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96. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Dans tous les cas, qu’on se souvienne que tout est faux, hors du naturel ; l’air, la voix, le geste, rien ne doit être forcé. […] Fausse rime. Il y a fausse rime, quand le premier hémistiche rime ou avec le second, au même vers, ou avec le premier du vers suivant. […] Rime fausse.

97. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Précis des quatre âges de la Littérature. »

L’enflure, le gigantesque, les jeux d’esprit, les faux brillants du tragique romain et du chantre de César, ne firent qu’en accélérer les progrès ; et le panégyriste de Trajan ne put en éviter la contagion.

98. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bourdaloue 1632-1704 » pp. 89-93

L’hypocrisie Quand je parle de l’hypocrisie, ne pensez pas que je la borne à cette espèce particulière qui consiste dans l’abus de la piété, et qui fait les faux dévots ; je la prends dans un sens plus étendu, et d’autant plus utile à votre instruction que peut-être, malgré vous-mêmes, serez-vous obligés de convenir que c’est un vice qui ne vous est que trop commun ; car j’appelle hypocrite quiconque, sous de spécieuses apparences, a le secret de cacher les désordres d’une vie criminelle.

99. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Elle suscita de faux témoins pour faire condamner Naboth, de la vigne duquel Achab s’était emparé. […] Il fut tué dans le temple de ce faux dieu, par les ordres du grand prêtre Joad vers l’an 880 avant J. […] Temps (le), divinité poétique, qu’on représente sous la figure d’un vieillard décrépit, ayant des ailes et tenant une faux, pour marquer que le temps détruit tout.

100. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

La rime est défectueuse dans les sept cas suivants : 1° Lorsqu’on veut faire rimer un singulier avec un pluriel, à moins que l’orthographe ne soit pas différente : 2° Lorsqu’on fait rimer un mot terminé par s avec celui qui finit par r, t, ou une autre consonne ; 3° Quand l’oreille n’est pas frappée du même son ; 4° Quand la rime se borne à une seule lettre ; 5° Lorsque le mot simple rime avec son composé ; 6° Lorsqu’un mot rime avec lui-même ; 7° Enfin lorsqu’il y a fausse rime. […] La fausse rime est-elle permise ? On appelle fausse rime la convenance de sons qui se trouve entre l’hémistiche et la fin du vers, ou entre les hémistiches de deux vers qui se suivent, ou enfin dans le même hémistiche.

101. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Ce regard jeté à la fois sur notre excellence et sur sa cause nous maintient dans une grandeur sérieuse, qui nous remplit sans nous éblouir, à la différence de cette fausse gloire qui ne vient pas de la justice, mais de la faveur du peuple ou des événements, et qui, nous revêtant d’une pourpre mensongère, nous exalte d’autant plus qu’elle est moins méritée. […] Des générations de rois issus du même sang se sont succédé pendant dix siècles au gouvernement du même peuple, et, malgré cette perpétuité d’intérêt et de commandement, ils n’ont pu couvrir aux yeux du monde les fautes de leurs pères, et maintenir sur leur tombe le faux éclat de leur vie.

102. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Le Sage 1668-1747 » pp. 139-143

La légèreté dans le comique, une ironie tempérée de belle humeur et de bonhomie, l’agilité du récit, des mots vifs et piquants, nulle prétention, l’horreur du solennel et du faux, le bon sens, la franchise, le naturel, une langue nette et saine : tels sont ses traits distinctifs.

103. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Or, il est impossible d’imaginer, et il serait en effet très malheureux que l’on imaginât un art qui n’attribuerait d’autre mérite à une composition que la richesse et le brillant des expressions, et croirait inutile d’examiner si les pensées n’en sont pas fausses ou frivoles. […] Ainsi, nous apprendrons à fuir ce goût faux et frivole qui domine bientôt les gens inexpérimentés et les ignorants. […] De faux ornements, des caractères qui ne se rencontrent point dans la nature, des sentiments forcés, un style bizarre, peuvent séduire un temps, et seulement parce que nous n’apercevons pas combien ils sont opposés à la nature et au bon sens. […] La pureté consiste à écarter toutes les fausses prétentions au mérite. […] Il n’en est pas, en matière de goût, comme dans les questions de pur raisonnement, où il n’y a qu’un parti à prendre hors duquel tout est faux.

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