Sa langue, vive, franche, nette, vigoureuse, hardie, énergique, pittoresque, indépendante, vraiment nationale, ne rappelle point la sagesse économe et sobre de Boileau, si patient à attendre, au coin d’un bois, la rime, ou le mot qui l’avait fui. […] « Attendez. […] Il veut être le premier de son opinion, et qu’on attende par respect son jugement.
n’est-il pas dans ce moment auprès de ses pareils, et n’a-t-il pas déjà retrouvé les amis qui nous attendent ? […] La foule tira Galérius de l’embarras de se montrer miséricordieux ou cruel : depuis longtemps elle attendait le combat la soif du sang avait redoublé à la vue des victimes. […] J’ai tant été trompé en Grèce, que le même sort m’attendait à Troie. […] L’Autriche avait accédé à la ligue ; elle commença les hostilités sans attendre que ses alliés fussent prêts à la soutenir. […] Sans répondre un seul mot, il passa outre, et bientôt il perdit de vue les portes de la ville où sa femme et ses trois enfants restaient pour attendre son retour.
Il n’y a pas une de ses tragédies qui n’offre des traits vigoureusement prononcés, des conceptions heureuses, des scènes, des actes même d’un bel effet : toutes se distinguent par une diction pure, mais froidement correcte, qui ne tombe jamais, il est vrai, dans la bouffissure gigantesque de Dubelloy, ni dans la dureté tudesque de Lemierre, mais qui n’étincelle pas, comme celle de ces deux poètes (si loin d’ailleurs de M. de La Harpe), de cette foule de beaux vers, de grandes idées, de traits imprévus, et d’autant plus précieux, qu’il faut les payer plus cher, et les attendre plus longtemps. […] Gaston ; mais Lucain attend, et attendra longtemps encore un vengeur parmi nous : ce n’est pas du moins l’essai de M. de Laurès, qui cependant n’était pas totalement dénué de mérite ; ce sera moins encore l’esquisse de M. de La Harpe, qui feront goûter Lucain à des lecteurs français, parce qu’il faut, pour le goûter, le voir tel qu’il est, et que c’est le seul peut-être de tous les auteurs anciens, dont les défauts tiennent si essentiellement au caractère de son génie, qu’il est presqu’impossible de lui ôter une tache sans lui faire perdre une beauté. […] Trop haut dans l’opinion des uns, infiniment trop bas dans celle des autres, c’est du temps qu’il doit attendre et qu’il obtiendra son véritable rang.
allons donc voir expirer votre fils : On n’attend plus que vous… Vous frémissez, madame. […] Pyrrhus vous l’a promis : vous venez de l’entendre, Madame ; il n’attendait qu’un mot pour vous le rendre. […] Allons, n’attendons pas que l’on nous environne : Nos Grecs nous rejoindront ; et tandis qu’Hermione Tient encore le peuple autour d’elle arrêté, Voilà notre chemin, sortons en sûreté.
être aussi ferme et aussi patient qu’il est insupportable, attendre en paix qu’il revienne demain aussi sage qu’il était hier. […] Mais attendez un moment : voici une autre scène. […] Vous avez raison de dire et de croire que je demande peu de presque tous les hommes ; je tâche de leur rendre beaucoup, et de n’en attendre rien.
Balzac 1596-1655 [Notice] Né à Angoulême, Jean-Louis Guez de Balzac, membre de l’Académie française, passa presque toute sa vie sur les bords de la Charente, au fond de son château, dans un isolement superbe, qui, loin de nuire à sa renommée, donnait à ses écrits l’autorité d’oracles impatiemment attendus. […] Cet homme promis à la nature, demandé par les prophètes, attendu des nations, cet homme enfin, descendu du ciel, a chassé, a exterminé les dieux de la terre3.
Le dialogue serait vicieux si la réplique se faisait attendre ; c’est-à-dire si, avant de répondre catégoriquement, un interlocuteur tombait dans les lieux communs du langage et recourait aux périphrases pour donner à sa réponse le temps d’accourir à sa pensée, un tel embarras impatiente l’auditeur. […] Une plaideuse ruinée explique ses malheurs à un chicaneur bien connu, et en attend des consolations et des conseils. […] Chicaneau ne sait plus dire que mais… Madame… C’est l’effet naturel de la surprise de se voir injurier au moment où il ne s’y attendait guères. […] Mais attendons la fin. […] Le nœud commence aux premières paroles du chêne ; Il se serre à mais quittez ce souci ; il se complique à la menace du roseau, mais attendons la fin ; le dénouement est préparé par l’arrivée impétueuse du vent, il a lieu au vers ; et fait si bien qu’il déracine.
Attendez-moi, aimez-moi, recevez-moi, consolez-moi, et ne me grondez pas. […] Vous attendez d’eux votre première sentence ; ils vous jugent ; ils se chargent enfin de votre pièce : il ne faut plus qu’un mauvais plaisant dans le parterre pour la faire tomber. […] Enfin, je veux que la réputation de vos ouvrages ait forcé l’envie à dire quelquefois que vous n’êtes pas sans mérite ; voilà tout ce que vous pouvez attendre de votre vivant ; mais qu’elle s’en venge bien en vous persécutant ! […] Lorsqu’on imprime que l’on doit s’attendre que j’écrirai contre les ouvrages d’un auteur respectable à qui je serai attaché jusqu’au dernier moment de ma vie, je réponds que, jusqu’ici, on n’a calomnié que pour le passé, et jamais pour l’avenir ; que c’est trop exalter son âme, et que je ferai repentir le premier impudent qui oserait écrire contre l’homme vénérable dont il est question. […] Notre nation n’a de goût que par accident ; il faut s’attendre qu’un peuple qui ne connut pas d’abord le mérite du Misanthrope et d’Athalie, et qui applaudit à tant de monstrueuses farces, sera toujours un peuple ignorant et faible, qui a besoin d’être conduit par le petit nombre des hommes éclairés. » 1.