Mais puisque toutes ces parties forment un ensemble, puisqu’elles concourent toutes à un but commun, il doit exister des liens qui les unissent ; cette recherche est pour nous l’objet d’un nouveau travail. […] — Toute composition est un ensemble formé de plusieurs parties ; il importe donc que ces parties soient unies entre elles ; autrement l’œuvre serait décousue. […] L’autre touche et attendrit, il cause une émotion douce et pénible tout ensemble. […] Partout ailleurs il délibère ; docile, il prête l’oreille à tous les conseils : ici tout se présente à la fois ; la multitude des objets ne le confond pas ; à l’instant le parti est pris ; il commande et il agit tout ensemble, et tout marche en concours et en sûreté. […] Tous ensemble, en quelque degré de sa confiance qu’il vous ait reçus, environnez ce tombeau ; versez des larmes avec des prières ; et admirant dans un si grand prince une amitié si commode et un commerce si vous conservez le souvenir d’un héros dont la bonté avait courage.
Car, comme ceux qui imitent avec les couleurs et le trait exécutent les uns par certaines règles de l’art, les autres par l’habitude seule, quelques-uns par la voix ; de même dans les espèces dont nous venons de parler, et qui imitent avec le rythme la parole et le chant, l’imitation se fait ou par un seul de ces moyens ou par plusieurs ensemble. […] On peut coudre ensemble de belles maximes, des pensées morales, des expressions brillantes, sans produire l’effet de la tragédie ; et on le produira si, sans avoir rien de tout cela, on a une fable bien dressée et bien composée. […] D’un autre côté, un objet trop vaste, un animal qui serait de dix mille stades, ne pourrait être vu que par parties, et alors on en perdrait l’ensemble. […] Mais si l’on considère la nature même de la chose, plus une pièce aura d’étendue, plus elle sera belle, pourvu qu’on puisse en saisir l’ensemble. […] Comme on a vu des poètes qui excellaient chacun dans quelqu’un de ces genres, on voudrait aujourd’hui que chaque poète eût lui seul ce qu’ont eu tous les autres ensemble.
Sans doute, vous vous rappelez bien des périphrases pour rendre ces mots : il fait nuit ; comparez-les ensemble, et, si elles appartiennent à de vrais écrivains, vous remarquerez comment elles se modifient d’après l’analogie des idées, d’après la nature des sentiments, et enfin d’après le caractère des ouvrages ; car ce sont là les trois influences auxquelles doit obéir la périphrase. […] Que l’ensemble de la métaphore soit répréhensible, je l’accorde, mais Voltaire, loin de voir une périssologie dans le second vers, y eût trouvé une opposition énergique, s’il en eût rapproché celui qui précède : Et quand il forcera la nature à se taire. […] En un mot, il suffit que l’une des phrases die plus que l’autre, pour éviter le vice de pléonasme (voilà notre périssologie), qui consiste à ne dire qu’une même chose en paroles différentes et oisives, sans qu’elles ayent une signification ni plus étendue ni plus forte que les premières. » Il faut lire toute cette remarque de Vaugelas, qui est la 160e, sur les formes, unir ensemble, voler en l’air, etc.
Ce n’est pas assez pour nous que nos vers aient une certaine cadence déterminée par leur mètre et leur césure ; il faut encore qu’ils riment ensemble. […] Les poèmes dramatiques, dont la forme est absolument différente de celle des précédents, et qui, dans tous les systèmes de classification, occupent ensemble une place à part.
Quelque brillantes que soient les couleurs qu’il emploie, quelques beautés qu’il sème dans les détails4, comme l’ensemble choquera ou ne se fera pas assez sentir, l’ouvrage ne sera point construit ; et, en admirant l’esprit de l’auteur, on pourra soupçonner qu’il manque de génie. […] Je lis dans Joubert : « Buffon a du génie pour l’ensemble, et de l’esprit pour les détails ; mais il y a en lui une emphase cachée, un compas toujours trop ouvert. » 2. […] En détournant les acceptions « L’on voit des gens qui, dans les conversations… vous dégoùtent… par l’alliance de certains mots qui ne se rencontrent ensemble que dans leur bouche, et à qui ils font signifier des choses que leurs premiers inventeurs n’ont jamais eu l’intention de leur faire dire… » (La Bruyère. […] Isidore Geoffroy Saint-Hilaire apprécie ainsi Buffon : « Buffon fut sagace, ingénieux comme Linnée, mais dans un autre ordre d’idées ; négligeant de créer, de multiplier pour lui les faits d’observation, mais en saisissant toutes les conséquences, et, sur une base en apparence étroite et fragile, élevant hardiment un édifice dont lui seul et la postérité concevront le gigantesque plan ; dédaignant les détails techniques, les divisions systématiques, parce qu’il sait planer au-dessus dans ses hautes conceptions, et cependant, par une heureuse contradiction, créant lui-même un jour une classification méthodique digne de servir de modèle à tous ; s’égarant quelquefois dans ces espaces inconnus où il s’élance sans guide, mais de ces erreurs même sachant faire naître des vérités utiles ; passionné pour tout ce qui est beau, pour tout ce qui est grand ; avide de contempler la nature dans son ensemble, et appelant à son aide, pour en peindre dignement les grandes scènes, tous les trésors d’une éloquence que nulle autre n’a surpassée : en un mot, un de ces hommes puissants par la synthèse, qui franchissent d’un pied hardi les limites de leur époque, marchent seuls en avant, et s’avancent vers les siècles futurs en tenant tout de leur génie comme un conquérant de son épée. » Je lis dans M.
» Qu’à l’occasion d’un fait ou d’une observation, une sentence courte et vive, un trait d’esprit ou d’imagination se détache de l’ensemble en affectant le plus souvent la forme exclamative115, cette espèce d’exclamation se nomme épiphonème : Tant de fiel entre-t-il dans l’âme des dévots ! […] Enfin, les saillies de l’imagination, le concours d’une foule d’idées qui se présentent ensemble et se heurtent en quelque sorte pour se faire passage, la fougue, l’impatience, le délire de la passion qui s’emporte, et jettent le désordre dans l’esprit, peuvent engager l’écrivain à enlever les mots à leur place ordinaire, et à bouleverser même des phrases entières. […] « Seulement, ajoute-t-il, nous ne sommes pas les maîtres, nous autres auteurs, de tailler les mots et de les polir pour les lier convenablement ensemble ; nous sommes forcés de les prendre tels qu’ils sont et de leur choisir une bonne place ; et l’un des moyens les plus efficaces pour rendre la phrase nombreuse, gracieuse, énergique, c’est de savoir intervertir à propos l’ordre des mots, nec aliud potest sermonem facere numerosum quam opportuna ordinis mutatio 121. » Naturellement les langues transpositives se prêtent beaucoup mieux à ces inversions que les langues analogues.
Ensemble nous devenons vieux. […] Attends un peu ; nous finirons ensemble : Mon vieil ami, ne nous séparons pas.
Quelle idée de genre peut, en effet, nous rester lorsque toute limite disparaît, et, par conséquent, ensemble, toute définition ? […] Mais, pour une suite de lettres, à moins qu’ensemble elles ne composent un roman, il n’y a pas moyen ; pas plus que de faire rentrer les mélanges ou miscellanées dans un ordre quelconque nettement défini.