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120. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

L’âme, aussi bien que le corps, cesse d’être frappée par des coups trop souvent réitérés. […] Elle éclate tout à coup, puis elle se repose un instant pour éclater et gronder encore. […] Si l’on termine d’une manière brusque et inattendue, rarement le coup de théâtre réussit, et quand l’effet est manqué, on fait rire. […] Il se sert du raisonnement comme d’une massue dont il frappe sans cesse et dont chaque coup fait une plaie. […] Comment avaient-ils disparu tout à coup ?

121. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre III. »

Tout à coup un bananier s’offre à sa vue : c’est l’arbre de son pays ; il s’élance, l’embrasse en sanglotant et en s’écriant avec transport : « O-taïti !

122. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XIV. » pp. 106-108

Il donnait à ce coup de théâtre la préférence sur tous les autres.

123. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Et quels coups, ô mon Dieu, ne prépariez-vous pas à sa constance ! […] Oui, voilà le chemin par où tes coups doivent passer pour aller jusqu’à lui. » Je n’admire pas moins la simplicité et la brièveté de ce dernier motif que la vivacité du précédent. […] Dites, par exemple : “Si le législateur paraissait tout à coup, et s’écriait : Pourquoi hésitez-vous encore ? […] sur moi seul il faut porter vos coups, Cet enfant n’a rien fait, n’a rien pu contre vous ; Arrêtez ! […] ô nuit effroyable, où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle, Madame se meurt, Madame est morte ! 

124. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Tel paraît à nos yeux le plumage du paon, lorsqu’il se promène paisible et seul dans un beau jour de printemps ; mais si sa femelle vient tout à coup à paraître, si les feux, de l’amour, se joignant aux secrètes influences de la saison, le tirent de son repos, lui inspirent une nouvelle ardeur et de nouveaux désirs, alors toutes ses beautés se multiplient, ses yeux s’animent et prennent de l’expression, son aigrette s’agite sur sa tête et annonce l’émotion intérieure ; les longues plumes de sa queue déploient en se relevant leurs richesses éblouissants ; sa tête et son cou, se renversant noblement en arrière, se dessinent avec grâce sur ce fond radieux, où la lumière du soleil se joue en mille manières, se perd et se reproduit sans cesse, et semble prendre un nouvel éclat plus doux et plus moelleux, de nouvelles couleurs plus variées et plus harmonieuses ; chaque mouvement de l’oiseau produit des milliers de nuances nouvelles, des gerbes de reflets ondoyants et fugitifs, sans cesse remplacés par d’autres reflets et d’autres nuances toujours diverses et toujours admirables. […] Il aime la paroisse, il fréquente les temples où se fait un grand concours ; on n’y manque point son coup, on y est vu. […] Pour frapper les grands coups qu’il prépare. […] Mais ce qui rendra ce spectacle plus utile et plus agréable, ce sera la réflexion que vous ferez non seulement sur l’élévation et sur la chute des empires, mais encore sur les causes de leurs progrès et sur celles de leur décadence ; car le même Dieu qui a fait l’enchaînement de l’univers, et qui, tout puissant par lui-même, a voulu, pour établir l’ordre, que les parties d’un si grand tout dépendissent les unes des autres ; ce même Dieu a voulu aussi que le cours des choses humaines eût sa suite et ses proportions : je veux dire que les hommes et les nations ont eu des qualités proportionnées à l’élévation à laquelle ils étaient destinés ; et qu’à la réserve de certains coups extraordinaires où Dieu voulait que sa main parût toute seule, il n’est point arrivé de grand changement qui n’ait eu ses causes dans les siècles précédents.

125. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

On les regarde comme supérieurs aux meilleurs historiens modernes ; on trouve qu’ils ont la marche plus libre, plus noble, plus naturelle ; des transitions plus heureuses dans le récit et l’enchaînement des faits ; plus de sagesse, de gravité, de nerf et en même temps de simplicité dans la diction ; des traits plus frappants, des coups de pinceau plus vigoureux dans la peinture des mœurs et des caractères57. […] Tout à coup, le jeune prince se lève avec l’air de gravité et d’assurance d’un homme supérieur qui a pris son parti. « Messieurs, dit-il, j’ai résolu de ne jamais faire une guerre injuste, mais de n’en finir une légitime que par la perte de mes ennemis. […] On fut bien plus surpris encore quand on le vit renoncer tout d’un coup aux amusements les plus innocents de la jeunesse.

126. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Pour goûter la saveur de son style, il suffira de lire la première page venue : car il n’est aucun sujet qu’il n’égaye et ne féconde par les beautés originales de cette diction brève et colorée qui frappe à tout coup, enfonce le sens par le trait, et est comme une épigramme continuelle. […] On m’a ainsi eslevé : ils disent qu’en tout mon premier aage, je n’ay tasté des verges qu’à deux coups, et bien mollement… C’est aussi folie et injustice de priver les enfants, qui sont en aage, de la familiarité des peres1, et vouloir maintenir en leur endroict une morgue2 austere et desdaigneuse, esperant par là les tenir en crainte et obeïssance : car c’est une farce3 tres inutile, qui rend les peres ennuyeux aux enfants, et, qui pis est, ridicules.

127. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Un chevalier de Nantouillet était tombé de cheval ; il va au fond de l’eau, il revient ; il y rentre, il revient encore ; enfin il trouve la queue d’un cheval, il s’y attache ; ce cheval le mène à bord ; il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée ; reçoit deux coups dans son chapeau, et revient gaillard. » Tout fait image dans ce récit ; et tout y est naturel. […] Il va sur cette petite colline avec huit ou dix personnes ; on tire de loin à l’aventure un malheureux coup de canon qui le coupe par le milieu du corps, et vous pouvez penser les cris et les pleurs de cette armée : le courrier part à l’instant ; il arriva lundi, comme je vous ai dit, de sorte qu’à une heure l’une de l’autre, le Roi eut une lettre de M.

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