La langue française est reconnue comme la plus claire qui existe ; elle ne souffre ni le vague ni l’obscurité ; elle n’aime pas l’inversion : sa construction suit l’ordre même de la pensée, c’est-à-dire qu’elle procède toujours par sujet, verbe, attribut et complément. […] « Là, jamais entière allégresse; « L’âme y souffre de ses plaisirs : « Les cris de joie ont leur tristesse, « Et les voluptés leurs soupirs. […] Saint Paul nous en donne aussi un exemple dans son épitre aux Corinthiens : « On nous maudit, et nous bénissons ; on nous persécute, et nous souffrons ; on nous dit des injures, et nous répondons par des prières. » L’antithèse se trouve à chaque pas dans la nature : la lumière et les ténèbres, le beau et le laid, le sublime et le ridicule, le bien et le mal, nous offrent chaque jour leurs contrastes.
Renonce à ton projet ; et, content de régner sur tes peuples, souffre que nous régnions sur les nôtres. […] Vous avez adopté mes conseils avant que les maux soient venus vous assiéger, et vous vous en repentez à présent que vous souffrez. — Abattus par des disgrâces aussi funestes qu’imprévues, vous n’avez plus la force de maintenir vos résolutions ; mais les citoyens d’une puissante république, des hommes élevés dans des sentiments dignes de leur patrie, devraient-ils succomber aussi facilement à l’infortune, et ternir, par tant de lâcheté, l’éclat de leur conduite passée ?
On dit plus4 : vous souffrez, sans en être offensée, Qu’il vous ose, madame, expliquer sa pensée. […] Depuis ce bel arrêt, le pauvre homme a beau faire : Son fils ne souffre plus qu’on lui parle d’affaire.
Mais, monseigneur, vous en faites trop, pour le pouvoir3 souffrir en silence ; et vous seriez injuste, si vous pensiez faire les actions que vous faites sans qu’il en fût autre chose, ni que l’on prît la liberté de vous en parler.
Il faut leur donner le temps de se faire entendre et souffrir même qu’ils disent des choses inutiles.
On n’y souffre ni le moindre écart du sujet, ni un vers faible ou négligé, ni une expression impropre ou superflue, ni la répétition du même mot.
Il sentira vivement leurs fautes ; il en souffrira.
Et n’est-ce pas elle qui, selon les différentes conjonctures et les divers sentiments dont elle est émue, tantôt nous aigrit des dépits les plus amers, tantôt nous envenime des plus mortelles inimitiés, tantôt nous enflamme des plus violentes colères, tantôt nous accable des plus profondes tristesses, tantôt nous dessèche des mélancolies les plus noires, tantôt nous dévore des plus cruelles jalousies, qui fait souffrir à une âme comme une espèce d’enfer, et qui la déchire par mille bourreaux intérieurs et domestiques ?