes entrent dans la ville ; là, de l’auberge où ils étaient descendus d’abord, ayant fait leurs dispositions, pris toutes leurs mesures et les indications dont ils avaient besoin, dès la première aube du jour ils se répandent dans les maisons.
— Je n’ai pas besoin de votre bras, mon frère, mais prenez votre fusil, et votre boîte à cartouches.
La poésie satisfait ce besoin de l’humanité.
Ce dernier jugement a besoin de restriction : sans doute, dans toute autre circonstance, un pareil morceau pourrait être déplacé, et dégraderait peut-être la majesté de l’histoire ; mais a-t-on fait attention qu’entraîné par la marche des événements, l’historien met réellement ici ses héros en présence, et que plus il les rapproche, plus les traits qui leur sont communs ou différents, doivent se rapprocher aussi de l’œil du spectateur.
Voici un rondeau composé par Chapelle pour critiquer Benserade, qui avait eu la malheureuse idée de traduire en rondeaux les Métamorphoses d’Ovide : À la fontaine où l’on puise cette eau Qui fait rimer et Racine et Boileau, Je ne bois point, ou bien je ne bois guère ; Dans un besoin si j’en avais affaire, J’en boirais moins que ne fait un moineau.
A la tête des armées, ce n’était plus ce roi pacifique, accessible à ses sujets, assis sous le bois de Vincennes avec une affabilité que la simplicité du lieu rendait encore plus respectable ; réglant les intérêts des familles, réconciliant les pères avec les enfants, démêlant les passions de l’équité, assurant les droits de la veuve et de l’orphelin, paraissant plutôt un père au milieu de sa famille qu’un roi à la tête de ses sujets, entrant dans des détails dont des subalternes se seraient crus déshonorés, et ne trouvant indigne d’un prince et indécent à la majesté des rois que d’ignorer les besoins de leurs peuples.
Miroir, peintre et portrait, qui donnes et reçois, Et portes en tous lieux avec toi mon image, Qui peux tout exprimer, excepté le langage, Et pour être animé n’as besoin que de voix : Tu peux seul me montrer, quand chez toi je me vois, Toutes mes passions peintes sur mon visage.
Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile s’était tourné dans les affaires en air d’apologie1 ; il croyait toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes, qui ne marquent pas assez de foi à la vertu2, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y était entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connaître et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli et pour le plus honnête homme, à l’égard de la vie commune, qui eût paru dans son siècle.
Les partis se suivent, se poussent à l’échafaud, jusqu’au terme que Dieu a marqué aux passions humaines ; et de ce chaos sanglant sort tout à coup un génie extraordinaire qui saisit cette société agitée, l’arrête, lui donne à la fois l’ordre, la gloire, réalise le plus vrai de ses besoins, l’égalité civile, ajourne la liberté qui l’eût gêné dans sa marche, et court porter à travers le monde les vérités puissantes de la révolution française.
Le sage n’a pas besoin d’argent. — 3. […] Certaines vertus ont besoin d’aiguillon, d’autres ont besoin de frein. — 8. […] Nous avons besoin de bons exemples. — 12. Les fous ont besoin d’ellébore. — 13. […] Ce dont on n’a pas besoin est cher au prix d’un as. — 6.
Les représentations dramatiques ont évidemment leur origine dans un besoin d’imitation naturel à l’homme. […] Du reste, le style varie suivant la nature de la pièce et la position des personnages : il s’abaisse ou s’élève au besoin pour prendre tous les tons.
Dans tous les lieux dévots elle étale un grand zèle ; Mais elle met du blanc, et veut paraître belle1. » ……………… Pour moi, contre chacun je pris votre défense, Et leur assurai fort que c’était médisance ; Mais tous les sentiments combattirent le mien, Et leur conclusion fut que vous feriez bien De prendre moins de soin des actions des autres, Et de vous mettre un peu plus en peine des vôtres ; Qu’on doit se regarder soi-même un fort long temps Avant que de songer à condamner les gens ; Qu’il faut mettre le poids d’une vie exemplaire2 Dans les corrections qu’aux autres on veut faire ; Et qu’encor vaut-il mieux s’en remettre, au besoin, A ceux à qui le ciel en a commis le soin. […] On y sait comme vont lune, étoile polaire, Vénus, Saturne et Mars, dont je n’ai point affaire ; Et dans ce vain savoir qu’on va chercher si loin, On ne sait comme va mon pot, dont j’ai besoin.
