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172. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bernardon de Saint-Pierre 1737-1814 » pp. 203-209

C’est son caractère propre de mêler des impressions morales à ses vives couleurs. […] C’est son caractère propre de mêler des impressions morales à ses vives couleurs.

173. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Aussi avons-nous ajouté aux notes grammaticales, étymologiques, explicatives des mots et de leur sens, des notes, relativement plus étendues, quoique aussi sommaires que possible, destinées à faire connaître le sujet, l’ensemble et quelquefois le caractère général de l’œuvre tout entière. […] Sans prétendre empiéter sur l’enseignement théorique et pratique que les élèves reçoivent du professeur en cette matière, nous n’avons pas négligé de signaler à l’occasion dans nos notes, et spécialement dans celles qui accompagnent les citations des poètes lyriques, le choix, l’emploi et le caractère des rythmes qu’ils ont adoptés et appropriés à la nature de leur sujet et à l’expression de leur pensée. […] En lui faisant honneur de cette influence salutaire, il faut reconnaître que la reproduction constante qu’il a faite de Sénèque le Tragique, dont les pièces étaient des exercices d’éloquence destinés aux déclamations des lectures publiques, a contribué à donner à la tragédie française ce caractère oratoire qui a souvent tourné à la solennité et a remplacé l’action par les analyses psychologiques, les entretiens et les monologues. […] Indépendant de caractère et léger de mœurs, il voudrait bien faire croire (Sat. […] XIII), grand’mère de Tartuffe le justifie, et c’est A. de Musset qui l’établit, après Boileau (« Régnier, le poète français, qui, du consentement de tout le monde, a le mieux connu avant Molière les mœurs et les caractères des hommes » Réflex. critiq, sur Longin, Ve), et qui, donnant à la figure de Régnier deux traits qui conviennent à celle de Malherbe, affirme la parenté de Régnier, Malherbe et Molière, Sainte-Beuve y ajoute le nom un peu inattendu d’André Chénier.

174. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

C’est la nature même parlant naïvement selon le caractère, la passion, la condition. […] Rien de si divertissant que les angoisses d’un avare qui se croit obligé de donner un festin, en restant fidèle à son caractère, à sa passion sordide. […] Loué, exalté et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit, avec quelque mérite qu’il a posséder tout celui qu’on peut avoir et qu’il n’aura jamais : occupé et rempli de ces sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles ; élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme, et n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent.

175. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Voici une comparaison : comme en creusant la pierre ou le métal on y grave des caractères qui deviennent ineffaçables, ainsi j’ai cherché à retenir vos paroles de manière à ne plus les oublier. — J’ai gravé vos paroles dans mon esprit : voilà le trope. […] Lemaire songeait aux nymphes d’Ovide quand il préparait les cent cinquante volumes de sa Collection des classiques latins, uniformes par le caractère et le format, variés par les commentaires confiés à diverses mains. […] Il en est de leurs plaisanteries comme des romans allégoriques et de certains livres sur les mœurs et caractères ; pour les pénétrer, il faut avoir la clef.

176. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVII. les qualités essentielles du style. — propriété, précision, naturel  » pp. 230-239

Examinez d’abord le caractère et les dispositions de l’auditoire. […] Plusieurs passages portent sans doute l’empreinte d’une parfaite naïveté, mais on est étonné d’y rencontrer en même temps non-seulement une profusion inouïe d’hyperboles et de métaphores, mais un caractère généralement emphatique et maniéré qui ne semblerait devoir appartenir qu’aux époques les plus corrompues de la décadence littéraire.

177. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Prosper Mérimée. Né en 1803. » pp. 558-565

Mérimée excelle à se détacher de lui-même, à soutenir le rôle d’un personnage imaginaire, à prendre le ton d’une situation, à faire parler un caractère, à peindre une physionomie par ses traits vivants. […] Tout le monde n’est pas roi ou ministre pour avoir besoin des enseignements de l’histoire ; mais il n’est personne qui ne prenne intérêt au jeu des passions, aux portraits de ces grands caractères qui dominent des peuples entiers, à ces alternatives de gloire et d’abaissement que, de près, on nomme la fortune, mais qui, vues de loin et d’ensemble, deviennent la révélation des terribles et mystérieuses lois de l’humanité1.

178. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Les malheurs et les fautes d’un génie supérieur à sa condition le prédestinaient à faire retentir éloquemment les rancunes d’un déclassé qui, mécontent de lui-même et des autres, aima mieux déclarer la guerre à l’ordre social que de réformer son caractère ou d’accuser ses torts. […] Voilà, monsieur, je vous le jure, la véritable cause de cette retraite, à laquelle nos gens de lettres ont été chercher des motifs d’ostentation, qui supposent une constance, ou plutôt une obstination à tenir à ce qui me coûte, directement contraire à mon caractère naturel. […] Son regard est inquiet et mobile ; il n’ose fixer le mur de la salle du festin, dans la crainte d’y voir des caractères funestes. […] Madame de Beaumont, qui connut Rousseau, le caractérisait ainsi : « Il s’est élevé un homme plein du langage de la philosophie, sans être véritablement philosophe : esprit doué d’une multitude de connaissances qui ne l’ont pas éclairé ; caractère livré aux paradoxes d’opinions et de conduite, alliant la simplicité des mœurs avec le faste des pensées, le zèle des maximes antiques avec la fureur d’établir des nouveautés, l’obscurité de la retraite avec le désir d’être connu de tout le monde.

179. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Elle fait apercevoir, entre des faits disparates au premier coup d’œil, le caractère général qui permet de les rapporter l’un à l’autre ; entre des personnages divers, le point de contact qui les groupe, comme amis ou comme ennemis, autour d’une même idée. […] La tragédie d’Athalie présente autour du personnage principal les caractères variés de Mathan, de Joad, d’Abner, de Josabeth, de Joas. […] Et observez que cette fusion savante n’ôte à aucune des trois grandes divisions de l’ouvrage son caractère propre et spécial ; elles n’ont de commun, outre l’éclat et la majesté d’une expression qui répond toujours à l’élévation de la pensée, que cette précieuse unité de dessein.

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