/ 290
131. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

Je ne vous dirai point qu’ils sont sur la litière : les pauvres bêtes n’en ont point1, et ce serait fort mal parler ; mais vous leur faites observer des jeûnes si austères, que ce ne sont plus rien que des idées ou des fantômes, des façons de chevaux. […] Apprenez enfin qu’un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature ; que la vertu est le premier titre de noblesse ; que je regarde bien moins au nom qu’on signe qu’aux actions qu’on fait, et que je ferais plus d’état du fils d’un crocheteur qui serait honnête homme, que du fils d’un monarque qui vivrait comme vous1. […] Malitorne, mal tourné.

132. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Une phrase mal divisée par les repos paraît hachée, et perd toute sa force. […] C’est déjà une assez grande recommandation pour un état, que de n’y avoir pas d’autres maux à pleurer. […] Lorsqu’elle jette un regard au berger qui la poursuit, que ses pieds et ses yeux s’accordent mal ensemble !  […] Mais on a mal compris l’intention du poète lorsqu’on a supposé que le héros devait être celui qui paraît triomphant à la fin du poème. […] Ce n’était point une fiction ; le poète avait été témoin des maux auxquels les discordes civiles livrèrent sa patrie, il avait éprouvé les rigueurs du despotisme assis sur les ruines de la liberté romaine.

133. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

L’obscurité vient de l’expression, quand on arrange mal les mots, ou qu’on emploie des termes équivoques. Dans cette phrase : L’orateur arrive à sa fin qui est de persuader, d’une manière toute particulière  ; ces derniers mots sont mal placés, et par là deviennent susceptibles de divers rapports. […] Et j’empêcherai de m’y suivre Le souvenir de tous mes maux. […] Nous citerons comme modèles de style énergique la peinture de la puissance de Dieu dans le livre de Job : Ubi eras quando ponebam…, et dans Esther : L’Éternel est son nom… ; les stances de Malherbe sur la vanité des grandeurs de ce monde : N’espérons plus, mon âme… ; les beaux vers de Lamartine sur la résignation du juste accablé de maux : Je ressemble, Seigneur, au globe de la nuit…, et ce passage du sermon de Massillon sur le petit nombre des élus : Tout change, tout s’use, tout s’éteint : Dieu seul demeure toujours le même.

134. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Montluc, 1503-1577 » pp. -

Ils ne mangeoient que des herbes, et en moreust plus de la moytié ; car les ennemis les thuoient, et peu s’en sauva…… Ce sont des lois de la guerre : il fault estre cruel bien souvent, pour venir à bout de son ennemy ; Dieu doibt estre bien misericordieux en nostre endroict, qui faizons tant de maux… Vous, Gouverneurs et Cappitaines des places, ne craignés de vous descharger des bouches inutiles ; estouppés5 les oreilles aux cris : si j’eusse creu mon courage6, je l’eusse faict trois mois plustost : peult estre que j’eusse sauvé la ville, ou pour le moingz j’y eusse amusé mon ennemy plus longuement ; cent fois je m’en suis repenty. […] Je n’entendois2 pas parler du Roy, mon bon maistre ; il m’aimoit trop, mais bien de ceux qui le conseillent mal à son desadvantage.

135. (1854) Éléments de rhétorique française

De même, supposez qu’Assuérus exprime les mêmes sentiments dans le même ordre, mais que les mots trahissent la tendresse de son âme, qu’ils soient mal disposés pour la clarté et pour l’harmonie, la moitié du plaisir va encore vous échapper. […] La pensée est encore juste, quand elle établit entre deux faits un rapport réel, comme quand je dis : Le mensonge est un mal ; j’établis alors, entre l’idée de mal et celle de mensonge, un rapport que ma raison affirme être vrai. […] Ce point est fort important, car supposez les mots les plus sonores et les mieux choisis : s’ils sont mal arrangés, la phrase sera désagréable à l’oreille. […] Le vrai moyen de mal écrire, c’est de ne faire qu’une phrase où il en faut plusieurs, ou d’en faire plusieurs où il n’en faut qu’une. […] Les habitants consternés, et n’ayant point chez eux de pompes en bon état, se livraient au désespoir, au lieu de porter remède au mal.

136. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

C’est parce que nous le voyons mal caché sous son masque ; c’est parce que Molière a su présenter ce faux dévot par le côté ridicule. […] Ce début n’est pas mal, et contre le prochain La conversation prend un assez bon train. […] S’est-il plaint à tes yeux des maux qu’il ne sent pas ? […] L’amour dans une tragédie n’est pas plus un défaut essentiel que dans l’Enéide : il n’est à reprendre, que quand il est amené mal à propos ou sans art…. Le mal est que l’amour n’est souvent chez nos héros que de la galanterie…..

137. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

Aujourd’hui même que le roman et le théâtre visent, à qui mieux mieux, à l’horrible ; aujourd’hui que le vice a pris des allures fières et hautaines qui déconcertent la vertu, cette manie de mettre le grand dans l’horrible, et le beau dans le mal, n’est pas autre chose qu’une tentative faite par l’homme pour atteindre à cet idéal qu’il cherche toujours, et qu’il place, selon les opinions du temps, tantôt dans le bien, tantôt dans le mal, mais qu’il ne trouve jamais.

138. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Il ne reste à nos maux qu’un seul remède : imitez la bonté de Dieu outragé par ses créatures : il leur a ouvert les cieux. […] Sensibilité du cœur, attendrissement sur la misère, sur les maux d’autrui. […] Les passions sont naturelles, et en ce sens elles sont bonnes, tant qu’elles n’ont pour objet que les vrais biens que l’homme doit désirer ou les maux qu’il doit fuir. […] Telle est la source des maux qui tombent sur moi et sur tous les miens. […] « Laissez-vous fléchir en ce moment, plutôt que de vouloir périr dans une entreprise si mal concertée.

/ 290