Qu’est-ce que des Dieux qu’il faut armer de la sorte, en comparaison de celui qui n’a besoin que de se montrer pour ébranler la terre jusque dans ses fondements124 ; de celui qui, de son souffle seul, terrasse des armées innombrables ?
Elle ne laisse pas toutefois de se parer, quand il en est besoin, quoiqu’elle soit moins curieuse de ses ornements que de ses armes3.
Chacun trouve en soi la source de sa douleur, et rouvre lui-même sa plaie ; et le cœur, pour être touché, n’a pas besoin que l’imagination soit émue.
Personne au monde n’a autant besoin d’aide que moi.
Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile s’était tourné dans les affaires en air d’apologie1 ; il croyait toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes qui ne marquent pas assez de foi à la vertu2, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y était entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connaître et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli et pour le plus honnête homme, à l’égard de la vie commune, qui eût paru dans son siècle.
La mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin, Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire. […] Prenez ces cent écus ; gardez-les avec soin, Pour vous en servir au besoin. » Le savetier crut voir tout l’argent que la terre Avait depuis plus de cent ans Produit pour l’usage des gens. […] Il a besoin d’eux ; il les flatte.
Maître absolu des cieux et de la terre, il n’habite point les temples que la main de l’homme a élevés ; et celui qui dispense à tout ce qui respire la vie et la lumière, n’a pas besoin des sacrifices de l’homme, etc. » Dans le reste de ce discours, saint Paul expose en peu de mots, mais avec la force de la vérité, quelques-uns des dogmes de la religion ; et son éloquence est si entraînante, ses preuves paraissent si lumineuses, que tout l’Aréopage, à moitié convaincu déjà, lui rend sa liberté d’une voix unanime, en se proposant bien de l’entendre de nouveau sur ce sujet intéressant : audiemus te de hoc iterùm .
besoin (de ministerium, office).
Je n’aurois besoin que du texte de votre libelle, et des contradictions qui s’y rencontrent, pour vous convaincre de l’un et de l’autre de ces défauts.
Mais presque toujours les prémisses sont discutables et auraient besoin elles-mêmes d’être appuyées sur d’autres prémisses.
seigneur marquis, nous direz-vous, de grâce, Ce que pour vous gagner il est besoin qu’on fasse ? […] Quel important besoin Vous a fait devancer l’aurore de si loin ? […] Pendant plusieurs années, Molière, pressé par le temps et par les besoins, ne donna que des pièces en prose. […] On y sait comment vont lune, étoile polaire, Vénus, Saturne et Mars, dont je n’ai point affaire, Et, dans ce vain savoir, qu’on va chercher si loin, On ne sait comment va mon pot, dont j’ai besoin. […] parbleu, vous rêvez, monsieur ; c’est pour le faire Que j’ai besoin de votre ministère.
Si je sers tes besoins, c’est lui qui me l’ordonne. […] Mais il n’a plus besoin de foi ni d’espérance : Un éternel amour en est la récompense.
ma force usée en ce besoin me laisse ! […] Si quelque aversion t’éloignait de Clarice, Quel besoin avais-tu d’un si lâche artifice ?
Brûlant pour les uns de la plus criminelle passion, il se prêtait complaisamment aux désordres des autres ; il promettait à ceux-ci la satisfaction de leurs désirs ; à ceux-là la mort de leurs parents, se faisant l’instigateur, et, au besoin, l’auxiliaire de leur crime. […] À son tour Sylla tira plus tard vengeance de la cruauté des vainqueurs, et je n’ai pas besoin de vous dire combien de victimes, combien de désastres Rome eut à déplorer. […] Je me refusais non seulement tout ce qui flatte le dérèglement des passions, mais même les jouissances les plus naturelles et que commande en quelque sorte le besoin. […] Car quel besoin aviez-vous d’un vaisseau, puisque, si vous deviez aller quelque part pour les affaires publiques, on vous fournissait, aux frais de l’État, des vaisseaux pour vous escorter et vous conduire ? […] Qu’est-il besoin de rapporter combien il en a fait battre de verges ?
