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24. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Son corps fut rapporté à Rome, où il entra au milieu des larmes et de la désolation publique. […] La philosophie sur le trône a fait vingt ans le bonheur du monde : c’est en essuyant les larmes des nations, qu’elle a réfuté les calomnies des tyrans. […] Que ne s’arrêtait-il à cette belle phrase : « La philosophie sur le trône a fait vingt ans le bonheur du monde ; c’est en essuyant les larmes des nations qu’elle a réfuté les calomnies des tyrans ».

25. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Mais il y a deux sentiments contraires qui se disputent sans cesse notre âme : la joie et la douleur, qui se manifestent par le rire et les larmes : c’est comme la double face de l’humanité. […] L’homme, dans ses plaisirs, ne recherche pas toujours le rire et la joie ; il se plait encore, et plus vivement peut-être, au spectacle de la douleur ; il aime les émotions de la terreur et de l’effroi, qui lui font verser des larmes : c’est ainsi que les enfants aiment le merveilleux, le terrible, les contes à faire peur ; que certains peuples ont recherché les combats de gladiateurs et d’animaux. […] Ce drame se rapproche de la comédie par le ton simple du langage, il admet la prose aussi bien que les vers, et il mêle quelquefois le rire aux larmes qu’il fait répandre. […] Il faut ajouter aussi que la comédie s’attendrit parfois et fait verser des larmes ; c’est ce qu’on appelle le comique larmoyant : mais alors elle se rapproche du drame : l’Andrienne de Térence, et Nanine de Voltaire, en sont des exemples.

26. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Descartes, 1596-1650 » pp. 9-14

Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n’appartiennent qu’aux femmes, et que pour paraître homme de cœur on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille. […] Ainsi je m’assure que vous me souffrirez mieux si je ne m’oppose point à vos larmes, que si j’entreprenais de vous détourner d’un ressentiment2 que je crois juste ; mais il doit néanmoins y avoir quelque mesure, et comme ce serait être barbare de ne se point affliger du tout lorsqu’on en a du sujet, aussi serait-ce être trop lâche de s’abandonner entièrement au déplaisir.

27. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

J’ai constamment servi le Seigneur dans l’humilité, dans les larmes, et au milieu des persécutions que ne cesse de me susciter la haine des Juifs. […] Veillez donc, je vous le répète ; et rappelez-vous sans cesse les avis que je vous ai donnés ces trois derniers jours, en confondant mes larmes avec les vôtres.

28. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Il garda longtemps cette posture : sa vue restait constamment fixée sur son père : seulement il regardait de temps en temps le ciel à travers le feuillage, et des larmes de joie coulaient de ses yeux. […] Lorsque satisfait de mes faibles soins pour le repos de ta vieillesse cassée, tu verses des larmes de joie ; lorsque tournant tes regards vers le ciel, tu me donnes ta bénédiction d’un air content, ah ! […] Ma poitrine s’enfle, et des larmes pressées ruissellent de mes yeux. […] » Il se tut et regarda le vieillard avec des yeux mouillés de larmes. […] Elle répand des larmes, elle éclate en plaintes, en gémissements.

29. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Louis était entouré de sa famille en larmes, des princes consternés, des princesses défaillantes. […] … » En ce moment, de leurs larmes noyés, Père, mère, enfants, tous sont tombés à ses pieds. […] Une larme de toi ! […] Sa perte à ses vainqueurs coûtera bien des larmes. […] Allons, ma sœur, allons, ne perdons plus de larmes: Contre tant de vertus ce sont de faibles armes.

30. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

Ainsi donc se dénouent les plus doux liens de la terre, et nous nous en allons mouillant de nos larmes le chemin qui conduit à cette autre vie, la seule réelle, la seule désirable, qui nous est proposée comme but, et promise comme récompense ; et voilà pourquoi il est écrit : Pleurez peu sur le mort, parce qu’il repose  ; et encore : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur ! […] Au nom de Dieu, prenez sur vous ; nous nous reverrons tous, nous nous retrouverons tous là où pour jamais il n’y aura plus ni vicissitudes, ni larmes. […] Dans trois heures, le temps va engloutir dans ses vastes gouffres les larmes et les douleurs d’une année2 ; celle qui la suivra sera-t-elle remplie de moins de pleurs et de moins de deuils ?

31. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Béranger 1780-1859 » pp. 488-497

Chantre des vaincus et des morts, il sut, par des notes attendries ou légères, allier la sensibilité à l’ironie, et faire venir une larme aux yeux, un sourire aux lèvres : en célébrant la bravoure, la gloire et l’amour de la patrie, il trouva le secret d’associer dans une sorte d’idéal les mots d’Empire et de Liberté. […] Contre le sort ma raison s’est armée Sous l’humble toit, et vient aux mêmes lieux Narguer la gloire, inconstante fumée, Qui tire aussi des larmes de nos yeux2.

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