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175. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre VIII. » pp. 96-97

Le plus ancien des poëmes ainsi intitulés paraît être celui que citent Plutarque (Vie de Thésée, chap.  […] Mais il a rapproché tout ce qui tenait à une seule et même action, et il en a composé son poëme. » Chénier : « En composant l’Odyssée, il n’a point chanté toute la vie d’Ulysse, ni la blessure qu’il reçut d’un sanglier sur le mont Parnasse, ni la folie qu’il affecta lorsqu’on rassembla l’armée.

176. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

Balzac 1596-1655 [Notice] Né à Angoulême, Jean-Louis Guez de Balzac, membre de l’Académie française, passa presque toute sa vie sur les bords de la Charente, au fond de son château, dans un isolement superbe, qui, loin de nuire à sa renommée, donnait à ses écrits l’autorité d’oracles impatiemment attendus. […] Or si on voulait les réveiller, si on les tournait seulement d’un autre côté qu’ils ne le sont, leur vie étant enfermée dans leur assoupissement, ce réveil, ce changement leur serait fatal. […] Voilà le style de ces grandes âmes qui méprisaient la mort comme si elles eussent eu des corps de louage et une vie empruntée.

177. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bernardon de Saint-Pierre 1737-1814 » pp. 203-209

si le jour n’est lui-même qu’une image de la vie, si les heures rapides de l’aube, du matin, du midi et du soir, représentent les âges si fugitifs de l’enfance, de la jeunesse, de la virilité et de la vieillesse, la mort, comme la nuit, doit nous découvrir aussi de nouveaux cieux et de nouveaux mondes1 ! […] Mais bientôt émues elles-mêmes par ces scènes religieuses de lumière et d’ombre, et surtout par le sentiment du tombeau de Jean-Jacques, elles se mirent à chanter une romance ; leurs voix douces, se mêlant aux chants lointains des rossignols1 me firent sentir que s’il y avait des harmonies entre la lumière de l’astre des nuits et les forêts, il y en avait encore de plus touchantes entre la vie et la mort. […] La vue de mon pays, de ce pays si chéri, où des torrents de plaisirs avaient inondé mon cœur, l’air des Alpes, si salutaire et si pur : le doux air de la patrie, plus suave que les parfums de l’Orient ; cette terre riche et fertile, ce paysage unique, le plus beau dont l’œil humain fût jamais frappé ; ce séjour charmant auquel je n’avais rien trouvé d’égal dans le tour du monde ; l’aspect d’un peuple heureux et libre ; la douceur de la saison, la sérénité du climat ; mille souvenirs délicieux qui réveillaient tous les sentiments que j’avais goûtés ; tout cela me jetait dans des transports que je ne puis décrire, et semblait me rendre à la fois la jouissance de ma vie entière. »

178. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

En vain, pour satisfaire à nos lâches envies, Nous passons près des rois tout le temps de nos vies A souffrir des mépris, et ployer les genoux : Ce qu’ils peuvent n’est rien ; ils sont ce que nous sommes,   Véritablement hommes,   Et meurent comme nous4. […] Le maréchal d’Ancre, trop souvent loué, pendant sa vie, par Malherbe. […] Les arbres se couvrent de feuilles et entrelacent leurs branches ; les oiseaux chantent sous le feuillage ; les mouches bourdonnent parmi les fleurs ; tout respire la joie et la vie dans le séjour de la mort, — et le soir, tandis que la lune brille dans le ciel et que je médite près de ce triste lieu, j’entends le grillon poursuivre son chant infatigable, caché sous l’herbe qui couvre mon ami.

179. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

cria-t-il hautement, De me baigner si désormais l’envie Me revenait, daignez me la changer ; Oncques dans l’eau n’entrerai de ma vie Qu’auparavant je ne sache nager. » Le sel de ces récits consiste en ce que l’esprit suit paisiblement le récit, croyant arriver à quelque suite, naturelle en pareil cas, de ce qui avait été dit d’abord, mais que tout à coup il se sent rejeté brusquement sur une autre idée dont il était fort éloigné75. […] Les meilleurs épigrammatistes latins sont Catulle, né à Vérone l’an 86 avant Jésus-Christ, et Martial, né en Espagne vers le milieu du premier siècle de l’ère chrétienne, qui passa la plus grande partie de sa vie à Rome. […] dit-elle à son amie, Avant toi si je perds la vie,                 Souviens-toi                     De moi. » Soudain l’avalanche sauvage Roule et l’entraîne dans son sein. […] Mais on la retient à la vie ; Vivre, ah !

180. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

J’ai l’ambition qu’il faut pour me faire prendre part aux choses de cette vie ; je n’ai point celle qui pourrait me faire trouver du dégoût dans le poste où la nature m’a mis. L’étude a été pour moi le souverain remède contre les disgrâces de la vie, n’ayant jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé. […] Tout en craignant qu’il n’ait été beaucoup plus grand que moi, je puis dire que j’y ai travaillé toute ma vie. […] vous voulez parler comme vous, je veux que vous parliez comme moi. » Va-t-on prendre l’essor, ils vous arrêtent par la manche ; a-t-on de la force et de la vie, on vous l’ôte à coups d’épingle ; vous élevez-vous un peu, voilà des gens qui prennent leur pied ou leur toise, dressent la tête, et vous enjoignent de descendre pour vous mesurer ; courez-vous dans votre carrière, ils voudront que vous regardiez toutes les pierres que les fourmis ont mises sur votre chemin2. […] C’est par les sentiments politiques cependant que les États ont une âme et de la vie.

181. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Le Sage, 1668-1747 » pp. 216-222

Son chef-d’œuvre fut Gil Blas (1715) où des peintures expressives nous représentent toutes les conditions de la vie et de la nature humaine. […] Sceptique ou indifférent, Le Sage manque d’un certain idéal ; il ne voit dans la vie qu’un jeu d’adresse, et n’apprend guère qu’à n’être dupe de rien, ni de personne. […] Or les espérances, à cet âge, ne peuvent plus avoir pour objet que les choses d’une autre vie. »

182. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

L’étude de l’éloquence et de la philosophie fut l’occupation de toute sa vie. […] Blair, qui l’avait chérie toute sa vie, lui dut une vieillesse honorable et paisible. […] On passe aisément des études qui nous y forment aux premiers devoirs de la vie. […] La marche progressive du langage ressemble, sous ce rapport, à celle de la vie. […] Bien écrire et bien parler sont à peine le fruit d’une étude de toute la vie.

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