De plus, chez une nation si heureusement née pour les arts, la fiction appelait naturellement les vers ; et l’on ne serait pas descendu de ces belles fables, si bien chantées par les poètes, à des récits en prose qui n’auraient renfermé que des mensonges vulgaires.
Cet homme promis à la nature, demandé par les prophètes, attendu des nations, cet homme enfin, descendu du ciel, a chassé, a exterminé les dieux de la terre3.
Il s’amuse à descendre l’échelle de ses ambitions.
Joad cherche à Convaincre Abner par une magnifique énumeration des miracles et des justices de Dieu : Faut-il, Abner, faut-il vous rappeler le cours Des prodiges fameux accomplis en nos jours, Des tyrans d’Israël les célèbres disgrâces, Et Dieu trouvé fidèle en toutes ses menaces ; L’impie Achab détruit, et de son sang trempé, Le champ que par le meurtre il avait usurpé ; Près de ce champ fatal Jézabel immolée, Sous les pieds des chevaux cette reine foulée, Dans son sang inhumain les chiens désaltérés, Et.de son corps hideux les membres déchirés ; Des prophètes menteurs la troupe confondue, Et la flamme du ciel sur l’autel descendue ; Elie aux éléments parlant en souverain, Les cieux par lui fermés et devenus d’airain, Et la terre trois ans sans pluie et sans rosée ; Les morts se ranimant à là voix d’Élisée ? […] — Ce lieu commun consiste à étendre au genre ce qui est vrai de l’espéce ; ou bien à faire descendre jusqu’à l’espéce les observations relatives au genre, Du genre à l’espéce : Si un peuple a son honneur à défendre, il en est de même de chaque citoyen. […] En quels termes il le décrit : Détournons-nous un peu du chemin et descendons le long des bords de l’Ilissus ; ce sera un vrai plaisir dans cette saison et à cette heure de jour. […] Pour un but contraire, La Fontaine a employé le même moyen dans sa fable intitulée, Le Coche et la Mouche : Dans un chemin montant, Sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un coche ; Hommes, moines, vieillards, tout était descendu ; L’attelage suait, soufflait, était rendu.
Il sert aussi à conjuguer les temps composés de quelques verbes neutres, tels que aller, arriver, choir, déchoir, échoir, décéder, descendre, entrer, monter, mourir, naître, partir, rester, sortir, tomber, venir, et ses composés devenir, intervenir, parvenir, revenir et survenir ; mais subvenir prend toujours avoir ; = vous avez subvenu à votre ami dans ses besoins. […] Accroître, cesser, descendre, monter, sortir, verbes neutres, sont quelquefois employés comme verbes actifs ; et alors ils doivent se conjuguer avec avoir : = vous avez accru votre bien : = il a cessé ses plaintes : = on a descendu du vin à la cave : = l’horloger a monté la pendule : = vous avez sorti votre ami d’une affaire bien désagréable.
Parmi tout cela, une magnificence d’expressions proportionnée aux maîtres du monde, qu’il fait souvent parler ; capable néanmoins de s’abaisser quand il veut, et de descendre jusqu’aux simples naïvetés du comique où il est encore inimitable ; enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation qui surprend, qui enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut reprocher quelques-uns, plus estimables que les vertus des autres.
Tantôt le bon prélat se rebattait, tantôt il s’élevait trop haut, ou descendait trop bas : c’était un discours diffus, une rhétorique de régent usé, une capucinade.
Sire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnois, Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois, Ce bras jadis l’effroi d’une armée ennemie, Descendaient au tombeau tout chargés d’infamie, Si je n’eusse produit un fils digne de moi, Digne de son pays, et digne de son roi : Il m’a prêté sa main, il a tué le comte ; Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte. […] Vos applaudissements font tressaillir sa cendre ; Appelé par vos cris, heureux de les entendre, Pour jouir de sa gloire, il descend parmi nous.