c’est qu’il faut en effet quelque chose de plus à l’homme pour remplir l’abîme de son cœur : c’est que les biens fragiles et la gloire périssable du monde n’y portent que du trouble, et n’y laissent que l’ennui qui suit la satiété ; c’est qu’enfin cette amertume qui les accompagne entre dans les desseins éternels de la providence, et n’a d’autre motif que de nous forcer de recourir a ce quelque chose de plus réel et de plus solide. […] Quelle est donc la compensation que trouve l’Ecclésiaste pour remplacer, dans un cœur fatigué de tout, le vide qu’y a laissé la jouissance de tout ce qu’il croyait capable de le remplir ? […] On raisonne, on dispute, on remplit les écoles Du souffle de l’erreur et du bruit des paroles.
vous avez de grandes destinées à remplir, des batailles à livrer, des dangers, des fatigues à vaincre ; vous ferez plus que vous n’avez fait pour la prospérité de la patrie, le bonheur des hommes et votre propre gloire. […] Le propre du militaire est de tout vouloir despotiquement : celui de l’homme civil est de tout soumettre à la discussion, à la vérité, à la raison. » Citons en terminant cette page de M. de Salvandy : « Napoléon Bonaparte, le héros des temps modernes, héros dans le sens antique du mot, héros à la façon de ces personnages épiques, demi-dieux de la terre, qui la remplissent de leurs exploits, laissent un souvenir ineffaçable dans la mémoire des hommes, prennent place dans toutes les traditions des peuples, grandissent de siècle en siècle, grâce aux actions surhumaines dont la fable grossit leur histoire, et finissent par laisser l’érudit incertain si ces Hercule, ces Sésostris, ces Romulus, dont le nom et les monuments sont partout, ont jamais vécu. […] Tout est homérique, tout est fatal, tout est prodigieux dans cette grande vie, pour qui contemple son cours depuis l’île où fut son berceau jusqu’à celle où fut son sépulcre, astre éclatant et terrible qui, pour remplir l’Orient et l’Occident, se lève du sein des mers et retourne s’y abîmer !!!
Écartant avec dédain toutes ces minuties scolastiques qui remplissent l’esprit sans l’éclairer, ils vous porteront d’abord au centre où tout vient aboutir, et vous mettront à la main le nœud, pour ainsi dire, de toutes les vérités de détail, lesquelles, à le bien prendre, ne sont réellement vérités que pour ceux qui en connaissent l’étendue et les affinités secrètes : aussitôt toutes vos observations s’éclairent mutuellement, toutes vos idées se rassemblent en un corps de lumière ; il se forme de toutes vos expériences un grand et unique fait, et de toutes vos vérités une seule et grande vérité qui devient comme le fil de tous les labyrinthes. […] Profitez de ses idées originales et hardies, c’est la source du grand et du sublime ; mais donnez du corps à ces pensées trop subtiles ; adoucissez par le sentiment la fierté de ses traits ; abaissez tout cela jusqu’à la portée de nos sens : nous voulons que les objets viennent se mettre sous nos yeux ; nous voulons un vrai qui nous saisisse d’abord, et qui remplisse toute notre âme de lumière et de chaleur.
Dans les doctes débats, ferme et rempli de cœur, Même après sa défaite, il tient tête au vainqueur. […] Le chiffre aussitôt part, et remplit son objet ; Il fait autorité, l’on en cause au budget.
Les épisodes, si utiles dans l’épopée pour soutenir l’attention et l’intérêt en jetant de la variété dans la marche un peu monotone de l’action principale, doivent être soumis à certaines règles et remplir certaines conditions. […] Les oiseaux du ciel les nourrissent, les lions portent leurs messages ou creusent leurs tombeaux ; en commerce familier avec les anges, ils remplissent de miracles les déserts où fut Memphis. […] Quoique l’exposition doive être simple, elle n’exclut cependant pas une certaine élévation, pourvu qu’il n’y ait rien d’affecté et que le ton se soutienne jusqu’à la fin et remplisse l’attente du lecteur. […] Le poète est inspiré dans l’ode et dans l’épopée ; mais, dans l’ode, son inspiration est prophétique : son cœur est dans l’ivresse du transport ; le poète, possédé du dieu qui l’inspire, y peint avec des traits de feu le sentiment qui l’anime, pour remplir notre âme.
Descartes, qui souvent m’y ravis avec toi ; Pascal, que sur la terre à peine j’aperçoi ; Vous qui nous remplissez de vos douces manies2, Poëtes enchanteurs, adorables génies ; Virgile, qui d’Homère appris à nous charmer ; Boileau, Corneille, et toi que je n’ose nommer3, Vos esprits n’étaient-ils qu’étincelles légères, Que rapides clartés et vapeurs passagères ? […] c’est donc à toi de remplir mon attente4.
Elle se met en effet à la tête des troupes, qu’elle remplit d’une nouvelle ardeur ; et dirigée par les conseils de Dunois, elle entre dans Orléans, bat plusieurs fois les Anglais, et les force de se retirer Après cet exploit décisif, elle fait traverser au roi quatre-vingts lieues de pays occupé par les Anglais et le conduit jusqu’à Reims, où il est sacré.
Aux qualités brillantes et solides de l’esprit, l’orateur sacré doit joindre un grand nombre de connaissances, sans lesquelles il ne remplira jamais dignement son ministère. […] Quand il s’agit d’une vérité spéculative qu’il suffit de croire, l’orateur doit se contenter d’éclairer l’esprit par la solidité de l’instruction ; de le convaincre par la force du raisonnement, en le flattant néanmoins agréablement, par la beauté de l’élocution : il remplira son objet. […] Il ne peut remplir ce double objet, qu’en joignant l’instruction au récit de ces vertus : un juste mélange des éloges et de la morale, fait la première perfection du Panégyrique. […] Pour la remplir avec la dignité et l’utilité convenables, il doit joindre à la sagacité, à la justesse et à l’élévation du génie, une connaissance étendue et profonde des lois, des différentes coutumes, de la jurisprudence ancienne et de la moderne, des arrêts, des ordonnances, etc. […] Il remplit, dit Cicéron lui-même, l’idée que j’ai de l’éloquence : il atteint à ce degré de perfection que j’imagine, mais que je ne trouve qu’en lui.