Le genre simple est donc plus particulièrement propre à la preuve, quoiqu’il soit quelquefois pathétique et touchant.
Un des membres de la cour des pairs prend la parole : il établit que Jean est coupable ; il n’en veut d’autre preuve que son refus de comparaître devant ses juges. […] Boris l’emporta, et, avec la permission de Fédor, il fit tuer l’enfant par un officier à qui il fit sur-le-champ subir le même sort, pour supprimer les preuves du crime. Quelque temps après, il empoisonna son souverain et monta sur le trône ; mais, en supprimant les preuves du meurtre, il s’était perdu par ses propres précautions. […] Il n’y avait point d’autre preuve ; cependant Vibius le père fut condamné, parce que Tibère était son ennemi personnel. […] Pour ce sujet et pour ceux qui suivent, nous ne faisons qu’indiquer le plan en très-peu de mots, ou même nous ne l’indiquons pas, afin que les élèves s’exercent à trouver eux-mêmes des preuves et à les disposer dans l’ordre le plus convenable.
Vous en avez la preuve à propos de la rhétorique même, au commencement de ce traité.
Est-elle complexe, ou renferme-t-elle, quoique simple, des preuves ou arguments d’espèce diverse, la division la partage en plusieurs points.
« La langue eut, comme la cour, sa sévère et vétilleuse étiquette, ses grandes et petites entrées pour les mots qui avaient fait leurs preuves de noblesse, ses exclusions pour les bourgeois et les vilains.
La critique n’est équitable qu’autant qu’elle apporte en preuve de son jugement et les beaux, et les médiocres et les faibles endroits de l’ouvrage qu’elle a pesé dans sa balance.
J’en ai beaucoup d’autres, comme dit madame de Bouillon3, mais je n’ai pas celle-là ; cette pensée n’est que dans votre tête, et j’ai fait ici mes preuves de générosité sur le sujet des disgraciés4, qui m’ont mise en honneur dans beaucoup de bons lieux, que je vous dirois bien si je voulois.
Après l’exposition du sujet et le récit des faits qui en dépendent, vient la confirmation, c’est-àdire le développement des preuves. […] Quintilen recommandait aux orateurs d’imiter, dans l’arrangement des preuves, un général prudent qui met aux premiers rangs les soldats braves et robustes, place dans le milieu ceux dont le courage est suspect, et réserve pour les derniers rangs quelques troupes d’élite, capables d’assurer la victoire. L’orateur doit commencer par des preuves solides, qui donnent une bonne idée de sa cause ; les plus faibles doivent se perdre dans le nombre, vers le milieu du discours ; enfin il faut garder, pour porter les derniers coups, des arguments décisifs qui commandent la conviction. […] Quand il eut fini, le premier président, avant de recueillir les voix, demanda tout bas à l’avocat pourquoi, après avoir donné de si bonnes raisons en faveur de son client, il avait minutieusement insisté sur des preuves sans importance. « C’est, répondit Cochin, que tel de messieurs les conseillers, insensible aux meilleures raisons, aura parfaitement saisi les petites. » Le président, sans répliquer, va recueillir les suffrages, et, selon l’usage, il demande à chaque juge les motifs de son opinion. […] L’orateur avait épuisé, pour le défendre, toutes les preuves qu’il avait pu recueillir ; mais il n’avait convaincu personne, et il voyait dans les yeux des juges la condamnation de l’accusé.