Voicy son propre9 : c’est pour faire conferer le Conseil d’une ville assiegee avec celuy d’une armee qui la vient secourir et dire toutes les 24 heures ce qu’on pourroit dire de bouche, en quatre ou cinq avec distinction de personnes opinantes, et de leurs noms, et en toutes les langues qui seront entendues par ceux qui en ont besoin.
Tous sautèrent à terre, et il fallut suppléer, suivant l’usage de ce port, aux besoins du vaisseu par un autre équipage1 1.
La tentative fut heureuse, et il en est résulté l’un des meilleurs morceaux de critique et de littérature que l’on puisse proposer à ceux qui ont besoin de former leur goût, et de fixer leurs idées sur le caractère de notre langue comparée aux langues étrangères.
Et quand ils sont dans la disgrâce, et qu’on les envoie à leurs maisons des champs5, où ils ne manquent ni de biens, ni de domestiques pour les assister dans leurs besoins, ils ne laissent pas6 d’être misérables et abandonnés, parce que personne ne les empêche de songer à eux.
Il lui raconte qu’en ce moment même un vieillard, repoussé par ses esclaves, va expirer de besoin à la porte de son palais. […] Leurs larmes se confondent, et l’exilé accepte l’or que son nouvel ami lui offre pour pourvoir aux besoins de son voyage et de son installation sur une terre étrangère. […] Delville se charge de pourvoir à ses besoins et de lui faire apprendre un état. […] Après qu’il eut tout dépensé, il arriva une grande disette en ce pays-là, et il se sentit pressé par le besoin. […] L’accusateur, vieillard sévère, insiste sur la nécessité de maintenir parmi les jeunes gens l’obéissance, parmi les citoyens la discipline : La république a assez d’hommes pour se défendre ; elle n’a pas besoin du secours des enfants.
Origine et naissance de la rhétorique Fondée sur l’observation et sur l’étude des chefs-d’œuvre de l’esprit humain, la Rhétorique, comme tous les arts, a son origine dans le besoin qu’éprouve l’homme de se rendre compte de toutes choses. […] Septime dit au roi Ptolémée : Pompée a besoin d’aide : il vient chercher la vôtre ; Vous pouvez, comme maître absolu de son sort, Le servir, le chasser, le livrer vif ou mort, etc. […] 2° La pétition de principe consiste à définir un objet par le terme qui a besoin d’être défini. […] Comparaison du caractère d’Antonin et de Marc-Aurèle dans Bossuet : « Le père, toujours en paix, est toujours prêt, dans le besoin, à foire la guerre ; le fils est toujours en guerre, toujours prêt à donner la paix à ses ennemis et à l’empire. » (Discours sur l’Histoire universelle, Ire partie, xe époque.) […] Outre ces principaux caractères, ces conditions et ces qualités essentielles, la poésie a besoin d’une langue musicale, harmonieuse, presque toujours rythmée, qui charme l’oreille en touchant le cœur.
L’article devant être placé avant les noms, pour leur donner un sens précis et déterminé, il s’ensuit que les noms qu’on emploie dans un sens vague et indéterminé, n’ont pas besoin de l’article, ainsi qu’on le voit dans ces vers de Corneille : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire….. […] On a souvent besoin d’un plus petit que soi….. […] On n’a besoin, pour la bien saisir sous tous ses rapports, que d’une attention un peu suivie, mais en se rappelant toujours ce que c’est que le régime simple, c’est-à-dire, celui qui n’est pas précédé d’une préposition exprimée ni sous-entendue ; et ce que c’est que le régime composé, c’est-à-dire, celui qui est précédé d’une préposition exprimée ou sous-entendue. […] Ces deux points, assez clairs par eux-mêmes, n’ont, sans doute, pas besoin d’une plus longue explication.
