Viendrai-je, en une églogue, entouré de troupeaux, Au milieu de Paris enfler mes chalumeaux, Et dans mon cabinet assis au pied des hêtres, Faire dire aux échos des sottises champêtres ? […] La Mollesse à ce bruit se réveille, se trouble : Quand la Nuit, qui déjà va tout envelopper, D’un funeste récit vient encor la frapper ; Lui conte du prélat1 l’entreprise nouvelle : Au pied des murs sacrés d’une sainte chapelle, Elle a vu trois guerriers, ennemis de la paix, Marcher à la faveur de ses voiles épais : La Discorde en ces lieux menace de s’accroître2 ; Demain avant l’aurore un lutrin va paraître, Qui doit y soulever un peuple de mutins : Ainsi le ciel l’écrit au livre des destins.
Les moments lui sont chers, il court dans tous les rangs Sur un coursier fougueux, plus léger que les vents, Qui, fier de son fardeau, du pied frappant la terre, Appelle les dangers et respire la guerre3. […] Son œil est ardent, farouche ; L’écume sort de sa bouche : Prêt au moindre mouvement, Il frappe du pied la terre, Et semble appeler la guerre Par un fier hennissement.
Si les fleurs qu’on foule aux pieds dans une prairie sont aussi belles que celles des plus somptueux jardins, je les en aime mieux267. […] Mais l’Église a des promesses d’éternité ; et nous, qu’avons-nous, mes frères, sinon des menaces qui nous montrent à chaque pas l’abîme ouvert sous nos pieds ? […] Il fit couper les pieds, le nez et les oreilles à Callisthène, ordonna qu’on le mît dans une cage de fer, et le fit porter ainsi à la suite de l’armée. […] J’avais plié mon manteau autour de mon bras : je lui présentai ce bras ; il voulut le dévorer : je lui saisis la langue, la lui arrachai, et le jetai à mes pieds. […] Quel était ton dessein, et que prétendais-tu Après m’avoir au temple à tes pieds abattu ?
Enfin, sire, nous sommes en France, il nous y faut enterrer : il s’agit d’un royaume, il faut remporter ou y perdre la vie ; et, quand même il n’y aurait point d’autre sûreté pour votre personne sacrée que la fuite, je sais bien que vous aimeriez mieux mourir de pied ferme, que de vous sauver par ce moyen. […] C’est là que je vous verrai plus triomphant qu’à Fribourg et à Rocroy ; et, ravi d’un si beau triomphe, je dirai en action de grâces ces belles paroles du bien-aimé disciple : « La véritable victoire, celle qui met « sous nos pieds le monde entier, c’est notre foi. » Jouissez, prince, de celle victoire ; jouissez-en éternellement, par l’immortelle vertu de ce sacrifice. […] Simonide se lit longtemps prier ; mais on lui offrit une somme si considérable, qu’il finit par céder. « Salut, s’écria-t-il, filles des cavales aux pieds ailés ! […] Dans la tragédie d’Euripide, Iphigénie laisse voir dans son âme la terreur que lui inspire la mort, et le regret qu’elle éprouve de quitter la vie : « Mon père, j’embrasse vos genoux ; vous voyez à vos pieds cette tille qui vous lut chère ; ne m’arrachez pas une vie que je commence à peine à goûter. […] Oswald frémit à cette idée, et demanda qu’à l’instant le quartier fût ouvert ; mais quelques femmes du peuple qui l’entendirent se jetèrent à ses pieds, pour le conjurer de n’en rien faire : « Vous voyez bien, disaient-elles, ô notre bon ange !
Assis, il faut avoir les deux pieds légèrement écartés ; et le haut du corps droit sans raideur. […] Chaque réunion de deux syllabes forme un pied. On dit vers de six pieds, de trois pieds, de trois pieds et demi, etc., suivant que le vers a douze, six ou sept syllabes, etc. […] La faute ici est doublement condamnable, car l’enjambement de deux syllabes (ou d’un pied) est une chute malheureuse, L’oreille pourrait se reposer sur trois ou quatre syllabes, et pour peu que la pensée fût grande, il s’ensuivrait une césure supportable. […] Pour encourager ceux-ci à cultiver l’éloquence, en même temps que pour les rebuter d’une audacieuse entreprise, je leur proposerai l’exemple d’un de nos plus célèbres prosateurs, qui, sollicité un jour de faire des vers, composa, après y avoir bien rêvé, le célèbre distique suivant : Il fait en ce grand jour le plus beau temps du monde, Pour voyager à pied sur la terre et sur l’onde.
Les cèdres rampent à ses pieds Ses rejetons multipliés Bordent au loin les mers profondes : Le Liban nourrit ses rameaux, Et l’Euphrate roule ses ondes Sous l’ombrage de leurs berceaux. […] 147Ses ennemis humiliés Mettront leur orgueil à ses pieds ; Et des plus éloignés rivages, Les rois frappés de sa grandeur, Viendront par de riches hommages Briguer sa puissante faveur.
« On dit (c’est l’Académie qui parle) : Il n’avait point de souliers dans ses pieds, au lieu de : il n’avait point ses pieds dans des souliers ; et : enfoncer son chapeau dans sa tête, au lieu de : enfoncer sa tête dans son chapeau. » Je ne sais si l’on dit cela, et si l’un vaut mieux que l’autre ; mais ce que je puis affirmer, c’est que les honnêtes gens ne disent ni l’un ni l’autre.
Vous nous redressez trop bien sur nos deux pieds pour cesser de vous tenir sur les vôtres. […] L’or des genêts et la pourpre des bruyères4 frappaient mes yeux d’un luxe qui touchait mon cœur ; la majesté des arbres qui me couvraient de leur ombre, la délicatesse des arbustes qui m’environnaient, l’étonnante variété des herbes et des fleurs que je foulais sous mes pieds, tenaient mon esprit dans une alternative continuelle d’observation et d’admiration : le concours de tant d’objets intéressants qui se disputaient mon attention, m’attirant sans cesse de l’un à l’autre, favorisait mon humeur rêveuse et paresseuse, et me faisait souvent redire en moi-même : « Non, Salomon dans toute sa gloire ne fut jamais vêtu comme l’un d’eux5. » Mon imagination ne laissait pas longtemps déserte la terre ainsi parée. […] Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j’ose ainsi dire, que dans ceux que j’ai faits seul et à pied.