Elle avait une modeste pension de la cour ; elle y obtint ensuite un emploi, et cette circonstance, qui la rapprochait de la personne de Louis XIV, donna à ce prince l’occasion d’apprécier la supériorité de son intelligence et de sa raison.
Suis les pas de nos grands : énervés de mollesse, Ils se traînent à peine en leur vieille jeunesse ; Courbés avant le temps, consumés de langueur, Enfants efféminés de pères sans vigueur ; Demi-dieux avortés, qui par droit de naissance, Dans les camps, à la cour, règnent en espérance : Quels succès leurs talents semblent nous présager ?
La scène des deux charlatans, installés dans la cour du Louvre, forme le prologue.
Sans cour, sans garde, sans palais, Son gouvernement est modeste ; Trente écus en font tous les frais, Et les ministres vont en veste.
C’est une personne qui est aimée et estimée de toute la cour et qui dispose de tout le parlement. […] Ce prince prodigieux était extrêmement modéré ; son caractère était doux, ses manières simples ; il aimait à vivre avec les gens de sa cour. […] On parle à table d’un grand d’une cour du Nord ; il prend la parole, et l’ôte à ceux qui allaient dire ce qu’ils en savent ; il s’oriente dans cette région lointaine, comme s’il en était originaire : il discourt des mœurs de cette cour, de ses lois et de ses coutumes ; il récite des anecdotes qui y sont arrivées, il les trouve plaisantes, et il en rit jusqu’à éclater. […] A la cour, le riche coupable est absout, le faible innocent est condamné. » Guyet. […] Les promenades seraient charmantes, si on en laissait faire mais la place seule existe, et le bon plaisir de la cour n’est pas que messieurs les Provençaux se promènent.
Enfin, je vous parlerais de toutes les différentes façons de montrer de l’esprit, si j’en avais davantage. » La Fontaine a défini la cour d’une manière piquante et précise : Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu’il plaît au prince, ou, s’ils ne peuvent l’être, Tâchent au moins de le paraître : Peuple caméléon, peuple singe du maître. […] Ainsi Voltaire, voulant donner une idée du caractère de Mornay, qui a traversé pour les délices et la corruption de la cour, le compare à la fontaine d’Aréthuse, dont l’eau ne se mêle point à celle de la mer : Belle Aréthuse, ainsi ton onde fortunée Roule, au sein furieux d’Amphitrite étonnée, Un cristal toujours pur et des flots toujours clairs, Que jamais ne corrompt l’amertume des mers. […] C’est au milieu des pompes de la cour, assise sur le trône qu’elle partage avec un monarque d’une religion étrangere, que la tendre Esther se rappelle son Dieu, sa patrie et ses frères infortunés : Hélas ! […] Bossuet a dit, en parlant de Charles Ier : « Ceux qui ont vu de quel front il a paru dans la salle de Westminster et dans la place de Whitehall peuvent juger aisément combien il était intrépide à la tête de ses armées, combien auguste et majestueux au milieu de son palais et de sa cour. » Il y a une ellipse dans cette phrase célèbre : « J’accepterais les offres de Darius, si j’étais Alexandre. — Et moi aussi, si j’étais Parménion. » Sous-entendu : Je les accepterais. […] Quelle grâce et quelle élégance dans cette allégorie, employée par La Fontaine pour exprimer les dangers et les écueils de la cour !
« Je me souviens, dit quelque part Montesquieu, qu’en sortant d’une pièce intitulée Esope à la cour, je fus si pénétré du désir d’être plus honnête homme que je ne sache pas avoir formé une résolution plus forte. » Honneur à Boursault qui sut choisir un sujet assez moral pour inspirer un si beau désir à une si belle âme !
C’est en conversant, de Paris ou de la Bretagne, avec ses amis absents et surtout avec sa fille, c’est en les entretenant des nouvelles de la cour élégante de Louis XIV, ou des sentiments dont son âme de mère était remplie, qu’elle a rencontré la gloire.