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117. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Quelque brillantes que soient les couleurs qu’il emploie, quelques beautés qu’il sème dans les détails, comme l’ensemble choquera, ou ne se fera pas assez sentir, l’ouvrage ne sera point construit… C’est par cette raison que ceux qui écrivent comme ils parlent, quoiqu’ils parlent bien, écrivent mal ; que ceux qui s’abandonnent au premier feu de leur imagination prennent un ton qu’ils ne peuvent soutenir ; que ceux qui craignent de perdre des pensées isolées, fugitives, et qui écrivent en différents temps des morceaux détachés, ne les réunissent jamais sans transitions forcées ; qu’en un mot il y a tant d’ouvrages faits de pièces de rapport, et si peu qui soient fondus d’un seul jet. » Les interruptions, les repos, les sections peuvent être utiles au lecteur, elles le délassent et lui indiquent les temps d’arrêt, mais il ne doit pas y en avoir dans l’esprit de l’auteur. […] Enfin, je vous donnerai les royaumes du monde et toute leur gloire  : Il finit par l’ambition, et c’est la dernière et la plus sûre ressource qu’il emploie pour triompher de leur faiblesse.

118. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Les protecteurs de Verrès cherchent à employer les mêmes moyens de défense, à suivre la même voie, dans l’espérance du même succès. […] Je n’emploierai point cette méthode ordinaire aux accusateurs, qui affectent de regarder une action de clémence comme un relâchement criminel et une punition sévère comme une cruauté. […] Ainsi il employait la courte durée des jours en repas, et la longueur des nuits en d’autres débauches. […] Verrès écrit leur déposition sur son registre, et, en homme prudent, il le scelle du cachet de ses amis ; afin que, dans le cas d’une accusation, il pût employer à sa justification ces certificats enregistrés. […] Quand je lui passerais les moyens qu’il emploie pour se disculper, ils ne lui seraient pas moins funestes que l’accusation prouvée que j’intente contre lui.

119. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Employez tant qu’il vous plaira vos biens et votre autorité à tous les usages que l’orgueil et les plaisirs peuvent inventer : vous serez rassasiés, mais vous ne serez pas satisfaits ; ils vous montreront la joie, mais ils ne la laisseront pas dans votre cœur. […] Luxembourg341 était l’élève de Condé dans l’art de la guerre ; et il obligea, à force de mérite, le roi, qui ne l’aimait pas, à l’employer. […] Quoi qu’en dise Pellisson343, on ne se borna pas à employer la force. […] Vous verrez que nos bons écrivains, Fénelon, Bossuet, Racine, Despréaux362, employaient toujours le mot propre. […] Qui ne pensait que les furies Viendraient des abîmes d’enfer, En de nouvelles barbaries Employer la flamme et le fer436 ?

120. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre premier. Du Goût. »

Ce ne sont point les hauts goûts que l’on emploie pour s’assurer de la délicatesse du palais ; mais un mélange d’ingrédients, où nous devons, malgré leur confusion, distinguer le goût particulier de chacun d’eux.

121. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre II. De l’Éloquence chez les Grecs. »

Pour atteindre ce but, le plus honorable, sans contredit, que l’éloquence ait pu jamais se proposer, nous verrons l’orateur employer tous les moyens capables de faire sortir de sa léthargie un peuple si longtemps fameux par sa justice, son humanité et son courage, mais déjà corrompu et presque entièrement dégénéré.

122. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre I. — Rhétorique »

Marmontel nous en indique la différence en ces termes : « L’une trace la méthode et l’autre la suit ; l’une enseigne les moyens et l’autre les emploie ; l’une indique les sources et l’autre y va puiser ; l’une abat une forêt de matériaux et l’autre en fait le choix et les met en œuvre avec intelligence ; et enfin l’éloquence est née avant les règles de la rhétorique, de même que les langues se sont formées avant la grammaire. » Laissons un instant parler Buffon sur ce sujet ; il nous expliquera clairement comment il comprend l’éloquence, et quelle différence il établit entre elle et cet avantage dont la plupart des hommes sont doués de parler avec une certaine facilité naturelle.

123. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voiture, 1598-1648 » pp. 21-25

Ce mot s’employait déjà dans le sens de plaisanterie, de farce.

124. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

On supposera un de ces entretiens, où l’on développera ces paroles mêmes de Richelieu : « Je promets à Votre Majesté d’employer toute mon industrie et toute l’autorité qu’il lui plaira de me donner pour ruiner le parti huguenot, rabaisser l’orgueil des grands, réduire tous ses sujets en leur devoir, et relever son nom, dans les nations étrangères, au point où il doit être. » (Richelieu parlera seul.) […] Expliquer et discuter cette pensée de Descartes : « Lorsqu’on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays ; et lorsqu’on est trop curieux des choses qui se pratiquaient aux siècles passés, on demeure ordinairement fort ignorant de celles qui se pratiquent en celui-ci ». […] Le haut comique dédaigne les moyens qu’emploie l’autre ; il se refuse aux bouffonneries, aux équivoques, aux tours d’adresse que le bas comique emploie sans scrupule. […] La Fontaine emploie tous les tons, tantôt le récit a la forme sombre du drame comme dans les Animaux malades.

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