Il est donc très important de donner aux mots une sérieuse attention. […] La composition de la phrase a tant d’influence sur le style, qu’on ne saurait y donner trop d’attention. En effet, quel que soit le sujet qu’on traite, si les phrases sont incorrectes, lourdes, faibles ou embarrassées, il est impossible que l’ouvrage formé de leur assemblage soit lu avec plaisir ou même avec fruit ; tandis qu’en faisant attention aux règles qui se rapportent à cette partie du style, on acquerra l’habitude de s’exprimer avec clarté et avec élégance ; et, s’il est échappé quelque irrégularité dans la composition des phrases, on sera en état de la découvrir et de la corriger. […] De plus, il faut donner une attention particulière à l’emploi des copulatifs, des relatifs, et de toutes les particules qui servent aux transitions et aux liaisons.
Peut-être n’a-t-on pas fait assez d’attention à la conduite de Cicéron dans cette circonstance : avec un peu de réflexion, on aurait vu que louer la clémence de César à l’égard de Marcellus, c’était lui faire, pour ainsi dire, une loi de ne plus se démentir de ses principes ; que mettre cette même clémence au-dessus de tous les exploits du vainqueur du monde, c’était lui dire bien formellement, que s’il avait conquis Rome par la force des armes, il ne régnerait sur les Romains que par la douceur et la bienveillance. […] « Puis donc que la guerre actuelle est tellement indispensable, qu’il est impossible d’y renoncer ; puisqu’elle est si importante, que rien n’en doit détourner notre attention ; puisqu’enfin nous en pouvons remettre le commandement à un général qui réunit à une connaissance profonde de l’art militaire, toutes les vertus d’un guerrier, une brillante réputation, et le bonheur le plus constant, balancerez-vous, Romains, à consacrer au salut et à l’agrandissement de la république, le bien inestimable qui nous est offert et accordé par les Dieux immortels !
« Messieurs, dit Mirabeau, donnez-moi quelques moments d’attention, et je vous jure qu’avant que j’aie cessé de parler, vous ne serez plus tentés de rire. » Et il ne se trompait pas. […] Songez que le ministre Necker, pour remédier à l’embarras des finances, ne demandait rien moins que le quart de la fortune de chaque citoyen ; songez quelle opposition devait soulever et souleva réellement l’idée d’un si formidable impôt ; songez que l’orateur avait déjà parlé trois fois dans la séance, qu’il était plus de quatre heures, ce qui répond à six ou à sept dans nos habitudes actuelles, que l’attention de tous était fatiguée, épuisée par la longueur et la violence de la discussion.
L’un deux, s’ennuyant au logis, Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays… Mais ce choix même, qui constitue l’élégance, suppose un travail scrupuleux et une grande attention de détail, et c’est pourquoi l’élégance n’est pas une qualité essentielle. […] Quand, dans la Bruyère, cette veuve a raconté tous les détails de la longue maladie et des derniers moments de son mari, et que le Distrait, qui a paru l’écouter avec la plus grande attention, lui répond sérieusement : « N’aviez-vous que celui-là ?
L’orateur romain, qui savait si bien tracer les règles de art où il excellait lui-même, ajoute qu’il y a trois choses nécessaires pour l’invention, savoir : le génie, l’attention et la méthode. […] L’attention est la faculté d’appliquer à un sujet donné toutes les forces de notre esprit ; notre volonté y peut beaucoup. […] Le mérite du son est bien inférieur à celui du sens ; cependant il n’est pas indigne de notre attention. […] Ce second travail exige la plus grande attention ; car c’est de la disposition que dépendent en grande partie la clarté et l’intérêt du récit. […] Oswald lui-même, étourdi par les cris de ceux qui l’entouraient et l’appelaient à leur secours, n’y avait pas fait attention.
Dans la présente édition le texte grec n’est amélioré que sur quelques points mais j’ai revu avec soin la traduction, avec le concours d’un jeune professeur de philosophie, dont l’attention scrupuleuse m’a suggéré plus d’une correction utile.
N’a-t-il pas dit : « Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Observateur profond et peintre de caractères, il excelle dans l’art d’attirer l’attention par des remarques soudaines, des traits vifs et pénétrants, des métaphores passionnées, des hyperboles à outrance, des paradoxes simulés, des contrastes étudiés, des expressions originales, de petites phrases concises qui partent comme des flèches, des allégories ingénieuses, et des morceaux d’apparat où l’esprit étincelle dans les moindres détails ; même quand il expose des vérités ordinaires, il les marque d’une empreinte ineffaçable. […] De la conversation Il y a un parti à prendre dans les entretiens entre une certaine paresse qu’on a de parler, ou quelquefois un esprit abstrait qui, nous jetant loin du sujet de la conversation, nous fait faire ou de mauvaises demandes ou de sottes réponses, et une attention importune qu’on a au moindre mot qui échappe pour le relever, badiner autour, y trouver un mystère1 que les autres n’y voient pas, y chercher de la finesse et de la subtilité, seulement pour avoir occasion d’y placer la sienne. […] Il y en a d’autres qui ont une fade attention à ce qu’ils disent, et avec qui l’on souffre dans la conversation de tout le travail de leur esprit : ils sont comme pétris de phrases et de petits tours d’expression, concertés1 dans leur geste et dans tout leur maintien ; ils sont puristes2 et ne hasardent pas le moindre mot, quand il devrait faire le plus bel effet du monde : rien d’heureux ne leur échappe ; rien ne coule de source et avec liberté : ils parlent proprement3 et ennuyeusement.
L’un et l’autre ont été d’assez médiocres administrateurs, mais il ne faut pas oublier que leur attention était sans cesse tournée vers des guerres difficiles. […] Décourager les mauvais poètes, leur arracher une réputation usurpée, soutenir, encourager les bons, appeler sur eux l’attention du public, c’est le rôle du vrai critique et c’est celui de Boileau. […] Je viens de lire votre Art poétique avec toute l’attention qu’on doit à vos ouvrages et j’y ai pris un plaisir infini. […] La variété était indispensable dans un tel sujet ; il fallait, pour piquer l’attention et pour la retenir, d’inépuisables ressources. […] Il veut qu’elle apporte plus d’attention aux usages, aux lois, aux mœurs, au commerce, aux finances, à l’agriculture et à la population.