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212. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

Voici encore un terrain bien glissant ; aussi, j’admire fort les érudits qui, s’y tenant de pied ferme, imposent à chaque époque un système infaillible auquel ils veulent ramener tous les dissidents.

213. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Les airs, qui doivent être remplis par des monologues ou des réflexions morales que le poète tire de ce qui fait la matière de ses récits, admettent des vers de toute mesure, à l’exception de ceux de douze pieds : la majesté du vers alexandrin ne se prêterait point assez aux chutes et à la vivacité d’un air de mouvement.

214. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

Toutes ces images sont sublimes, ainsi que celle où la Discorde est représentée ayant La tête dans les cieux, et les pieds sur la terre.

215. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Ils vont même jusqu’à indiquer et montrer l’effet que produisent ce qu’ils nomment les pieds, c’est-à-dire la succession de syllabes longues et brèves qui doivent entrer dans les différents membres d’une période. […] Il nous fait remarquer tous les pieds dont se composent les mots de cette phrase et auxquels il en attribue l’effet mélodieux, puis nous montre comment le moindre changement de la construction détruit tout cet effet : Patris dictum sapiens comprobavit temeritas filii. […] Mais premièrement, nos mots ne sont pas divisibles en pieds de cette espèce ; car notre quantité, c’est-à-dire la brièveté ou la longueur de nos syllabes, n’est pas assujettie à des règles constantes comme dans le grec et dans le latin ; elle est presque toujours arbitraire et déterminée, d’après le sens, par la prononciation. […] Si nous consultons l’Orateur de Cicéron, où ce point se trouve complètement discuté, nous voyons combien ces anciens critiques différaient entre eux sur l’espèce de pied qui convenait le mieux à la fin, ou dans telle autre partie de la phrase, et combien, après tout, ils laissaient à faire au goût et à l’oreille.

216. (1875) Poétique

Par exemple, si on a fait lever à la fois les deux pieds droits à un cheval qui galope ; si l’on a péché par ignorance dans quelque art, comme la médecine ou autre, ou qu’on ait peint ce qui était impossible, rien de tout cela, de quelque manière qu’il soit, ne tombe sur la poésie.

217. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Son livre est une énigme, quoi qu’on veuille dire, inexplicable : c’est une chimère, c’est le visage d’une belle femme avec des pieds et une queue de serpent, ou de quelque autre bête plus difforme ; c’est un monstrueux assemblage d’une morale fine et ingénieuse et d’une sale corruption. […] L’action des Grecs et des Romains était bien plus violente que la nôtre ; nous le voyons dans Cicéron et dans Quintilien : ils battaient du pied, ils se frappaient même le front. […] Enfin, Sire, nous sommes en France, il nous y faut enterrer : il s’agit d’un royaume, il faut l’emporter ou y perdre la vie ; et quand même il n’y aurait point d’autre sûreté pour votre sacrée personne que la fuite, je sais bien que vous aimeriez mieux mille fois mourir de pied ferme que de vous sauver par ce moyen. […] ne nourris pas mon ennemi ; mais que les araignées sucent ton venin, et que les lourds crapauds soient sur sa route ; qu’ils attaquent ses pieds perfides, qui les foulent de ses pas usurpateurs.

218. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

SIRE, « Au milieu des acclamations de tout le royaume, qui répète, avec tant de transport celles que votre majesté a entendues à Reims102, l’Académie française est trop heureuse, et trop honorée de pouvoir faire entendre sa voix jusqu’au pied de votre trône.

219. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Il admet que quatre choses principales constituent l’excellence de la phrase : d’abord la douceur de chaque mot, ensuite celle qui résulte de leur concordance, c’est-à-dire de leur quantité et de leurs pieds ; puis la variété des sons ; et enfin leur convenance avec le sens. […] La doctrine des critiques grecs et romains sur ce point a égaré quelques esprits ; ils ont pensé que les mêmes principes étaient applicables à notre langue, et que notre prose pouvait être cadencée par l’usage des spondées, des trochées, des iambes, des péons et autres pieds métriques. […] Les pieds de nos vers ne sont marqués que par le nombre des syllabes, sans égard à la longueur ou brièveté de chacune d’elles » (Condillac). Enfin, les anciens eux-mêmes, qui attachaient tant de prix à la mélodie du discours, étaient fort divisés sur la convenance du pied qui était le plus propre à terminer la période et à entrer dans quelque autre partie de la phrase, et ils laissaient beaucoup au jugement de l’oreille.

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