Dérobons à notre vue ce défaut de lumière et cette nuit funeste (phrase mauvaise de tout point : comment dérober à la vue un défaut de lumière et une nuit ?)
C’est un défaut qu’on reproche à Molière. […] La moindre dureté dans le son, le moindre défaut d’harmonie n’y serait pas supportable. […] Le ridicule, qui est le principal élément de la comédie, est, suivant Aristote, un défaut, un vice même qui fait rougir le vicieux et fait rire le spectateur, mais qui n’occasionne pas de grands malheurs. […] Les défauts des grands sont moins grossiers ; leurs ridicules sont moins choquants ; ils sont même, pour la plupart, si bien colorés par la politesse, qu’ils sont à peine visibles. […] Il a aussi sa finesse et ses grâces, et il ne faut pas le confondre avec le comique grossier qui n’est point un genre à part, mais un défaut de tous les genres.
C’est aussi un défaut de s’étendre outre mesure sur une partie et de passer légèrement sur les autres. […] C’est un défaut ordinaire et presque universel dans les jeunes gens. […] Malgré ces défauts, nous la suivrons dans la pratique, parce qu’elle est aujourd’hui plus commode et plus usitée. […] L’œil du lecteur, toujours plus subtil que l’oreille de l’auditeur, lui permet de saisir les plus légers défauts et les moindres négligences. […] Égoïstes à l’excès, défaut qui vient encore d’un petit esprit.
Le goût français fera aussi ses réserves sur ses défauts. Rayons et Ombres, ce titre de l’un de ses recueils sera sa devise : ses beautés resplendissent comme des rayons, et ses défauts pèsent sur l’esprit comme des ombres. » Après ce jugement, dont les réserves sont sympathiques à un génie qui est souvent inégal par la variété même de ses aptitudes, nous n’ajouterons qu’un mot. […] Victor Hugo a les défauts de ses qualités, si ses amis mêmes ont pu lui reprocher de la bizarrerie ou de l’excentricité, s’il inquiète le goût par ses audaces, son relief exorbitant, ou la prodigalité de son pinceau, il n’en faut pas moins dire très-haut qu’il est la plus merveilleuse imagination dont s’honore notre littérature.
Fléchier lui-même (et il y a loin de Fléchier à Thomas) n’a pas toujours été assez en garde contre ce défaut : c’est une des taches que le goût voudrait faire disparaître de ses Oraisons funèbres. […] Il porte, il est vrai, la richesse, en ce genre, jusqu’à la prodigalité ; mais qui pourrait lui faire un crime, ou même un reproche, d’un défaut qui devient à chaque instant pour nous la source d’un nouveau plaisir !
Nous voyons les défauts de nos semblables avec une complaisance mélée de mépris, lorsque ces défauts ne sont ni assez affligeants pour, exciter la compassion, ni assez révoltants pour donner de la haine, ni assez dangereux pour inspirer de l’effroi.
Les vrais artistes demandent au moins le second, à défaut du dernier, le plus énergique de tous. […] Soit que le sujet admette par sa nature même deux genres opposés, comme le tragique et le comique, le roman et l’histoire, la prose et la poésie, la dissertation et la narration, soit qu’il y ait disparate entre le genre d’esprit de l’auteur et le genre du sujet, le résultat pour le style est un défaut d’unité, de naturel, de solidité.
Ne dissimule pas mes défauts, et ne m’attribue pas mes vertus ; loue seulement la miséricorde de Dieu qui a voulu m’humilier par les uns et me sanctifier par les autres… » On lui dit mille fois que la franchise n’était pas une vertu de la cour ; que la vérité n’y faisait que des ennemis ; qu’il fallait, pour y réussir, savoir, selon les temps, ou déguiser ses passions ou flatter celles des autres ; qu’il y avait un art innocent de séparer les pensées d’avec les paroles, et que la probité pouvait souffrir ces complaisances mutuelles, qui, étant devenues volontaires, ne blessent presque plus la bonne foi et maintiennent la paix et la politesse du monde. […] Ce commerce continuel de mensonges ingénieux pour se tromper, injurieux pour se nuire, officieux pour se corrompre ; cette hypocrisie universelle, par laquelle chacun travaille à cacher de véritables défauts ou à produire de fausses vertus ; ces airs mystérieux qu’on se donne pour couvrir son ambition ou pour relever son crédit : tout cet esprit de dissimulation et d’imposture ne convint pas à sa vertu.