Le rhéteur Démétrius, Sur le Style, § 175, prétend que ce terme est plus noble que οἱ ἀρχαῖοι (voy. plus haut, p. 90).
Le ton de ce genre d’écrire doit être noble, mais simple, tel que celui de la vérité. […] Nous ne parlerons point de l’intérêt qui tient au fond des choses ; il n’en est point de plus grand, de plus noble, de plus vif, de plus varié, dans aucune narration. […] On les regarde comme supérieurs aux meilleurs historiens modernes ; on trouve qu’ils ont la marche plus libre, plus noble, plus naturelle ; des transitions plus heureuses dans le récit et l’enchaînement des faits ; plus de sagesse, de gravité, de nerf et en même temps de simplicité dans la diction ; des traits plus frappants, des coups de pinceau plus vigoureux dans la peinture des mœurs et des caractères57.
C’est là, plus que partout ailleurs, que le poète est obligé de faire de-son art le plus noble et le plus digne usage. […] Ainsi, dans cet amas de nobles fictions, Le poète s’égaye en mille inventions, Orne, élève, embellit, agrandit toutes choses, Et trouve sous sa main des fleurs toujours écloses. […] Le plan est beau, le style noble, sublime, quelquefois dur.
« Je ne puis, Messieurs, vous donner une plus haute idée du triste sujet dont je viens vous entretenir, qu’en recueillant ces termes nobles et expressifs dont l’Écriture se sert pour louer la vie et déplorer la mort du sage et vaillant Macchabée. […] Conduites d’armées, sièges de places, prise de villes, passages de rivières, attaques-hardies, retraites honorables, campements bien ordonnés, combats soutenus, batailles gagnées, ennemis vaincus par la force, dissipés par l’adresse, lassés et consumés par une sage et noble patience ?
mais sur tout grande, et incomparable en varieté, et diuersité de commoditez : la gloire de la France, et l’vn des plus nobles ornements du monde. […] Les gendarmes étaient un corps de noble cavalerie.
Il a peint avec une vérité saisissante tous les types de la physionomie humaine ; son investigation philosophique a parcouru tous les rangs de la société ; il met en scène la cour, la ville et la province : bourgeoiset nobles, marchands, médecins et hommes de lois ; pédants, fâcheux, fanfarons, fripons, servantes, valets et maîtres, sans compter les ridicules ou les vices de toutes les conditions et de tous les caractères : bel esprit, faux savoir, avarice, prodigalité, faiblesse, égoïsme, entêtement, malveillance, vanité, sottise, jalousie, libertinage, misanthropie, irréligion, hypocrisie, en un mot son siècle et avec lui l’humanité tout entière. […] Croyez-vous qu’il suffise d’en porter le nom et les armes, et que ce nom soit une gloire d’être sortis d’un sang noble, lorsque nous vivons en infâmes ?
On fut alors obligé de cultiver le français ; mais la langue n’était ni noble, ni régulière. […] La troisième consiste à prouver ; elle s’adresse à la partie la plus noble de la nature humaine, à la raison. […] Un poteau fut placé sur la place publique ; Marius, l’homme le plus noble de la ville, y fut conduit ; on lui ôta ses vêtements, et il fut battu de verges. […] Tout en recherchant les termes qui correspondent le mieux avec la pensée, il faut éviter les expressions basses et triviales ; car, comme l’a fort bien dit Boileau : Le style le moins noble a pourtant sa noblesse. […] « La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite, est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats. » On ne pouvait ni mieux choisir ni mieux placer les mots, et cette phrase est un modèle achevé d’harmonie.
Telles genz sont de mauvais augure à ceste couronne, et semble vouloir advancer, selon leurs predictions mesmes, le destin d’ycelle ; c’est-à-dire le jugement de Dieu sur ceste noble maison de France, humiliant les choses élevees, et aneantissant les entendemens des hommes. […] Et, au contraire, d’aultres en ay veu parvenir, qui ont porté la pique à six franx de paye, fere des actes si belliqueux et se sont trouvés si capables, qu’il y en a eu prou qu’estoient fils de pouvres laboreurs, et se sont mis par devant beaucoup de nobles, pour leur hardiesse et vertus. […] Il connoît que les plus nobles conquêtes sont celles des cœurs et des affections. […] Il n’est pas question de savoir de combien vous êtes plus noble et plus vaillant que moi, pour juger de combien le Cid est meilleur que l’Amant libéral 318. […] Mais quand l’univers l’écraseroit, l’homme seroit encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt ; et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.