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100. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Préface » pp. -

Qu’il nous suffise d’avoir eu la bonne volonté d’aider les jeunes gens à mieux lire, et à juger par eux-mêmes, sous la conduite du cicerone qui, sans les importuner ou gêner leur initiative, les arrête à propos et discrètement devant les bons endroits1 !

101. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Le Sage 1668-1747 » pp. 139-143

Vous passez pour un prodige, et je ne doute pas que l’Espagne ne se trouve un jour aussi vaine6 de vous avoir produit, que la Grèce d’avoir vu naître ses sages7 » Ces paroles furent suivies d’une nouvelle accolade8 qu’il me fallut essuyer, au hasard d’avoir le sort d’Anthée9 Pour peu que j’eusse eu d’expérience, je n’aurais pas été la dupe de ses démonstrations ni de ses hyperboles ; j’aurais bien connu à ses flatte ries outrées que c’était un de ces parasites1 que l’on trouve dans toutes les villes, et qui, dès qu’un étranger arrive, s’introduisent auprès de lui pour remplir leur ventre2 à ses dépens ; mais ma jeunesse et ma vanité m’en firent juger tout autrement.

102. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Ces cinq hommes formaient par leur réunion une image à peu près complète et fidèle du parti royaliste, dans ses plus nobles comme dans ses moins honorables éléments ; et le parti semblait représenté et poursuivi tout entier, dans leur personne, devant la Haute Cour qui venait siéger dans Westminster-Hall, quelques jours après celle qui avait jugé le roi. […] Quelques personnes trouvent son ramage trop fort, trop mordant ; mais il n’est trop fort que parce que nos organes sont trop faibles, ou plutôt parce que nous l’entendons de trop près et dans des appartements trop résonnants, où le son direct est exagéré, gâté par les sons réfléchis : la nature a fait les pinsons pour être les chantres des bois, allons donc dans les bois pour juger leur chant, et surtout pour en jouir. […] Jugez les dieux !

103. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Ils servent encore à ceux qui se contentent de juger les ouvrages d’éloquence, et qui veulent se rendre compte des impressions qu’ils reçoivent. […] Ensuite, si vous le jugez nécessaire (car il n’en est pas toujours ainsi), vous pouvez revenir à l’idée principale de cet exorde supprimé. […] Elle sert dans le plaidoyer à annoncer le point que est à juger (τὸ κρινόμενον), ou ce qui détermine l’état de la question. […] Juger d’une chose par des faits accidentels. […] C’est que pour exercer l’art il faut la science, que nous n’avons pas tous, et que pour juger il ne faut que le sentiment, présent commun de la nature.

104. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Thiers Né en 1797 » pp. 265-270

Nous n’avons pas perdu la faculté d’être sensibles aux grandes choses ; en tout cas, notre siècle aurait suffi pour nous la rendre, et nous avons acquis cette expérience qui permet de les apprécier et de juger.

105. (1854) Éléments de rhétorique française

Pour exprimer, au moyen d’emblèmes matériels, les objets qui appartenaient à l’ordre moral, ils employaient des figures d’animaux dont ils avaient étudié le caractère, ou d’autres productions de la nature dans lesquelles ils avaient remarqué certaines propriétés particulières, et ils disposaient ces objets de la manière qu’ils jugeaient la plus convenable pour exprimer leurs pensées. […] Les prépositions une fois introduites dans les langues, on jugea qu’elles pourraient tenir lieu de cas, si on les plaçait devant le substantif. […] On connaît les paroles de Pilate aux princes les prêtres qui accusaient Jésus : « Vous m’avez présenté cet homme comme portant le peuple à la révolte ; et néanmoins, l’ayant interrogé en votre présence, je ne l’ai trouvé coupable d’aucun des crimes dont vous l’accusez : ni Hérode non plus, car je vous ai renvoyés a lui, et il ne l’a pas plus que moi jugé digne de mort. […] Cette scène, mal exécutée, excite les huées et les murmures contre l’avocat et contre l’accusé ; au lieu de cris d’enthousiasme, on n’entend que des éclats de rire ; les juges se souviennent de la cause qu’ils ont à juger, et le pauvre soldat, après avoir rajusté sa tunique, entend prononcer sa condamnation. […] La plupart des jeunes gens ne sont point appelés à produire ces grands effets de l’action oratoire ; mais il est bon qu’ils sachent en quoi elle consiste, quels en sont les lois et les procédés, afin de pouvoir mieux juger les orateurs qu’ils entendront.

106. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Mais pour juger de ces imitations, il faut avoir recours à l’intelligence qui compare la copie avec l’original. […] Quoique tous diffèrent, ils se fixent cependant sur quelques beautés qui conviennent plus particulièrement à la nature du sujet et à la tournure de l’esprit de ceux qui sont appelés à les juger. […] Une excellente règle a été indiquée pour juger de la propriété des métaphores, lorsque l’on doute si elles ont été ou non confondues. […] Partout où ce caractère distinctif n’existe pas, nous jugeons, avec raison, que l’ouvrage émane de quelque auteur trivial et vulgaire qui écrit d’imitation et non par l’impulsion d’un génie original. […] Pélisson se montra éloquent dans sa défense du surintendant Fouquet ; ses mémoires, dictés par la reconnaissance, sont jugés par Voltaire dignes de Cicéron : ils allient la force à l’adresse.

107. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

On ne doit pas toujours juger de la valeur d’une preuve par sa force naturelle et intrinsèque : elle dépend souvent de la disposition des auditeurs. […] Un moyen infaillible de juger de la justesse et de la solidité d’un plan, c’est de réduire le discours en syllogisme. […] Soyez toujours d’accord avec vous-même, et montrez de la constance, même dans la conversation : un homme est souvent jugé sur un mot qui lui échappe. […] La figure revenait toujours ; il fallut la juger. […] Non, il dit à Dieu : Oubliez-les ; effacez-les de ce livre redoutable que vous produirez, contre moi quand vous me jugerez dans toute votre justice.

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