L’excès, en quoi que ce soit, est un signe d’impuissance ou d’ignorance du bon emploi de la force, ce qui revient à peu près au même. […] On caressa la période, on professa l’amour des circonlocutions, le dédain du mot propre, la personnification continuelle des substantifs abstraits, l’emploi de certaines formes conventionnelles qui revinrent sans cesse et ajoutèrent la monotonie à l’affectation.
Mais, quand le jour revint, chacun connut son œuvre. […] Je les fis mettre en mer à bord d’une chaloupe, Hors de notre eau tournante et de son tourbillon, Et je revins, tout seul, me coucher sur la poupe, Au pied du pavillon1.
Il fallait pour cela laisser là les ballades, rondeaux, virelais, coqs-à-l’âne et autres « épisseries » gauloises, ne plus revenir aux mystères, qu’un arrêt du Parlement venait fort à propos d’interdire (17 novembre 1548), « dévorer les anciens, les convertir en sang et en nourriture », et du sein fécond de notre poésie fortifiée et régénérée tirer, à l’imitation de l’Italie, odes, tragédies, comédies, épopées, églogues, satires. […] Il fut précepteur des fils de Remy de Lorraine, marquis d’Elbeuf, le suivit a Naples, revint avec lui à Paris et y cultiva la poésie. […] Brief, tous souhaits vous puissent advenir, Fors seulement d’en France revenir, Qui n’a besoin, o estourneaux estranges496, De vostre main à faire ses vendanges497. […] Felicité passée Qui ne peux revenir, Tourment de ma pensée, Que n’ay-je, en te perdant, perdu le souvenir546 ! […] À vingt ans il suit à Rome le cardinal de Joyeuse, revient à Paris, retourne à Rome à la suite de l’ambassadeur Philippe de Béthune.
Les vers suivants, extraits de sa chanson à la reine Marie de Médicis, mère de Louis XIII, donneront une idée de sa poésie : Paissez, chères brebis, jouissez de la joie Que le ciel nous envoie ; À la fin sa clémence a pitié de nos pleurs : Allez dans la campagne, allez dans la prairie, N’épargnez point les fleurs ; Il en revient assez sous les pas de Marie. […] Ce sont encore des élégies que plusieurs pièces de Bertaut, et celle, en particulier, où se trouve cette stance d’une coupe si harmonieuse et si souvent citée : Félicité passée Qui ne peux revenir, Tourment de ma pensée, Que n’ai-je, en te perdant, perdu le souvenir ! […] Le voilà revenu maintenant à son sujet ; les dix-huit ou vingt vers qu’il a consacrés à cette guerre très poétique, mais étrangère à l’expédition de la Rochelle, sont ici la digression. […] Quelquefois aussi, l’auteur place tout d’abord deux ou trois strophes de rythme différent, qui reviennent régulièrement ensuite ; telle est cette imitation du psaume 103113 par Lefranc de Pompignan : Inspire-moi de saints cantiques, Mon âme ; bénis le Seigneur. […] Voilà la stance de dix vers octosyllabes revenue ; après elle viendra la stance de quatre alexandrins suivis de deux hexasyllabes, et ainsi jusqu’à la fin.
Quand je me trompe, elle ne perd pas sa droiture ; quand je me détrompe, ce n’est pas elle qui revient au but ; c’est elle qui, sans s’en être jamais écartée, a l’autorité sur moi de m’y rappeler et de m’y faire revenir : c’est un maître intérieur, qui me fait taire, qui me fait parler, qui me fait croire, qui me fait douter, qui me fait avouer mes erreurs ou confirmer mes jugements ; en l’écoutant, je m’instruis ; en m’écoutant moi-même, je m’égare. […] Après qu’ils ont épuisé tous leurs raisonnements, il faut toujours revenir à lui, et l’écouter pour la décision. […] Ne cherchez point en lui la souplesse élégante, la grâce flexible et molle, l’insinuation craintive, la ruse qui s’enveloppe et fuit pour revenir ; il va droit à son but, renversant, brisant de son seul poids tous les obstacles.
» sans pouvoir dire ni penser rien de plus2. » Ainsi s’écoulaient dans un délire continuel les journées les plus charmantes que jamais créature humaine ait passées ; et quand le coucher du soleil me faisait songer à la retraite, étonné de la rapidité du temps, je croyais n’avoir pas assez mis à profit ma journée, je pensais en pouvoir jouir davantage encore, et, pour réparer le temps perdu, je me disais : « Je reviendrai demain. » Je revenais à petits pas, la tête un peu fatiguée, mais le cœur content ; je me reposais agréablement au retour, en me livrant à l’impression des objets, mais sans penser, sans imaginer, sans rien faire autre chose que sentir le calme et le bonheur de ma situation. […] J’y reviendrai, monsieur, si mon ton familier ne vous déplaît pas ; car, dans l’épanchement de mon cœur, je n’en saurais prendre un autre : je me peindrai sans fard et sans modestie, je me montrerai à vous tel que je me vois et tel que je suis ; car, passant ma vie avec moi, je dois me connaître, et je vois, par la manière dont ceux qui pensent me pénétrer interprètent mes actions et ma conduite, qu’ils n’y entendent rien. […] Je revenais en me promenant par un assez grand tour, occupé à considérer avec intérêt et volupté les objets champêtres dont j’étais environné, les seuls dont l’œil et le cœur ne se lassent jamais. » 1.
Mais revenons à Hérodote, qui va nous fournir un second objet de comparaison avec Quinte-Curce. […] Ils envoyèrent donc à Lacédémone, pour accepter les conditions qu’ils avaient d’abord refusées ; mais leurs députés revinrent sans avoir rien obtenu : le découragement et les murmures furent alors à leur comble ; et telle est la circonstance où Périclès se présente devant eux et leur adresse ce discours. […] » Ce n’est pas seulement une armée de mer, une armée faible, qu’il faut conduire contre une telle puissance ; il faut aussi des troupes de terre considérables, si nous voulons que l’exécution réponde au projet, et qu’une forte cavalerie ne nous arrête pas au débarquement. — Quelle honte pour nous, Athéniens, si nous étions contraints de nous retirer, ou de faire revenir des troupes, pour avoir mal calculé les obstacles, et mal pris nos mesures !
Ils revinrent donc à l’étymologie, fondirent l’art de bien écrire dans l’art de bien dire, et considérèrent connue code unique et universel du style les préceptes de l’éloquence. […] Mais les choses se sont modifiées dans les âges modernes ; et même en obéissant à l’idée romaine, au principe d’utilité positive et pratique, il est nécessaire de revenir aujourd’hui à cette universalité de préceptes applicables à tous les genres littéraires, dont les Grecs avaient donné l’exemple, et que la plupart des rhéteurs ont en tort d’abandonner pour se borner, à l’exemple des Romains, aux règles de l’éloquence.