C’est ainsi qu’aux flatteurs on doit partout se prendre Des vices où l’on voit les humains se répandre. […] Elle veut un esprit où se rencontre unie La pleine connaissance avec le grand génie, Secouru d’une main propre à le seconder, Et maîtresse de l’art jusqu’à le gourmander2 ; Une main prompte à suivre un beau feu qui la guide, Et dont, comme un éclair, la justesse rapide Répande dans les fonds, à grands traits non tâtés, De ses expressions les touchantes beautés.
« Le Seigneur a tendu son arc ; il a appuyé sa main, comme l’ennemi qui attaque : il a tué tout ce qu’il y avait de beau dans le sanctuaire de la fille de Sion, et sa colère s’est répandue comme un feu dévorant ».
Quelques comparaisons familières vont répandre une vive lumière sur ces définitions.
Elles sont à l’action ce que les couleurs sont au dessin : les couleurs les plus vives répandues sur une table feraient moins d’effet qu’un simple crayon qui donne la figure. […] Il y a des cas où il n’y a point de mot analogue, et toutefois celui qu’on emploie n’est pas employé par analogie : par exemple, répandre du grain sur la terre, c’est semer ; quoiqu’il n’y ait point de verbe pour exprimer l’action du soleil répandant sa lumière, on a dit le soleil semant sa divine lumière , parce que l’action du soleil répond à l’action de semer du grain. […] Mais Homère y a répandu tant de charmes, que l’absurdité disparaît.
La dame7 de ces biens, quittant d’un œil marri Sa fortune ainsi répandue, Va s’excuser à son mari, En grand danger d’être battue. […] L’air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu’il peut son corps chargé de pluie ; Dans un champ à l’écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès : cela lui donne envie1 ; Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d’un las2 Les menteurs et traîtres appas3. […] « Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme, Et reprenez vos cent écus1. » Les animaux malades de la peste Un mal qui répand la terreur2, Mal que le ciel en sa fureur, Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste3 (puisqu’il faut l’appeler par son nom), Capable d’enrichir en un jour l’Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
Les rustiques figulines de l’« ouvrier de terre », comme il s’appelait modestement, se répandirent, et le connétable de Montmorency, qui en décora son château d’Écouen, lui fit obtenir de Catherine de Médicis le brevet de son invention.
Jaloux des grâces qui tombent à côté d’eux, il semble qu’on leur arrache celles qui se répandent sur les autres. […] Il n’est peut-être pas dans l’histoire d’exemple plus remarquable de la puissance de la parole qui, d’un même coup, relève le courage des honnêtes gens et répand l’épouvante dans le camp des ennemis de l’ordre. […] Si le fait est mal exposé, les preuves manqueront de base et l’obscurité de la narration répandra les ténèbres sur tout le discours. […] Ni l’un ni l’autre ne doivent être exclus d’aucun sujet : il faut même les employer tour à tour pour répandre de la variété dans un écrit. […] Quel roi a répandu plus de bienfaits et marqué plus de goût, s’est signalé par de plus beaux établissements ?
Ils avaient senti vivement le charme constamment répandu dans la Jérusalem, et ils se sont crus capables de le faire sentir aux autres : le Tasse a été pour eux un véritable enchanteur ; ils se sont oubliés et méconnus dans son poème, comme Renaud dans les jardins d’Armide. […] Ainsi que la rosée en nos champs répandue, Du sein de l’Éternel la grâce descendue, Au couple infortuné, touché de ses erreurs, Avait rendu l’espoir, le remords et les pleurs.