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126. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

(Ι. v. 496) Les Prières, mon fils, ces vierges révérées, Du père des humains sont les filles sacrées : Boiteuses, baissant l’œil, promptes à s’incliner, Sur les pas de l’Offense on les voit se traîner. […] Et, se couvrant des fruits d’une race étrangère, Admire ces enfants dont il n’est pas le père. […] Homère, le père de la poésie, se distingue surtout par l’emploi de cette figure. […] Quand Chimène dit, par exemple, que le sang de son père lui traçait son devoir sur la poussière, et lui parlait par sa plaie , il est clair que ce n’est plus une fille désolée qui pleure son père, mais Corneille qui traduit un poète espagnol : Escrivio en este papel, con sangre, my obligacion ; me hablo con la boca de la herida , etc.

127. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

La fille de Jephté s’offre la première à son père, qu’elle brûle de féliciter de sa victoire. […] L’abbé Beauregard comprend alors qu’il a affaire à un homme exaspéré par la misère ; il le reprend avec douceur, le console, le soulage, lui remet de l’argent, et rend un père à sa famille en lui prouvant qu’il y a une Providence. […] 8° Des Lettres de Condoléance Les lettres de Condoléance sont celles que l’on adresse aux personnes éprouvées par quelque malheur, par une perte douloureuse, telle que la mort d’un père, d’une mère, d’un ami ; ou d’une fille ; soit aussi la perte de la fortune, d’un procès, etc. […] Prenons pour modèle une lettre de Racine le père à son fils. […] « Pardonnez-moi si je vous mets souvent sur ce chapitre : vous savez combien il me tient au cœur : et je puis vous assurer que plus je vais en avant, plus je trouve qu’il n’y a rien de si doux que le repos de la conscience, et que de regarder Dieu comme un père qui ne nous manquera pas dans nos besoins. » Lecture. — J.

128. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

Si cet objet est, ou est censé être mâle, le nom est du genre masculin, désigné par le mot le ou un : = le père, un père : = le livre, un livre. […] Quand je dis, le père corrige l’enfant, j’exprime par ce verbe une action que fait le père, et dont l’enfant peut recevoir ou souffrir l’impression. Je pourrais dire en effet, sans changer le sens de la phrase : l’enfant est corrigé par le père. […] Un de ses principaux usages est de signifier l’affirmation que l’on fait, soit d’une personne, soit d’une chose qui en est le sujet : = la médiocrité est la sauvegarde de la vertu : = les riches sont heureux de pouvoir être les pères des pauvres.

129. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Le commencement en est, en particulier, si remarquable, qu’on l’a quelquefois attribué à Racine le père. […] Ainsi Voltaire, imitant Virgile, le Tasse et Milton, a commencé sa Henriade par ces mots : Je chante ce héros qui régna sur la France, Et par droit de conquête et par droit de naissance ; Qui par de longs malheurs apprit à gouverner, Calma les factions, sut vaincre et pardonner, Confondit et Mayenne, et la Ligue et l’Ibère, Et fut de ses sujets le vainqueur et le père. […] Homère, qui florissait environ mille ans avant Jésus-Christ, est le plus ancien des poètes grecs, et pour nous le père de la poésie épique. […] Il a quelques endroits imités de Virgile, qui égalent les plus beaux du poète latin, comme la descente en esprit de Henri aux enfers, conduit par saint Louis, la mort du jeune d’Ailly tué par son père, etc.

130. (1845) Les auteurs latins expliqués... Horace. Art poétique pp. -72

. — Mais nos pères n’admiraient-ils pas et le rhythme et les saillies de Plaute ?  […] nos pères étaient trop bons, pour ne pas de dire autre chose : du moins, si nous sommes en état, vous et moi, de distinguer le plaisant du burlesque, et d’apprécier au doigt et à l’oreille la justesse d’un son. […] O vous, l’aîné des Pisons, vous dont les leçons d’un père développent le goût précoce et les talents naturels, écoutez et retenez bien cette parole : en certaines choses, la médiocrité se comprend et s’excuse. […] Pourtant, si vous écriviez quelque jour, consultez l’oreille exercée de Métius, et celle de votre père, et la mienne ; puis, gardez votre manuscrit pendant neuf ans. […] A-t-il souillé la cendre de son père ?

131. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Œnone dit à Phèdre qu’un père, même dans ses rigueurs, ne dépouille pas tout sentiment de tendresse paternelle : Un père en punissant, madame, est toujours père.

132. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Pascal 1623-1662 [Notice] Né à Clermont-Ferrand dans une famille où l’intelligence s’alliait à la vertu, élevé librement par un père qui fut un homme supérieur, Blaise Pascal manifesta dès l’enfance des dons merveilleux, le génie des sciences mathématiques, et une sensibilité passionnée pour le bien, avide d’un bonheur noble et infini. […] Tout le monde sait qu’il n’est jamais permis aux particuliers de demander la mort de personne, et que quand un homme nous aurait ruinés, estropiés, brûlé nos maisons, tué notre père, et qu’il se disposerait encore à nous assassiner et à nous perdre d’honneur3, on n’écouterait point en justice la demande que nous ferions de sa mort : de sorte qu’il a fallu établir des personnes publiques qui la demandent de la part du roi, ou plutôt de la part de Dieu. […] Cependant le malheur du siècle est tel, qu’on voit beaucoup d’opinions nouvelles en théologie, inconnues à toute l’antiquité, soutenues avec obstination et reçues avec applaudissement ; au lieu que celles qu’on produit dans la physique, quoique en petit nombre, semblent devoir être convaincues de fausseté dès qu’elles choquent tant soit peu les opinions reçues : comme si le respect qu’on a pour les anciens philosophes était de devoir, et que celui que l’on porte aux plus anciens des Pères était seulement de bienséance !

133. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

Le chien de Terre-Neuve2 y hurle près des portes, Et des blonds3 serviteurs les agiles cohortes S’empressent en silence aux travaux familiers, Et, les plateaux en main, montent les escaliers ; Le parloir est ouvert, un pupitre au milieu ; Le Père y lit la Bible à tous les gens du lieu4. […] L’Anglais-Américain, nomade et protestant, Pontife en sa maison, y porte, en l’habitant, Un seul livre ; et partout où, pour l’heure, il réside, De toute question sa papauté6 décide ; Sa famille est croyante, et, sans autels, il sert, Prêtre et père à la fois, son Dieu dans un désert.

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