Nos auteurs montrèrent, durant plusieurs siècles, une espèce d’émulation, pour célébrer la bravoure et la générosité des chevaliers, qui couraient le monde dans la vue de redresser les torts, c’est-à-dire, pour défendre l’honneur, la justice, la veuve, l’orphelin et les Dames.
Je parle d’une hardiesse sage et réglée ; qui s’anime à la vue des ennemis ; qui dans le péril même pourvoit à tout et prend tous ses avantages, mais qui se mesure avec ses forces ; qui entreprend les choses difficiles, et ne tente pas les impossibles ; qui n’abandonne rien au hasard de ce qui peut être conduit par la vertu ; capable enfin de tout oser, quand le conseil est inutile, et prête à mourir dans la victoire, ou à survivre à son malheur, en accomplissant ses devoirs ». […] Il n’est pas rare que le dissertateur, le romancier, le poète, dans la vue d’instruire, de plaire ou de toucher, dormant des définitions étendues et ornées ; qu’ils entrent dans des détails ; fassent des comparaisons, mettent sous les yeux des exemples, opposent plusieurs tableaux entre eux, rapportent toutes les circonstances d’un événement, etc. […] » On peut compter entre les principaux défauts des jeunes gens, l’inclination au mensonge, et l’opiniâtreté à le soutenir ; le penchant à la raillerie, l’amour-propre, la fierté, une certaine affectation à répandre des nuages et de l’obscurité sur les choses qu’on a vues ou entendues, et qui leur sont défavorables ; la mauvaise honte, la paresse, et l’amour de l’oisiveté ; le mépris des remontrances, une prévention qui se cabre contre les avis les plus sages de leurs parents, et des personnes chargées de leur éducation ; prévention funeste, qui, dans un âge plus avancé, leur coûte souvent des larmes et des regrets bien amers. […] Ils répandent dans leurs manières plus de dignité que de fierté ; car leur rang, qui les met en vue, fait qu’ils s’observent davantage, et qu’ils gardent toujours une gravite décente. […] Ces mouvements que notre âme éprouve à la vue des objets, sont indifférents par eux-mêmes, quelque doux, quelque impétueux qu’on les suppose.
Adieu, ma très chère et très aimable, je suis fort affligée d’être prisonnière à Lambesc, mais le moyen de deviner des pluies qu’on n’a point vues dans ce pays depuis des siècles. […] Exclamations à la vue du spectre, vient-il du ciel ou de l’enfer ? […] Les exclamations d’Hamlet, à la vue du spectre, témoigneront moins la terreur que l’étonnement. […] Don Juan s’extasie à sa vue ; il s’excuse près de lui de l’avoir fait attendre ; l’ordre qu’il avait donné à ses gens de ne recevoir personne n’était pas pour lui. […] Portrait de l’ange qui a perdu sa beauté. — Il entend des soupirs — … Devant lui est cette jeune fille qu’il a vue dans la maison des pauvres cultivateurs.
Elle présente ensuite à la jeunesse une charmante variété d’objets, dont la seule vue développe toutes les facultés de l’âme.
Ces tours et ces formes font saisir d’une manière plus vive que les formes positives et les tours habituels, le mouvement de l’âme et la vue de l’esprit. […] Je n’ai qu’un précepte à donner : n’employez jamais la parenthèse sans une absolue nécessité ; ne la multipliez point, et surtout ne vous avisez pas, comme certains prosateurs, de greffer, en quelque sorte, parenthèse sur parenthèse, de façon à dérouter le lecteur, qui, à travers toutes ces superfétations, perd de vue la phrase principale116.
Mais enfin, j’ai appréhendé qu’il ne me soupçonnât de vouloir rabaisser mon crédit auprès de vous, et d’user de dissimulation envers lui, dans la vue de n’être utile qu’à moi-même. […] Je vous aimerai alors de tendresse et de fierté ; et tandis que confinée dans un château, je partagerai ma vie entre les soins de mon sexe et des amusements littéraires, je vous perdrai de vue dans le chemin de la gloire.
Je vis tranquille et calme dans ma solitude profonde, faisant des vœux pour l’Humanité, au sein de laquelle fermente quelque chose qui se dérobe en partie à ma faible vue, mais certainement quelque chose de grand. […] Le calcul est l’ouvrier du génie, le serviteur de l’âme ; mais s’il devient le maître, il n’y a plus rien de grand ni de noble dans les vues de l’homme.
Enfin l’heure est venue Qu’il faut que mon secret éclate à votre vue : A mes nobles projets je vois tout conspirer ; Il ne me reste plus qu’à vous les déclarer. […] Sa vue a ranimé mes esprits abattus ; Mais lorsque, revenant de mon trouble funeste, J’admirais sa douceur, son air noble et modeste, J’ai senti tout à coup un homicide acier Que le traître en mon sein a plongé tout entier. […] Il marchait à côté du grand prêtre ; Mais bientôt à ma vue on l’a fait disparaître.