» C’était le cri du cœur, le souvenir de la patrie : le bananier lui rappelait sa terre natale, sa famille, ses amis, toute sa vie passée.
En vain sa femme, attendant soir retour, lui prépare un feu clair et des vêtements chauds ; en vain ses petits-enfants, regardant par la fenêtre au travers des ténèbres, appellent leur père avec les cris et les larmes de l’innocence. […] Marmont et Gassendi placent leurs bouches à feu dans des troncs d’arbres creusés ; les cartouches dans des caisses légères ; les affûts, les provisions, les magasins sur des traîneaux faits à la hâte ou sur ceux du pays ; puis, 17 mai, tout s’élance ; les soldats montent, au cri de Vive le premier consul ! […] Raynal dans son Histoire philosophique et politique fait ainsi sentir aux hommes le cri de la nature, le besoin de l’humanité, et la paix qui doit régner entre les peuples. […] Je délivrais le pauvre qui demandait justice par ses cris, et l’orphelin qui était sans protecteur.
Rousseau, de Lebrun, de Lamartine, la strophe célèbre de Lefrane de Pompignan : Le Nil a vu sur ses rivages Les noirs habitants des déserts Insulter par des cris sauvages L’astre éclatant de l’univers. Cris impuissants, fureurs bizarres !
Madame de Sévigné veut exprimer la douleur de madame de Longueville à la mort de son fils : « Tout ce que la plus vive douleur peut faire et par des convulsions, et par des évanouissements, et par un silence mortel, et par des cris étouffés, et par des larmes amères, et par des élans vers le ciel, et par des plaintes tendres et pitoyables, elle a tout éprouvé. » Il y a disjonction, au contraire, quand pour donner plus de rapidité à la construction, vous supprimez toutes les particules conjonctives. […] Ces vers de Barthélemy sont singulièrement heureux d’élégance et d’harmonie ; le dernier seul est laible auprès du cri admirable de Virgile : At non infelix animi Phœnissa !
Au mousquet réuni, le sanglant coutelas3 Déjà de tous côtés porte un double trépas… On se mêle, on combat ; l’adresse, le courage, Le tumulte, les cris, la peur, l’aveugle rage, La honte de céder, l’ardente soif du sang, Le désespoir, la mort, passent de rang en rang. […] Ils jettent leurs drapeaux, ils courent, se renversent, Poussent des cris affreux, se heurtent, se dispersent : Les uns, sans résistance, à leur vainqueur offerts, Fléchissent les genoux et demandent des fers ; D’autres, d’un pas rapide évitant sa poursuite, Jusqu’aux rives de l’Eure emportés dans leur fuite, Dans les profondes eaux vont se précipiter Et courent au trépas qu’ils veulent éviter.
La renommée est, selon les intérêts différents, le cri de la vérité ou du mensonge : c’est un vain bruit, ou un oracle de Dieu même. […] Ses paroles même les plus simples, les moindres sons de sa voix, inspirent cette confiance que n’obtiendra jamais le déclamateur mercenaire, dont les cris étourdissent et ne persuadent pas. […] Homère fait entendre par son harmonie le bruit des flots, le choc des vents, le cri des voiles déchirées, la chute du rocher de Sisyphe. […] » L’auditoire s’émut à ce cri, et la voix de l’orateur fut interrompue par les pleurs et les sanglots. […] Cependant on annonce au maître de la maison qu’un furieux a violé son asile, et qu’il menace à grands cris de tout passer au fil de l’épée.
Lire comme un acteur jouerait, avec cris, gestes et mouvements, c’est dépasser le but et tomber dans le ridicule. […] Là tout était couvert d’impénétrables voiles, Et des cris résonnaient sous ce ciel sans étoiles ; C’est pourquoi tout d’abord je me mis à pleurer. […] Vos applaudissements font tressaillir sa cendre ; Appelé par vos cris, heureux de les entendre, Pour jouir de sa gloire, il descend parmi nous. […] … On entendait des cris. […] Oui, c’était comme un cri plaintif.
Le deuil, le désespoir, les cris Habitent son morne rivage ; J’ai vu moi-même ses débris : Partout croît la mousse sauvage ; Partout au souffle des autans Frémit le chardon solitaire. […] « Les peuples les plus redoutables ont été pour moi comme un nid de petits oiseaux, qui s’est trouvé sous ma main : j’ai réuni sous ma puissance tous les peuples de la terre, comme on ramasse quelques œufs que la mère a ahandonnés ; et il ne s’est trouvé personne qui osât seulement agiter son aile, ou faire entendre un faible cri ».