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120. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre V. Barreau français. — Le Normant et Cochin. »

Tous deux eurent assez de talent pour l’emporter de beaucoup sur les autres ; mais tous deux étaient loin encore de ce bon goût qui est de tous les temps, et qui fait vivre les productions de l’esprit.

121. (1873) Principes de rhétorique française

S’initier aux procédés et aux habitudes d’esprit des grands hommes de la pensée, c’est vivre dans l’intimité de leur âme, c’est pénétrer les secrets de leur génie, c’est se procurer l’illusion flatteuse d’une sorte de fraternité qui noue élève et nous porte à leur niveau. […] N’êtes-vous riche que pour vivre dans une indigne mollesse ? […] Nestor pleure sur son fils Pisistrate : Malheureux d’avoir été père et d’avoir vécu si longtemps ! […] Rousseau a fondé toutes ses utopies sociales sur un cercle vicieux : il prouve ; que l’homme n’est pas né pour l’état de société ; parce que l’homme a vécu, à l’état sauvage, et il prouve que l’homme a dû vivre à l’état sauvage, parce qu’il n’est pas né pour l’état social14. […] Ils vivront si vous continuez d’en prendre un soin charitable ; et, je vous le déclare devant Dieu, ils seront tous morts demain si vous les délaissez.

122. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre II. Application du chapitre précédent au discours de Cicéron pour Milon. »

Que mes concitoyens, dit-il, que mes concitoyens soient heureux ; qui’ils vivent dans la paix et dans la sécurité ; que la république soit flotissante ! […] Je me retire, je pars ; si je n’ai pas l’avantage de vivre au sein d’une patrie heureuse, je ne la verrai pas du moins dans le trouble ; et la première ville où j’aurai trouvé des mœurs et de la liberté, c’est là que je fixerai mon asile.

123. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Venez voir de quel air nous vivons à. la ville. […] Dans la Henriade, lorsque Henri IV raconte à Élisabeth les troubles de la France, après lui avoir parlé de la sécurité fatale dans laquelle vivaient les protestants, et lui avoir exprimé la douleur qu’il ressentit a la mort de sa mère Jeanne d’Albret, il passe de là au récit de la mort de Coligny ; il amène ce sanglant épisode par deux vers, qui préparent le lecteur à cette scène dramatique : Ma mère enfin mourut, pardonnez à des pleurs Qu’un souvenir si tendre arrache à mes douleurs.

124. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Quinte-Curce, qui, suivant l’opinion la plus probable, vivait à la fin du premier siècle de l’ère chrétienne, avait composé l’Histoire d’Alexandre-le-Grand en dix livres. […] Pour remplir avec succès ce dernier objet qui est un des plus importants, il faut qu’il joigne à la finesse de l’esprit, à la justesse du discernement, et à la délicatesse du goût, une étude sérieuse des matières que ces auteurs ont traitées ; qu’il lise leurs écrits sans la moindre prévention ; qu’il remonte jusqu’aux temps où ils ont vécu, se transporte dans les pays qu’ils ont habités, et observe la religion, les mœurs, les usages, le goût dominant de leur siècle. […] Elle comprend ce qu’on appelle le règne animal, c’est-à-dire, les mœurs et le caractère des différentes espèces d’animaux, leur formation, leur structure, leur manière de vivre, leur industrie ; le règne végétal, c’est-à-dire, le dénombrement des plantes qui croissent sur le sommet des montagnes, au milieu des plaines, dans le creux des vallées, à l’ombre des forêts ; le règne minéral, c’est-à-dire, la diversité des métaux, des minéraux et de toutes les substances qui se forment dans les entrailles de la terre.

125. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Disons plutôt, avec Domairon, que le poème comique est, en général, celui où l’on introduit sur la scène des personnages qui font une action amusante et risible, mais commune, c’est-à-dire relative, au caractère aux mœurs, à la manière de vivre des hommes dans la société ordinaire. […] C’est pourtant la vérité ; les Fâcheux de Molière, le Mercure galant de Boursault, et, à un rang inférieur, les Originaux de Fagan, la Nouveauté de Legrand et bien d’autres, vivront tant qu’on aimera la bonne comédie. […] À ne rien déguiser, Cliton, je te confesse Qu’à Poitiers j’ai vécu comme vit la jeunesse ; J’étais en ces lieux-là de beaucoup de métiers, Mais Paris, après tout, est bien loin de Poitiers.

126. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Demandez-lui ce qu’il a fait de sa matinée : il n’en sait rien, car il a vécu sans songer s’il vivait ; il a dormi le plus tard qu’il a pu, s’est habillé fort lentement, a parlé au premier venu, a fait plusieurs tours dans sa chambre, a entendu nonchalamment la messe. […] Il y a donc une école intérieure où l’homme reçoit ce qu’il ne peut ni se donner, ni attendre des autres hommes, qui vivent d’emprunt comme lui.

127. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre II. Qualités et devoirs de l’Orateur du Barreau. »

Quintilien, que nous nous plaisons à citer, parce qu’il serait difficile de trouver une autorité plus respectable sous tous les rapports ; Quintilien établit partout comme un principe incontestable, que le talent de bien parler exige celui de bien vivre ; et Caton définissait l’orateur un homme vertueux, doué du talent de la parole : orator vir bonus, dicendi peritus .

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