Ils s’agitent beaucoup pour varier leur triste bonheur, et, des deux passions qui les mènent, la convoitise et la satiété, la satiété va toujours plus vite que la convoitise.
La foudre est peur lui la voix d’une puissance formidable et irritée contre la terre ; le zéphir est le souffle d’un génie bienfaisant : le bruit du ruisseau, c’est la plainte d’un être souffrant ; au retour du printemps, la terre se réveille et sourit de plaisir ; en hiver, elle est triste et désolée.
Quand je me fus reposé un peu de temps avec regrets de ce que nul n’avoit pitié de moy, je dis à mon ame : Quest-ce qui te triste, puis que tu as trouvé ce que tu cherchois ? […] J’estois méprisé et mocqué de tous : toutesfois je faisois toujours quelques vaisseaux de couleurs diverses, qui me nourrissoient tellement quellement : mais en ce faisant, la diversité des terres desquelles je cuidois m’avancer, me porta plus de dommage en peu de temps que tous les accidents du paravant… Toutesfois l’esperance que j’avois me faisoit proceder en mon affaire si virilement que plusieurs fois pour entretenir les personnes qui me venoyent voir, je faisois mes efforts de rire, combien que interieurement je fusse bien triste. […] Ce qui se sauva, qui feust bien peu de gens de pied, se relia avecques leurs gens de cheval, et chemynarent tout le demeurant du jour et toute la nuict, tirant vers la Sainctonge porter ceste triste nouvelle.
Il voyait avec douleur les armes des princes chrétiens employées à s’exterminer les uns les autres, et leurs tristes divisions augmenter tous les jours l’insolence et les conquêtes des nations infidèles.
C’était même le chant consacré aux grands événements, aux nobles infortunes, aux tristes amours ; plus tard, nos vieux auteurs s’avisèrent de croiser des vers très petits avec d’autres plus grands, comme dans l’exemple suivant ; et ils donnèrent à cette combinaison le nom de lai.
Bourdaloue disait ailleurs : « De là vient que, par une triste décadence, le terme d’homme dévot, de femme dévote, qui par sa propre signification exprime ce qu’il y a de plus respectable dans le christianisme, porte présentement avec soi comme une tache qui eu obscurcit tout l’éclat et le ternit. » 1.
Voyant sa fin arriver, il se tourna tout troublé vers Christophe : Mon fils, lui dit-il, je me sens tourmenté par une triste pensée. […] Par quelle sorte de magie a-t-il su allier, fondre ensemble, en quelque manière, ce que l’observation a de plus fin, la réflexion de plus sérieux, de plus triste même, et la gaieté de plus entraînant ?
C’est que les matières devinrent bientôt si intéressantes, les événements se pressèrent tellement, tous les intérêts, toutes les passions froissées se heurtèrent avec une telle impétuosité, qu’il devait résulter de grandes choses et de grandes fautes, de grandes vérités et de tristes erreurs, d’un choc d’autant plus violent, qu’il avait été plus longtemps comprimé.