Millot était de l’Académie française ; il écrivait très purement ; et, si son style manquait un peu d’animation, on peut dire que c’est dans le genre qui en a le moins besoin. […] La nécessité d’économiser le temps a fait réunir ces petites pièces en très grande quantité dans des dictionnaires plus ou moins développés, où l’on trouve ainsi immédiatement tout ce que l’on a besoin de savoir sur tel ou tel personnage.
Ce serait un plus grand défaut encore, que ce qui est dit au commencement ou au milieu d’un ouvrage didactique, eût besoin d’être éclairci par ce qui est à la fin.
Personne au monde n’a autant besoin d’aide que moi.
Ce n’est plus un villageois discourant savamment sur les intérêts publics, c’est Paul-Louis se livrant avec une sorte d’enthousiasme au besoin de dire sa vocation de pamphlétaire et de la venger des mépris d’une portion de la société.
Qui sait ce que c’est que cet épanchement de mon âme au dehors, ce besoin de se répandre devant Dieu et devant quelqu’un ?
Lorsqu’un moyen est tellement nécessaire, que l’action ne peut point s’achever sans cela, ou l’appelle besoin de l’action. Lorsqu’un moyen, sans être essentiel à l’action, est seulement nécessaire pour que l’ouvrage soit fait conformément aux règles de l’art, on l’appelle besoin du poëte. […] Dans la tragédie de Cinna par Corneille, l’action n’est pas préparée, parce qu’elle n’avoit pas besoin de l’être ; ce qui arrive assez souvent. […] Les trois autres qualités que doivent avoir les mœurs dramatiques, sont plus aisées à entendre, et n’ont pas besoin d’une longue explication. […] Alors il n’aura besoin ni de saillies, ni de bons mots pour exciter le rire du spectateur.
Beaucoup de pécheurs qui ne veulent pas se convertir, encor plus qui le voudraient, mais qui diffèrent leur conversion ; plusieurs autres qui ne se convertissent jamais que pour retomber ; enfin un grand nombre qui croient n’avoir pas besoin de conversion : voilà le parti des réprouvés.
L’épopée a besoin d’une véritable inspiration ; l’art ne suffit pas pour la composer.
D’après cette définition posée pour nos besoins classiques, faisons notre part22, elle sera encore assez vaste et féconde. […] Sans doute on ne prend point en société le ton de la déclamation publique, parce qu’une anecdote n’a pas besoin, pour être intelligible, d’être narrée avec une certaine affectation ; de même, en lisant quelques pages à haute voix, le geste ne doit point accompagner le débit. […] Si la césure est placée sans goût pour le simple besoin de la phrase, pour obtenir un effet puéril, ridicule, ou pour arrêter la pensée sur un objet horrible, monstrueux, etc., elle manque totalement son but et devient une faute impardonnable.
Aussi l’éloquence sacrée n’est-elle pas un art ordinaire ; elle n’a pas besoin de ces ménagements, de ces artifices dont fait usage l’éloquence profane, et qui montrent qu’elle se défie de ses forces.
Ce que l’homme ici-bas appelle le génie, C’est le besoin d’aimer2 ; hors de là tout est vain ; Et puisque tôt ou tard l’amour humain s’oublie, Il est d’une grande âme et d’un heureux destin D’expirer comme toi pour un amour divin3 !
Elle ne laisse pas toutefois de se parer, quand il est besoin, quoiqu’elle soit moins curieuse de ses ornements que de ses armes, et qu’elle songe davantage à gagner l’âme pour toujours par une victoire entière, qu’à la débaucher pour quelques heures par une légère satisfaction… L’antiquité appelait cela puiser ses discours dans l’estomac1 et avoir l’âme éloquente : elle a donné cette qualité à Ulysse, après lui avoir donné la doctrine et l’expérience, comme si la vertu de discourir devait être l’effet et la créature2 de celle de connaître et de savoir.
L’unité du poème épique ne doit pas être entendue dans un sens tellement rigoureux qu’elle exclue les épisodes, qui sont d’ailleurs réclamés par le besoin de variété. […] Ainsi le nombre en est déterminé par le besoin de l’entreprise et par la nature du sujet.
