Sa morale sage, douce et sensible, n’en devient que plus onctueuse et plus attrayante par les grâces du style, dont elle a su la revêtir. […] Un grand mérite de l’auteur est de présenter les vérités les plus profondes dans un jour si lumineux, qu’elles deviennent à la portée des esprits les plus ordinaires. […] L’académie, le lycée, les jardins d’Epicure, lieux où ils rassembloient leurs disciples, devinrent déserts.
Il a semé, voilà tout ; et de jour, de nuit, par un secret travail, inconnu de lui dans ses voies, la semence a germé, s’est développée, est devenue ce qu’elle devait devenir. […] Le calcul est l’ouvrier du génie, le serviteur de l’âme ; mais s’il devient le maître, il n’y a plus rien de grand ni de noble dans les vues de l’homme.
Il ne faut pas s’étonner que le roman soit devenu un genre important de littérature ; il peut avoir de graves inconvénients, nous le savons, et nous en signalerons plus loin les abus ; mais il a aussi un charme universel qui fait sa force, et dont il faut tenir compte. […] Le roman devient ainsi la véritable épopée de la vie humaine : épopée prosaïque, sans merveilleux, sans prestige, mais par cela même plus réelle, plus attrayante que l’épopée héroïque- Sous cette forme, le romancier peut donner à son aise des leçons de philosophie et de morale pratiques, et communiquer à ses lecteurs l’expérience de la vie.
[Notice] Né en 1632, à Pernes, dans le comtat d’Avignon, d’une famille d’artisans, Fléchier fut l’un de ceux qui, sous un roi habile à juger les hommes et à les placer à leur rang, se créèrent leur noblesse par leur supériorité personnelle et montrèrent que le mérite allait devenir en France le premier des titres. […] Ne dissimule pas mes défauts, et ne m’attribue pas mes vertus ; loue seulement la miséricorde de Dieu qui a voulu m’humilier par les uns et me sanctifier par les autres… » On lui dit mille fois que la franchise n’était pas une vertu de la cour ; que la vérité n’y faisait que des ennemis ; qu’il fallait, pour y réussir, savoir, selon les temps, ou déguiser ses passions ou flatter celles des autres ; qu’il y avait un art innocent de séparer les pensées d’avec les paroles, et que la probité pouvait souffrir ces complaisances mutuelles, qui, étant devenues volontaires, ne blessent presque plus la bonne foi et maintiennent la paix et la politesse du monde.
[Notice] Né à Paris en 1622, Molière, après de bonnes études terminées dans le collége des jésuites, devenu depuis le collége Louis-le-Grand, céda à un entrainement qui a fait beaucoup de victimes, et embrassa la vie de théâtre. […] Anne d’Autriche, qui témoigna ainsi sa reconnaissance à Dieu pour être devenue mère de Louis XIV.
À mesure que les siècles s’écoulèrent, les hommes devinrent étrangers les uns aux autres, puis cherchèrent à établir entre eux des communications utiles : le commerce, les arts, les richesses, la paix, la guerre, les alliances furent autant de sources d’où jaillirent de nouvelles idées, et de là de nouvelles expressions qui constituèrent des idiomes particuliers : ici un objet était connu sous un certain nom ; là il prenait et admettait une dénomination différente, et ainsi les langues se multiplièrent. […] Pour celui qui aime à s’instruire, il devient évident que toutes les langues sont sœurs, et que dans la plupart des mots dont elles se composent, on distingue les mêmes expressions fondamentales, sauf quelques désinences différentes.
Les nuages devinrent plus rares, et ceux de l’ouest s’arrêtant se groupèrent entre eux sous les formes d’un paysage. […] Horace invitait Mécène à venir manger dans sa petite maison de Tivoli un quartier d’agneau, et boire du vin de Falerne. — Comme il s’en faut bien que ma fortune approche de sa médiocrité d’or, je ne vous donnerai que des fraises et du lait dans des terrines ; mais vous aurez le plaisir d’entendre les rossignols chanter dans les bosquets des dames anglaises, et de voir leurs pensionnaires folâtrer dans le jardin4 La patrie Lorsque j’arrivai en France sur un vaisseau qui venait des Indes, je me rappelle que les matelots, en vue de la patrie, devinrent pour la plupart incapables d’aucune manœuvre.
Ensemble nous devenons vieux. […] L’image, en ses vers, aspire constamment à devenir drame.