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82. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Les preuves à l’appui de ce qu’on raconte ou qu’on propose forment la confirmation ; celles que l’on apporte pour combattre les idées d’un adversaire sont la réfutation ; l’une et l’autre sont souvent précédées d’une division, si le sujet est assez étendu pour qu’il soit nécessaire d’en déterminer les parties. […] L’orateur raconte le fait avec toutes ses circonstances, en faisant ressortir les plus favorables et les plus frappantes. […] La confirmation est cette partie du discours dans laquelle l’orateur prouve le fait qu’il a raconté, ou la vérité qu’il a exposée.

83. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre III. Lettres missives. Genre épistolaire. »

Elle est toujours affectée de ce qu’elle dit et de ce qu’elle raconte ; elle peint comme si elle voyait, et l’on croit voir ce qu’elle peint.

84. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

On trouve sur cette liste héroïque deux Tavannes, François de Guise, un Condé, un Turenne, un Fénelon, un Rabutin, deux Du Bellay, Guillaume, seigneur de Langey, et Martin Du Bellay, tous deux capitaines et diplomates, frères du cardinal et cousins du poète ; et beaucoup d’autres que de pareils noms ne sauvent pas de l’oubli, mais que conserve à l’histoire la collection de Petitot ; et ces deux nobles figures de La Noue, Bras-de-fer (1531-1591), le « Bayard Huguenot », le compagnon de Henri IV, qui a raconté huit ans de combats, et de Coligny (1517-1572), qui a raconté le siège de Saint-Quentin (1557). À leur suite, Brantôme (1540-1514) raconte dans un des plus fins langages du siècle bien des anecdotes, et, dans plusieurs livres et sous plusieurs titres, peint les mœurs et écrit les Vies des grands capitaines françois et étrangers. […] C’est dans un des chapitres, de l’Art de terre, qu’il raconte ses travaux et ses souffrances. […] Il écrivit comme il se battit, franc et dur, rude aux autres et à lui-même, de feu dans la harangue et dans l’action, joyeux et vaillant Gascon quand il faut donner les coups ou les raconter, apprenant comment on devient un capitaine héroïque et redouté de Pavie à Calais, de Marseille à Naples, et aussi comment, dans les guerres civiles et religieuses, on se fait un renom de « boucher ». […] Ses Mémoires, adressés à Brantôme, racontent ses souvenirs de 1559 à 1582.

85. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Sans doute ceux qu’il honora de semblables visites, racontèrent plus d’une fois à la génération qu’ils virent naître, que leur toit rustique avait reçu Fénélon. […] Mais on assure que vous avez raconté bien des choses dont je me serais passé volontiers. […] la bise est rude aux pauvres gens, le froid jette partout son manteau de glace ; j’ai donc pensé, enfants, qu’il serait bien à moi de laisser de côté les histoires glorieuses que je vous raconte, pour vous entretenir de la misère de tant de pauvres petits enfants comme vous, qui ont froid et qui ont faim. […] Ils jouent, ils chantent, ils se font des niches de tout genre, ils entourent la bonne femme qui leur sert de mère et qui leur raconte les belles histoires qu’elle a apprises. […] Le combat du taureau dure longtemps et nous le voyons raconté en quelques lignes, pourtant nous avons tout vu.

86. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre lII. »

Le récit épique se fait de deux manières : ou le poète parle en son nom, comme dans l’Iliade et la Jérusalem délivrée : c’est la fable simple ; ou le poète se jette tout d’abord au milieu de l’action, et fait ensuite raconter par le héros les faits antérieurs, comme dans l’Odyssée et l’Énéide : c’est la fable composée.

87. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

La poésie dramatique est ainsi nommée d’un mot grec qui signifie agir, parce que, dans cette espèce de poésie, on ne raconte point l’action comme dans l’épopée ; mais on la montre elle-même dans ceux qui la représentent. […] Quelquefois c’est un acteur qui fait un prologue détaché de la pièce, ce qui ne demande aucun art et se faisait souvent chez les anciens, mais qu’aucun auteur de quelque talent ne se permettrait chez nous ; d’autres fois c’est un acteur qu’on suppose ignorer les faits, et à qui on raconte ce qui doit servir de base à l’action : par cette ruse, on instruit le spectateur en feignant d’instruire l’acteur.

88. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

c’est Attila17 en petit, c’est « le fléau de Dieu » dans son voisinage ; la plus cruelle persécution qu’ait soufferte le monde, et que raconte l’histoire, est venue peut-être d’un moindre principe de tyrannie. […] Réparer les brèches d’une fortune compromise, établir son fils, adorer sa fille, madame de Grignan, se lamenter sur son éloignement, voir et revoir la chère absente, lui raconter ses tendresses et les nouvelles du jour dans toute leur primeur, les commenter avec une verve étincelante, depuis le procès de Fouquet jusqu’à la disgrâce de M. de Pomponne, depuis la mort de Turenne jusqu’à celle de Vatel, sans oublier la pluie et le beau temps, en un mot laisser causer son esprit et son cœur : voilà toute sa vie. […] L’homme et la nature Il serait superflu de vous raconter comment l’homme sait ménager les éléments, après tant de sortes de miracles qu’il fait faire tous les jours aux plus intraitables, je veux dire au feu et à l’eau, ces deux grands ennemis, qui s’accordent néanmoins à nous servir dans des opérations si utiles et si nécessaires. […] Vous savez celle qu’on m’a faite à Bellac, dans votre gouvernement ; je vais vous raconter celle dont on m’a honoré en ce lieu.

89. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VIII. De l’Oraison funèbre. »

On n’exige pas de l’orateur qui loue la fidélité de l’historien qui raconte.

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