On sait que, nommé à l’Académie française en 1836, il devint secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales en 1839 ; c’est à ce titre qu’il a prononcé de nombreux éloges, qui sont autant de pages accomplies.
Il est probable qu’on chercha, autant qu’il était possible, à imiter par le son la nature et les qualités de la chose qu’on voulait nommer. […] Le premier, qu’on nomme défini ou déterminé, possède, à proprement parler, toute la force de l’article ; il indique spécialement un individu distinct parmi ceux de son espèce, comme le roi, le lion. […] L’ensemble se nomme syllogisme, mot tiré du grec qui signifie proposition déduite. […] 7° Au lieu de nommer la chose même, on nomme la matière dont elle est faite. […] Oswald, lord Nelvil, Écossais, se rendait à Rome, pendant l’hiver de 1795, avec un gentilhomme français, nommé le comte d’Erfeuil.
Il se souvient évidemment d’Aristote, quoiqu’il ne le nomme pas mais l’avait-il bien compris lorsqu’il ajoute, plus bas (p. 16, éd. 1604) : « Or imitant ces deux lumières de poésie (Homère et Virgile), fondé et appuyé sur nos vieilles Annales, j’ay basti ma Franciade sans me soucier si cela est vrai ou non, ou si nos roys sont Troyens ou Germains, Scythes ou Arabes : si Francus est venu en France ou non : car il y pouvoit venir : me servant du possible et non de la vérité.
Auguste Barbier : Il est, il est sur terre une infernale cuve, On la nomme Paris ; c’est une large étuve, Une fosse de pierre aux immenses contours, Qu’une eau jaune et terreuse enferme à triples tours ; C’est un volcan fumeux et toujours en haleine Qui remue à longs flots de la matière humaine… etc. […] demande l’un. — Rien, répond l’autre, sinon que vous montez et que je descends. » Les auteurs d’Ana attribuent à Molière un mot qu’il n’a probablement jamais prononcé, mais qui rentre parfaitement dans les allusions verbales : « Messieurs, aurait-il dit un jour à son public, nous vous avions promis Tartufe pour demain ; nous regrettons d’être forcés de vous manquer de parole ; monsieur le premier président ne veut pas qu’on le joue. » On peut placer parmi les allusions verbales la figure nommée par les rhéteurs syllepse oratoire, pour la distinguer de la syllepse grammaticale, dont il sera bientôt question.
On peut mêler à l’action principale une action particulière et moins considérable, qu’on nomme épisode. […] On nomme protatiques les personnages qui font ces récits, par lesquels l’action est préparée, et le sujet exposé. […] Isabelle lui dit aussitôt de ne point faire de bruit, et se nomme. […] Lié de la plus étroite amitié avec un chrétien, nommé Néarque, il lui témoigna le désir qu’il auroit de mourir pour la gloire du vrai Dieu, s’il avoit reçu la grâce du baptême. […] Curiace vient d’apprendre qu’il a été nommé avec ses deux frères pour le combat, et maudit ce fatal honneur, qui l’oblige de s’armer contre son beau-frère et son ami.
Pour profiter de cette douce liberté, j’annonce un écrit périodique, et croyant n’aller sur les brisées d’aucun autre, je le nomme Journal inutile.
Or, en ce sens, on ne peut douter que l’hypocrisie ne soit répandue dans toutes les conditions, et que parmi les mondains il ne se trouve encore bien plus d’imposteurs et d’hypocrites que parmi ceux que nous nommons dévots.
Je nomme en vous facilité ce que je regarderais comme présomption dans un autre.