Mais, dans sa marche rapide, il subjugue, il entraîne l’auditeur à son gré ; et ce qui le distingue de tous les orateurs, c’est que l’espèce de suffrage qu’il arrache est toujours pour l’affaire qu’il traite et jamais pour l’orateur.
Les auditeurs sont-ils instruits des faits ou disposés à les croire ?
Le but de l’exorde est de rendre l’auditeur bienveillant, attentif et docile. […] Quand l’orateur s’est assuré la bienveillance ou au moins l’attention de ses auditeurs, il expose le sujet qu’il va traiter. […] Quand le sujet est grave, et que l’orateur est ému lui-même, il finit en s’adressant aux passions de ses auditeurs, et s’efforce de laisser dans leur âme une impression profonde : c’est la péroraison proprement dite. […] Colin, à ses serinons traînant toute la terre, Fend des flots d’auditeurs pour aller à sa chaire. […] Il lut un jour à ses auditeurs le discours qu’il avait prononcé contre Démosthènes : ce discours fut très-applaudi.
Mais la beauté, du tendre néophyte N’était encor que le moindre mérite ; On oubliait ces attraits enchanteurs Dès que sa voix frappait les auditeurs.
Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs ; et, par des mouvements étudiés, on tire au moins de leurs yeux quelques larmes vaines et forcées.
Dans cette intention, il dirige l’attention de ses auditeurs vers les beautés fécondes des livres saints, et il aime à former leur goût sur les chefs-d’œuvre de l’inspiration chrétienne.
Ne faites point comme ces mauvais orateurs, qui veulent toujours déclamer et ne jamais parler à leurs auditeurs ; il faut au contraire que chacun de vos auditeurs s’imagine que vous parlez à lui en particulier.
Vous, mon cher auditeur, si vous voulez suivre ces exemples ; voilà les gens qui se sauveront.