Cette précision cependant devient inutile à celui qui a besoin qu’on lui explique ce que l’auteur a voulu dire.
Si je sers tes besoins, c’est lui qui me l’ordonne : Les présents qu’il me fait, c’est à toi qu’il les donne… Mon suc, dans la racine à peine répandu, Du tronc qui le reçoit à la branche est rendu : La feuille le demande ; et la branche fidèle, Prodigue de son bien, le partage avec elle.
Je révérais notre théologie, et prétendais autant qu’aucun autre à gagner le ciel ; mais ayant appris, comme chose très-assurée, que le chemin n’en est pas moins ouvert aux plus ignorants qu’aux plus doctes, et que les vérités révélées qui y conduisent sont au-dessus de notre intelligence, je n’eusse osé les soumettre à la faiblesse de mes raisonnements, et je pensais que pour entreprendre de les examiner et y réussir il était besoin d’avoir quelque extraordinaire assistance du ciel et d’être plus qu’homme.
Diderot forge des mots pour les besoins de sa pensée.
Les riches communément sont superbes et insolents, parce qu’ils s’imaginent posséder tout ce qu’on peut désirer ; n’avoir besoin de personne, ou du moins pouvoir se procurer tout à prix d’argent ; ou enfin parce qu’ils pensent que la richesse leur tient lieu de tout. […] Ces trois préceptes sont trop clairs par eux-mêmes ; il est trop aisé d’en sentir toute l’étendue, pour qu’il soit besoin de les développer. […] Que reste-t-il ensuite à l’art de la composition, sinon qu’il faut, 1º commencer par un exorde qui nous concilie la bienveillance des auditeurs, qui les rende attentifs, et qui les dispose à nous écouter favorablement ; 2º exposer le fait d’une manière claire, si courte et si plausible, que l’on comprenne aisément l’état de la question ; 3º établir solidement ses moyens, et renverser ceux de l’adversaire, par des raisonnements concluants et placés avec ordre, de manière que l’on sente la liaison des conséquences avec les principes ; 4º terminer le discours par une péroraison, qui puisse allumer ou éteindre les passions, selon le besoin.
Ils ont besoin de s’expliquer à eux-mêmes le sentiment qu’ils éprouvent ; ils aiment à s’assurer qu’ils ne sont pas les jouets de la séduction. […] Je n’ai pas besoin de recommander les ouvrages de Cicéron sur la rhétorique. […] Pourvu que l’on connaisse bien la nature de chacune, leurs limites n’ont pas besoin d’être exactement déterminées. […] Elles avaient leurs passions, leurs besoins, et n’étaient pas plus invulnérables. […] La Divinité n’a pas besoin de parole ; celui qui nous donna la vie nous apprit en même temps tout ce que nous devons savoir.
Aussi a-t-il besoin, pour réussir dans ce genre, de ces qualité si rares et si précieuses qui, suivant Horace, font le véritable poète : un génie créateur, un esprit presque divin, et une diction toujours riche, noble, majestueuse et souvent sublime. […] Il est inutile d’ajouter qu’on ne doit jamais donner aux cantiques des airs de chansons profanes, comme cela s’est vu quelquefois ; c’est d’une inconvenance trop choquante pour que nous ayons besoin d’insister. — Racine nous a laissé de magnifiques cantiques spirituels.
On voit que le style et la marche des calomniateurs ont été les mêmes dans tous les temps, et que ce n’est pas de nos jours seulement que l’on a eu au besoin de grandes conspirations à dévoiler au peuple, quand on a voulu le faire servir d’instrument à des haines ou à des vengeances particulières.
