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19. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VII. De l’Harmonie imitative. »

iv. v. 522) La nuit avait rempli la moitié de son cours ; Sur le monde assoupi régnait un calme immense ; Les étoiles roulaient dans un profond silence ; L’aquilon se taisait dans les bois, sur les mers ; Les habitants des eaux, les monstres des déserts, Des oiseaux émaillés les troupes vagabondes, Ceux qui peuplent les bois, ceux qui fendent les ondes ; Livrés nonchalamment aux langueurs du repos, Endormaient leurs douleurs et suspendaient leurs maux : Didon seule veillait. […] Ne semble-t-il pas entendre Virgile lui-même, quand il fait retentir les profondes cavités du cheval de bois sous l’effort de la javeline lancée par Laocoon ?

20. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Dont les bois et les prés, et les aspects touchants, Peut-être ont fait de moi le poëte des champs ! […] L’azur des cieux, l’ombre des bois. […] Mais j’aime la Voulzie, et ses bois noirs de mûres, Et dans son lit de fleurs ses bonds et ses murmures.

21. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Ces arbres s’enfoncent dans la terre par leurs racines, comme leurs branches s’élèvent vers le ciel : leurs racines les défendent contre les vents, et vont chercher, comme par de petits tuyaux souterrains, tous les sucs destinés à la nourriture de leur tige : la tige elle-même se revêt d’une dure écorce, qui met le bois tendre à l’abri des injures de l’air ; les branches distribuent en divers canaux la séve que les racines avaient réunie dans le tronc. […] Leur bois n’est pas seulement utile pour le feu : c’est une matière douce, quoique solide et durable, à laquelle la main de l’homme donne sans peine toutes les formes qu’il lui plaît, pour les plus grands ouvrages de l’architecture et de la navigation. […] Que nous sommes tranquilles et heureux sur ces gazons toujours fleuris, au bord de cette onde si pure, auprès de ce bois odoriférant3 !

22. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XI. Poésies fugitives. »

Voici un rondeau composé par Chapelle pour critiquer Benserade, qui avait eu la malheureuse idée de traduire en rondeaux les Métamorphoses d’Ovide : À la fontaine où l’on puise cette eau Qui fait rimer et Racine et Boileau, Je ne bois point, ou bien je ne bois guère ; Dans un besoin si j’en avais affaire, J’en boirais moins que ne fait un moineau.

23. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Il soupire en repos l’ennui de sa vieillesse Dans ce même foyer où sa tendre jeunesse A vu dans le berceau ses bras emmaillotés ; Il tient par les moissons registre des années, Et voit de temps en temps leurs courses enchaînées Vieillir avecque lui les bois qu’il a plantés. […] …………… Jetez l’œil sur l’état où nous sommes : Vous êtes exposée aux malices des hommes ; Je n’ai plus de mes bois les saintes voluptés. […] Le saint couple cherchait les lieux les plus sauvages, S’approchait des rochers, s’éloignait des rivages : Lui-même il se fuyait, et jamais dans ces bois Les échos n’ont formé de concerts de leurs voix. […] Parmi ces bois et ces hameaux, C’est là que je commence à vivre, Et j’empêcherai de m’y suivre Le souvenir de tous mes maux.

24. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

De la dépouille de nos bois L’automne avait jonché la terre : Le bocage était sans mystère, Le rossignol était sans voix. Triste et mourant à son aurore, Un jeune malade, à pas lents, Parcourait une fois encore Le bois cher à ses premiers ans. Bois que j’aime, adieu !

25. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Supplément aux exemples. »

Enfin, quoique son aigre et déchirante voix De sa rauque allégresse importune les bois, Qu’il offense à la fois et les yeux et l’oreille, Que le châtiment seul en marchant le réveille, Qu’il soit hargneux, revêche et désobéissant, À force de malheur l’âne est intéressant ; Aussi le préjugé vainement le maltraite, En dépit de l’orgueil il aura son poète. […] quand le pâle automne aura jauni les bois, Ô mon père, je veux promener ma tristesse Aux lieux où je te vis pour la dernière fois.

26. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

C’était un vallon solitaire, où on ne voyait guère que des bois. […] Ce bruissement des prairies, ces gazouillements des bois, ont des charmes que je préfère aux plus brillants accords ; mon âme s’y abandonne, elle se berce avec les feuillages ondoyants des arbres, elle s’élève avec leur crime vers les cieux, elle se transporte dans les temps qui les ont vus naître et dans ceux qui les verront mourir ; ils étendent dans l’infini mon existence circonscrite et fugitive.

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