Que nous servirait d’être conduits par un homme de bien, par un ami véritable, si lui-même il ignorait la route ? […] Ce n’est pas à dire que la rhétorique enseigne l’hypocrisie ; la probité véritable et la modestie sincère ont un parfum et un charme indéfinissables que tout l’esprit du monde ne saurait donner. […] Nul goût, nulle connaissance des véritables beautés du théâtre. […] Le véritable orateur, dit Lucain, c’est celui qui frappe. […] Vous croyez voir la flotte des Troyens qui fuit le rivage, et la reine que rien n’est capable de consoler ; vous entrez dans tous les sentiments qu’eurent alors les véritables spectateurs.
Parmi les Latins, Cicéron, après avoir offert dans ses discours, les plus beaux exemples de la véritable éloquence, en donna les préceptes dans son livre de l’Orateur, que l’abbé Colin a fort bien traduit.
Il n’y a rien de plus véritable : U. […] S’ils avaient la véritable justice, si les médecins avaient le vrai art de guérir, ils n’auraient que faire de bonnets carrés : la majesté de ces sciences serait assez vénérable d’elle-même. […] O justesse dans la vie, ô égalité dans les mœurs, ô mesure dans les passions, riches et véritables ornements de la nature raisonnable, quand est-ce que nous apprendrons à vous estimer ? […] La conversion véritable ne se contente pas seulement d’abattre les fruits de mort, comme parle l’Écriture, c’est-à-dire les péchés ; mais elle va jusqu’à la racine, qui les ferait repousser infailliblement si elle n’était arrachée. […] Combien de véritables pauvres, que l’on rebute comme s’ils ne l’étaient point, sans qu’on se donne et qu’on veuille se donner la peine de discerner s’ils le sont en effet !
La Fontaine donnera à sa définition cette forme gracieuse : Qu’un ami véritable est une douce chose !
Sa pénétration et son goût, joints au bonheur de sa mémoire, se portaient avec une indifférente facilité sur toutes choses ; mais il n’avait point cette véritable étendue de génie qui, saisissant les objets avec leurs rapports, les embrasse tout entiers et réunis ; et c’est ainsi qu’il avait des connaissances presque universelles, sans qu’on pût dire qu’il eût l’esprit vaste, contrariété assez ordinaire.
De l’estime et de l’admiration que les plus corrompus ne peuvent refuser aux grandes et belles actions qu’elle leur présente, elle fait conclure que la vertu est le véritable bien de l’homme, et qu’elle seule le rend véritablement grand et estimable.
« Les grandeurs et les misères de l’homme sont tellement visibles qu’il faut nécessairement que la véritable religion nous enseigne qu’il y a en ceci quelque grand principe de grandeur et en même temps quelque grand principe de misère. » (Pascal.
Elle y introduit l’ordre, et met les choses dans leur véritable point de vue, chacune à la place où elle doit produire le plus d’impression et d’effet. […] Il n’y a plus d’unité véritable ; ce sont deux ou trois discours différents qui ne sont unis que par une liaison arbitraire. » (II° Dialogue.) […] « Vous ne sauriez me nier deux choses : l’une, qu’Alceste est dans cette pièce un homme droit, sincère, estimable, un véritable homme de bien ; l’autre, que l’auteur lui donne un personnage ridicule. […] « On pourrait dire qu’il a loué dans Alceste non la vertu, mais un véritable défaut, qui est la haine des hommes. […] » L’art véritable est l’auxiliaire du naturel, bien loin d’en être l’ennemi ; au contraire, il en règle l’expression.