Les nations dont le langage et la prononciation étaient d’un genre musical, fondèrent leur versification principalement sur la quantité des syllabes, c’est-à-dire sur la distinction entre les longues et les brèves. […] Nous avons dit précédemment que notre vers est syllabique ou rythmique, c’est-à-dire qu’il compte les syllabes, sans égard à leur quantité et non pas métrique ou basé sur une combinaison de syllabes longues et brèves, comme en grec et en latin. […] Ce vers, à cause de son caractère grave et majestueux, convient aux grands poèmes, et à toutes les pièces sérieuses et de longue haleine. […] J’évite d’être long, et je deviens obscur. […] Une syllabe longue ne peut pas non plus rimer avec une brève, comme idolâtre avec abattre, maître avec mètre, épaules avec paroles.
2° Remarquons de plus qu’en français, la voyelle brève ou atone, celle qui précède en latin la voyelle longue, demeure constamment supprimée. […] Alors apparaîtront enfin des manuscrits, longue chaîne dont les anneaux se tiennent. […] Alors, et peut-être sous l’influence des désastres qui attristèrent les dernières croisades, l’invention originale se porte de préférence vers un genre nouveau, le fabliau, dans lequel la malice gauloise va prendre sa revanche d’un long silence. — L’épopée ironique de Renart inaugure la satire populaire de la société religieuse et féodale. […] Ces épreuves de longue patience seront profitables à l’avenir. […] Si l’on excepte quelques discours éloquents de Gerson (1363-1429), ou les écrits inégaux, mais relevés de Christine de Pisan et d’Alain Chartier, un seul nom mérite une longue mémoire dans la foule de ceux qui jargonnent des patois de toute provenance.
Vois-tu ces longs débris, ces pierres dispersées. […] Leur visage était entièrement rasé, à l’exception de deux longues moustaches qui leur tombaient de chaque côté de la bouche. […] Sa vie entière n’est qu’un long et héroïque dévouement au bonheur de ses semblables. […] Nous savons, par une longue expérience, que ce n’est point toujours « la fête du clair de lune » qui trouble le silence des forêts. […] Près de nous une longue barque emportait rapidement une noce de riches négociants.
Après une longue scène de tumulte et de cris, dix personnes demeurent arrêtées : c’était tout ce qu’on avait pu prendre. […] De vous dire pourquoi, cela serait long ; suffit6 qu’ils nous haïssent à mort, et qu’on passe fort mal son temps lorsqu’on tombe entre leurs mains. […] Au bout d’un quart d’heure qui fut long, j’entendis sur l’escalier quelqu’un, et, par la fente de la porte, je vis le père, sa lampe dans une main, dans l’autre un de ses grands couteaux.
Thiers Né en 1797 [Notice] Orateur et homme d’État formé par une longue expérience de la vie publique, M. […] Ma vie, j’ose le dire ; a donc été une longue étude historique ; et si on en excepte ces moments violents où l’action vous étourdit, où le torrent des choses vous emporte au point de ne pas vous laisser discerner ses bords, j’ai presque toujours observé ce qui se passait autour de moi, en le rapportant à ce qui s’était passé ailleurs, pour y chercher ce qu’il y avait de différent ou de semblable. Cette longue comparaison est, je le crois, la vraie préparation de l’esprit à cette épopée de l’histoire, qui n’est pas condamnée à être décolorée, parce qu’elle est exacte et positive ; car l’homme réel qui s’appelle tantôt Alexandre, tantôt Annibal, César, Charlemagne, Napoléon, a sa poésie, comme les personnages de la fable qui s’appellent Achille, Énée, Roland ou Renaud.
Que l’on compare ce morceau, dont les phrases sont longues et embarrassées, avec le précédent dont la marche est facile, et dont toutes les pensées sont comprises sans effort. […] Les constructions longues et traînantes embarrassent aussi la marche de la phrase ; il faut savoir n’être ni trop long, ni trop court ; l’homme de goût doit savoir quelle est la juste longueur qu’il doit donner à ses phrases, et tout sacrifier à la clarté. […] Un semblable discours n’a pas besoin de longues réflexions. […] Harmonie des phrases Comme ce sont les mots qui constituent les phrases, il faut choisir les plus agréables à l’oreille, ceux qui ont une certaine étendue, ceux qui présentent une succession de sons divers ou qui offrent un heureux mélange de voyelles longues et de voyelles brèves. […] Toutes ces périodes respirent une harmonie continuelle : pour atteindre à cette précieuse qualité du style, nous remarquerons que tout le talent consiste à conserver le plus d’égalité possible entre les membres de la période ; à éditer les périodes trop longues et les phrases trop courtes : car les premières feraient perdre haleine, et les secondes obligeraient à chaque instant de s’arrêter ; à savoir dispenser les chutes masculines et féminines à la fin de chaque membre ; à bannir les mots qui riment ensemble, les consonances désagréables, et enfin à terminer le dernier membre d’une manière mélodieuse.
À loisir, en détail, tu veux m’assassiner ; Dans de longs bâillements et des vapeurs mortelles Ensevelir l’honneur des œuvres les plus belles ; Et toujours méthodique, et toujours concerté, Des élans d’un auteur abaisser la fierté, Tomber quand il s’élève, et ramper quand il vole ? […] ; Ce long regret, dix ans ne l’ont point adouci : Je ne puis voir un fils dans les bras de son père, Sans dire en soupirant : J’avais un père aussi ! […] Il s’étonnait d’abord, mais il vit dans leurs doigts Briller la croix d’argent au bout du long rosaire ; Et l’enfant les suivit, en se signant deux fois.
A cette lutte, qui troubla sa vie et pèse sur sa mémoire, furent consacrées surtout les années de sa longue vieillesse : elles lui permirent de voir les commencements du règne de Louis XVI, après que sa jeunesse avait vu la fin de celui de Louis XIV. […] Il en fit un bataillon carré long ; et, quoique chargé de cinq blessures, il se retira en bon ordre en cette forme, au milieu de la nuit, dans la petite ville de Gurau, à trois lieues du champ de bataille. […] Au moment que le roi se vit saisi, la violence de son tempérament et la fureur où un combat si long et si terrible avait dû le mettre firent place tout à coup à la douceur et à la tranquillité ; il ne lui échappa pas un mot d’impatience, pas un coup d’œil de colère ; il regardait les janissaires en souriant, et ceux-ci le portaient en criant Allah, avec une indignation mêlée de respect.