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23. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 185-195

Si j’étais riche Si j’étais riche, je n’irais pas me bâtir une ville en campagne, et mettre au fond d’une province les Tuileries devant mon appartement. […] Là, tous les airs de la ville seraient oubliés ; et, devenus villageois au village nous nous trouverions livrés à des amusements divers, qui ne pour le lendemain. […] Si quelques mariages, plus bénis du ciel que ceux des villes, se faisaient à mon voisinage, on saurait que j’aime la joie, et j’y serais invité. […] À la belle étoile Je me souviens d’avoir passé une nuit délicieuse hors de la ville, dans un chemin qui côtoyait le Rhône ou la Saône ; car je ne me rappelle pas lequel des deux. […] « Vous ne trouverez dans cette grande ville que des gens occupés d’eux-mêmes et jamais de la triste situation des autres, si ce n’est peut-être pour s’en divertir.

24. (1839) Manuel pratique de rhétorique

L’évêque Flavien part dans le dessein de l’apaiser et de sauver la ville. […] Ne craignez pas que notre impunité corrompe les autres villes. […] C’est le contenant pour le contenu, la ville pour les habitants. […] ce zèle des villes municipales ? […] que de louanges retentissent dans les villes, dans les campagnes !

25. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

César se hâte de s’éloigner de la ville. […] Il était sur le point de prendre la ville. […] Dès que je fus sorti de la ville. […] Ex. : Je sais que la ville sera prise. […] Je sais que la ville doit être prise.

26. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre V. Panégyrique de Louis XV, par Voltaire. »

L’ordre, la prévoyance, l’attention, la propreté, l’abondance de ces maisons que la charité élève avec tant de frais, et qu’elle entretient dans le sein de nos villes tranquilles et opulentes, n’étaient pas au-dessus de ce qu’on vit dans les établissements préparés à la hâte pour ce jour de sang. […] l’amitié est également inconnue, et chez les infortunés uniquement occupés de leurs travaux et chez les heureux souvent endurcis, et dans le travail des campagnes, et dans les occupations des villes, et dans les intrigues des cours. […] Quel est le citoyen, qui, en voyant cet homme si grand et si simple, ne doive s’écrier du fond de son cœur : Si la frontière de ma province est en sûreté, si la ville où je suis né est tranquille, si ma famille jouit en paix de son patrimoine, si le commerce et tous les arts viennent en foule rendre mes jours plus heureux, c’est à vous, c’est à vos travaux, c’est à votre grand cœur que je le dois »103.

27. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre III. Troisième espèce de mots. » pp. 8-11

Pour former le superlatif, on met très, ou le plus, devant l’adjectif, comme : Paris est une très-belle ville, et alors le superlatif s’appelle absolu ; ou Paris est la plus belle des villes : et ce superlatif s’appelle relatif, parce qu’il marque un rapport aux autres villes.

28. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

vous souffrirez que votre victoire soit ainsi flétrie dans tout l’univers, et qu’on dise qu’un peuple qui, le premier, a dans sa ville érigé un temple à la Miséricorde, en a point trouvé dans la vôtre ? Sont-ce les victoires et les triomphes seuls qui rendent une ville à jamais illustre ? […] C’est auprès de cette belle côte que s’élève, dans la mer, où est bâtie la ville de Tyr. Cette grande ville semble nager au-dessus, des eaux, et être la reine de toutes les mers. […] Quand on entre dans cette ville, on croit d’abord que ce n’est point une ville qui appartienne à un peuple particulier, mais quelle est la ville commune de tous les peuples, et le centre de leur commerce.

29. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Il est impossible de comprendre ce qu’il fait, ni ce que son voyage de Bretagne lui a coûté, quoi qu’il eût renvoyé ses laquais et son cocher à Paris, et qu’il n’eût que le seul Larmechin dans cette ville où il fut deux mois. […] Il y eut un service solennel dans la ville, et, en un moment, ils se cotisèrent tous pour cette dépense, qui monta à cinq mille francs, parce qu’ils reconduisirent le corps jusqu’à la première ville, et voulurent défrayer tout le train. […] J’ai ouï dire qu’un homme d’un très-bon esprit tira une conséquence toute contraire sur ce qu’il voyait dans cette grande ville, et conclut qu’il fallait que la religion chrétienne fût toute sainte et toute miraculeuse de subsister ainsi par elle-même au milieu de tant de désordres et de profanations. Faites donc comme cet homme, tirez les mêmes conséquences, et songez que cette même ville a été autrefois baignée du sang d’un nombre infini de martyrs ; qu’aux premiers siècles toutes les intrigues du conclave se terminaient à choisir entre les prêtres celui qui paraissait avoir le plus de zèle et de force pour soutenir le martyre ; qu’il y eut trente-sept papes qui le souffrirent l’un après l’autre, sans que la certitude de cette fin leur fît fuir ni refuser cette place où la mort était attachée, et quelle mort !

30. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

On l’obligea à se faire maître des requêtes4, sur la foi de son mérite ; et, au bout de trois ans, il fut lieutenant général de police de la ville de Paris, en 1697. Les citoyens d’une ville bien policée jouissent de l’ordre qui y est établi, sans songer combien il en coûte de peines à ceux qui l’établissent ou le conservent, à peu près comme tous les hommes jouissent de la régularité des mouvements célestes sans en avoir aucune connaissance ; et même, plus l’ordre d’une police ressemble par son uniformité à celui des corps célestes, plus il est insensible ; et par conséquent il est toujours d’autant plus ignoré qu’il est plus parfait. […] Entretenir perpétuellement dans une ville telle que Paris une consommation immense dont une infinité d’accidents peuvent toujours tarir quelques sources ; réprimer la tyrannie des marchands à l’égard du public, et en même temps animer leur commerce ; empêcher les usurpations mutuelles des uns sur les autres, souvent difficiles à démêler ; reconnaître dans une foule infinie tous ceux qui peuvent si aisément y cacher une industrie pernicieuse et en purger la société ; ignorer ce qu’il vaut mieux ignorer que punir, et ne punir que rarement et utilement ; être présent partout sans être vu ; enfin mouvoir ou arrêter à son gré une multitude immense et tumultueuse, et être l’âme toujours agissante et presque inconnue de ce grand corps : voilà quelles sont en général les fonctions du magistrat de la police. […] Sous lui, la propreté, la tranquillité, l’abondance, la sûreté de la ville furent portées au plus haut degré.

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