Chez cette race nouvelle Où j’aurai quelque crédit, Vous ne passerez pour belle Qu’autant que je l’aurai dit1 Corneille se juge lui-même 2 La fausse humilité ne met plus en crédit ; Je sais ce que je vaux, et crois ce qu’on m’en dit ; Pour me faire admirer, je ne fais point de ligue, J’ai peu de voix pour moi, mais je les ai sans brigue ; Et mon ambition, pour faire plus de bruit, Ne les va point quêter de réduit en réduit1 ; Mon travail sans appui monte sur le théâtre, Chacun en liberté l’y blâme ou l’idolâtre ; Là, sans que mes amis prêchent leurs sentiments, J’arrache quelquefois leurs applaudissements ; Là, content du succès que le mérite donne, Par d’illustres amis je n’éblouis personne.
Mais ceux qui, revêtus d’un grand pouvoir, se trouvent élevés au-dessus des autres, ont l’univers entier pour témoin et pour juge.
Le principal avantage qui résulte de l’emploi d’un personnage pour faire une partie du récit, est de permettre au poète, s’il le juge convenable, d’ouvrir son poème par une situation intéressante, en se réservant d’instruire le lecteur après coup de tout ce qui l’a précédée.
La sagesse de ses lois, et son équité le firent choisir, après sa mort, par Pluton, pour être un des juges des enfers.
4° Pour les locutions familières, les expressions proverbiales, les phrases toutes faites et les noms propres composés : Le juge prétendait qu’à tort et à travers On ne saurait manquer, condamnant un pervers.
Tantôt ce sera une peinture qu’animeront les traits les plus vifs et les plus frappants, et que suivront de grandes et nobles idées rendues avec une singulière véhémence de style, comme dans ces strophes de l’Ode à la fortune, de Rousseau : Quels traits me présentent vos fastes… Juges insensés que nous sommes… Tantôt ce seront des comparaisons riches et multipliées qui nous présenteront les objets dans toute leur grandeur, dans toute leur beauté, comme celle que nous offre l’Ode aux princes chrétiens sur l’armement des Turcs : Comme un torrent fougueux… La Palestine enfin, après tant de ravages… Tantôt, ce sera un enchaînement de figures vives et saillantes qui donneront aux pensées un nouveau degré de force et d’élévation, comme on le voit dans un passage de l’ode Qualem ministrum : Quid debeas, ô Roma, Neronibus… cum laude victorem.
Tel est cet endroit d’un Sermon du Père Bourdaloue : « Tout l’Univers est rempli de l’esprit du monde : on juge selon l’esprit du monde : on agit et l’on se gouverne selon l’esprit du monde : le dirai-je ?
Que la fortune donc me soit mère ou marâtre ; C’en est fait, pour barreau je choisis le théâtre, Pour client, la vertu, pour loix, la vérité, Et pour juge, mon siècle et la postérité. […] De toutes les pièces de ce poëte, la Fille Capitaine, et la Femme juge et partie sont les seules qu’on joue encore de temps en temps.