Aux épopées nationales et locales, inspirées soit par l’invasion normande, soit par le souvenir de Charlemagne, soit par la guerre sainte, comme la Chanson d’Antioche 1, se mêlent aussi, de plus en plus, les Romans d’aventures, où la fantaisie la plus invraisemblable se donne libre carrière. […] Les philosophes y coudoient les fanatiques ; le scepticisme y avoisine les fortes convictions ; l’ironie s’y mêle à l’enthousiasme ; tous les contrastes s’y heurtent au milieu d’une effervescence où le moindre choc d’opinions provoque des explosions redoutables.
Doué de beaucoup d’esprit naturel, de courage et d’ambition, il se mêla aux intrigues et aux combats de la Fronde, pendant la minorité de Louis XIV ; mais il sut se réconcilier à propos avec la cour et devint l’objet de plusieurs faveurs du prince.
Ces bruyères sont délicates comme celles de nos serres ; elles donnent ce plaisir mêlé de surprise qu’on éprouve à voir des plantes rares en profusion.
Naturellement fait-on beaucoup de gestes quand on dit des choses simples, et où nulle passion n’est mêlée ? […] Je suis surpris de voir qu’après avoir été si rigoureux contre les orateurs profanes qui ont mêlé des jeux d’esprit dans leurs discours, vous soyez si indulgent pour les Pères, qui sont pleins de jeux de mots, d’antithèses et de pointes fort contraires à toutes vos règles. […] Ces trois genres rentrent encore souvent l’un dans l’autre, ainsi que les trois objets de l’éloquence qu’Aristote considère ; et le grand mérite de l’orateur est de les mêler à propos. […] Il en, est un autre qui n’est que l’effet de la négligence : c’est de mêler au style simple et noble qu’exige l’histoire ces termes populaires, ces expressions triviales, que la bienséance réprouve. […] Ce n’est pas qu’il n’y ait quelquefois un grand art, ou plutôt un très-heureux naturel, à mêler quelques traits d’un style majestueux dans un sujet qui demande de la simplicité ; à placer à propos de la finesse, de la délicatesse dans un discours de véhémence et de force.
Quand vous aurez vu le Tibre, au bord duquel les Romains ont fait l’apprentissage de leurs victoires et commencé ce long dessein qu’ils n’achevèrent qu’aux extrémités de la terre ; quand vous serez monté au Capitole, où ils croyoient que Dieu étoit aussi présent que dans le ciel, et qu’il avoit enfermé le destin de la monarchie universelle : après que vous aurez passé au travers de ce grand espace qui étoit dédié aux plaisirs du peuple et où le sang des martyrs a été souvent mêlé avec celui des criminels et des bêtes296 ; je ne doute point qu’après avoir encore regardé beaucoup d’autres choses, vous ne vous lassiez à la fin du repos et de la tranquillité de Rome, qui sont deux choses beaucoup plus propres à la nuit et aux cimetières qu’à la Cour et à la lumière du monde… Il est besoin pour une infinité de considérations importantes, que vous soyez au premier conclave et que vous vous trouviez à cette guerre, qui ne laissera pas d’être grande pour être composée de personnes désarmées et pour ne faire ni veuves ni orphelins. […] Il fut l’esprit mêlé à ce foudre qui a rempli l’Allemagne de feux et d’éclairs, et dont le bruit a été entendu par tout le monde. […] Tout ce que je vous puis dire, c’est que je ne doute ni de votre noblesse ni de votre vaillance, et qu’aux choses de cette nature, où je n’ai point d’intérêt, je crois le monde sur sa parole : ne mêlons point de pareilles difficultés parmi nos différends.
On appellera encore fusion, ou, si l’on veut, confusion, cette nouvelle poésie pastorale qui sous le nom de Bergerie chez Remi Belleau, d’Églogue chez Ronsard, de Bergeries chez Desportes, mêla l’imitation de Sannazar et du Tasse à celle de Théocrite et de Virgile, et le roman et le drame à l’idylle ; qui, sous le nom de Pastourelle ou Fable bocagère chez Nicolas de Montreux, de Pastorale, Pastorale dramatique chez d’autres, ajoute au théâtre un genre qui s’y fera une large place au xviie siècle ; qui, sous le nom de Bergerie spirituelle chez Louis des Mazures, fait de l’Erreur un berger et de la Vérité une bergère, et de Dieu le « pasteur d’en haut » ; qui, sous le nom d’Églogues spirituelles chez Remi Belleau, repris plus tard par l’évêque Godeau et l’abbé Cotin, associe le sacré au profane et donne le nom de « Nymphettes » aux filles de Sion. […] Rousseau, une complainte « de Prométhée », un discours sur Ixion, des épithalames et des « tombeaux » des grands de son temps : toutes les antiquités s’y mêlent au présent ; ailleurs il a paraphrasé en des Discours sur la Vanité (1566) l’Ecclésiaste.
Par ma foi, monsieur l’intendant, vous nous obligerez de nous faire voir ce secret et de prendre mon office de cuisinier : aussi bien vous mêlez-vous céans3 d’être le factotum.
Il a voulu se mêler d’intrigues dès son enfance, dans un temps où il ne sentait pas les petits intérêts, qui n’ont jamais été son faible, et où il ne connaissait pas les grands, qui d’un autre sens n’ont pas été son fort.