Ce qui dérive de la faiblesse et de l’irritabilité des organes : la finesse de perception, la délicatesse de sentiment, la mobilité des idées, la docilité de l’imagination, les caprices de la volonté, la crédulité superstitieuse, les craintes vaines, les fantaisies et tous les vices des enfants ; ce qui dérive du besoin naturel d’apprivoiser un être sauvage, fier et fort, par lequel on est dominé : la modestie, la candeur, la simple et timide innocence, ou, à leur place, la dissimulation, l’adresse, l’artifice, la souplesse, la complaisance, tous les raffinements de l’art de séduire et d’intéresser ; enfin, ce qui dérive d’un état de dépendance et de contrainte, quand la passion se révolte et rompt les liens qui l’enchaînent : la violence, l’emportement, et l’audace du désespoir : voilà le fond des mœurs du côté du sexe le plus faible, et par là le plus susceptible de mouvements passionnés.
Arcas, éveillé par son roi, lui demande quel besoin lui a fait devancer l’aurore, quels malheurs lui arrachent les larmes qu’il verse, s’il pleure Clytemnestre ou bien Iphigénie.
1° C’est surtout au début que l’orateur a besoin de paraître modeste, probe, confiant dans les lumières et dévoué aux intérêts de ceux qui l’écoutent : les premières impressions sont les plus vives, et s’il choque les esprits par des manières hautaines et présomptueuses, il amassera contre lui tout un orage de préventions difficiles à dissiper plus tard. 2° L’attention se commande par la haute idée que l’on donne de sa capacité et de son sujet.
D’abord jetez-moi au feu vos livres de rhétorique : vous en avez tiré au collége tout ce que vous en pouviez tirer : vous n’en avez pas plus besoin aujourd’hui que de votre première grammaire ou de votre premier dictionnaire.
.), gracieux, mais courts et maigres ; enfin un théâtre déjà suranné, produit et image des temps qui finissaient, mais d’ailleurs toujours goûté, et répondant, faute de mieux, à cet éternel besoin de la représentation et de l’illusion dramatique qui a été, dans tous les temps, un des caractères et une des passions de l’esprit français, et qui faisait applaudir, dans lu première moitié du xvie siècle, les soties, farces et moralités de Pierre Gringoire (mort en 1534), et au lendemain de l’interdiction des Mystères, l’Abraham sacrifiant, offert par Theodore De Beze aux réfugiés français de Genève. […] Brief, tous souhaits vous puissent advenir, Fors seulement d’en France revenir, Qui n’a besoin, o estourneaux estranges496, De vostre main à faire ses vendanges497. […] les plus goutteux troter, Galoper les boiteux, pour les solliciter, Les rendant, au besoin, prompts, dispos et habiles. […] J’ay veu souffrir le pauvre et vers son indigence Mon secours au besoin ne s’est point estendu, J’ai veu la calomnie opprimer l’innocence, Et n’ay point d’un seul mot son bon droict defendu.
C'est surtout le besoin de mettre leurs compositions sous les yeux du peuple qui porte les nouveaux écrivains à suivre ces préceptes. […] Souvent le riche a flétri l'indigence Qui l'entourait et d'égards et de soins : Eloigne-toi du seuil de l'opulence Si ton travail suffit à tes besoins. […] Bienfaisance, ô toi qui présides Aux besoins de cet univers ; Toi qui nous soutiens, qui nous guides, Qui soutiens tant d'astres divers, Es-tu l'esprit, l'intelligence ?
Ai-je besoin qu’Homère trace le portrait d’Achille et d’Agamemnon, après ce dialogue si caractéristique où, dès l’ouverture du poëme, l’un a déployé son égoïsme tout royal, l’autre cette indomptable colère que Minerve seul peut plier ?
Ce sont celles que l’abbé de Radonvilliers105 appelle tropes d’usage ou de la langue, pour les distinguer des tropes d’invention ou de l’écrivain, dont le mouvement plus libre a besoin par là même d’être guidé dans sa route et modéré dans ses écarts.
Toujours une soif et un besoin d’argent, en paix comme en guerre !
Combien de fois m’étais-je dit, pendant ces temps de trouble : je n’aurai pas la faiblesse de me faire un besoin de l’estime universelle, car je n’ai pas non plus l’orgueil de croire la mienne utile à tout le monde.
Son âme, que l’on croyait subjuguée par la mollesse et les plaisirs, se déploie, s’affermit et s’éclaire, à mesure qu’il a besoin de régner.