C’est au mauvais goût qu’il appartient d’être partial et passionné ; le bon goût n’est pas une opinion, une secte : c’est le raffinement de la raison cultivée, la perfection du sens naturel3.
Recevez les louanges qui vous sont dues, et souffrez que l’on rende à César ce qui appartient à César.
L’invention les lui indique : ce sont de certains chefs généraux, appelés lieux communs, parce qu’ils appartiennent à tous les genres d’oraison, à toutes les matières qui sont du ressort de l’éloquence. […] Boileau disait, en badinant, qu’il n’était qu’un gueux, revêtu des dépouilles d’Horace , dépouilles dont il s’est fait un trésor qui lui appartient incontestablement. […] Le fond de ces pensées ne lui appartient point ; mais il s’en est rendu le maître, il en a fait son propre bien, par les tours et les expressions qui sont à lui. […] La fortune même, cette fière maîtresse des événements humains, ne peut rien vous dérober de cet honneur : elle vous le cède entièrement, et avoue qu’il vous appartient en tout et en propre, puisque la témérité et le hasard ne se trouvèrent jamais où président la sagesse et la prudence.
La disposition du sujet appartient tout entière à Corneille. […] Les traits dont leur physionomie est formée n’appartiennent tous à personne, mais se remarquent en partie chez plusieurs. […] Il vous appartient, Sire, de lui rendre à la fois cette prospérité et cette gloire. […] Il appartenait au contemplateur, au grand Molière de deviner le génie de La Fontaine et de pressentir sa gloire future. […] Aux héroïnes de Corneille appartient, dit-on, la noblesse, la force d’âme.
Elle parle à son cœur ; elle lui dit : ton génie m’appartient.
beautés qui n appartiennent point exclusivement, comme l’Iliade ou l’Énéide, à telle ou telle contrée, mais qui sont le patrimoine universel du genre humain, parce qu’Abraham, Jacob, Joseph, sont des hommes : au lieu qu’Achille, Hector, Priam, Ulysse, Agamemnon, sont des Grecs : beautés qui ne tiennent point absolument à l’idiome primitif, puisqu’elles sont belles et attachantes dans tous les idiomes ; au lieu qu’une grande partie du charme des poètes anciens dépend de l’harmonie du vers et du choix heureux de l’expression, mérite qui disparaît presque entièrement dans une traduction, quelque bien faite qu’elle soit d’ailleurs.
Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons1 sans réflexion le seul qui subsiste.
Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n’appartiennent qu’aux femmes, et que pour paraître homme de cœur on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille.