Mort d’Henriette d’Angleterre 2 Considérez ces grandes puissances que nous regardons de si bas ; pendant que nous tremblons sous leur main, Dieu les frappe pour nous avertir. […] Vous êtes né, Sire, avec un amour extrême pour la justice, avec une bonté et une douceur qui ne peuvent être assez estimées ; et c’est dans ces choses que Dieu a renfermé la plus grande partie de vos devoirs, selon que nous l’apprenons par cette parole de son Écriture : « La miséricorde et la justice gardent le roi ; et son trône est affermi par la bonté et par la clémence2. » Il faut donc considérer, Sire, que le trône que vous remplissez est à Dieu, que vous y tenez sa place, et que vous y devez régner selon ses lois3. […] ô grandeur humaine, de quelque côté que je t’envisage, sinon en tant que tu viens de Dieu et que tu dois être rapportée à Dieu, car en cette sorte je découvre en toi un rayon de la Divinité qui attire justement mes respects ; mais en tant que tu es purement humaine, je le dis encore une fois, de quelque côté que je t’envisage, je ne vois rien en toi que je considère, parce que, de quelque endroit que je te tourne, je trouve toujours la mort en face, qui répand tant d’ombres de toutes parts sur ce que l’éclat du monde voulait colorer, que je ne sais plus sur quoi appuyer ce nom auguste de grandeur, ni à quoi je puis appliquer un si beau titre.
Enfin, les mots placés entre parenthèses, dans le français, doivent être considérés comme une seconde explication, plus intelligible que la version littérale. […] Considérés en eux-mêmes, ces vers me paraissent fort beaux, mais il ne me semble pas retrouver ici cette délicatesse de flatterie, si habituelle chez Horace ; et je ne sais pas jusqu’à quel point Auguste aurait dû être charmé de voir condamnés d’avance à une mort certaine ces travaux gigantesques, si noblement célébrés par Virgile.
Je vois chaque jour des hommes passionnés, ennemis ou amis des personnes, des sectes, des factions, et jugeant pour ou contre, sans considérer l’équité de la cause.
Je conjure celui qui répond oui de considérer que son plan n’est pas connu, qu’il faut du temps pour le développer, l’examiner, le démontrer ; que, fut-il immédiatement soumis à notre délibération, son auteur a pu se tromper ; que, fût-il exempt de toute erreur, on peut croire qu’il s’est trompé ; que, quand tout le monde a tort, tout le monde a raison ; qu’il se pourrait donc que l’auteur de cet autre projet, même en ayant raison, eût tort contre tout le monde, puisque sans l’assentiment de l’opinion publique, le plus grand talent ne saurait triompher des circonstances. » — Le dilemme divise les moyens de l’adversaire en propositions contradictoires et le tient enfermé dans la conclusion, comme en une impasse.
Les diverses opinions que nous venons d’exposer nous font voir que certaines règles de l’art dramatique peuvent être considérées sous des points de vue divers. […] Qu’y a-t-il à considérer relativement aux personnages dramatiques ? […] Si le poète dramatique veut bien représenter ses ; personnages, s’il veut les peindre convenablement, et les rendre vraiment intéressants, il doit considérer avec attention les mœurs et caractères et les paroles. […] L’oratorio emprunte ordinairement ses sujets à l’histoire sainte, et peut par conséquent, être considéré comme un drame lyrique sacré.
Considérez donc, je vous prie, quelle a été la fin de cette expédition, qui a tant fait de bruit. […] Je le considère avec un jugement que la passion ne fait pencher ni d’un côté ni d’autre, et je le vois des mêmes yeux dont la postérité le verra. […] Considérons quel chemin il a pris pour cela, quels ressorts il a fait jouer. […] Elle considère les hommes non seulement comme hommes, mais comme images du Dieu qu’elle adore. […] Lève les yeux de toutes parts et considère toute cette multitude qui est assemblée pour venir à toi.
Ce sont des pensées qui ne brillent que par l’opposition1 ; l’on ne présente qu’un côté de l’objet, on met dans l’ombre toutes les autres faces ; et ordinairement ce côté qu’on choisit est une pointe, un angle sur lequel on fait jouer l’esprit avec d’autant plus de facilité, qu’on l’éloigne davantage des grandes faces sous lesquelles le bon sens a coutume de considérer les choses. […] Sainte-Beuve : « Je considérais l’autre jour, au musée du Louvre, le buste de Buffon, par Augustin Pajou ; il y est représenté déjà vieux ; le contour de l’œil, les tempes ridées et un peu amaigries le disent : mais, c’est une belle tête, digne, haute, noblement portée.
Et à considérer qu’un Espagnol, assis fort à son aise, se met à tempester dès que la comédie dure plus de deux heures, quand il s’agirait même de représenter ce qui s’est passé depuis la Genèse jusqu’au jugement final, je trouve que si c’est un moyen de lui plaire, il est juste de s’y tenir. » (Lopez de Véga, Arte nuova de hacer comedias en este tiempo, publié à Madrid en 1621, et traduit un peu librement en français dans le recueil intitulé : Pièces fugitives d’histoire et de littérature, Paris, 1704, p. 256.