Quand l’âge dans mes nerfs a fait couleur sa glace, Votre rare valeur a bien rempli ma place : Enfin, pour épargner les discours superflus, Vous êtes aujourd’hui ce qu’autrefois je fus. […] J’ai couru sur le lieu, sans force et sans couleur ; Je l’ai trouvé sans vie ?
Ce que sont les couleurs dans un tableau, les lignes tracées dans un parterre, les sons dans la musique ; les pensées, les mots et le tour de la phrase le sont dans le discours.
Trop souvent il peint les passions sous des couleurs vives et attrayantes ; trop souvent, dans les caprices ou le délire de l’imagination, il porte atteinte au bon goût, à la vérité, à la vertu.
C’est de lui que nous vient cet art ingénieux De peindre la parole et de parler aux yeux ; Et par les traits divers de figures tracées Donner de la couleur et du corps aux pensées.
Quelle expressive sobriété de couleur !
À force de lutter contre l’absolutisme de toute provenance et de toute couleur, de mettre incessamment en lumière les conditions essentielles de la vraie liberté, de la liberté pour tous, sans restrictions ni réticences, ils avaient fait de notables progrès dans l’œuvre malaisée d’acclimater chez nous cette virilité, cette indépendance d’esprit qui ne connaît que le droit et n’a pour la révolte pas plus de goût que pour la complaisance. […] Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine, Les vierges aux belles couleurs Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine Entrelaçaient rubans et fleurs, Sans plus penser à lui, le mangent s’il est tendre. […] Le flot montait contre l’écueil et jetait sa blanche écume où la lumière décomposée prenait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. […] Les couleurs dont ton eau rayonne, Le soleil en toi répété, Cet éclat qu’un beau jour te donne, Tu les dois à ta pureté. […] Peignez de leurs couleurs la vieillesse et l’enfance.
Les idées se succéderont aisément, et le style sera naturel et facile ; la chaleur naîtra de ce plaisir, se répandra partout, et donnera la vie à chaque expression : tout s’animera de plus en plus ; le ton s’élèvera, les objets prendront de la couleur ; et le sentiment, se joignant à la lumière, l’augmentera, la portera plus loin, la fera passer de ce qu’on dit à ce qu’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux ».
Ce que j’aime en un traité de ce genre, c’est une méthode régulière, mais se détournant à dessein en quelques digressions rapides, et s’écartant, sans s’égarer, des limites rigoureuses ; c’est l’exposition des préceptes consacrés, mais en les expliquant, en les modernant, comme disent les architectes, en donnant toujours le cui bono actuel, en présentant une causerie avec des lecteurs, plutôt qu’une dictée à des élèves ; c’est un style didactique, sans doute, mais animé quand le sujet le comporte, fleuri avec réserve, et qui garde cette couleur individuelle, seul moyen de donner du relief et de la vie aux produits de l’art.