Mais pourquoi le rhéteur empesé prend-t-il si vite ici la place de l’orateur éloquent ? […] Pour bien gouverner, tu dois donc prendre l’esprit de Dieu même. […] L’un d’eux prit la parole : « Nous avons vu dans l’Asie le sol qui nous portait s’écrouler sous nos pas, et nos trois villes renversées par un tremblement de terre. […] Romains, le grand homme mourant a je ne sais quoi d’imposant et d’auguste ; il semble qu’à mesure qu’il se détache de la terre, il prend quelque chose de cette nature divine et inconnue qu’il va rejoindre.
D’abord il s’y prit mal ; puis un peu mieux, puis bien ; Puis enfin il n’y manqua rien. […] On écrira ainsi avec vérité, avec charme ; le style prendra la couleur locale ; enfin les difficultés s’aplaniront. […] Quand le style est revêtu d’images, il prend de la couleur et de l’éclat : on dit alors qu’il est pittoresque. […] Le goût est le bon sens du génie ; sans le goût, le génie n’est qu’une sublime folie. » Le goût a donc besoin d’être réglé, sinon il s’égare et se perd ; il prend l’enflure pour la noblesse, la trivialité pour le naturel, l’emphase des expressions pour la chaleur du sentiment : c’est alors le mauvais goût, résultat d’un jugement faux et d’un sentiment perverti.
presque toujours le détour qu’elle prend, Pour nous faire éviter un malheur qu’elle attend, Est le chemin qui nous y mène. […] Les pensées, les épigrammes et les madrigaux, prennent chez nous le nom d’inscription, quand ils sont en effet inscrits quelque part. […] Mlle de Scudéri étant allée de même que tant d’autres visiter cette prison, la vue de quelques pots d’œillets que le prince avait pris plaisir à cultiver, lui inspira ces vers charmants : En voyant ces œillets qu’un illustre guerrier Arrosa de ces mains qui gagnaient des batailles, Souviens-toi qu’Apollon bâtissait des murailles, Et ne t’étonne pas que Mars soit jardinier. […] Déjà de mes dix pieds huit sont en sa puissance ; Mais il m’en reste deux qui, dans le même sens, L’un à l’autre accolés, seront pris pour deux cents.
Les langues, en vieillissant, tendent de plus en plus vers l’abstraction et la généralisation, parce que les peuples qui les parlent prennent de plus en plus une tendance philosophique. […] Un capitaine français avait amené à Paris un jeune sauvage d’O-taïti : il le conduisit au Jardin des Plantes, où celui-ci se promena sans prendre grand intérêt à tourne qu’il voyait.
Étant éloigné de cet animal, vous voyez sa tête, ses pieds et son corps ; quand vous approchez pour le prendre, vous ne trouvez plus qu’une boule ; et celui que vous découvriez de loin tout entier, vous le perdez tout à coup, aussitôt que vous le tenez dans vos mains. […] Dans les âges suivants, on commence à prendre son pli, les passions s’appliquent à quelques objets, et alors celle qui domine ralentit du moins la fureur des autres : au lieu que cette verte jeunesse, n’ayant encore rien de fixe ni d’arrêté, en cela même qu’elle n’a point de passion dominante pardessus les autres, elle3 est emportée, elle est agitée tour à tour de toutes les tempêtes des passions, avec une incroyable violence. […] Prendra. […] Le feu prend à la maison. […] Ce trait est une réminiscence d’Aristote : « Comme les gens pris de vin, ils s’échauffent. » 3.
De là vient qu’il invite à le prendre ceux qui se trouvent déjà chargés d’ailleurs et fatigués. […] Il expose ensuite ses moyens ou preuves, les développe, et finit par prendre des conclusions, dans lesquelles il spécifie l’objet de sa demande. […] Tout ce qui passe par son imagination vive et féconde, y prend le plus beau coloris, le tour le plus piquant et le plus varié. […] On regarde avec juste raison comme un chef-d’œuvre, celle qu’il prononça pour Ligarius, proconsul d’Afrique, qui avait pris le parti de Pompée contre César, et à qui celui-ci avait accordé la vie, avec défense de rentrer dans Rome. […] Ce sont des avis qu’on ouvre, des sentiments qu’on propose, des difficultés qu’on aplanit, des résolutions qu’on prend, des représentations qu’on fait, des conférences qu’on soutient, des dépêches qu’on expédie, des mémoires, des conventions, des traités qu’on dresse.
Il se fit aussitôt un profond silence parmi ses officiers, qui quittèrent tout à coup leur maintien insolent, pour en prendre un respectueux devant leur maître. […] Je jugeais qu’un auteur entêté de ses ouvrages pourrait le recevoir mal ; mais, rejetant cette pensée, je me représentais qu’il était impossible qu’il le prît en mauvaise part, après l’avoir exigé de moi d’une manière si pressante. […] Néanmoins, puisque vous m’avez récommandé d’être franc et sincère, je prendrai la liberté de vous dire que votre dernier discours ne me paraît pas tout à fait de la force des précédents.
Prendre L’idée lui a pris.