Toujours pleins de l’objet auquel ils tendent, ils voient à regret l’intervalle qui les en sépare : l’un voudrait être à demain, l’autre au mois prochain, l’autre à dix ans de là ; nul ne veut vivre aujourd’hui ; nul n’est content de l’heure présente, tous la trouvent trop lente à passer. […] C’est la sensation immédiate et présente. […] « Deux choses presque inalliables s’unissent en moi : un tempérament très ardent, des passions vives, impétueuses, et des idées lentes à naître, embarrassées, et qui ne se présentent jamais qu’après coup.
Lui-même ne se présentait que sous un aspect formidable, l’orgueil sur le front, la fureur dans les yeux, la pâleur d’une femme sur tout son corps : personne n’osait l’aborder, ni percer les ténèbres où il se retranchait. — Cependant dans ces mêmes murailles, dont il s’était fait un rempart, il enferme avec lui la vengeance et la mort ; et le dieu qui punit le crime l’y poursuivit et l’y atteignit enfin ».
Puisque de légitimes désirs de réformes ont préoccupé de nos jours la conscience publique sur tout ce qui regarde l’éducation et l’instruction, il fallait mettre au premier rang de ces réformes un soin plus vigilant à ne présenter aux jeunes intelligences que des modèles accomplis sous le rapport moral ainsi que sous le rapport littéraire.
Parmi ces ouvrages, dans lesquels nous nous plaisons d’ailleurs à reconnaître des qualités réelles, les uns, tout en présentant d’heureux développements sur quelques points, se taisent presque entièrement sur d’autres qui ont aussi leur importance, ou se servent d’un langage métaphysique souvent résultant pour l’esprit et toujours incommode pour la mémoire ; les autres, sous prétexte d’éviter les longueurs, tombent dans la sécheresse et l’aridité, et ressemblent plutôt à des tables analytiques qu’à des traités destinés aux classes supérieures ; d’autres enfin présentent une étendue démesurée, et se perdent dans des explications trop vagues et trop diffuses.
Nous vous les enseignerons en détail, ainsi que l’art de les présenter, de les grouper et de les faire valoir. […] Que l’orateur se présente donc avec son sujet bien étudié et distribué en ses parties. […] Il présente les faits sous un jour favorable au client, défavorable à l’adversaire. […] Mais si l’orateur ne se présentait pas en public déjà échauffé par la méditation de son sujet, si la vue du tribunal, la présence de son client, les regards de la foule attachés sur lui le laissaient froid et indifférent, soyez bien convaincus que ses intentions les plus heureuses n’aboutiraient qu’à des jeux de scène manqués ou ridicules.
Mais comme nous ne cherchons ici que des vérités toujours utiles à présenter à toutes les classes de lecteurs, et des modèles à offrir à nos jeunes rhétoriciens, passons sur l’ordre des temps, et hâtons-nous d’arriver au règne de la véritable éloquence chrétienne chez les Français.
» Le poème de Fontenoy présentait le même contraste, le même fonds d’idées : rapprochons un moment le poète de l’orateur.
Le livre que nous présentons aujourd’hui à la jeunesse renferme deux parties distinctes qui peuvent s’étudier simultanément : la première est une théorie générale de l’art d’écrire ; la seconde, une étude des genres de littérature en vers et en prose.